Once upon a time
2027 Naissance de Juliet
dont le nom est à votre convenance. A l'époque, sa mère est infirmière et son père commercial à Londres, ils ont une petite vie tranquille. Elle restera fille unique, et ne gardera aucun souvenir du
Projet Filet du Diable. Seule sa mère survivra à la Bactérie Dolohov.
A partir de 2031, la mère de Juliet est faite domestique. C'est une femme intelligente, du genre "force tranquille". Elle est maligne mais calme, et se laisse docilement faire pour protéger sa fille. Si elle brûle d'un esprit de rebellion contre une telle injustice, elle ne fait pas de vagues, dans l'espoir de que rien ne puisse retentir sur sa fille. Cela n'empêche pas Juliet d'être finalement
séparée de sa mère à l'âge de six ans, âge auquel elle est envoyée en camp de formation. Elle ne gardera que quelques vagues souvenirs de sa mère et n'aura pas la chance de la recroiser plus tard. Juliet ne peut qu'imaginer ce qu'était sa vie d'avant, elle ne garde que des parcelles de souvenirs flous. Alors rapidement, Juliet apprend à rêver en silence, idéaliser le monde secrètement : elle est docile, logiquement matée, garde ses questions pour elle seule. Au sein de son esprit d'enfant formatée, persiste donc une lueur de curiosité. Mais Juliet se contente d'avancer un pas après l'autre dans la discrétion la plus totale. Elle s'adapte à tout en gardant la tête sur les épaules et voilà qu'elle devient dès ses douze ans à peine une
parfaite domestique.
2043, ses tous premiers maitres vendent Juliet à la famille
Lancaster-Zabini et
Echo Zabini est sa nouvelle maîtresse. Celle-ci ne se laisse pas déborder de domestiques Moldus, elle ne leur fait pas vraiment confiance. Elle n'a que Juliet pour l'aider dans ses tâches quotidiennes, notamment au travail, et une autre Moldue qui s'occupe de la cuisine et du ménage.
Pour le reste, Echo préfère employer des Nés-Moldus ou Basiques de Rang 1, et tant pis pour les économies.
Echo Zabini est caractérielle et aboie beaucoup sans être méchante pour un sou et Juliet aura eu l'immense chance de ne jamais, jamais être battue. Mais Juliet s'adapte à toutes les exigences et travaille vite et bien.
Fin 2045, c'est finalement
Armel Zabini , l'aîné d'Echo, qui récupère Juliet. Il vit toujours dans le manoir familial avec ses quatre plus jeunes frères et sa soeur. Il est l'héritier de la marque de luxe éponyme Zabini et travaille énormément. Juliet le suit dans son quotidien de créateur en herbe, dans le magasin principalement, mais aussi pour l'organisation des défilés, des shootings divers et variés. Juliet doit toujours être impeccable : aussi, Juliet a-t-elle le luxe (mais surtout l'obligation !) d'être toujours correctement apprêtée, coiffée. Pas question pour Armel que sa moldue fasse tache dans le décor.
Armel n'est pas un violent, jamais : mieux que ça, il
prend soin de sa Moldue, qui a l'immense privilège de manger à sa faim et dormir à peu près suffisamment. L'idée est qu'un Moldu qui travaille bien est un Moldu en bonne santé. Mieux encore, il aurait tendance à la protéger (un peu comme sur un animal de compagnie dont on prendrait grand soin). Pas question d'avoir une Moldue cernée, usée, fatiguée, à la mine sale et abattue ! Aujourd'hui
Juliet connait son maître par coeur, travaille vite et bien, et aussi loufoque cela puisse-t-il paraitre, ils
s'entendent bien. Armel connait son prénom, ne lui manque pas franchement de respect dans ses propos, ne se montre jamais cruel ni dans ses actes, ni dans ses propos. En contre-partie, Juliet n'a plus besoin de recevoir de consignes, elle connait son quotidien, ses attentes ; elle a appris par coeur le nom de tous les fortunés clients qu'il habille. Elle a l'immense privilège d'avoir droit à quelques plages de repos, parfois. En privé, et en privé seulement, ils discutent parfois, et même! Juliet peut s'autoriser à poser quelques questions. Un luxe, je le répète. Juliet comprend vite, c'est une jolie fille, aussi moldue soit-elle, plutôt futée et même aurait-elle un peu de discussion - c'est ce qui plait à Armel chez sa Moldue, mais toujours, Juliet sait rester à la place qui est la sienne.
Au final,
Juliet est une Moldue privilégiée, des rares à ne finalement rapporter aucune plainte concernant son maître.
Mais Juliet a surtout grandi très seule à cause des règles mises en place par le projet Filet du Diable - seule avec sa curiosité et ses interrogations...
Néanmoins : Juliet n'oublie pas qui elle est, et avec l'âge, une part d'elle lui chuchote (malgré le formatage, malgré les leçons!) que les sorciers n'ont qu'à claquer des doigts pour l'abandonner, la détruire ou l'humilier comme un vulgaire animal. Faut-il alors libérer les siens du joug sorcier ? Au contraire, faut-il continuer à cohabiter ? Si son maître n'est pas violent, peut-être une solution alternative à la guerre existe-t-elle ?
Ses rencontres au sein de la Nouvelle Inquisition lui répètent que
tout ça n'est pas bien. Qu'il est temps que le règne sorcier et les violences impunies sur leurs esclaves cessent.
Mais dans la mesure où à bien y réfléchir, Juliet ne trouve pas de véritable reproche à faire à son jeune maître... Jusqu'à quel point serait-elle prête à se rebeller ? Pour de vrai ? En tous cas, peut-être Juliet n'est-elle pas encore prête à tout plaquer pour prendre les armes et vivre la vie de Moldue terroriste jusqu'au bout. Peut-être a-t-elle fini par s'attacher à son maître plus qu'elle ne voudrait l'admettre. Peut-être est-elle finalement "entrée dans le moule", tout simplement.
Juliet a donc rejoint la Nouvelle Inquisition il y a moins de deux ans, elle a facilement pu rencontrer l'un de ses congénères lors d'une plage de temps libre octroyée par Armel. Je vous laisse développer et imaginer cette partie-là à votre guise. Juliet n'a jusqu'alors participé qu'à
l'attentat de la Tour des Médias (octobre 2046), bien évidemment masquée. Juliet a pu être blessée, mais Juliet sait serrer les dents l'air de rien et retourner au travail le lendemain. En ce qui concerne
la prise de Londres (avril 2047), Juliet n'a pas pu se libérer... Disons une fois de plus que l'envie de quitter son maître n'y est pas, que le courage manque encore. Et la vraie conviction aussi, peut-être.