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❝ Demain c'est loin... ❞
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Alice Charley
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Alice Charley
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Statut : En couple avec Aveline Auguste, dont elle est follement amoureuse
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Demain c'est loin...
ce message a été posté Mer 6 Déc - 5:20
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Mourir à petits feux



Une dure journée.

Isaac et Alice reviennent de leur mission. Les morsures de la blonde, celle-ci ayant retrouvé son apparence normale, se sont effacés grâce à la magie sorcière. Il a fallu raisonner l’inquisitrice par trois fois pour qu’elle se laisse faire. Elle se défendait, crachait qu’il vaudrait mieux utiliser de l’alcool à friction. Au final, elle se laissa guérir.

À Vivecime existe un simili bar où des fugitifs accumulent des bouteilles. Il y a autant d’alcool moldu que sorcier, comme quoi la magie n’est pas nécessaire à la création de bonne boisson. Sans attendre, le duo entre pour y voir une cabane vide de gens. Tant mieux. Sans se consulter, ils se sont compris l'un l'autre. Alice s’écroule contre une table et pose son front contre le bois. Elle sanglote à larmes timides tandis qu’elle se remémore les bas faits de ce cuisant échec.

Tout est de ma faute. Cet échec est de ma faute, si j’avais mieux agi, si j’avais su me battre comme il le fallait, j’aurais pu la sauver… J’ai échoué, je suis un échec, je suis responsable de la mort et… et… Je m’en veux damnation, je déteste ma vie, je déteste tout, j’aimerais oublier cette histoire pour toujours. T’es une grosse connasse Alice, voilà ce que t’es. Incapable de sauver les tiens, incapable de sauver ta famille… juste bonne à prendre la poudre d’escampette et de trouver salut chez des cons de sorcier.

Elle sèche quelques sanglots en relevant sa tête pour croiser une énième fois le regard d’Isaac.

Et si c’était de sa faute, hein ? Il ne voulait pas la sauver car c’est une moldue, je me trompe ? N’est-ce pas… Mais tu sais qu’il t’a sauvé la vie, aussi. Ce n’est pas comme s’il avait pu faire grand-chose contre cette armée. Et ces foutus esclaves… Je ne devrais pas les juger. Aurais-je fait pareil à leur place ? Peut-être, et c’est ça le pire. Pourtant, s’ils nous avaient rejoint, nous aurions surement réussi.

Son attention s’oriente vers la multitude des bouteilles et les quelques anciens verres traînant sur ce… comptoir ? Elle secoue sa tête à la manière d’un chien mouillé comme pour remettre ses idées en place. Boire pour oublier… ce n’est pas une solution, c’est une nécessité.

- Prend la bouteille de whisky, veux-tu ? J'aimerais un verre.

Ça me fait bizarre de commander à un sorcier… enfin, je ne commande pas, je suggère. S’il ne veut pas j’irai la chercher moi-même, cette satanée bouteille. Ah que je me sens pitoyable… et cet horrible doloris… On dirait que je le sens encore comme si ses marques restaient gravées sur ma peau. J’ai déjà connu ça, autrefois. Quand je travaillais encore pour le vieux sorcier, avant mon arrivée chez les Kirke. Mais ça date… et puis ce n’était pas si fort. Ah, mais que fais-je à comparer ? À quoi cela peut-il bien servir ?

Elle broie du noir céleste. Alice a fait ce qu’il fallait pour survivre : rien de nouveau à ça. Toutefois… elle voulait réellement réussir, sauver une possible camarade, bref faire une différence en ce monde pourri. Mais non, tout a foiré. Maintenant… il ne lui reste qu’à noyer son malheur avec ce… type. De faibles faisceaux de lumières traversent les fenêtres de la cabane et attaquent les yeux de la fauchée.

- Tant qu’à faire, ça te dit de me dire qui tu es ou t’as une discrétion à préserver ?

Rendu là, je me permets un peu d’insolence. J’ai trop le blues et puis… bon, je peux avoir une discussion avec le mec qui a failli y passer avec moi, non ?

 
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Re: Demain c'est loin...
ce message a été posté Jeu 7 Déc - 18:01
Boire pour oublier, voilà. Cela décrivait parfaitement ce que Charley désirait faire, boire pour oublier leur mission qui avait très rapidement dérapée en un sauve qui peut. Après s’être fait réamancher par des médicomages, merci Darren, la Charley et Isaac s’étaient dirigés vers le pseudo-pub de Vivecime, soit une cabane avec des bouteilles d’alcool. Le fugitif ne savait pas pourquoi Charley et lui étaient toujours ensembles, ils n’étaient pas amis, ils ne se connaissaient pas. Ils semblaient avoir eu la même idée par contre et une personne avec qui boire, il n’allait pas dire non. Isaac ne buvait que très peu, n’aimant pas le goût et étant un poids léger. Il ne pensait pas boire beaucoup.

Rendus à la cabane, le duo entre et elle est vide. Charley s’écroule de suite à une table et commence à pleurer bassement. La déprime Charley, la déprime, le sang-mêlé pense en restant debout et s’avançant dans l’endroit. Il s’appuie contre le comptoir. Il n’est pas pressé pour le moment et écoute en silence les lamentations mentales silencieuses que la moldue fait probablement. La mission avait été un fiasco, mais ça arrivait. Ça faisait mal, physiquement et mentalement, mais faut continuer et survivre. Mmmh, ça fait quand même mal. Un verre va probablement faire du bien oui. Ses yeux croisent ceux de Charley, encore. Elle était qui en fait? Ils n’arrêtaient pas de se voir depuis la tour, c’était une véritable joke.

Le regard de l’inquisitrice se dirige ensuite vers les bouteilles sur le comptoir sur lequel il était appuyé.

-Prends la bouteille de whisky, veux-tu? J’aimerais un verre.

Isaac acquiesce silencieusement et oblige, Charley semblait en avoir bien besoin. Il se penche dessus le comptoir pour trouver deux verres propres et les ramener avec la bouteille à la table de la moldue avant de s’écraser sur une chaise et de verser deux verres de whisky avant de faire glisser le plus remplis vers sa partenaire de mission.

-Tant qu’à faire, ça te dit de me dire qui tu es ou t’as une discrétion à préserver ?
-Légalement, je n’existe pas. Cheers.

Isaac lève son verre et incline la tête légèrement vers la blonde Charley en souriant. C’était vrai, il n’existait pas. Il était un fantôme, une ombre dans la société. Il prend une gorgée de cette eau-de-vie qui lui réchauffe la gorge rapidement. Le goût n’était pas bon pour dire, mais ce n’était pas non-apprécié. Ce n’était pas de l’alcool de mauvaise qualité.

-Isaac est mon nom déjà, Charley. Le reste n’est pas très intéressant. Ton tour.

Elle voulait en savoir plus, faudrait le gagner. Le sang-mêlé n’était pas très ouvert sur lui-même, mais il allait jouer le jeu pour le moment. Il était curieux sur Charley et il n’y avait pas grand-chose à faire autre que de parler. Le silence peut être lourd comme il peut être évocateur.
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Re: Demain c'est loin...
ce message a été posté Ven 8 Déc - 2:29
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Alice regarde le verre se remplir de whisky, comme si ses larmes s’étaient transformées en alcool. Fort heureusement pour l’ambiance, elle réussit à les sécher et à arrêter ses lamentations lacrymales. Sa tristesse s’enfouie un peu, au moins sa tête à la manière d’une autruche. Elle lève les yeux en la direction du sorcier. Lui aussi, il a un verre à la main. Elle prend le sien.

- Légalement, je n’existe pas. Cheers.

Elle lève son verre pour le cogner contre celui de son camarade de mission. Camarade de mission, j’entends, pas camarade tout court. Seuls les moldus peuvent être des camarades. Elle prend une gorgée de la liqueur. La peine l’aide à faire passer le poison dans le gosier sans que ça l’irrite trop. Elle repose le verre à moitié vide avec ce goût amer sur la langue. Pas de doute, c’est du fort. Ça irait mieux avec des glaçons mais bon… je ne vais pas faire la fine bouche. Je ne suis pas sorcière, même les petits luxes ne me sont pas donnés. De toute façon, je ne mérite rien aujourd’hui. Pas un bloc de glace, certain…

- Isaac est mon nom déjà, Charley. Le reste n’est pas très intéressant. Ton tour.

Il n’est pas très loquace. En vrai, il est un peu sauvage ce mec. Silencieux, discret… Bon, je le vois partout mais il doit être du genre à passer inaperçu, comme une ombre. Il suffisait de le voir en action, tout à l’heure. Alice reste timidement sur sa faim mais elle ne se plaindra pas de ne pas connaître un foutu sorcier, quand même ! Elle sourit sur un air de défi.

- Légalement, je suis une marchandise. S’il te plaît, appelle-moi Alice. Il n’y a que les ordres de mission qui m’appellent Charley.

Silence. En effet, l’appeler Charley sonne trop impersonnel et ça lui provoque des sentiments étranges. Déjà, on l’appelle Alice, la moldue ou la domestique. La gamine, parfois, même si au bout de ses vingt-trois ans et depuis le génocide, l'enfance n'est plus l'enfance. Nan, Charley, c’est… c’est évocateur d’une famille perdue, d’un deuil, d’une partie d’elle-même. Impersonnel et si personnel à la fois, elle laisse passer par usage mais elle préfère Alice. Que Jane Callaghan la nomme de la sorte dans son ordre de mission l’insupporte plus elle y pense mais aussi fort qu’elle puisse la détester, l’inquisitrice sait que la faute ne revient qu’à ses sentiments. Elle prend une nouvelle gorgée, cette fois plus modérée.

- On s’est croisé au QG après l’attentat de la tour des médias. Ce n’était une partie de plaisir pour personne mais… c’était comment pour toi ? Pas aussi désastreux que notre mission, j’espère…

La blonde relance la conversation. Elle sait qu'il a participé à cause de ses blessures, elle s'en souvient. Il peut bien se taire, je ne lui en tiendrais pas rigueur… Je pense que l’alcool va nous donner envie de discuter tôt ou tard, de toute manière. Et… c’est tout ce que j’ai trouvé à lui dire je crois. Bah quoi, on fait le même boulot quelque part, on ne fait que parler du travail… Je suis juste à temps partiel, et lui à temps plein j’imagine, non ? Ah Alice, tu délires. Pense à la Cause, la grande Cause de l’humanité. Ah… je veux encore y croire mais je me sens si triste.  

 
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Re: Demain c'est loin...
ce message a été posté Sam 16 Déc - 10:21
Charley, non, Alice avait de la répartie. Une qualité très appréciable d’après Isaac qui sourit à la réplique. Malgré les larmes sèches sur les joues de l’inquisitrice et une rougeur indicatrice dans ses yeux, son regard était toujours allumé par une flamme d’intelligence et de détermination. Le sang-mêlé pouvait respecter une telle chose et ça donnait pour une conversation intéressante et à deux tranchants.

-Aux marchandises et aux non-existants d’abord, Alice.

Il lève son verre à nouveau et l’entrechoque avec celui de la moldue, à moitié vide déjà. Il prend une longue gorgée du liquide ambré, mais ne finit toujours pas sa boisson. Sa gorge était en feu, mais c’était réconfortant en même temps. Le phénix n’avait jamais été à la boisson, mais cet alcool n’était pas de mauvaise qualité et après sa journée… du whiskey ne pouvait pas faire de mal. Son corps semble se réchauffer avec le plus d’alcool qu’il ingurgite, mais il se sent toujours présent d’esprit. Une bonne chose en soi.

Alice lui demande alors comment les événements de la tour se sont passés pour lui. C’était à ce moment que le duo avait croisé regard pour la première fois et pas la dernière. Ils s’étaient croisés à plusieurs reprises, tous aussi malaisants que les autres. Isaac se souvenait à moitié quand il avait vu l’inquisitrice pour la première fois. C’était au QG des phénix et il avait perdu beaucoup de sang, avait mal. Pas les meilleures circonstances quoi. La Tour des Médias avait été une épreuve plus ou moins agréable. Se faire doloriser et se prendre une lacération à la jambe faisait mal. Le résultat était assez satisfaisant par contre.

-Je ne crois pas qu’il soit difficile de battre comment mal notre mission s’est déroulée. C’était correct, pas trop pire. Toujours en un morceau tu vois.

Ignorons comment Durham est tombé, comment douloureux l’attentat avait été. Ce n’était que des détaiiiils.

-Quant à toi? Pas morte déjà.

Il espérait qu’elle appréciait l’humour coupant et le sarcasme parce c’était ce qu’il avait à offrir.
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Re: Demain c'est loin...
ce message a été posté Dim 17 Déc - 2:20
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- Je ne crois pas qu’il soit difficile de battre comment mal notre mission s’est déroulée. C’était correct, pas trop pire. Toujours en un morceau tu vois. Quant à toi ? Pas mort déjà.

Oui, ils sont restés en un seul morceau. Pas de bras découpés, de mains arrachées et autres joyeusetés. Par chance, sinon va expliquer ça à Aveline… Oui, va expliquer ça à Aveline. Pas morte non plus. J'y pense, grâce à la magie, on peut mourir sans prendre une égratignure. Avada Kedavra par-ci, Avada Kedavra par-là, et hop on tombe sur le sol, inanimé. Une mort propre, tellement moins barbare que les armes moldues n’est-ce pas ? La condamnée de Froidmoulin va le savoir bientôt, si c’est bien de recevoir un Avada Kedevra, ou pire… La tristesse se mêle aux effluves d’alcool, plongeant Alice dans un début de délire où on glisse comme si l’on marchait dans du beurre. Quant à moi ? Tu veux savoir quant à moi ?

- Je me suis fait attaquer par des boîtes volantes.

Elle prend une nouvelle gorgée de la boisson avant de s’en verser davantage. On ne vend pas cet alcool aux bars moldus, on ne compense pas le fort par un simili goût de fort : il y a un pourcentage derrière cette bouteille qu’Alice ignore. Pourtant… elle continue à boire, à laisser la flamme liquide lui pénétrer les entrailles, la faire tourbillonner comme si elle buvait pour la première fois.

- On a dû se battre avec des lamas animés. Je ne baratine pas : la coupure de magie a déraillé un plateau de télévision et la magietechnologie a fait le reste…

Rien de plus vrai. Une histoire pareille, ça ne s'invente pas : durant l'un des attentats les plus importants de la dernière décennie, Alice Charley s'est retrouvée dans une salle pleine d'infernaux lamas magiques et c'est sans parler des licornes. Tu parles d'une histoire ! Dans la même salle où j'ai… où j'ai vu le serpent d'or, où j'ai cru que tout allait se finir pour moi, où Mathis passa près de la mort aussi… Cette coupure de magie nous a sauvé la vie à tous les deux. Et qu'aurait fait Shoshanna sans nous, après ? Elle n'aurait peut-être pas survécu. Les Phénix se plaignent… ils n'avaient qu'à apprendre à se battre comme des moldus, tiens !

- Il y a une rousse qui m’a tabassée, aussi.

Elle ignore pourquoi elle a mentionné ce détail, mais sur le moment ça lui semblait être une bonne chose à ajouter. L’inquisitrice évite de parler de ses camarades, de ses émotions et de ce qui l’a réellement touché : elle se noie dans l’anecdote, dans la conversation de comptoir et ça tombe bien car ils conversent bel et bien au comptoir, malgré qu'ils occupent une table.

 
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Re: Demain c'est loin...
ce message a été posté Dim 24 Déc - 4:06
-Je me suis fait attaquer par des boîtes volantes.

Elle buvait la petite et ça dénouait sa langue pour le moindre dire. Isaac était tenté de prendre un autre verre de fort, mais voyant l’état d’Alice déjà seulement à son deuxième verre… il essayerait de rester le plus sobre possible. Le désespoir qui semblait couler de la moldue était tristement amusant. Elle s’était déjà versé un autre verre de whiskey. Le sang-mêlé n’était pas sûr s’il devrait l’arrêter, pas dans le moment pour l’instant. Si ça devenait trop, il le ferait. Sirotant son eau de vie tranquillement, il écoute Alice se lamenter sur sa malchance à la tour.

-On a dû se battre avec des lamas animés. Je ne baratine pas : la coupure de magie a déraillé un plateau de télévision et la magitechnologie a fait le reste…

Il la croyait, lui s’était fait tremper dans une salle en plus que les fauteuils c’étaient animés et faisaient figure d’obstacles mouvants. Ce coup de la NI, sans avertir les Phénix, avait heureusement été plus bénéfique que meurtrier malgré les implications et conséquences. Isaac n’en voulait pas beaucoup à la Nouvelle Inquisition, cependant cela prouvait que la ligne de confiance entre les deux groupes de résistance était fine et floue. Il expire courtement à la pensée et fini son verre d’un trait, le liquide ambré enflammant sa gorge. Ce n’était pas surprenant, ils étaient en guerre, néanmoins un peu triste.

- Il y a une rousse qui m’a tabassée, aussi.

Il ne savait pas s’il préférait s’avoir fait doloriser et péter la jambe à avoir subi toute la confusion d’Alice, mais il pouvait appuyer l’opinion que l’attentat avait été rough pour tout le monde. Il prend la bouteille de whiskey de la grippe ferme de l’inquisitrice pour se verser un peu plus de boisson. Isaac commençait à percevoir le buzz du whiskey. Il ressentait une chaleur chaleureuse émaner de son corps, c’était plaisant. Son corps était content après cette longue journée. Il savait pertinemment qu’au pourcentage d’alcool dans la boisson et sa tolérance il n’allait pas faire long feu s’il continuait à boire ainsi, pourtant le liquide au goût âgé était attrayant. Le liquide n’était pas là pour être observé. Un verre de plus ne le tuerait pas. Il le méritait après tout. Il le regretterait peut-être le jour d’après, seulement demain c’était loin et son cerveau plaidait en faveur.
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Re: Demain c'est loin...
ce message a été posté Dim 31 Déc - 15:10
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L’alcool devient sérieux. Elle s’en rend compte un peu tard mais le tournis s’accélère à mesure qu’elle s’abreuve du sang des fous. Elle croirait voir des étoiles comme lorsqu’on subit un dur coup à la tête ou serait-ce les dernières lumières du jour qui viendraient jouer avec sa tête ? Alice aimerait pleurer à nouveau ; pleurer son échec, sa vie qu’elle a risquée pour des cacahuètes et toutes ce qu’elle a fait de sa tortueuse existence. Mélancolie, tristesse et dépression mais les larmes s’abstiennent, nageant dans un brouillard d’idées qui s’entremêlent dans trop de chaos pour qu’elles puissent s’aligner. Damnation !

Quand elle sent sa langue devenir pâteuse, elle arrête les culs secs. Sagesse, Alice.

Elle lève son regard de son verre avant de croiser celui de son silencieux compagnon de misère. À ce moment, elle constate le bleu d’un œil venant couper son visage en deux, car son deuxième œil est d’un brun particulier. Tu déconnes ou c’est du rouge que je vois ? Elle croit avoir trop bu – ce qui n’est pas faux – mais elle reste surprise. Tu n’as pas déjà vu plus étrange chez ces sorciers ? Leur corps, c’est du grand n’importe quoi, ça va d’extravagance en extravagance, ça change de couleur de cheveux… À moins que ce soit un type de sorcier, je ne sais plus…

- Tes yeux sont bizarres.

Faut lui pardonner : l’alcool ouvre les portes à l’insolence. Pourtant, elle le dit sans méchanceté aucune. Elle essaie même de se montrer sympathique. Sa prononciation franchement atteinte doit y attaquer son sérieux et pour rajouter au burlesque, elle rigole sans raison comme pour rire de ses propres mots.

***

Quelques minutes ont passé. Dix, vingt, trente ou peut-être une heure : en tout cas, nos deux idiots sont saucés. Enfin, impossible d’établir de pronostic pour ce cher Isaac qui reste un mystère même dans la beuverie. Pour ce qui est d’Alice, elle a des diablotins qui dansent dans ses bottines. Elle tente de se lever de sa vieille chaise et réussit avec un succès mitigé : elle chavire légèrement comme un bateau tout pourri traversant une mer poisseuse. Elle gagne en stabilité en s’accrochant à la table. La blonde marmonne ou plutôt, elle chante. Chanter… aussi bien qu’on puisse chanter, plongé dans une spirale d’alcool et surtout une chanson lui traversant la tête comme un écho. Désinhibée, elle se lance sans prétention ni confiance :

But to and fro in my dreams I go
And I kneel and pray for you
For slavery fled oh glorious dead
When you fell in the foggy dew

Rien de spectaculaire et le seul artifice réside dans le fait qu’elle puisse à peu près bien réciter.

- Je suis trop ivre, pas vrai ?

 
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Re: Demain c'est loin...
ce message a été posté Dim 31 Déc - 20:24
Un troisième verre de whiskey suit diligemment le deuxième et les deux compagnons de débauche finissent le whiskey seulement pour trouver une autre bouteille de cru. The good shit. Assez pour s’empoisonner plus qu’il l’est déjà. Isaac n’est pas ivre souvent et il se sentait bien pour le moment. L’absinthe était douce et toxique on disait.

-Tes yeux sont bizarres.

Les traits faciaux du sorcier se tordent en un mince sourire amusé et légèrement amer. Il se l’était fait dire de nombreuses fois dans toutes ses années d’existence, surtout enfant. Oui, il avait un regard assez particulier, c’était la vie et il ne pouvait rien y faire. Il était plutôt rare de voir quelqu’un avec de tels yeux. Il laisse échapper une courte respiration qui se voulait un rire avant de répondre

-Je sais.

Il désigne ses yeux avec un mouvement large de main avant de la laisser retomber sur la table. Il n’était pas fâché, juste lasse un peu. Expliquer sa pigmentation oculaire et subir les regards étranges des gens était juste rendu une vieille habitude. Ça ne devrait pas le surprendre que ça rentre dans la conversation.

Le temps file, les secondes, les minutes défilent les unes après les autres fatalement et la consommation non responsable des deux s'alourdie au fur et à mesure que l'horloge avance. Alice boit plus que lui, plus vite, et elle semble divaguer de plus en plus. Lui semblait être de plus en plus assommé par la boisson et sa tolérance aberrante pour celle-ci. Le bar semble tanguer légèrement et il a la tête dans les nuages. Sa vision est plus en couleurs qu’elle devrait être et il est contenté à rester dans sa chaise, à la table. Alice, quant à elle, essaie de se lever, vacille et s’accroche à la table, mais est avec succès debout. La moldue semblait aussi être aux prises avec des élans mélancoliques et mélodiques.

But to and fro in my dreams I go
And I kneel and pray for you
For slavery fled oh glorious dead
When you fell in the foggy dew

Ce n’était pas mal compte tenu. Isaac rit doucement en levant son verre vide à la performance d’Alice.

-Je suis trop ivre, pas vrai.
-Probablement.

Rendu au stade où les deux idiots ivres étaient, ils étaient plus qu’ivres à en devenir. Également pris par un élan mélodique, Isaac entend même l’instrumentation dans sa tête. C’était à son tour.

Sing us a song you’re the Piano Man
Sing us a song tonight
Well we’re all in the mood for a melody
And you got us feeling alright

Les leçons d’Alec avec Cecilia, il y a une éternité, semblaient avoir payées. Piano Man était un beau morceau et semblait conséquent.


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Re: Demain c'est loin...
ce message a été posté Mer 3 Jan - 16:30
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Un chant de la Nouvelle Inquisition. Dû moins, elle le croit puisqu’elle l’a entendue d’un mec avec un gros accent irlandais, un résistant… Bref. Elle s’abandonne à un sourire quand Isaac lui glisse ce probablement. Probablement, sûr et certain… Que des mots qui veulent dire la même chose, non ? Non mais ça fait sens pour la blonde enivrée. Le sang-mêlé se met lui aussi à la chansonnette. Un peu plus rythmé qu’elle sans doute, mieux maîtrisé cela va de soi. Peu importe, ce n’est pas une compétition ici. Au diable la compétition… Elle l’écoute comme lui l’a écouté : silencieusement, tristement enjouée. Elle lève un fond de verre à sa performance.

- Il est où le piano pas vrai ?

Elle fourre le verre à deux centimètres de son nez et son corps dit non. Elle sent une boule dans l’estomac, quelque chose qui veut sortir et il ne s’agit pas d’un enfant. Elle grimace, pose le verre usé sur la table dans un éclat sonore.

Je ne connais pas ma force faut croire.

Elle se dit qu’elle a assez bu. Tout en sagesse, elle chancelle, cette poupée ivre, de gauche à droite avant d’atterrir sur sa chaise. Le plancher est une mer impitoyable, enragée, qui déchaîne de terribles vagues. Bah oui, des vagues ! Alice se masse les tempes. Il y a un moldu qui a déjà marché sur l’eau ce me semble… c’est quoi son prénom déjà ?

Elle sombre mais peut-être trouvera-t-elle la lumière. Cette petite lumière dans un brin d’herbe de camaraderie qu’elle pensait ne jamais trouver chez un sorcier. Ou peut-elle se l’avouer ? Non, pas encore. Une rencontre de circonstance, un partenaire d’infortune, voilà tout ce que cet homme représente… Mais ne s’agit-il pas d’un camarade ? D’un copain de boulot ? Ah, elle ne le dirait pas.

Elle végète, elle ne végète pas. Bientôt, elle devra retourner à Pré-au-lard et… dans son état. Boire de l’eau, voilà ce qu’elle doit faire, quand bien même ce soit d'une flaque sauvage. Trouver le moyen de perdre du poison dans le sang, de retrouver bonne posture, de se déplacer avec… avec l’échine de l’esclave, pas celle de la mélancolique enivrée. Elle trouvera la force de revenir à la normale, celle de revenir au quotidien qui… saura la réconforter quelque part. Pas de bagarre, pas de mission, pas de Callaghan… juste le quotidien. Et demain ? Demain… c’est loin.
 
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Re: Demain c'est loin...
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