| | | Maladresse dans le sang ce message a été posté Mar 6 Juin - 17:46 Mai 2046 Aujourd’hui, c’était jour de marché, un moment que Kiara aimait beaucoup parce qu’elle avait l’impression de se fondre dans cette culture qui lui était inconnue et qui, en même temps, faisait partie d’elle. Elle était persuadée qu’apprendre à aimer ces fruits et légumes qui n’étaient pas couramment cultivés au Pérou la rapprocherait de sa mère. Elle se confortait dans ses illusions comme elle le pouvait. Bien sûr, à travers les étals, on pouvait trouver toutes sortes d’aliments venus de partout à travers le monde mais c’était sur les produits du coin qu’elle se concentrait. Kiara se faisait parfois violence pour les cuisiner d’ailleurs : certains étaient vraiment moins bons que ceux qui étaient cultivés dans ses contrées. Elle avait enfilé une robe jaune en soie de canagou, ornée de perles au niveau du col. Elle trouvait d’ailleurs étrange que ce ne soit pas une matière utilisée ici : chez elle, c’était le must have. Bref, chacun sa mode visiblement. Kiara sortit de chez elle avec un panier à son bras et un grand sourire sur son visage. Le monde était encore assez coloré pour la jeune femme qui n’avait pas eu l’occasion d’être confrontée à la réalité. Et c’était tant mieux, elle avait bien raison d’en profiter. Depuis qu’elle était arrivée, elle profitait de chacun de ses jours de repos pour explorer le monde : elle avait déjà été faire un tour du côté de Londres, elle avait sillonnée une grande partie d’Avalon et elle prévoyait d’aller bientôt du côté de Pré-au-Lard. Elle se sentait presque coupable de faire du tourisme et d’en profiter pendant que la plupart des Phénix restaient enfermés entre quatre murs pour ne pas se faire attraper. Kiara déambulait d’étal en étal en se demandant ce qu’elle pouvait bien tirer de bon de ces légumes ternes et terreux : tout était tellement plus coloré chez elle ! Elle laissa aussi son regard se balader sur les expositions de bijoux, d’objets magiques en tous genres ou encore de liqueurs aux noms imprononçables. Clairement, c’était le genre d’ambiance qu’elle aimait : elle préférait ces lieux où la chaleur humaine était bien présente aux boutiques fades et sans âmes. Bon, il y avait aussi le fait qu’en tant que sorcière basique, elle n’y avait pas toujours accès mais ça, c’était une chose qu’elle préférait oublier. Kiara était perdue dans la contemplation d’une dague faite d’un métal turquoise tout en avançant quand elle percuta une forme et qu’elle entendit un fracas. Elle tourna la tête et vit qu’elle venait de bousculer une jeune fille et de la faire perdre au passage le contenu de son cabas. « Oh la la ! Pardon, pardon ! Je ne vous avais pas vue ! Je regardais ailleurs, pardon ! » Elle se baissa pour l’aider à récupérer ses affaires et les remettre dans le cabas, tout en continuant à s’excuser. Ce qu’elle pouvait être cruche ! Elle remarqua à peine que les gens autour les regardaient avec condescendance, elle n’entendait pas les chuchotements, elle faisait bbien trop de bruit elle-même en continuant à s’excuser. « J’espère que je n’ai rien abîmé ! Sinon je vous rembourserai, vous me dites ce qu’il manque et hop ! » Elle savait trop bien qu’un fruit tombé pouvait se gâter très vite. |
| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Mar 6 Juin - 20:47 Je croquais dans une pomme en baillant longuement. Une des autres moldu me tira gentiment la longue tresse qui me tombait dans le dos. Je poussais un petit grognement en souriant et en me frottant les yeux. Je finis d'avaler mon petit déjeuner en baillant toute les cinq minutes. Je n'avais pas assez dormis, c'était clair ! Mais je devais me lever quand même. Heureusement je n'étais pas de nuit en ce moment ! Sinon je ne voulais pas imaginer le carnage ! Ah … je préférais travailler la journée, même si je terminais tard. L'une des cuisinière m'attrapa le poignet quand je pris une dernière pomme juteuse. Elle me laissa la prendre et la croquer mais en revanche elle m'ordonna d'aller faire les courses pour les Sang Purs et nous. Elle me confia liste et argent et je vis que le total que je devais théoriquement dépenser était marqué en bas du parchemin. Je pris le cabas, enfilai mes chaussures et ma veste, la pomme entre les dents avant de la finir et de jeter le trognon.
Il faisait assez beau dehors pour une fois. Je m'étirais de nouveau en savourant la caresse du soleil sur mon visage. Ah ! Belle journée ! Si j'avais trop chaud avec ma veste en jeans je la plierais au fond du sac que je tirais derrière moi. Par contre j'allais devoir prendre lourdement sur moi pendant le marché. Trop de gens, trop de bruit et je ne sais quoi encore. Mais si je me dépêchais … tout devrait bien aller non ? Il n'y avait aucune raison à ce que j'ai un problème. Je respirais à fond en tirant le cabas derrière moi. C'était quand même vachement pratique cette chose. Mais je n'aimais pas trop ça. J'avais l'impression d'être une mamie. Je me mis à fredonner pour m'occuper jusqu'au centre-ville. Il était tôt encore, mais il y avait du monde. Je me perdis un instant dans la foule avant de trouver les bons marchands. Je me fis toute petite et passais derrière en demandant après les autres ce dont j'avais besoin. Bientôt mon cabas fus plus lourds et j'arrivais à la fin de ma liste.
Je fis demi tour en regardant mes pieds et en essayant d'esquiver les sorciers et les autres moldus autour de moi. Quelque chose me percuta et sous le choc je reculais en lâchant mon cabas qui sous le poids tomba en arrière. Je poussais un petit cris, j'avais par miracle pas encore acheté les œufs, j'achetais toujours ça en dernier, mais il y avait des fruits qui se rependirent au sol. Je me précipitais aussitôt pour les ramasser. Je fixais l'inconnue à la robe flamboyante qui m'aidait à ramasser en s'excusant. J'entendis les murmures et je compris que c’était une sorcière. Quoi ?! Une sorcière s'excusant pour moi ?! Ah ! Non ! Non ! Non ! Ça n'allait pas du tout ça ! Après, cela pouvait très bien me retomber dessus. Et en plus elle me demandait si quelque chose était abîmée … Alors à part sa réputation et quelques fruits. Je m'inclinais devant elle en ramassant les fruits.
« … Ne vous inquiétez pas madame ! Tout vas bien ! Ne vous excusez pas c'est ma faute, je vais moi même aller payer de nouveau fruits. Ne vous excusez pas »
Je n'aimais pas particulièrement jouer à la carpette, mais cela pouvait également être un teste pour voir si j'étais assez serviable, il fallait parfois se méfier un peu des sorciers, surtout hors de la maison de monsieur Henry.Pourquoi j'avais dis oui pour venir au marché ? Je savais que je n'étais pas douée dans les foules ! Alors que dans la maison j'étais bien ! J'étais à l’abri ! Si jamais Monsieur Henry partait … je pourrais toujours le supplier pour venir avec lui. Mais là … Je saisis une dernière pomme … Elle était abîmées. Et ce n'était sûrement pas la seule. Je jetais un œil dans le sac. Il y en avait d'autres d'un peu abîmées. Comment allais-je faire pour racheter ce qu'il manquait ? J'avais encore mes œuf à acheter … Je poussais un soupire avant de m'incliner de nouveau devant la dame.
« Je suis désolé madame, veillez me pardonner je ferais plus attention la prochaine fois. »
Il y avait toujours des gens autour de nous … Mais ils n'avaient pas autre chose à faire ? J'attendais pour ma part que la sorcière m'excuse et me laisse partir. Il fallait que je refasse mes courses et je devais me dépêcher !
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| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Mer 7 Juin - 9:35 De sa faute ? Mais c’était n’importe quoi ! Kiara ne comprenait pas bien pourquoi sa victime se confondait en excuses à sa place. Peut-être que la jeune fille regardait elle aussi ailleurs au moment de l’impact ? Après tout, Kiara n’avait pas le monopole de la maladresse, loin de là, mais tout de même, elle était douée dans le domaine. Certains s’étaient même amusés à l’appeler Patosa à Mara pendant des années. Parce qu’elle avait un don certain pour les catastrophes. Mais là, quand même, elle était persuadée que tout était de sa faute. « Rah mais non non, je vais vous rembourser, parce que, vraiment, je me connais, je suis une catastrophe ambulante, depuis toute petite. Et je m’en voudrais de gâcher votre journée. » Parce qu’avoir quelqu’un qui se rachetait après une bourde avait toujours eu un effet agréable : c’était reprendre foi en l’humanité que de voir les gens accepter leurs erreurs et essayer de faire au mieux. Kiara voyait bien que les fruits avaient pris un coup. Quelle cruche ! C’était pourtant une règle que son père lui avait répété toute sa vie durant : « Regarde où tu mets les pieds si tu ne veux pas qu’ils disparaissent. » Et elle oubliait, toujours. Parce que son esprit préférait virevolter partout sauf sur ses pieds. Quelle cruche ! Et la jeune fille se mettait à… s’incliner devant elle ?! Mais ! « Mais enfin, pourquoi… » Kiara jeta enfin un regard circulaire autour d’elle. Certains badauds les regardaient bizarrement pour de vrai. D’autres, les mains crispées sur leurs paniers, baissaient les yeux et… « Oh… » Une moldue. Elle devait être moldue. Esclave. Inférieure selon la loi. Kiara ne voyait pas d’autre explication à tout ce manège. Elle oubliait toujours que, parfois, les moldus évoluaient parmi eux pour accomplir leur devoir envers leurs maîtres. La Péruvienne n’était pas habituée à les côtoyer dans son quotidien, dans ses gestes de tous les jours. Et c’était dur de devoir les considérer comme des moins que rien quand ils étaient là, sous ses yeux. Quand elle ne les voyait pas, c’était plus simple. « Bien bien euh… » Que fallait-il qu’elle fasse ? Montrer en public sa supériorité pour que les gens autour retournent vaquer à leurs occupations ? Laisser cette pauvre fille repartir et se débrouiller seule puis payer pour ses bêtises ? C’était si compliqué toutes ces convenances ! Tout était bien plus simple à Mara : pas de moldus, une sorte d’autarcie protectrice. Et quand elle était entrée dans le vrai monde, elle s’était contentée de vivre au milieu de sorciers, il n’y avait pas besoin de moldus au sein de son travail et donc elle ne les avait côtoyés que rarement. Mais, visiblement, ici, en Avalon, les moldus étaient partout. Est-ce que c’était un moyen de montrer qui dirigeait le monde ? C’était écoeurant. Kiara se redressa et prit une position digne. Pour la forme. « Ecoutez mademoiselle, laissez-moi remplacer ce que j’ai abîmé. Je ne voudrais pas avoir de dettes envers votre… employeur. » Dire maître ou propriétaire était au-dessus de ses forces. « Vous n’oseriez tout de même pas me refuser ça ? » C’était mesquin de prendre le dessus comme ça mais Kiara ne voyait pas d’autres moyens pour pousser cette fille à accepter son aide. Jouer sur les mots et son statut, c’était tout sauf son truc mais elle n’avait pas le choix. Il était hors de question qu’une pauvre fille se fasse rosser pour ses bêtises. « Dites-moi ce qu’il faut remplacer. Et votre nom aussi. » Pour glisser un mot gentil au maître si elle le croisait un jour. |
| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Mer 7 Juin - 15:41 Mais cette sorcière … Ne pouvait-elle pas me lancer un sort ? Et partir ensuite ? Que les gens arrêtent de me fixer et que je puisse poursuivre tranquillement mon marché … Certes avec quelques douleurs en plus mais au moins je n'aurais plus tout ces regards sur moi ! Plus cette agitation autour de moi qui me mettait les nerfs à fleurs de peau. Cette peur au fond de mes entrailles … Non allez … S'il te plaît dieu ! Tu veux pas faire un effort pour une fois ? Un tout petit ? Que la sorcière comprenne et qu'elle me punisse avant de me laisser partir ! Je n'aimais pas être au centre de la foule, je n'avais jamais aimé ça, j'étais très bien en tant qu'invisible moi ! Il y avait des gens comme ça et j'étais de ceux là. Je n'étais pas Mia avec sa répartie, ou Fergus avec son air détaché mais sa présence. Non, j'étais Joy, au nom plus banal que Mary. Mais cela m'allait, un nom banal pour une fille banale, avec simplement une peur bleue des bruits trop forts.
Dieu ? Je te hais cordialement ! Pourquoi faut-elle que cette sorcière ne comprenne pas, ou alors à retardement, qui a-t-elle en face ? Bon, il était vrai qu'elle avait un accent, elle devait sans doute, probablement, venir d'un autre pays, ce qui expliquait son comportement. Mais cela mettait mal à l'aise tout le monde. Et moi j'avais mal au dos ! Si elle pouvait se dépêcher un peu … Non mais … C'est pas possible ! Elle le faisait exprès ? C'était réellement un test pas vrai ? Non parce que là je ne voyais absolument rien d'autre à dire. Je finis par redresser un peu la tête en plissant légèrement le nez. Il y avait un attroupement autour de nous. Mais … C'est pas vrai … La discrétion ? Le mépris ? Cela lui étaient étrange ? Je me redressais un peu prenant ça pour une autorisation à me redresser. Bon au moins ce n'était plus à moi qu'elle payait mais pour les Avery. C'était déjà mieux. Je vis quelques regards déjà plus approbateurs. Mais qu'elle arrête de me vouvoyer … C'était très étrange d'entendre quelqu'un me donner du vous. Je respirais à fond avant de répondre
« Je vous remercie madame, je m'appelle Joy, il y a quelques pommes qui ont été abîmées mais c'est tout ! Je vous le promets »
Menteuse ! Souffla une petite voix dans ma tête ! Il y avait aussi une ou deux oranges, et peut-être des clémentines. Je vis toujours des regards désapprobateurs sur la sorcière et sur moi. J'entendis même quelqu'un dire à haute voix que ce n'était pas la peine de payer pour moi. Alors moi cela m'arrangeait mais cela pouvait aussi la placer dans une situation délicate. J'avalais ma salive en rentrant la tête dans les épaules. La fuite ?J'y avais le droit ou pas ? Je ne pensais pas vraiment mais rester planter là. Mon regard papillonnait un peu pour éviter celui des autres sorcier. Qu'on m'oublie … S'il vous plaît. J'avais simplement envie de repousser en arrière le cabas lourd, et fendre la foule en courant, courir jusqu'à perdre mon souffle, courir jusqu'à sentir mes jambes se rompre sous la fatigue. Mais j'étais immobilisée, les pieds collé au sol le regard rivé au bitume. Le tournais lentement la tête vers l'entrée du marché, à quelques étals de là, il y avait le sorciers vendant les fruits avec l'aide d'un moldu. J'avais envie d'avoir la présence de Fergus ou de Mia près de moi. J'attendis que la sorcière soit prête pour tourner les talons et me remettre à marcher en silence vers le bout de la queue du marchand fendant la foule. Aller … Après plus que les yeux et je pourrais filer. |
| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Ven 16 Juin - 11:54 Kiara sentait qu’elle mettait horriblement mal à l’aise la pauvre petite. Elle sentait aussi les regards braqués sur eux, les chuchotements. Enfin, l’amplification qu’elle en faisait surtout : en réalité, très peu de personnes commentaient quand on comparait à la foule totale du marché. Mais cela suffisait à rendre la situation délicate. Il était hors de question qu’elle s’adonne à châtier verbalement cette pauvre fille pour faire plaisir aux gens autour. Ce n’était pas elle, ce n’était pas ses convictions et, en plus de ça, tout était de sa faute. Mais comment se sortir de la situation sans que cela ne nuise à personne ? Raaaaaah foutue hiérarchie du sang. Elle leva la main pour la poser sur l’épaule de Joy mais se ravisa rapidement : un geste de compassion serait mal vu et le contact avec une moldue aussi. Elle laissa donc bêtement sa main en l’air, telle une cruche. « Ecoutez Joy, nous allons nous rendre ensemble au stand et racheter tout ce qui est abîmé. Il n’est pas dans ma culture de ne pas racheter mes fautes. » Elle avait dit ça suffisamment fort pour que la foule l’entende. Mais une voix issue de sous la moustache proéminante d’un vieux grognon se fit entendre, faiblement, mais tout à fait perceptible : « Mais enfin, on aura tout vu ! Tant de complaisance. » Kiara se retourna pour fixer le vieux monsieur et oublia toute règle de courtoisie envers des personnes plus âgées ou même inconnues. « Que les choses soient bien claires entre vous et moi : la complaisance, c’est ce dont je fais preuve envers vous en vous rappelant qu’il est mal élevé de s’incruster dans la conversation des gens sans faire d’esclandre. » Kiara savait qu’elle faisait une erreur, une erreur publique mais c’était plus fort qu’elle. « C’est moi qui ai bousculé cette jeune fille, qu’elle ne soit pas une sorcière n’a rien à voir là-dedans. Alors vous serez gentil de retourner à vos occupations et de laisser les gens concernés se débrouiller. » Elle se tenait droite comme un piquet devant le vieux sorcier, la tête haute, le sourire ayant fui son visage. « Il ne faudra pas vous étonner si les gens ne vous respectent pas : s’excuser auprès d’une fourmi parce qu’elle a eu le malheur d’être pile poil là où votre pied devait se poser est stupide. - Et bien je préfère ma stupidité à votre bêtise crasse. » Et sans plus de cérémonie, elle tourna les talons, attrapant le bras de Joy au passage, peut-être un trop vigoureusement. Elle n’écoutait déjà plus l’indésirable qui continuait de jacasser dans son coin. « Non mais vraiment, les gens feraient mieux de balayer devant leur porte. » pesta-elle tout en continuant à fendre la foule, entrainant Joy avec elle. « Je suis désolée pour tout ça Joy, nous allons nous occuper de ces fruits et vous pourrez être débarrassée de ma poisse qui déteint toujours sur les autres. » Arrivées devant le stand, Kiara lâcha enfin la pauvre Joy. « Allez,, faites-moi le plaisir d’ouvrir votre panier et de me montrer réellement ce qu’il y a à remplacer. » Elle avait beau être fraîche, pimpante, et transpirante de naïveté, Kiara avait quand même parfois un peu de jugeote. |
| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Ven 16 Juin - 18:50 Stop ! Stop ! Dieu ! Tu arrête de te fiche de moi dix minutes ? Oui ! C'est juste pas possible ! Elle aurait très bien put me donner une gifle et partir, quoi de plus normale, mais non ! Elle avait manqué de poser sa main sur mon épaule et voilà qu'elle se disputait avec un autre sorcier. La fuite ? Non toujours débloqué cette capacité ? … par contre la capacités passive « se faire traîner comme un boulet » … Ah oui je l'avais ! Ça pas de soucis ! Mais c'était quoi cette sorcière sérieusement ? Dans le manuel du parfait petit esclaves il n'y avais pas cette situation …
J'écarquillais les yeux. Est-ce qu'elle pouvait-être une de ces sorcières qui luttaient contre les Sang Purs et que Ed était aller rejoindre ? Quel était leur nom déjà ? L'ordre du Phénix non ? Quelque chose comme ça ! Si elle faisait vraiment partie de cette organisation elle n'était pas vraiment très discrète de faire ça. Elle pouvait se faire …Elle venait de se faire remarquer. Juste pour deux pommes trois oranges et des clémentines. C'était un peu stupide. Après, elle venait de dire sa culture, donc elle n'était pas anglaise … on pouvait dire qu'elle venait d'une région avec peu de moldu. J'espérais pour elle que c'était simplement ça. Mais même dans ce cas, elle n'aurait pas du intervenir de cette manière, m'ignorer après avoir compris aurait été suffisant. Certains faisaient tout pour se faire remarquer …
Mais pourquoi me vouvoyait-elle ? Cela me mettait très mal à l'aise mais en plus avec ses excuses … Je retiens un soupire et ouvris lentement le cabas avec réticence. Plusieurs pommes abîmées, deux ou trois oranges, et une compote ou presque de mes clémentines. Il y en avais pour de l'argent quand même. Mais je ne dis rien. Je préférais la laisser simplement s'en rendre compte seule. Je regardais autour de moi, des sorciers, quelques moldus mais rien de bien grave, personne ne nous fixait. Je me penchais aussitôt vers la sorcière comme pour lui montrer les dégâts sur les fruits, après une courte hésitation je lui pris le poignet.
« J'ignore qui vous êtes et d'où vous venez, mais ce que vous avez fait est top dangereux, vous auriez dû m'insulter et partir. C'est dangereux pour vous on pourrez vous prendre pour une rebelle. »
Je lui lâchais le poignet après l'avoir regardé quelques secondes droit dans les yeux. Un regard direct, franc. Je ne voulais pas la souffrance de quelqu'un par ma faute. Elle semblait être une « bonne » sorcière, qui croyait visiblement que nous étions égaux. Elle n'avait pas dit maître, mais employeur … quelque part c'était bon signe. Je repris mon attitude soumise, me penchant légèrement en avant baissant la tête. Effacée et discrète voilà ce que je devait être …
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| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Sam 24 Juin - 21:57 Lorsque la gamine lui prit le poignet, Kiara réussit à ne pas bouger. A ne pas montrer aux gens autour qu’elle avait été surprise de ce geste : pour une pauvre petite chose soumise, elle se permettait quand même un grand pas en avant la petite Joy. C’était d’ailleurs étrange comme sensation, de se faire attraper ainsi par une moldue. A quoi s’était-elle attendue ? A une décharge magnétique ? A la foudre qui lui tombe sur la tête ? A une sensation visqueuse ou encore chaude ? Kiara se rendait compte que c’était vraiment la première fois qu’un moldu la touchait de son plein grès et… Cela n’avait rien d’étrange. C’était la même chose que lorsqu’un sorcier lui prenait le bras. Et puis, elle avait bien agrippé Joy quelques instants plus tôt, non ? C’était du pareil au même. Et c’était maintenant la petite moldue qui s’inquiète pour elle, qui s’inquiétait qu’elle ne soit prise pour une « rebelle ». Mais c’était ce qu’elle était, une rebelle, une vraie, ou presque. Kiara était une Phénix, le sang de la rébellion coulait dans ses veines depuis des générations et, évidemment, ça ne pouvait que se voir, non ? Sauf qu’il ne le fallait pas, quelle sotte elle faisait ! Il ne fallait pas qu’on soupçonne l’étrangère d’avoir des manières trop douces avec les moldus, qu’on se dise qu’elle était bizarre. Mais c’était trop tard. Et puis elle pourrait encore se servir de l’excuse de la culture, qui était vraie d’ailleurs : Mervyn Kark était de loin plus extrémiste que tout le gouvernement péruvien réuni, même si les lois étaient semblables. « Si se soucier du bien-être des gens autour signifie être une rebelle dans ce pays, alors soit, j’en serai une aux yeux des badauds. » Kiara n’avait heureusement pas été assez téméraire pour dire cela trop fort. Il aurait fallu que les gens se rapprochent vraiment d’elles deux pour l’entendre. « Je n’ai pas pour habitude de traiter les non sorciers différemment, que ce soit des êtres magiques comme les gobelins ou les moldus. Cela n’a aucun sens pour moi. » Après tout, n’était-ce pas le respect de l’autre, quel qu’il soit, qui avait permis aux grandes créations magiques de naître ? Les gobelins fournissaient des armes merveilleuses avec leur savoir-faire ainsi qu’une gestion de l’or à toute épreuve par exemple. Entre son boulot et son cursus scolaire, Kiara était sensibilisée à toutes sortes de forme de vie, magique ou non. Et ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait changer sa nature profonde. La Péruvienne avait rapidement fait le compte de ce qui était abîmé dans le panier de la jeune moldue. Elle se chargea de passer commande auprès du vendeur avant de se tourner à nouveau vers Joy. « Je vous laisse choisir le soin d’informer votre maître de cet incident ou non. Je ne sais pas à quel point les rumeurs circulent par ici donc je vous laisse prendre la décision adéquate. » Kiara était trop novice dans l’art de la bienséance britannique reloue à souhait : est-ce que les maîtres de Joy la châtieraient en apprenant l’affaire ? Est-ce que ce serait pire s’ils l’apprenaient autrement que par leur esclave ? Elle n’en avait pas la moindre petite idée. « Pour quelle famille travaillez-vous ? Ils sont corrects ou plutôt… enfin, vous savez… » Autant qu’elle soit prête à tout si jamais les maîtres voulaient confronter sa version. Et en même temps, est-ce que ça les intéressait vraiment de savoir tout ça ? Est-ce qu’ils viendraient vraiment la trouver pour savoir si leur petite moldue avait été bien sage ? Cela semblait tellement absurde pour Kiara ! |
| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Dim 25 Juin - 8:36 J’avais eu un éclat de courage pour prévenir la sorcière inconsciente du danger qu’elle courait et surtout pour la toucher. On m’avait appris à ne jamais toucher un sorcier, sauf s’il m’autorisait, ou pour l’aider. Et là … sans réfléchir j’avais enroulé mes doigts autour du poignet nu de la sorcière pour la prévenir des risques incroyables qu’elle prenait pour une idiote comme moi. Elle aurait dû me gifler et partir après. Et moi je me serais débrouillé. Mais après les événements des derniers temps … voir des sorciers comme cette femme faisait du bien. Et je reprennais confiance un peu en la possibilité de vivre de nouveau en cohabitation avec eux. Vu sa réaction et les paroles qu’elle prononça, c’était à se demander si elle n’était pas suicidaire sur les bords. Mais il fallait vraiment collé à nous et vouloir écouter pour l’entendre. Mais je n’aimais pas ça, elle prenait trop de risques. Ce n’était pas réellement à mon maître que j’aurais à rendre compte, mais aux cuisiniers. Avec un peu de chance j’aurais le droit à gardé l’un des fruits abimé. Et au besoin je le dirais aux maîtres. Pour l’instant je n’en voyais nullement l’utilité, à part risquer une punition pour m’avoir fait remarqué … Mes maîtres ? S’ils étaient correctes ? Servant une famille, si je devais détailler chaque membres cela prendrait deux heures. Mais de manière global je ne souffrais pas trop et c’était de « bons maîtres ». Je pris le premier paquet de fruits que l’on me tendait avant de répondre : « Je sers la famille Avery. Se sont de bons maîtres. Je n’ai pas à me plaindre. » Je savais que certains maîtres étaient cruels envers leur moldues. J’avais plus ou moins monsieur Henry comme un espèce de soutien. Même si sa sœur semblait me détester considérablement à me faire courir partout dans tout les sens et elle me criait dans les oreilles, ce que je détestais. Mais sinon, je n’avais clairement pas à me plaindre Même si j’aurais adoré travailler pour une personne comme Adara, la maîtresse de Fergus, mais on ne pouvait pas tout avoir. Je finis de ranger les derniers fruits pendant que le marchand annoncé le prix. Bon, plus que les œufs ? Je tatonnais dans ma poche pour regarder la liste. Oui, plus que les œufs. Et après je pourrais rentrer et aller faire je ne sais quelle tâches pour mes maîtres |
| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Jeu 20 Juil - 23:47 Gabrielle avait décidé qu’elle ferait un tour du côté du marché d’Avalon. Maîtresse Agapanthe, comme elle l’appelait intérieurement, lui indiqua rapidement quoi dire et alla vaquer à ses occupations. Ouf ! Gabrielle remercia intérieurement sa bonne étoile de lui avoir attribué une propriétaire aussi permissive envers elle. Après avoir mis une veste marron, elle entra dans le foyer de la cheminée en criant sa destination. Pourvu que tout se passe bien. Pourvu que personne ne la remarque, ne la bouscule, ne s’en prenne à elle ! Ça fait plusieurs fois qu’elle réussit à se faire oublier des sorciers… si ça pouvait continuer, ça ne serait pas de refus !
Une fois arrivée non loin de la capitale, elle se dépêcha d’entrer pour profiter du marché. Il y avait des couleurs partout, des odeurs agréables et des choses très étranges. Gabrielle passait entre les étalages, les regards brillants. Dans ces moments-là, elle a le sentiment d’être redevenue une enfant. Quand elle allait au marché avec ses parents, elle voulait toujours tout acheter, mais ses parents ne voulaient pas et elle devait se contenter de regarder. C’est un peu la même situation actuellement. Elle voudrait tout gouter, tout acheter, mais elle n’avait pas d’argent. Elle était déjà chanceuse de pouvoir sentir assez librement, il ne faudrait pas qu’en plus Agapanthe lui donne de l’argent de poche !
Alors qu’elle furetait, un grand bruit attira son attention. Elle se replia dans l’ombre pour observer sans être vue. Une sorcière et une moldue s’étaient bousculées, et il était difficile de savoir qui était la plus désolée des deux. Des murmures s’étaient élevés partout. La sorcière semblait de bonne fois… jusqu’à ce qu’elle use de son autorité pour que la moldue lui doive quelque chose. Il était évident pour Gabrielle que si la sorcière tenait tellement à rembourser les biens abimés, c’était pour que la moldue lui soit redevable. Les sorciers sont comme ça. Mesquins. Pas forcément atroce, mais toujours mesquins ! La moldue était agacée de la manœuvre de la sorcière. Ne pouvait-elle pas laisser la pauvre moldue tranquille ? Tout le monde voyait bien que la pauvre moldue voulait se faire oublier. Mais non, cette sorcière faisait un esclandre et enfonçait le clou.
En voyant la sorcière emmener la dénommée Joy, la curiosité malvenue de Gabrielle se réveilla. Qu’allait-il advenir de Joy ? La jeune femme voulait le savoir. Elle leur emboita, de loin jusqu’à l’étalage du marchand de fruit. Elle regardait les étalages autour, les gens, surveillant qu’on ne s’intéresse pas à elle de trop près, faisant attention à ne pas sembler louche. Elle rata ainsi l’échange entre les deux femmes. Elle entendit seulement que Joy travaillait pour la famille Avery. En quoi cela pouvait intéresser la sorcière ? Voulait-elle pousser Joy à commettre une faute (en disant du mal de sa famille) pour ensuite la faire punir ? Décidément, cette sorcière ne reculait devant rien ! Gabrielle se décala rapidement pour laisser passer une dame, perdant de vu quelques secondes les deux femmes. Quand elle les eu de nouveaux dans son champs de vision, la moldue consultait un papier, sûrement la liste des choses à acheter. |
| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Mer 9 Aoû - 11:13 Kiara était un peu perdue. Être dans la position de la dominante de façon naturelle et indiscutable n’était pas habituel. Généralement, c’était par son caractère de scrout qu’elle préférait prendre le dessus, et non parce qu’une loi lui disait qu’elle le devait. Devoir… Même se comporter correctement avec les moldus pouvaient lui attirer des ennuis. Cette société gangrénée était à gerber. Les regards en coin se faisaient plus rares et elle espérait que personne n’avait vu le geste de la pauvre petite. Les Avery… Kiara ne les connaissait pas encore. Mais cela viendrait s’ils étaient importants, évidemment. Les grands noms revenaient inlassablement dans les conversations, les privilèges accordés à une minorité étaient toujours sur le bord de toutes les lèvres. « Sache juste que, malgré le monde dans lequel on vit, nous ne sommes pas tous des monstres. » Cette phrase stupide lui avait échappé. Autant écrire Phénix en lettres capitales rouges sur son front, hein ? Pauvre petite fille naïve. Et inconsciente. Son père lui ferait les gros yeux s’il était là. Et elle se contenterait de lui servir un regard presque innocent. Kiara sentait encore quelques regards peser sur elle, mais la plupart des badauds étaient retourné vaquer à leurs occupations, heureusement. En balayant des yeux les alentours, elle croisa un regard un peu trop insistant, une jeune femme à la veste marron, qui la regardait d’un air mauvais. Une simple citoyenne outrée de la voir être douce avec une moldue ? Ou pire ? Une espionne du gouvernement ? Une garce prête à relater ses moindres faits et gestes à la brigade magique pour qu’on la soupçonne illico d’être une dissidente ? Scrout. « Et voilà madame. » Le vendeur avait réuni la commande et s’était adressé uniquement à Kiara alors que c’était à la petite Joy qu’il tendait les vivres. Encore un qui avait le cerveau bien retourné, lessivé comme il fallait et prêt à suivre les préceptes enseignés par le gouvernement de Kark. Super. « Merci beaucoup. Voilà le compte. » Et une pièce de plus pour le service rapide, et sa discrétion. Ce que le vendeur comprit. Il lui adressa un sourire carnassier avant de passer à un autre client. « N’oubliez pas, chuchota Kiara à l’adresse de Joy, au moindre problème avec vos maîtres, dites-leur de me contacter. Je suis Kiara Birú. » La Péruvienne savait qu’elle allait devoir laisser Joy pour ne pas éveiller plus encore la curiosité des gens autour, voire leur désapprobation. Quel monde de merde. Vraiment. Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, Kiara vit que la jeune femme au regard mauvais la fixait toujours. « Et même vous. Si un jour vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas. » Mais besoin de quoi ? D’une autre vie ? D’aide ? Que pouvait-elle faire pour cette petite moldue ? Rien. Si ce n’était se battre aux côtés des Phénix en espérant de jours meilleurs pour tous. |
| | | Re: Maladresse dans le sang ce message a été posté Mer 9 Aoû - 23:43 D'accord, je venais de tomber sur une allumée de service, et pas des plus discrète. Non ça c'était sûr, elle aurait pus hurler « Je suis une phénix » je crois que cela m'aurait à peine étonner, même les phénix devait sûrement être plus discret qu'elle. Être aussi stupide parfois tenait du record … Je retiens de lever les yeux au ciel et un soupire et me contentais de prendre les fruits que me tendait l'homme derrière le comptoir et je laissais la sorcière payer. Bon, au moins ça c'était fait ! Je rangeais avec soin mes achats, ou presque les miens, dans mon cabas et le refermai avec beaucoup de soin. Pas question de perdre de nouveau mes achats à cause de sorciers un peu trop maladroits, ou même de moi-même. Alors que nous sortions de la queue, elle me demanda de l’appeler si jamais mes maîtres avaient quelques chose à lui dire : Kiara Birú. Il allait falloir que je le retienne. Et elle voulait m'aider ? C'est simple : soit plus discrète bon sang ! Si tu lutte contre les sorciers conservateurs, ne te fais pas tuer ! C'est tout ce que je te demande. Je la remerciai en m'inclinant devant elle.
Je la quittais sans rien promettre. Les Promesses étaient trop difficilement tenue. Mais je retenais son nom. Qui sait, cela pouvait être utile un jour. Un jour si j'avais besoin de quelqu'un sur lequel lâcher mes fautes … Ou alors me sauver les fesses ? Ah … Comment ? Je n'avais aucun problème , si ce n'était les sons trop forts, mais j'étais en vie, dans une famille correcte … En bref, il ne me manquait que ma liberté. Et c'était à des sorciers de à combattre pour notre liberté. S'en était risible. Je secouais la tête en me massant la tempe de la main gauche. Je croisais le regard d'une femme au blouson marron qui semblait me suivre du regard. Je fouillais en ma mémoire mais je ne la connaissais pas. Avais-je attiré l'attention d'une autre sorcière ayant peu de scrupules ? Je plissais les yeux et m'éloignais aussitôt dans la foule.
J'achetais les œufs qui manquaient avant de reprendre mon chemin. J'avais l'impression d'être chassé et traqué par des sorciers et je ne sais qui d'autres. Rentrer. Vite. Et maintenant. Je fendis la foule en tirant derrière moi mon énorme sac. Mais c'était qu'il pesait un âne mort ! Et je transpirais des mains à cause de ça ! Je m'arrêtais un peu à l’écart de la foule, dans la première ruelle venue sur la gauche. Tenant le sac entre mes jambes j'essuyais mes paumes moites sur mon jeans, un peu plus et je pouvais y laisser des marques d'humidité. J'essuyais aussi la poignée du cabas avant de pousser un profond soupire. Allez … On y retourne. Je me remis en route lorsque j'entendis un bruit derrière moi, j'étais assez loin du marché, dans des rues calme. Je lâchais d'une main le panier et la refermai en poing.
« Qui est là ? »
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