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❝ Coucou, café? ❞
 :: Royaume-Uni :: Avalon :: Les sept quartiers
Yewande Layibadé
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Yewande Layibadé
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Baguette : Laurier, coeur en plume d'oiseau tonnerre, plutôt courte, flexible
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Coucou, café?
ce message a été posté Dim 3 Juin - 14:26
La maison du cousin de Papa. Bien que nous y soyons depuis un moment déjà, je ne peux m’empêcher de m’y sentir mal à l’aise. Les différentes plantes tropicales qui devraient me rappeler mélancoliquement la boutique, me font penser à tout ce qui a été perdu avec un peu d’amertude.  Je veux aller de l’avant, me dire « allez, tout se reconstruira », mais, je ne peux m’empêcher de douter. Est-il trop tôt pour que j’y arrive ? Étrangement, toute cette situation me donne aussi l’impression que, quelque part, je deviens plus forte. Je me dois d’être plus forte pour tout le monde. Je ne suis pas puissante, mais je dois être forte. La morosité ne nous fera pas aller plus loin, n’est-ce pas ?

Caressant doucement Pirate, je laissais mes doigts se noyer dans la rivière de longs poils beiges. Un léger ronronnement commença à remplir l’air tandis que son œil me regardait avec un air à peu près contenté. Qu’est-ce que je pourrai faire pour tenter d’avancer un peu ? Mes yeux se dirigèrent vers mes expériences. Bien que cela me tente, je sais que il y d’autres choses plus importantes à faire. Même si tout le monde serait heureux si je réussissai à trouver la bonne formule, je sais que je n’y arriverai ni aujourd’hui ni demain. Il me faut plus de temps. Mais, il y a d’autres choses tellement plus courtes que je peux faire.

Me laissant glisser hors du lit, la main quittant l’épais pelage, je commença à filer entre mes différentes affaires. Je sais par quoi commencer. Je pris un peu de café et commença à le moudre avec fermeté. Le bruit du pilon résonnait doucement. Une fois qu’il n’y eut plus qu’une poudre noire, je pris quelques feuilles de menthe séchée que j’émiettais sur le café avant de remélanger et d’ajouter quelques fèves de cacao qui furent moulues à leur tour. Même si la menthe adoucira un peu le café, il sera assez amère avec le cacao et le café. Je commença à faire chauffer un peu d’eau sur un feu de potion… et réalisa que je n’avais aucune tasse. Fouillant ma chambre, je ne trouva qu’une tasse ébréchée et sale, oubliée depuis je ne sais combien de temps. Mais elle est rigolote avec sa forme éléphantesque. Je partis donc en prendre une dans la cuisine dans la cuisine et revint en trottant en espérant que l’eau n’a pas eu le temps de trop bouillir. Ce ne fut pas le cas, je récupérais donc l’eau et, après avoir ajouté un petit peu de sucre dans le café moulu, je mis le tout à infuser. Rapidement, une odeur cafféinée remplissa la pièce et j’enlevai le mélange de café moulu, menthe et cacao quand ce fut prêt. Je me rendis une nouvelle fois dans la cuisine ajouter un peu de crème sur le dessus et partie vers la chambre de Marie.

Je me sentais à la fois excitée et nerveuse tandis que j’approchais. Est-ce qu’elle allait aimer le café ? Est-ce qu’il allait être pas terrible ? J’ai toujours eu l’impression qu’il était pas mal, mais j’ai toujours été mon seul cobaye pour le café. (Et Pirate, une fois, mais c’est une histoire à laquelle je préfère ne pas penser.)  Pas après pas, je me sentis approcher de la porte et finalement, je frappais trois petits coups, attendant l’ouverture de la porte, ou une réponse, avec docilité. Tiens, je me demande, qu’est-ce qui a fait agir Marie en premier, l’odeur de café ou les coups à la porte ? J'ai presque l'impression de vibrer en attendant. Mais je dois être à peu près calme, si je veux être capable de poser ma question si mon offrande est appréciée.
Marie Layibadé
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Marie Layibadé
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Mar 3 Juil - 11:41
« Coucou, café ? » 

Entre


Marie n’avait pas dormi ; elle n’y était pas parvenu, peu importe le nombre de fois où elle s’était retournée dans son lit en attente du sommeil qui n’était finalement jamais venu. Faute d’avoir pu fermer les yeux, elle s’était contentée de faire les cent pas dans son semblant de chambre en ruminant de sombres pensées qu’elle aurait préféré ne jamais avoir. Et bien que la fatigue musculaire avait fini par l’empêcher de continuer, son cerveau ne l’avait toujours pas autorisé à fermer les yeux une bonne fois pour toute. C’était comme si ses propres pensées la forçaient à se maintenir éveillée, comme si sa propre conscience avait peur de s’endormir pour revoir les images de l’après-midi où la vie des habitants de Londres avait basculé. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’y repenser en boucle, encore, et encore. Voir Calypso blessée. Voir les terroristes s’en prendre à eux. Les habitants des souterrains, les rochers voler partout dans le tunnel, l’abomination de Dolohov qui avait à la fois fasciné et terrorisé Marie. Toutes ces images, tous ces sons, elle n’arrivait pas à se les retirer de la tête. Et quand elle n’avait pas des flashs incessants, elle les revoyait dans ses rêves. Quoi qu’elle fasse, ces souvenirs-là refusaient de la laisser en paix.

Et si il était arrivé quoi que ce soit à Calypso, ni son père ni Kayin ne lui aurait pardonné, elle le savait. Il l’aurait peut-être blâmé. Ces deux certitudes lui faisaient sans doute plus de mal que de bien. Peut-être même qu’elle s’en était persuadé, comme tout le reste, ne parvenant plus à avoir de pensées rationnelles parmi toute la culpabilité qu’elle ressentait. Après tout, elle était désormais la seule à toujours avoir un travail. Elle se sentait coupable de toujours pouvoir travailler avec que sa famille avait tout perdu. La maison. La boutique. Le Mangrove. Et elle jouissait toujours de la possibilité de retourner à Azkaban pour mener des recherches qui, au final, ne servait à rien dans cette guerre stupide. Elle ne serait jamais aussi brillante que Dolohov. Elle ne fabriquerait jamais de virus mortel pour vaincre définitivement les moldus. Elle s’imaginait impuissante dans toute cette folle histoire, sans savoir qui de sa logique ou de ses pensées avaient le plus raison. Quoi qu’il en soit, elle était à la fois épuisée moralement et physiquement, et elle n’avait pas dormi. Rien de très glorieux. Elle qui comparait Calypso à une drama queen …

Il ne lui fallut pas longtemps avant de renifler l’odeur du café par dessus le parfum étranger qui régnait dans la chambre qu’elle occupait. Son lit n’était pas défait, les maigres affaires qu’elle possédait encore était entassées dans un coin sans avoir été touchées. Tout ce qu’elle avait fait avait été de consoler les autres sans prendre soin de s’occuper d’elle même. Comment prétendre réconforter sa propre famille si elle était incapable de se reprendre en main ? Un soupir s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle entendit les pas légers de ce qu’elle reconnut comme étant Yewande montant l’escalier. Elle compta trois secondes avant que le grincement du parquet de s’arrête devant sa porte. Un sourire tordit sa bouche. Quelle adorable attention de sa petite sœur. Elle non plus ne devait pas aller très bien, avec tout ce qu’ils avaient vécu … Et elle trouvait quand même l’énergie de lui apporter du café.

- Entre.

Mais sa voix était étranglée, plus qu’elle ne l’aurait voulu. Elle n’était pas comme Calypso : elle était bien trop fière pour montrer sa souffrance. Elle se contentait de ruminer en silence dans sa chambre en espérant que personne ne se doute de rien. Sa famille avait trop de soucis pour devoir en plus s’occuper de son cas. Mais quand le doux visage de sa sœur cadette apparu dans l’encadrement de la porte, Marie ne sut pas cacher toutes les émotions qui lui traversait l’esprit. Son sourire était là, pas l’envie qui aurait du l’accompagner. Et Yewande était trop perspicace pour se laisser berner par le rictus de façade que Marie pouvait bien lui offrir. Ses yeux se posèrent sur la tasse de café, et elle ressentit une tendresse pure pour la gentillesse de sa sœur.

- C’est … Pour moi ?

Peut-être que la cadeau fut la chose de trop, peut-être juste l’émotion, mais quoi qu’il en soit, la voix de Marie se brisa et un sanglot lui déchira la gorge. La honte d’éclater devant sa sœur la fit se détourner aussitôt, cachant son visage loin du regard curieux de sa sœur. Elle ne voulait pas pleurer, pas encore. Mais quelle idiote, reprend-toi un peu !

- Oh non, pardon, je sais pas ce qui me prend.

Justement, si. Elle savait ce qu’elle avait, mais la volonté d’être forte l’empêchait de dire ce qu’elle pensait réellement. Mais c’était Yewande, pas Baba. Elle n’avait pas besoin de paraître ce qu’elle n’était pas devant sa cadette. Elle n’avait pas la nécessité de mentir et de réprimer ses larmes. C’était juste … Si dur à encaisser. La culpabilité, la colère, la tristesse, la nouvelle perte de leur foyer. Toutes ces choses qui faisaient qu’elle ne parvenait pas à se détacher des pensées qui ne devraient pas être.

- Ils nous ont tout prit, Wanda. La maison, votre travail à Papa et toi. Le Mangrove et tout ce qu’ont construit Kayin et Calypso.

Elle se tut un instant. D’une main, elle essuya les larmes qui dégoulinaient lentement sur ses joues brûlantes, puis elle calma sa tristesse pour se souvenir de la bouffée de colère qui l’avait animé en comprenant que Londres leur avait été dérobée.

- Mwen rayi yo ...
Yewande Layibadé
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Yewande Layibadé
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Ven 13 Juil - 15:13
« - Entre. »

Étranglée. Voici la seule manière dont je peux décrire la voix de Marie quand elle répondit. J’eus vaguement l’impression de prendre une douche froide, très froide. Ce n’est pas souvent que Marie craque. Mais, là, rien qu’à la façon dont elle parlait, je sentis que elle n’en pouvait plus. Grande sœur, pourquoi est-ce que tu ne peux pas parler des soucis avant de t’effondrer ? On est là pour ça. Tu le sais bien en plus, vu que tu passe une bonne partie du temps à réconforter tout le monde.

Prenant une bonne inspiration, je poussais la porte. La vision de la chambre me troubla. Le lit n’était pas défait, le manque de plis dessus me donnait l’impression qu’elle n’avait pas dû faire tellement plus que s’assoir dessus. Et encore. Elle avait donc passé une nuit sans le moindre repos. Ses affaires étaient dans un coin, intouchées. Si elle n’était pas actuellement dans la chambre, j’aurai pu croire qu’elle n’y était même pas entrée. Entrant lentement dans la chambre après avoir passé avec hésitation ma tête, je vis que Marie me faisait un sourire… vide. Je me mise à regarder avec curiosité son visage, tentant de trouver ce qui n’allait pas exactement, beaucoup de choses mais lesquels ? Ses yeux baissèrent sur la tasse que je tenais et elle se mise à parler. Sa voix se brisa et je me sentais perdue. Comment puis-je aider si elle ne dit rien ?

« - C’est … Pour moi ? »

Elle détournait son regard, cachant son visage. J’ai envie de hurler, bien sûr que c’est pour toi grande sœur, tu pense que c’est pour qui ? Les fantômes inexistants ? Ton lit ? Mais je sais qu’elle est pas en état de rire de mon mauvais sarcasme, alors je le retins, cherchant désespérant dans sa figure sombre ce que je pouvais faire.

« - Oh non, pardon, je sais pas ce qui me prend. »

Oh si, tu le sais, mais est-ce que tu veux tellement être forte que tu refuses de me le montrer ? Ce n’est pas la première fois que je te vois mal, et ce n’est probablement pas la dernière, tu sais ? La vie n’est pas tellement plus que passer son temps à tomber et remonter. Un peu comme sur un balais. S’il te plait Mi’, dis-moi ce qui ne va pas… Dis moi ce qui te retient de récupérer ne serait-ce qu’une ou deux heures de sommeil, ce qui t’agite à ce point. Peut-être que si je dis que j’ai fais un cauchemar et que je veux me reposer avec elle, je réussirais à la faire dormir un peu cette nuit ? Ça marchait quand j’étais petite… Peut-être que je peux même convaincre quelques autres de venir avec nous ? Bon, le lit sera un peu petit mais bon… Quelques couvertures par terre et ça marche aussi, non ?

« - Ils nous ont tout prit, Wanda. La maison, votre travail à Papa et toi. Le Mangrove et tout ce qu’ont construit Kayin et Calypso. »

Colère, culpabilité. Mi’, ce n’est pas ta faute tout ça, et personne n’aurait même juste le droit de t’en vouloir pour ça, ou pour le fait que tu es toujours ton travail. Car c’est ça aussi, hein ? Mais, qu’est-ce que je peux dire ? Elle a raison. Ils nous ont prit notre maison et nos travails, tout ce qu’avait fait Caly’ et Kay’… Même si j’ai pu récupérer la plupart de mes recherches, une partie a été détruite. Tant de choses l’ont été. Son bras se souleva, elle essuie ses larmes sans doute ? Non, ne te referme pas Mi’ ! Et, sa voix emplit de colère me fit me stopper un instant de respirer…

« - Mwen rayi yo ... »

’’Je les hais’’ ou est-ce ’’je les déteste’’ ? J'ai beaucoup plus de mal que les autres là-dessus. Il y a plein de raisons pour cela, mais il y a une chose plus importante que d'y penser, agir. Mais comment ? Qu’est-ce que je peux faire ? Je n’ai pas le temps de vraiment penser, sinon, elle risque de ’’reprendre le contrôle’’ et là, pour la faire parler, ce sera dur. Prenant mon courage à deux mains, j’attrapa le bras de Mi’, doucement, pour pas la surprendre, et tira un peu pour la faire me regarder dans les yeux.

« Mi’… Ils ont peut-être fait s’effondrer une partie de ce qu’on a fait mais… Abandonner ou se laisser tomber dans la tristesse, ce serait un peu les faire gagner, non ? »

Tout se reconstruira… C’était ce que j’ai pensé avant de faire ce café, non ? Je sentis une sorte de chaleur monter en moi. Je ne laisserai pas tomber. Je vais aller de l’avant. Même si je dois me casser la figure encore plusieurs fois pour cela, il faut avancer. Même si ça fait mal de se rappeler tout ce qui a été perdu, les ’’et si...’’ ne nous avanceront à rien là.

« Ils me font peur. Les phénix, l’inquisition. Même le gouvernement. J’ai peur qu’ils nous fassent du mal. Enfin, plus de mal devrais-je dire. Mais, je refuse qu’on abandonne nos futurs et nos rêves pour ça. On peut refaire la boutique. Caly’ et Kay’ peuvent refaire ce qu’ils ont fait encore plus beau et plus grand ! C’est comme quand on apprend à se servir d’un balais. Au départ, on se casse la figure. Et même une fois qu’on est habitué, on tombe et retombe. Mais, à chaque chute, on apprend et on devient meilleur. »

Je le sais bien qu’on tombe toujours sur un balais, j’ai jamais voulu remonter après l’échec de mon premier cour. Mais ce n’est pas une raison. Et, pour que je fasse une métaphore avec un balais, il faut VRAIMENT que le sujet soit sérieux, et Mi’ le sait bien. Tout comme il faut que je sois soit très nerveuse, soit très confortable pour me laisser aller de nouveau aux surnoms que j’utilisais petite. Je reprise, mes pauses de réflexions ne doivent pas durer plus de quelques secondes, sinon, Mi’ risque de répondre et je veux dire la plus possible avant. Il faudrait aussi que j'arrête de parler avec mes mains, je suis sûre que ça hurle au monde que je tente de dire le plus possible en le moins de temps possible.

« Et, la perte de mon travail à la boutique ? Même si je l’aimais beaucoup, je ne compte pas laisser tomber pour autant. Déjà, depuis quelques temps, je me suis demandée si je ne voulais pas… essayer autre chose. Le dit pas à Baba, mais, j’aimerai bien ouvrir un café éventuellement. Ou qu’on ouvre un café dans la boutique, diversifier les activités, c’est toujours bon, non ? »

Je fis un petit rire, pour essayer de cacher ma nervosité par rapport à ça. Au moins, je l’ai dis. Maintenant, qu’est-ce que je peux lui dire d’autres ? Je sais, je paris qu’elle se sent coupable de ce qu’il s’est passé, qu’elle pense qu’elle n’est pas assez bonne. Et, il faut bien que je lui rappelle encore qu’elle peut me parler de ce qu’il y a.

« Mi’. Rien de ce qu’il s’est passé quand on a fuit Londres n’était de ta faute. Que ce soit directement ou non. Et tu es assez. Ne te dis pas que tu es pas assez bonne ou la moindre de ces bêtises. Tu es ma super grande sœur qui pense aux autres avant elle. Celle qui réconforte tout le monde alors qu’elle aussi a besoin d’être réconfortée. Tu as le droit de craquer aussi. Tu as même plus le droit que moi en un sens. Tu as vu beaucoup plus que moi. Tu as vécu beaucoup plus. Et je veux t’aider à remonter la pente et avancer si c’est trop dur.  »

Abandonnant la tasse sur le meuble le plus proche, j’enlassais Mi’. Je sentais les larmes me monter aux yeux et je blotissais mon visage dans le dos de ma grande sœur. Et je marmonnais dans son dos de manière à peine perceptible par elle.

« S’il te plait, tu as besoin de nous toi aussi… Non ? »
Marie Layibadé
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Mer 25 Juil - 18:11
« Coucou, café ? » 

Mauvaise idée


- Mi’… Ils ont peut-être fait s’effondrer une partie de ce qu’on a fait mais… Abandonner ou se laisser tomber dans la tristesse, ce serait un peu les faire gagner, non ?

« Mi », voilà un surnom qu’elle n’avait pas entendu depuis longtemps. Autrefois, elle aurait apprécié  l’attention, ce souvenir d’antan qui miroitait une autre époque, quand elles étaient des fillettes innocentes. Dorénavant, Marie considérait ces deux lettres comme une relique du passé, dans lequel elles devaient demeurer. Mi, c’était une gamine sans défense, c’était une enfant qui n’était plus, c’était une personne que Marie détestait être. Elle ne voulait pas de ce surnom. Elle ne voulait pas de cette appellation enfantine, qui la renvoyait à son impuissance. Et dans un état d’esprit déjà peu enclin à la patience, elle combattit ce sentiment de rejet qu’elle éprouvait à l’encontre de ces deux ridicules lettres. Sa colère envers ce surnom immature éclipsa le reste, comme le vent brutal chasse le sable dans le désert.

- Ils me font peur. Les phénix, l’inquisition. Même le gouvernement. J’ai peur qu’ils nous fassent du mal. Enfin, plus de mal devrais-je dire. Mais, je refuse qu’on abandonne nos futurs et nos rêves pour ça. On peut refaire la boutique. Caly’ et Kay’ peuvent refaire ce qu’ils ont fait encore plus beau et plus grand ! C’est comme quand on apprend à se servir d’un balais. Au départ, on se casse la figure. Et même une fois qu’on est habitué, on tombe et retombe. Mais, à chaque chute, on apprend et on devient meilleur.

Amusant, cette métaphore avec le balai. Marie savait pertinemment que sa sœur n’accepterait jamais de monter sur l’un de ces instruments. Elle non plus, d’ailleurs. Le vertige faisait ses victimes parmi la fratrie Layibadé. Elle comprit cependant le message, et la colère qui faisait rage dans son esprit s’apaisa le temps d’un instant, troublée par l’acharnement de sa cadette pour l’aider à surmonter ses traumatismes. Un faible sourire apparu au coin de ses lèvres sèches. « C’est vrai. » souffla-t-elle presque silencieusement. Elle avait raison. Tout n’était pas perdu. Tant que le clan restait soudé, rien n’était jamais définitif. Pourquoi ne l’avait-elle pas réalisé plus tôt ?

- Et, la perte de mon travail à la boutique ? Même si je l’aimais beaucoup, je ne compte pas laisser tomber pour autant. Déjà, depuis quelques temps, je me suis demandée si je ne voulais pas… essayer autre chose. Le dit pas à Baba, mais, j’aimerai bien ouvrir un café éventuellement. Ou qu’on ouvre un café dans la boutique, diversifier les activités, c’est toujours bon, non ?

Un café ? Voilà une très mauvaise idée qui ne plairait pas du tout à leur père. Marie savait ce qu’il en coûtait de s’opposer au chef de famille, et quand il avait une idée dans la tête, il n’était pas aisé de l’en décrocher. Marie en avait payé les frais. Ils ne seraient plus jamais proches comme ils l’étaient autrefois. Elle ne pourrait sans doute plus se confier à lui, être totalement détendue en sa présence, par peur de déclencher une nouvelle dispute, de récolter une réflexion amère à propos de son travail. Marie ne voulait pas ça pour sa sœur, c’était une situation bien trop pénible pour quelqu’un d’aussi pur que Yewande. C’était son devoir d’aînée de la dissuader de prendre une décision aussi irréfléchie. Mais avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, Yewande émit un rire qui fit abandonner à Marie toute envie de la décevoir.

- Mi’. Rien de ce qu’il s’est passé quand on a fuit Londres n’était de ta faute. Que ce soit directement ou non. Et tu es assez. Ne te dis pas que tu es pas assez bonne ou la moindre de ces bêtises. Tu es ma super grande sœur qui pense aux autres avant elle. Celle qui réconforte tout le monde alors qu’elle aussi a besoin d’être réconfortée. Tu as le droit de craquer aussi. Tu as même plus le droit que moi en un sens. Tu as vu beaucoup plus que moi. Tu as vécu beaucoup plus. Et je veux t’aider à remonter la pente et avancer si c’est trop dur.

Non, ce n’était pas sa faute, mais elle aurait pu faire mieux. Peut-être que les choses se seraient déroulées différemment, à son échelle en tout cas. Et tandis qu’elle se replongeait dans ses souvenirs, Yewande se rapprochait d’elle. Dans un premier temps, Marie ne fit pas attention, Yewande pouvait se déplacer librement après tout. Mais quand sa jeune sœur la prit dans ses bras, un sentiment désagréable la prit au ventre et elle se crispa brutalement. Elle voulu s’écrier « lâche-moi ! » mais rien se sortit de sa gorge quand elle s’apprêta à formuler tout ce qu’elle aurait voulu dire. Et alors qu’elle essayait de reculer, elle entendit tout juste les quelques mots que Yewande murmura dans son dos.

- S’il te plait, tu as besoin de nous toi aussi… Non ?

Son dégoût du contact physique s’évapora au profit d’une incompréhension globale. Ses yeux se tournèrent un peu vers la gauche, là où la tête de Yewande reposait sur son épaule. Puis Marie soupira, et dans un geste qu’elle n’avait que très rarement produit auparavant, elle étreignit sa sœur avec un peu de maladresse, mais dont le message était bien là.

- Évidemment, , je comprends même pas comment tu peux en douter.

Puis elle sourit à nouveau, cette fois plus tendrement, tandis qu’elle lâchait lentement sa sœur, ses bras retombant mollement contre son corps, vidés de toute énergie. Yewande avait toujours été très attentionnée envers sa famille. Elle était celle qui gardait un espoir solide pour Nande, qui avait promis avec beaucoup de fierté qu’elle parviendrait à trouver un remède à leur aînée, coincée sous sa forme animagus. Cette tragédie, elle avait empêché Marie de procéder à son apprentissage personnel. Calypso avait achevé le sien, mais cela n’avait pas plus encouragé Marie. Le sort de Nande l’avait bouleversé à un point qu’elle n’aurait plus jamais voulu essayer la moindre transformation. Mais Yewande, elle y était parvenue. Dangereusement, certes, mais elle l’avait fait. Cette fille était persévérante, plus que n’importe qui.

- Tu pourrais … Tu sais, me lâcher ? S’il-te-plait ?

Yewande savait pertinemment que Marie n’aimait pas les effusions d’affection tactile. Elle ne s’offusquerait pas de cette demande, parce qu’elle connaissait sa sœur. Avec des gens moins proches, Marie aurait été moins délicate, elle les aurait repoussé avec agressivité, et tant pis si elle pouvait vexer. Plus jeune, elle avait voulu se fondre dans la masse de Poudlard, être comme tout le monde, mais quel intérêt si elle perdait son unicité ? Cela faisait maintenant bien longtemps qu’elle ne se préocupait plus de ce que les autres pouvaient penser d’elle. Peut-être la raison pour laquelle elle semblait si étrange aux yeux d’autrui.

- Merci pour ta gentillesse, c’est délicat de ta part. Je sais pas ce qu’on ferait sans toi. Peut-être bien que la maison aurait fini à feu et à sang, sans ta diplomatie.

Et elle n’exagérait même pas. Une famille pareille, ça a du mal à garder sa cohésion interne sans quelques conflits. Yewande tenait ça de leur mère, Louisianna. C’était un trait que les aînés n’avaient pas l’air d’avoir acquis avec l’âge. Marie ne faisait pas vraiment d’effort pour ne pas se prendre la tête avec son père, par exemple. La fierté était probablement son vice.

- Tu as raison, je me prends trop la tête avec tout ça. Merci pour le café, d’ailleurs.

Elle s’écarta de sa sœur pour faire quelques pas en direction de la tasse qui reposait plus loin. Entre ses main délicates, elle attrapa la tasse pour la porter à ses lèvres. Une première gorgée la réconforta avec une puissance insoupçonnée. Non seulement elle n’avait pas dormi, mais elle n’avait pas non plus bu quoi que ce soit depuis la veille. Avec toutes ses ruminations, elle en avait oublié qu’elle avait soif. Et puis c’était excellent, après tout.

- Comme d’habitude, c’est délicieux. Tu es vraiment douée.

Elle se retourna vers sa sœur, ses yeux sombres scrutant le visage de sa cadette avec affection. Une chose la taraudait cependant. Il fallait qu’elle aborde la question, même si elle avait que sa réponse n’allait pas être accueillie avec enthousiasme. Elle hésita quelques secondes, sachant pertinemment qu’il fallait bien y passer, mais devoir effriter le bonheur et les espoirs de sa sœur la rebutait.

- Tu sais … A propos de ton idée. Ouvrir un café …

Elle baissa les yeux. Elle n’avait pas la moindre idée de comment lui présenter ça. Il n’y avait pas de bonne façon d’expliquer quelque chose de négatif. Pour la forme, elle se racla la gorge en espérant gagner un peu de courage.

- Je crois pas que ce soit une bonne idée. Tu sais comment est papa … Tu sais aussi que ça ne va pas lui plaire, n’est-ce pas ? Réfléchis bien, Yewande. Il ne va pas accueillir la nouvelle avec bienveillance. J’ai pas envie que vous vous engueuliez comme nous nous sommes engueulés lui et moi. Tu mérites mieux que ça.

C’était dit.
Yewande Layibadé
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Dim 29 Juil - 22:17
Je sentais les yeux de Mi’ tomber sur moi. Je ne bougeai pas. Et, après un petit soupir, je la sentis avec surprise me prendre dans ses bras. Je sais qu’elle n’aime pas vraiment le contact physique, mais je n’avais pas pu m’en empêcher. Une légère culpabilité me prit en pleine poitrine. Je sais qu’elle aime pas ça, et pourtant, je n’avais pas hésité une seconde. Je clignais des yeux plusieurs fois, pour retenir les larmes qui venaient. Autant liées à la surprise du retour de câlin, que la culpabilité lié à celui-ci.

- Évidemment, sé, je comprends même pas comment tu peux en douter.

Comment je peux en douter ? Tout simplement car tu demandes pas notre aide. Mon aide. Et je veux aider. Je peux aider. Il y a quelques secondes, tu prétendais même ne pas savoir ce qu’il se passait alors que tu craquais. Tu as le droit de craquer, tu en as besoin même. Tout le monde a besoin de craquer et d’avoir de l’espoir, même si certains appelerait juste ça de la naïveté. A quoi cela servirait de vivre, si on ne pouvait rien améliorer ? Je sentis Mi’ se mettrre à sourire en me lâchant. Mes yeux avaient heureusement perdu leur début d’humidité, ou du moins, assez perdu pour que cela ne semble pas surprenant.

- Tu pourrais … Tu sais, me lâcher ? S’il-te-plait ?

Je lâchais immédiatement Marie. Me sentant un peu rassurée. Tout va bien… Bien qu’un peu de culpabilité ne pouvait s’empêcher de s’infiltrer, me rappelant que j’aurai pu, je sais pas, parler sans la prendre dans mes bras ? Ou ne serait-ce que prévenir Marie avant. Quelque chose quoi… Mais évidemment, je n’avais pas pu m’empêcher, il avait fallu que j’agisse impulsivement, stupidement. Je ne suis pas stupide pourtant. Je ne peux pas l’être, sinon, je ne pourrais pas y arriver.

- Merci pour ta gentillesse, c’est délicat de ta part. Je sais pas ce qu’on ferait sans toi. Peut-être bien que la maison aurait fini à feu et à sang, sans ta diplomatie.

Hein ? Je retins de justesse le son de franchir mes lèvres et me contentais de regarder ma sœur avec incompréhension, mais elle ne semblait pas remarquer. Je viens juste de te faire un câlin sans même prévenir alors que je sais que tu n’aimes pas ça et tu me remercies ? Oh. Le café. C’est vrai. C’est probablement pour ça. Attends, attends... Et comment ça la maison serait à feu et à sang sans moi ? C’est faux. Si c’était le cas, on serait toujours à la limite de l’implosion, et c’est faux. De plus, la maison a bien tenu durant tout le temps où je n’existais pas, non ?

- Tu as raison, je me prends trop la tête avec tout ça. Merci pour le café, d’ailleurs.

Marie s’éloigna de quelques pas pour rejoindre la tasse et la boire. Pendant la minuscule seconde avant qu’elle boive la première gorgée, je sentis mon souffle se bloquer. Allait-il être bon ? Son corps se détendit, le dos se relâchant légèrement et mon souffle revint aussi. Elle ne semblait pas avoir pas aimé ce café. Aussi, depuis quand n’ai-je pas réellement loupé un café ? Un très long moment.

- Comme d’habitude, c’est délicieux. Tu es vraiment douée.

Je me sentis sourire à ces mots tandis qu’elle se retournait vers moi avec des yeux plein d’affection. Mais, je vis bien qu’elle semblait hésiter à dire quelque chose. Je savais déjà quoi. Elle allait me dire que le café n’est pas une bonne idée, n’est-ce pas ? Même si je veux croire le fait que ce n’est pas une si mauvaise idée, je sais qu’elle n’est pas excellente non plus.

- Tu sais … A propos de ton idée. Ouvrir un café …

Suis-je devenue devin sans le savoir ? Bon sang, même en le pensant juste, c’est nul. Mais bon. C’est la famille, et c’est un sujet sérieux. Cling cling, c’est fermé, le sarcasme n’est pas la bienvenue pour le moment. … … Ok, je vais abandonner l’idée même de penser avec humour pour me calmer, pour le moment,  ça devient pathétique. Je remarquais soudainement que Marie avait baissé les yeux et ne semblait pas savoir comment me présenter ce qu’elle avait à dire. C’est bon, Marie, je sais déjà que ça n’irait probablement pas.

- Je crois pas que ce soit une bonne idée. Tu sais comment est papa … Tu sais aussi que ça ne va pas lui plaire, n’est-ce pas ? Réfléchis bien, Yewande. Il ne va pas accueillir la nouvelle avec bienveillance. J’ai pas envie que vous vous engueuliez comme nous nous sommes engueulés lui et moi. Tu mérites mieux que ça.

-Marie, je sais que ça risque de ne pas lui plaire. Je ne suis plus une enfant de cinq ans, quand je fais un plan ou que j’ai une idée, je pense au bon et au mauvais. Au moins un peu. Je sais que Papa risque de pas aimer. Mais je sais aussi qu’il faut qu’on avance, si on a besoin de plus plusieurs années pour refaire une boutique comme à Londres, il faudra bien faire quelque chose, non ? »

C’est vrai, il y a plein de choses qui pourraient causer cela. Déjà, le temps de trouver un nouvel emplacement, avoir assez d’investissement de base pour si jamais la première réouverture est… difficile. Ensuite, avoir assez de stock d’avance pour commencer à vendre. N’oublions pas qu’on risque d’avoir du mal à reprendre, après tout, il faut le temps que les gens sachent où se trouve la nouvelle boutique. Aussi, avec les attentats, on risque d’avoir de nouveaux à bouger -et il y a toujours le risque… Non, n’y pense pas.

« De plus, je ne tenterai pas ça maintenant. Plutôt dans quelques années, quand j’aurai plus de recettes. Et que Nande sera humaine de nouveau. »

Bon, je dois avouer, j’aimerais pouvoir faire un café avant des années, mais je sais que ce genre de choses prennent du temps. Tout comme le fait de rendre à Nande forme humaine. Et, si je dois être honnête avec moi-même, je risquerai de ne pas avoir le temps de faire mes recherches si j’ouvrais un café. Même si… Je devrais peut-être mettre cette idée dans un placard. Recentrer mes objectifs et faire une liste.

« Et, Marie, tu ne méritais pas d’être engueulée pour vouloir faire ce que tu voulais. Et même si Papa ne l’avouera jamais, je suis sûre qu’il est fier de toi. »

Bon, ok, je ne lui ai jamais demandé. Mais, même si il peut avoir mauvais caractère et compagnie, je suis sûre qu’il est fier malgré tout. Probablement un peu déçu aussi, logique, aucun de ces quatres premiers enfants ne pensent -ou peut, dans le cas de Nande- reprendre la boutique. Mais ce n’est pas une raison. Et vu l'hésitation qu'a eu Marie à me dire ce qu'elle pensait, je devrais probablement lui rappeler quelque chose...

« Tu sais bien que peu importe ce que tu pourrais faire, tu seras toujours ma sœur et que je t’aimerai toujours, donc, n’hésite pas quand tu veux me dire que ceci ou cela est une mauvaise idée. Tu as raison en plus, tu ne voudrais pas me priver des lueurs de ton génie et me laisser dans le noir, non ? »

Je rigolais légèrement sur la dernière phrase. J’espère que ma tentative d’allègement de l’atmosphère ne fera pas un trop grand plat… Oh, je devrais probablement rassurer Marie sur le fait que je ne parlerai pas de mon idée de café à Papa… Même si je ne l’abandonne pas, mon idée. Je vais juste la mettre de côté pour le moment.

« Promis Marie, je ne parlerai pas à Papa de cette idée. Et puis, on a tous le droit d’avoir envie d’un truc mais de ne pas le faire, non ? »

Je fis un sourire légèrement taquin à cela. Espérant sérieusement un changement de sujet quelconque…
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Mer 29 Aoû - 19:16
« Coucou, café ? » 

Mauvaise idée


« Marie, je sais que ça risque de ne pas lui plaire. Je ne suis plus une enfant de cinq ans, quand je fais un plan ou que j’ai une idée, je pense au bon et au mauvais. Au moins un peu. Je sais que Papa risque de pas aimer. Mais je sais aussi qu’il faut qu’on avance, si on a besoin de plus plusieurs années pour refaire une boutique comme à Londres, il faudra bien faire quelque chose, non ? »

Elle ne comprend pas … Sa petite sœur refusait de voir à quel point leur père pouvait être bien plus problématique que ça. Sa vision innocente contrastait avec le dépit que Marie traînait avec elle depuis bien des années. Elle savait ce qu’il en coûtait vraiment de ne pas aller dans le sens de Baba. Elle ne fit cependant aucun commentaire en réponse aux paroles pleines d’espoir de Yewande, et baissa les yeux pour fixer le parquet usé de la chambre. Avancer n’était pas le problème. Là où les choses se compliquaient, c’était comment le faire. Et cette idée de café, elle savait que ça n’allait pas passer auprès de tout le monde.

« De plus, je ne tenterai pas ça maintenant. Plutôt dans quelques années, quand j’aurai plus de recettes. Et que Nande sera humaine de nouveau. »

Ses yeux se braquent à nouveau sur Yewande, plus brusquement cette fois-là. Ses yeux la scrutent avec curiosité, pleins de jugement. Elle y croyait encore ? Marie avait fini par baisser les bras. D’une part parce qu’elle avait compris que non seulement elle était mauvaise en sortilège, ses compétences en potions n’avaient rien changé à la condition de sa grande sœur. D’une autre part, le temps avait chassé ses espoirs comme une tempête aurait ravagé un paysage idéal. Et le paysage idéal de ses rêves, où elle voyait sa famille heureuse, en bonne santé, avec une Nande toujours humaine et tous ensemble dans le bayou, n’existerait jamais. Elle l’avait compris asse tôt. Mais Yewande … Elle ne lâchait pas l’affaire. Encore une barrière de plus qui se dressait entre elles.

« Et, Marie, tu ne méritais pas d’être engueulée pour vouloir faire ce que tu voulais. Et même si Papa ne l’avouera jamais, je suis sûre qu’il est fier de toi. »

Aussitôt ces derniers mots prononcés, un rictus transperce la rigidité de ses lèvres pincées alors que son regard retourne se poser dans un coin de la chambre ; n’importe lequel pourvu que ce ne soit pas sa sœur. Elles deux savaient que c’était sans doute faux. Elle l’avait déçu. Bornée comme son père, Marie n’avait pas cherché à faire de concession de son côté quand les hostilités étaient apparues. Elle aurait pu suivre la voie de ses aînés, travailler avec Kayin et Calypso mais la soif de savoir l’avait séparée des activités de sa famille.

« Tu sais bien que peu importe ce que tu pourrais faire, tu seras toujours ma sœur et que je t’aimerai toujours, donc, n’hésite pas quand tu veux me dire que ceci ou cela est une mauvaise idée. Tu as raison en plus, tu ne voudrais pas me priver des lueurs de ton génie et me laisser dans le noir, non ? »

Bien sûr qu’elle savait que sa propre sœur l’aimait. Le contraire aurait été un coup de grâce dans toute cette folie d’événements. Son rictus se mua même en un nouveau sourire, plus doux cette fois, lorsque Yewande évoqua le prétendu « génie » de Marie. Au moins l’humour avait son petit effet. Elle n’avait rien d’un génie. Un génie, c’est quelqu’un qui innove. C’est Baba, c’est Dolohov, c’est tout ces gens qui créent. Qu’avait-elle inventé, au juste ? Rien du tout. Son sourire se dissipa une fois de plus au moment même où le rire de Yewande se perdit dans le silence de la maison.

« Promis Marie, je ne parlerai pas à Papa de cette idée. Et puis, on a tous le droit d’avoir envie d’un truc mais de ne pas le faire, non ? »

C’était encourageant, mais si elle tenait vraiment à cette idée, elle ne pourrait pas le cacher éternellement. Il l’apprendrait d’une manière ou d’une autre, et mieux valait pour Yewande que la nouvelle vienne d’elle et de personne d’autre. Cependant, les derniers mots de sa cadette résonnèrent au fond d’elle à la manière un tintement de cristal. Oui, elle avait raison. Il y avait bien des choses qu’elle avait envie de faire mais que sa fierté taisait constamment. Bien sûr … Qui de mieux que Yewande pour parler de tout ce qu’elle avait envie de dire sans trop oser ?

« T’as raison … Oui. Il y a bien une chose dont j’ai envie de parler. »

Avec la prise de Londres et la perte de tous leurs biens, elle avait préféré mettre de côté ses propres désirs, mais maintenant que les choses s’étaient tassées, c’était le moment pour se jeter à l’eau. Elle avait à peine terminé sa phrase que ses jambes bougèrent d’elles-même pour aller s’asseoir sur son lit. D’une main, elle tapota le vide restant à côté d’elle pour inviter Yewande à venir s’asseoir avec elle. De l’autre main, elle reprit une gorgée de café qui commençait à refroidir un peu, mais n’ayant cependant pas perdu de sa saveur. Yewande avait achevé un véritable chef d’oeuvre, digne de leur mère.

« Je pense démissionner. »

Le tact n’était pas vraiment son fort. Petite, elle avait la fâcheuse tendance de dire tout haut ce qu’elle pensait, quitte à en devenir blessante sans même le vouloir. Ses aînés avaient fini par ne plus vraiment faire attention, mais Marie se rappelait très bien des quelques fois où elle avait fait pleurer Yewande. Si à l’époque elle ne se rendait pas compte du poids de ses mots, à présent elle regrettait chacune de ces fois avec mélancolie. Mais l’instant n’était pas aux regrets, elle réalisa très vite qu’elle devait y apporter quelques arguments pour que sa sœur comprenne la raison d’une telle décision.

« Je ne progresse pas dans mes propres recherches et honnêtement, on ne me laisse pas tester ce que je veux. C’est bien beau, la « recherche » pour eux, mais ce n’est pas l’idée que je m’étais fait de la science. Et puis après ce qu’il s’est passé à Londres, j’ai pas vraiment envie de travailler sous les ordres de quelqu’un qui a failli tous nous laisser crever. C’est tout juste si il n’a pas presque refusé de me laisser prendre un congé. »

Alors qu’elle pestait contre son patron actuel, Marie se sentit serrer sa tasse avec férocité, s’imaginant avec une colère froide le cou d’un phénix lambda entre ses mains agiles. Tant qu’à faire quelque chose de sa vie qui lui plaisait, elle pouvait toujours se tourner vers sa sœur qui elle n’avait pas besoin de travailler dans une atmosphère pesante pour progresser. Et puis …

« Calypso et Kayin vont avoir besoin d’aide si ils veulent reconstruire ce qu’ils ont perdu. »

Jusque là, elle avait toujours observé avec une certaine curiosité le commerce multifonctions de ses aînés. Pour accompagner sa détermination, elle reprit une gorgée de café. Elle se tourna vers sa sœur, le regard interrogateur, comme pour chercher une réponse à ses doutes sur le doux visage de Yewande.

« D’un autre côté, je suis la seule à encore avoir un emploi. Je devrais peut-être y réfléchir encore un peu. T’en penses quoi ? »
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Dim 16 Sep - 16:17
« T’as raison … Oui. Il y a bien une chose dont j’ai envie de parler. »

Je me sentis pencher la tête sur le côté avec curiosité à ces mots. Elle a envie de parler de quelque chose ? Mais de quoi ? Je sentis mon esprit commencer à passer différentes possibilités, essayant de trouver la plus probable, mais j’avais vaguement l’impression de lancer un sort dans le vide. Je la regardais bouger vers le lit pour s’y asseoir, avant de me faire signe de la rejoindre. Tandis qu’elle reprenait une gorgée de café, je me sentis trotter doucement. Avant de la rejoindre sur les couvertures.

« Je pense démissionner. »

Mes yeux s’écarquillèrent et je la regardais quelques secondes, complètement bouche-bée. Je suis censée répondre quoi ? Je pensais qu’elle aimait son travail. Au moins un minimum. Alors, pourquoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Est-ce que quelqu’un lui aurait fait des remarques ? Non, sinon elle l’aurait dit. Ou alors, elle en aurait marre ? Mais, pourquoi ? J’espère que ce n’est pas à cause de la colère que Papa quand elle a rejoint qui revient à cause de tout ce qu’il s’est passé ! Ou peut-être qu’elle aurait reçu des menaces ? Non, ça peut pas être ça, mais alors ? Je sentis ma bouche s’ouvrir sur un ‘’pourquoi’’ mais Marie fut plus rapide que moi.

« Je ne progresse pas dans mes propres recherches et honnêtement, on ne me laisse pas tester ce que je veux. C’est bien beau, la « recherche » pour eux, mais ce n’est pas l’idée que je m’étais fait de la science. Et puis après ce qu’il s’est passé à Londres, j’ai pas vraiment envie de travailler sous les ordres de quelqu’un qui a failli tous nous laisser crever. C’est tout juste si il n’a pas presque refusé de me laisser prendre un congé. »

Ah, je comprends mieux. J’avais eu vent de ce qu’il s’était passé, mais, il y avait trop de choses en même temps et… Non, je suis entrain de me chercher des excuses là. Je n’ai pas fais attention, j’aurai dû. Ça sert à rien de s’en vouloir, je ferai plus attention maintenant. Je me mise à regarder avec fascination sa main serrer la tasse, ayant l’impression qu’elle allait bientôt se fêler et casser vu la colère dont elle fait preuve. Peut-être que quitter son métier lui ferait vraiment du bien. Même sans considérer les événements de Londres, elle voulait les rejoindre pour faire de la recherche surtout, alors, si elle n’a pas l’impression de réellement en faire… Pas étonnant qu’elle veuille aller ailleurs. Elle pourrait faire comme moi et tenter de faire de la recherche dans son temps libre ? Il y a moins de moyens, pas de rémunération sauf découverte incroyable et l’auto-satisfaction, mais il n’y a pas de patron et on fait plus ce qu’on veut, tant qu’on a les moyens.

« Calypso et Kayin vont avoir besoin d’aide si ils veulent reconstruire ce qu’ils ont perdu. »

C’est vrai, en plus, elle pourrait peut-être amener de nouvelles choses à ce qu’ils faisaient ? Un nouveau point de vue, de nouvelles connaissances… Pensive, je la vis boire une gorgée de café, sans doute froid à présent, et se tourner vers moi, comme si j’avais la réponse à tout écrit sur moi. Mais, je vais être honnête, je ne sais pas trop quoi penser.

« D’un autre côté, je suis la seule à encore avoir un emploi. Je devrais peut-être y réfléchir encore un peu. T’en penses quoi ? »

J’en ai aucune idée. Strictement aucune. Que suis-je censée dire ? Je me mise à réfléchir intensément. Que répondre ? Que répondre ? D’un côté, si elle n’aime plus son travail, je comprends qu’elle veuille changer d’horizons. Mais de l’autre, elle a raison sur le fait qu’elle est la seule à encore avoir un travail… Mais elle sait déjà ce qu’elle veut faire. Ou alors, elle pourrait faire une transition ? Est-ce qu’elle en a déjà parlé à Calypso et Kayin ? Elle devrait le faire avant quoi que ce soit.

« Est-ce que tu en as déjà parlé à Calypso et Kayin ?  Dans tous les cas, je pense que c’est une des premières choses que tu devrais faire.»

Oui, car, si elle quittait avant de leurs en parler, surtout pour les rejoindre, ils pourraient avoir l’impression de l’avoir poussés, se sentir coupables, ou avoir du mal à accepter que elle voulait quitter d’elle-même. Ensuite, il faut qu’ils fassent ensembles les décisions, si ils se rejoignent dans le travail.

« Aussi, peut-être que tu devrais voir avec eux pour faire une sorte de transition, je ne sais pas trop où ils en sont rendus, pour penser à la suite. Peut-être que tu devrais garder ton emploi le temps d’avoir un peu plus de marge de manœuvre et le quitter après ? »

« Quant à tes recherches, tu pourrais les continuer à côté, non ? Tu aurais peut-être pas ce que possède les labos, mais tu n’aurais pas de restrictions sur ce que tu veux faire, autre qu’éventuellement les moyens, si il y a des choses difficiles à obtenir. »

Je me sentis hausser les épaules à la fin, c’est vrai qu’il y a des choses peu accessibles, mais, jusqu’à présent, je n’ai pas eu trop de soucis.
Marie Layibadé
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Mer 17 Oct - 21:46
« Est-ce que tu en as déjà parlé à Calypso et Kayin ?  Dans tous les cas, je pense que c’est une des premières choses que tu devrais faire.»

En parler, c’est tout ce qu’elle aimerait faire, mais c’est si dur … Son incapacité à communiquer les choses importantes la bloquait dans ce genre de détails qui pourtant lui rendraient la vie plus facile. Yewande avait raison. Elle avait toujours raison. En discuter avec les principaux concernés était ce qu’elle aurait du faire en premier ; mais Calypso n’avait pas quitté sa chambre depuis le retour de Londres et Kayin … Marie ne préférait pas l’ennuyer avec des futilités pour l’instant.

« Non. J’ai pas réussi à trouver quoi que ce soit d’assez intelligent pour aborder le sujet. C’est compliqué, avec toutes les histoires que j’ai fais pour avoir mon boulot. Je veux pas que ça sonne comme un caprice. »

Pourtant sa famille savait mieux que n’importe qui d’autre au monde qu’elle n’étais pas le genre de personne à se comporter d’une manière aussi immature. Ils comprenaient sans doute même qu’au fond, c’était une de ses plus grandes hantises. Déranger. Ennuyer. Ne pas correspondre aux attentes qu’on pourrait placer en elle. Yewande, qui la connaissait aussi par cœur, devait le savoir également. Il n’y avait que Marie pour se placer des barrières qu’elle croit infranchissables.

« Aussi, peut-être que tu devrais voir avec eux pour faire une sorte de transition, je ne sais pas trop où ils en sont rendus, pour penser à la suite. Peut-être que tu devrais garder ton emploi le temps d’avoir un peu plus de marge de manœuvre et le quitter après ? »

Au moins une qui arrivait à garder le nord. Marie appréciait cette sagesse que sa cadette savait ressortir habilement pour calmer ses angoisses les plus profondes. Elle avait raison, sur toute la ligne. Bien sûr, Marie y avait déjà réfléchi, mais l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre donnait plus de sens à tout ceci. Calmée par les conseils de sa sœur, elle lâche finalement un soupir léger avant de terminer le contenu de sa tasse. Tout n’allait pas si mal. Il fallait relativiser.

« Oui, je vais faire ça. C’est le mieux à faire pour l’instant, je voudrais pas non plus faire une gaffe et devenir un fardeau. »

Parce qu’elle était trop faible, encore et toujours, et qu’il fallait constamment quelqu’un pour venir lui sauver la peau. Comment fera-t-elle quand Calypso ou Kayin ne seront pas là pour surveiller ses arrières ? Il allait falloir trouver le moyen de se débrouiller seule, ne plus être le boulet qu’on traîne tout le temps. D’un geste mou, Marie repose la tasse sur sa table de chevet avant de revenir à sa position initiale. Peut-être un peu plus raide.

« Quant à tes recherches, tu pourrais les continuer à côté, non ? Tu aurais peut-être pas ce que possède les labos, mais tu n’aurais pas de restrictions sur ce que tu veux faire, autre qu’éventuellement les moyens, si il y a des choses difficiles à obtenir. »

Dans l’absolu, elle pourrait très bien mettre sa fierté de côté pour demander de l’aide à Baba, mais leurs antécédents ne risquaient pas de donner une association très fructueuse. Dans le meilleur des cas, ils finiraient par se prendre le bec pour un désaccord stupide. Mieux valait s’abstenir et ne pas chercher la petite bête chez son père. Une chose était certaine, il serait sans doute plus ravi d’apprendre qu’elle prenait la décision de se ranger du côté de ses aînés.

« Hmh ... »Marmonne-t-elle du bout des lèvres en hochant la tête. Un silence passe, presque une minute à fixer le mur d’en face sans savoir quoi ajouter d’autre. Pas par ennui, pas par désintérêt, simplement parce qu’elle avait épuisé toute son énergie dans des grandes tirades émotives. Son cerveau manquait désormais de répartie, plongé dans la tourmente du manque de conversation.

« Bon, et toi ? Comment tu te sens ? J’ai l’impression que tu te fais toute petite depuis … Londres. T’as le droit de te plaindre aussi des fois. »

Marie n’avait eu que les explications de Kayin, brièvement de Louisianna, mais le point de vue de sa sœur l’intéressait également. Depuis le début, elle ne cessait de s’inquiéter pour les autres, de s’enquérir de leur état de santé, mais Marie n’avait pas l’impression qu’elle ait parlé de ses émotions à elle depuis leur arrivée à Avalon.

« Je me doute que ça a pas du être facile pour toi non plus ... »

Les évènements derniers n’avaient été faciles pour personne, mais pour le moment, la seule personne qui l’intéressait était Yewande.
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Sam 27 Oct - 12:01
« Hmh ... »

Marie marmonne et hoche la tête. Elle est dans ses pensées. Enfin, plus probablement dans un manque de pensées. Elle a l’air tellement fatiguée et lasse. Comme si elle avait épuiser toutes ses réserves d’énergie… Elle fixe le mur. Le silence n’est pas particulièrement inconfortable pour moi. Il est tranquille, de ces silences qui peuvent bercer au sommeil. Je sentais d’ailleurs une berceuse venir s’incruster dans ma tête, juste avant que Marie brise le silence :

« Bon, et toi ? Comment tu te sens ? J’ai l’impression que tu te fais toute petite depuis … Londres. T’as le droit de te plaindre aussi des fois. »

Si je n’ai pas sursauté, c’est vraiment un miracle, je ne m’attendais pas à cette question. Je sentais mon regard se tourner vers Marie. Pourquoi cette question ? Et je ne me fais pas petite, du moins, je ne pense pas. Mais bon, soyons honnête, si Marie n’avait pas précisé depuis Londres, il est plus que probable que j’aurai fais une magnifique expression de poisson mort. Remarque, je suis quasiment sûre que j’ai dû écarquillé les yeux quand elle a posé la question alors bon, pas sûre que ça aurait changé grand-chose.

« Je me doute que ça a pas du être facile pour toi non plus ... »

« Je... »

Ne sais absolument pas quoi dire. Comment je me sens ? Je… ne suis vraiment pas sûre. Je ressens de la tristesse, de l’amertume et même de la colère par rapport à la fuite de Londres et en même temps… Je ne veux pas me concentrer dessus. Revenir sur le passé ne me fera pas avancer. Et puis… quelque part, si c’était notre famille qui avait autant d’ennui que celles moldus, est-ce que… Non, il ne faut pas y penser. De toute façon, nous, on est en sécurité. Si je pense comme ça, je risque de me sentir mal, si j’ai à me battre contre eux.

« J’ai... »

Eu l’impression d’être inutile ? Complètement. Pendant la prise de Londres, je.n’ai.rien.fais. Je ne me suis pas battue. Quand on nous a dit de fuir, j’ai fuis. J’ai mis en vitesse le max de trucs dans les sacs, j’ai à peine regardé quoi, et je me suis laissée ordonnée à droit, à gauche. Cours par ci, cours par là… J’ai eu tellement peur que tout le monde ne revienne pas, je me sentais perdue et effrayée… Et le pire ? C’est que j’ai presque autant peur du gouvernement que des phénix. Et même, soyons honnête, à quoi j’aurai servi ? Je ne suis pas bonne en duel, je n’ai pas de talents particulièrement fort, même les choses que je fais pour la boutique, je ne suis pas la seule à savoir les faire et je ne suis pas la meilleure… Qu’est-ce que j’ai pour moi ? Mes expériences. Et elles n’ont qu’un seul but qu’elles n’ont.toujours.pas.atteint. Et elles n’ont eu aucune vraie utilité pour le moment. Ma forme animagus ? Un simple hibou peut être ma mort. Je me sentis crisper les bras autour de mon corps.

« Je ne suis pas sûre... »

Ai-je peur ? Suis-je en colère ? Triste ? Tous ? Seulement certains ? Certainement pas aucun en tout cas. J’en ai le vertige. Je suis nerveuse, toujours été. J’aimerai être en animal. Les émotions sont plus simples à gérer.

« C’est compliqué. »

Je me sentis soupirer, je dois me calmer. Tout va bien. Il ne va pas y avoir de soucis à Avalon. On est en sécurité. Mais qu’est-ce que je vais faire si on ne l’est pas ? Qu’est-ce qu’on va faire si on reperd tout ? Où on irait ? Que ferait-on ? Non, calme. Je me sentis soupirer une nouvelle fois tandis qu’un frisson me prenait.

« J’ai peur que cela recommence. Comme Londres, à un moment. Que la magie soit plus là, comme à Tinworth, mais pendant plus d’une heure. Je comprends même pas comment c’est possible... Je… suis énervée aussi. Contre les phénix, le gouvernement et leurs idées stupides de sang plus pur, ... »

Je soupire, je me sens étrangement sonnée d’un coup. Mon corps se détend de lui-même, mais je me sens… fatiguée… C’est rare, que je me sentes aussi fatiguée. J’ai l’impression d’avoir le cerveau qui fonctionne au ralenti.
Marie Layibadé
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Dim 18 Nov - 14:31
« Je... »

Marie fixe sa sœur sans prononcer un mot. Elle attendait, droite, patiente, que sa cadette accepte de se dévoiler, de parler du fond de ses pensées et ne rien lui cacher, surtout pas le plus important. Si il y avait bien une chose que Yewande devait savoir, c’est que Marie pourrait toujours tout entendre de sa part sans jamais la juger. C’était à ça que servait une famille après tout ; si il leur arrivait d’être en désaccord, jamais ô grand jamais Marie ne se permettrait de prendre de haut sa jeune sœur. Alors elle attendait, encourageant Yewande du regard en lui intimant en silence de se confier. Allez, tu peux le faire sé ...

« J’ai... »

Yewande sembla se tendre durant la courte période de silence qui s’était installée entre elles. Dans un geste affectueux, d’autant plus rare qu’elle ne le réservait pas même à sa propre famille, Marie posa une main hésitante sur le bras de sa sœur, dans un élan de compassion. Il n’y avait pas besoin de mot pour exprimer ce qu’elle voulait faire passer : juste des gestes, des gestes qui n’appartenaient qu’à elles. Elle comprenait. Yewande comprendrait. Le reste était futile.

« Je ne suis pas sûre... »

Et Marie comprenait. Ce n’était pas chose aisée de tout savoir quand il fallait savoir ; même les plus grands pouvaient douter, avoir peur, ne pas savoir sur l’instant. Yewande avait besoin d’être rassurée sur ses peurs, ses doutes, et Marie se sentait coupable de ne pas s’y être intéressée avant. Après tout, sa sœur était encore jeune, bien sûr qu’elle ne pouvait pas tout encaisser sans broncher. Mais Marie n’ajoute toujours rien. Elle sait que ce n’est pas fini, qu’elle devait laisser Yewande parler encore, jusqu’à ce qu’elle soit en paix avec elle-même. Elle ne devait pas l’interrompre, même si elle avait mille choses à dire, à faire savoir.

« C’est compliqué. »

Bien sûr que ça l’était. Le contraire aurait été étrange, presque faux. Tandis que Marie resserrait l’étreinte de ses doigts autour du bras délicat de sa sœur, elle ressentait un frisson passer sur sa paume. Yewande lâcha un soupir, puis un second, avant de reprendre.

« J’ai peur que cela recommence. Comme Londres, à un moment. Que la magie soit plus là, comme à Tinworth, mais pendant plus d’une heure. Je comprends même pas comment c’est possible... Je… suis énervée aussi. Contre les phénix, le gouvernement et leurs idées stupides de sang plus pur, ... »

Elle comprenait ; elle comprenait tellement que la tendresse et la compassion se transformèrent en profonde tristesse. Triste de constater que Yewande devait passer par là elle aussi, s’éloigner de l’innocence dont elle avait toujours fait preuve jusque là. Et alors que sa sœur soupire une nouvelle fois, Marie relâche son étreinte, puis prend les mains de Yewande entre les siennes en plantant ses yeux dans ceux, étrangement fatigués, de sa cadette.

« Yewande … Je ne laisserai rien ni personne te faire du mal. Ni les Phénix, ni les moldus, ni le gouvernement. Jamais. »

S’ils ne touchaient ne serait-ce qu’un seul de ses cheveux … Mais elle préférait ne pas trop y penser. Elle s’était passé les dizaines et les dizaines de possibilités dans sa tête, des dizaines et des dizaines de fois. Chaque scénario possible et inimaginable, elle l’avait décortiqué, résolu, imaginé toutes les résolutions. Elle ferait n’importe quoi pour sa famille. Pour Yewande. Une chose était certaine : elle devait la protéger, à n’importe quel prix. N’était-ce pas pour ça qu’elle s’était engagé chez les mangemorts ? Même si leur pratiques ne lui plaisait pas toujours, elle s’assurait que leur stabilité en Angleterre perdure. Et avec la prise de Londres … Elle avait échoué. Échoué à donner la vie heureuse que Yewande méritait.

« Le gouvernement fait perdurer la hiérarchie du sang, mais n’oublie pas qu’ils nous permis de recommencer une nouvelle vie après … Notre premier foyer. Ils ne peuvent pas être pire que les Phénix. »

C’était un peu comme se convaincre soi-même. Ne pas oublier de quel côté se battre. Marie estimait que leur famille ne devait rien au gouvernement, mais il ne fallait pas non plus tomber dans l’ingratitude. Les rebelles étaient trop dangereux. C’était eux qui mettaient le plus la sécurité de sa sœur en danger, pas les mangemorts.

Mais fallait-il être vraiment certain là-dessus ?
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Sam 9 Fév - 13:43
Alors que je me sentais engourdie de fatigue, je vis plus que sentis Marie me relâcher (quand m’avait-elle donc attrapée ? C’est flou soudain…) avant d’attraper mes mains et de me regarder droit dans les yeux. Comme pour envoyer ses mots autant par ceux-ci comme par mes oreilles. (deux fois plus d’envois, deux fois plus de chance de réception, je suppose…?)

« Yewande … Je ne laisserai rien ni personne te faire du mal. Ni les Phénix, ni les moldus, ni le gouvernement. Jamais. »

Je le sais. Je sais très bien que la famille ne laisserait personne me faire du mal, mais j’ai peur que eux finissent blessés. Ou finissent par faire des choses qu’ils regretteront. (Mais n’en ont-ils pas déjà?) Même pire, comment réagirait-on, si quelqu’un mourrait car le gouvernement privilégiait les soins d’un sang pur non-en danger de mort ? (Y a-t-il déjà des familles qui ont été fracturé de cette manière?)

« Le gouvernement fait perdurer la hiérarchie du sang, mais n’oublie pas qu’ils nous permis de recommencer une nouvelle vie après … Notre premier foyer. Ils ne peuvent pas être pire que les Phénix. »

Ils nous attachent aussi. Même si on avait des pertes par leur faute, qu’est-ce qu’on pourrait faire ? Qu’est-ce qu’on ferait ? Il est dit que la magie noire corrompt les gens, elle les attache à elle à vie en quelque sorte, non ? Est-ce que le gouvernement n’agit pas comme de la magie noire (celle tant pratiqué en ces temps), pour nous ? Elle  nous a apporté quelque chose (un nouveau foyer, une nouvelle chance, des opportunités), mais les avantages valent-ils les inconvénients ? … … Est-ce... ce que… ce qu’Ils ont pensé, quand Ils ont mit Baba en exil ? (Suis-je entrain de trahir la famille en pensant ainsi?)

« Marie… Qu’est-ce qu’on ferait si… Si quelqu’un mourrait à cause du gouvernement ? Ils privilégient les soins des sangs-purs… Qu’est-ce qu’on ferait si en privilégiant un sang pur qui ne risquait pas de mourir, un d’entre-nous mourrait ? »

Le chat est sorti du sac. Je me sentis baisser la tête. A la fois curieuse et honteuse de ma question. (Se la poser est-elle une trahison en soi ?) Qu’est-ce qu’on ferait si… Qu’est-ce qu’on ferait ? On partirait ? On ferait les ’’gentils toutous du gouvernement’’ et on se tairait ? Partir où ? (Quand, comment ? Pourrait-on même partir?) Est-ce que la famille résisterait aux tensions engendrées où est-ce qu’elle se finirait avec un semi-exil de ceux qui partiraient ? Est-ce qu’on est coincé ici peu importe ce qu’il arrivera ? Les phénix, le sont ils… ?

Si ils sont juste pas content, pourquoi ne partent-ils pas ? Si on était à leur place… … On ferait comme eux… Pour se protéger. Pour protéger la famille… Je le refuse, non, non, on agirait pas comme eux, on trouverait un autre moyen et… Mais quel moyen y aurait-il ? Le gouvernement n’écouterait pas les inférieurs (ne le sommes nous pas aussi, à leurs yeux ? Vaut-on autant que ceux qui sont devenus des phénix?), quitter le pays est certainement difficile (si ta famille est grande où dispersée à l’origine, que faire?). C’est faux, je dois pas penser comme ça, les phénix sont juste des terroristes et… (les révolutions pour le mieux ne commencent-elles pas souvent par des actes terroristes?) Je veux pas, je veux pas… Je ne dois pas penser à eux comme ce qu’on aurait pu être, je ne dois pas ! (Et pourtant, est-ce que je ne le fais pas?) Je… Je suis juste fatiguée, c’est ça, je me pose ces questions juste car je suis fatiguée et lasse et et…

« Marie, je… me pose une autre question… Tu ne t’énerveras pas, hein ? Tu… en sais plus que moi sur ces sujets et… Je me demande si… Si… »

Je pris une grande inspiration, j’espère que mon stress ne s’entend pas trop dans ma voix, mais… J’ai à savoir. (Suis-je mauvaise pour cela? Y a t-il des gentils et des méchants, finalement ?) Même si j’ai peur de la réponse, j’ai peur de forcer Marie à voir un côté de la question qu’elle pourrait avoir réussi à enfermé loin de ses pensées, mais… Je ne peux que me demander...

« Est-ce que les phénix se battent pour leur famille? Comme nous on ferait ? »
Marie Layibadé
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Re: Coucou, café?
ce message a été posté Sam 13 Avr - 0:08

« Marie… Qu’est-ce qu’on ferait si… Si quelqu’un mourrait à cause du gouvernement ? Ils privilégient les soins des sangs-purs… Qu’est-ce qu’on ferait si en privilégiant un sang pur qui ne risquait pas de mourir, un d’entre-nous mourrait ? »

Ces mots, elle les avait accepté elle-même il y a de cela très longtemps. Quand elle n’était encore qu’une adolescente pleine d’espoir, espoirs brisés, espoirs idiots. L’égalité avec les sang-purs, ils ne l’auraient jamais. Jamais officiellement. Mais il y avait bien des façons de gagner à leur propre jeu. Bien des manières de s’élever sans passer par les concepts ridicules. Ceci, c’était leur père qui le leur avait appris. Leur père, leur mère, leurs aînés qui avaient montré l’exemple à bien des égards. Mais la mort … La mort était inévitable. Et ce fait, Yawande se devait de le comprendre, de l’intégrer.

« Il faut se protéger nous-même, ne pas être faibles. Prends garde de ne pas te faire blessée, et tu n’auras pas à passer au second plan. Sois meilleure qu’eux. Et si tu ne peux pas, alors l’un de nous le fera pour toi. Tu peux compter sur la famille, Yewande. On prend soin des nôtres. On se soigne entre nous. »

Des mots forts dans une bouche qui pourtant hésitait peu de temps auparavant. Mais la foi, la foi inébranlable qu’elle avait pour sa famille, pour les siens … elle ne saurait se ternir. Jamais. Elle faisait confiance à Yewande, au même titre qu’elle faisait pleinement confiance à ses parents, ses autres frères et sœurs. Elle ne s’inquiétait pas pour ça. Jamais. Ou juste un peu, mais alors parce que d’autres éléments venaient ternir le tableau. Plutôt que de laisser sa sœur s’abattre sur la fatalité, elle refoula son dégoût pour le contact, et lui releva le menton. Il fallait être fière. Garder la tête haute.

« Marie, je… me pose une autre question… Tu ne t’énerveras pas, hein ? Tu… en sais plus que moi sur ces sujets et… Je me demande si… Si… »

Piquée par la curiosité, l’aînée lui fit signe de parler, en silence, les yeux braqués sur le visage de sa cadette. Quel genre de question pouvait bien la brûler ainsi, la pousser à ne pas arriver à parler de son plein gré ? Que croyait-elle ? Qu’elle la jugerait ? Jamais. Cela ne pouvait arriver. Marie se demanda ce qui pouvait bien tourmenter sa jeune sœur, elle qui d’ordinaire était si candide. Ce qui la poussait à croire qu’elle pouvait, ne serait-ce qu’un peu, s’énerver contre elle, lui en vouloir. Non, impossible. Elle ne s’en sentait pas capable.

« Est-ce que les phénix se battent pour leur famille? Comme nous on ferait ? »

C’est à son tour d’être sans voix. Rien qu’un peu, juste pour un court instant. La bouche entrouverte comme un poisson hors de l’eau, elle papillonne des yeux en essayant de garder son regard fixe dans celui de sa sœur. Pour ne pas lui montrer le doute, l’incompréhension. Cette question … elle ne se l’était jamais vraiment posé. Elle n’en avait pas besoin : sa haine pour les terroriste était suffisante pour ne pas se demander ce qui se trouvait de l’autre côté du miroir. Pourquoi diable Yewande se demandait-elle une chose pareille ? Se battre pour sa famille et arracher la vie de centaines d’autres, ce n’était pas comparable. Ce qu’ils faisaient était ignoble, inhumain. Ils leur avaient arraché Londres, volé leur maison, le commerce de sa famille. Alors pourquoi … pourquoi Yewande cherchait-elle a voir une once d’humanité chez ces monstres.

« Je ... »

A son tour, oui, de prononcer ce mot. De ne pas savoir quoi dire, de chercher ses mots pour trouver les bons. Mais elle n’en vit aucun. Il n’y avait rien d’assez bien pour satisfaire la volonté de savoir de sa sœur.

« Je ne sais pas, . Peut-être, peut-être pas, qu’en savons-nous après tout. Certains sans doute, parce qu’ils essayent de se convaincre que c’est le bon moyen de vivre selon leur propres règles. Mais à quel prix ? Ils mettent en danger les leurs, voilà tout ce qui arrive. »

Elle soupira puis pris sa tête entre ses mains en soufflant lentement du nez. Elle refusait de leur accorder le moindre crédit. La moindre sympathie. Jamais, pas moyen. Yewande ne comprenait juste pas cela, sans doute parce qu’elle n’avait pas combattu à leur côté, à Calypso et elle-même. Elle n’avait pas vu et entendu les horreurs de ces terroristes. Leur monstruosité. Puis elle se reprit. Justement, elle l’ignorait, ça la rendait plus innocente. Au moins reconnaissait-elle là sa sœur : toujours à voir le bien partout, même quand il n’y est pas.

« Le gouvernement n’est pas parfait, je sais bien, mais c’est lui qui nous a permis de nous reconstruire après notre départ de la Louisiane. C’est un moindre mal. »

Et ces mots sonnèrent étrange dans sa bouche.
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Re: Coucou, café?
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