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❝ It's been a while... ❞
 :: Royaume-Uni :: Avalon :: Les fiefs Sang-pur
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ce message a été posté Mer 10 Jan - 18:02

Par le caleçon fleuri de Merlin ! Jamais il n'aurait dû accepter. Tout ça c'était de la faute d'Aveline... et la sienne, certes. S'il avait été plus intelligent - et surtout plus réactif - il aurait planqué la missive d'Eoin avant qu'Ava ne l'aperçoive et ne l'interroge à ce sujet. Sans surprise, le visage de son épouse s'était transformé à l'instant où il avait prononcé les mots "soirée caritative". Et le piège s'était refermé sur le pauvre basique quatre qui ne demandait qu'à se faire oublier... d'ailleurs il avait sincèrement cru que c'était déjà le cas ; qu'Eoin McKay l'avait définitivement rayé de son répertoire après les évènements de l'été dernier à Avalon. Surtout après le long silence qui s'en était suivi.... la fin de leur amitié aurait été une conclusion logique mais l'héritier McKay ne semblait visiblement pas prêt à tourner la page. Pourquoi ? " Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? " C'était la question qu'Altair se répétait en boucle depuis ce matin.

Pourquoi un mangemort au sang-pur souhaiterait inviter chez lui un basique quatre qui, non content de ne lui avoir apporté aucune aide dans la tourmente, ne lui avait pas rendu la moindre visite après son "accident" ? C'était à peine s'il lui avait envoyé des vœux de rétablissement - à vrai dire juste quelques mots on-ne-peut-plus-standards rédigés rapidement sous les encouragements d'Aveline. Et depuis.... plus rien. N'ayant jamais reçu de réponse à sa lettre, Altair n'avait non seulement jamais recontacté Eoin McKay mais avait aussi pris soin d'éviter tous les endroits qu'il aurait pu fréquenter. Il avait à la fois peur de l'avoir vexé et peur de mal réagir face à l'absence de bras qui lui rappellerait immanquablement l'attaque d'Avalon. Ainsi leur relation avait-elle prit fin.... du moins était-ce ce qu'il avait imaginé jusqu'à la réception de cette étrange invitation.

Pourquoi maintenant ? Devait-il y voir un lien avec son adhésion à la cause Phénix ? Eoin McKay avait-il eu vent de quelque chose ? Peut-être avait-il vu passer l'avis de recherche pour Balkiss. Peut-être s'imaginait-il qu'Altair l'aiderait à la débusquer. Après tout, c'était un mangemort ; un fervent serviteur du système en place. Un ennemi.

Al' déglutit en inspectant une dernière fois sa robe de velours cendrée. De toute façon, il n'avait pas le choix. Aveline avait accepté pour eux et, quoiqu'il en soit, il était probablement plus sage de s'y rendre que de prendre le risque de le froisser, lui, Eoin McKay, un sang-pur mangemort. Et puis.... et puis au fond, tout au fond, il avait envie de le revoir. Pas seulement à cause de la voix culpabilisante qui lui rappelait qu'il lui devait une visite et quelques excuses mais aussi par pure curiosité égoïste. Qu'était devenu l'étrange sang-pur loufoque sans son bras droit ? A quel point cela l'avait-il affecté ? Etait-il resté le même ? Sur ce point au moins il ne se faisait pas trop d'illusion. Aveline, quant à elle, semblait beaucoup plus optimiste. A moins qu'elle ne soit simplement transportée à l'idée d'être invitée chez un sang-pur.... c'était plus que probable.

Al' s'efforça d'adopter le même sourire épanoui que sa femme, autant pour éviter ses réflexions que pour ne pas gâcher la soirée, mais le cœur n'y était pas et l'anxiété qui le rongeait de l'intérieur transparaissait lorsqu'il baissait sa garde. Il franchit toutefois la porte du manoir McKay avec une - fausse - expression d'extase et réussit à rejoindre le salon au bras de sa femme sans se départir de son sourire. Là, il l'abandonna aux exclamation aigus de deux autres sorcières qui la connaissaient visiblement. Et allez ! Le spectacle commençait : et que je te fais un grand sourire, et que je te balance un compliment mielleux sur ta nouvelle coiffure, et que je m'extasie faussement devant ta robe hideuse... Al' soupira et chercha Eoin Mckay du regard. Il le découvrit un peu plus loin en conversation avec une sorcière sang-pure dont le visage ne lui était pas inconnu. Toutefois, il n'avait ni l'humeur ni le courage de s'incruster et il trouva au contraire dans cet échange un prétexte parfait pour s'éloigner et retarder le moment de leurs "retrouvailles". Attrapant un verre sur un plateau, il fit le tour de la pièce en observant les autres convives, l'architecture remarquable et les différents objets de décoration qui, une fois réunis, valaient probablement plus que leur maison entière. Il s'arrêta finalement devant un tableau légèrement à l'écart qui représentait une ville de nuit, traversée par un canal sur lequel circulait un bateau. Le sorcier qui le conduisait lança un regard sévère à Altair tandis que le gamin sur la proue lui faisait de grands gestes de la main. L'anglo-arabe faillit lui répondre avant de se rappeler où il se trouvait. Il rabaissa honteusement le bras qu'il avait commencé à lever et tourna son regard vers les lumières qui s'allumaient et s'éteignaient dans les maisons peintes le long du canal. Une merveille qu'il aurait pu observer pendant de longues minutes encore.... si une voix si familière ne l'avait pas tiré de ses rêveries.

Altair rougit furieusement en s'entendant marmonner d'un ton nerveux :

« Eoi... Monsieur McKay. Pardon, Eoin. »
corrigea-t-il en se rappelant la vieille l'injonction du sang-pur à l'appeler par son prénom. Mais ça c'était avant Avalon et toute cette merde. Est-ce qu'il avait encore le droit de l'appeler comme ça ? « Enfin je veux dire.... pardon. J'ai vu que vous étiez en conversation avec votre amie et j'ai été happé par votre tableau. »

Ouai, changer de sujet c'était bien aussi. Scroutt, quel boulet il faisait !
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Re: It's been a while...
ce message a été posté Dim 14 Jan - 1:09
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Une coupe de Champagne français Elèbelle à la main, Eoin salua poliment un couple de sorciers venus les féliciter pour l'organisation de la soirée, répondant sans grande énergie à leurs compliments et élucubration, se retenant de relever les points complètement hypocrites de leur discussion. Pour laisser Jézabel faire l'essentiel de la discussion, en digne maîtresse de maison Sang-Pur et Mangemort qu'elle était.

La soirée allait être longue. Trop longue. Et il ne pourrait même pas en fuir décemment puisqu'il en était le principal instigateur.

Pourquoi avoir cédé à cette farce pitoyable déja? Cette invention qu'il savait détester dès le premier instant? Était-ce pour les grands yeux bleus suppliants d'Abbey qui avait tant insisté? Insisté sur l'importance de son propre salut? L'importance de pouvoir compter sur lui autant qu'elle l'espérait? L'importance du combat qu'elle menait? Peut-être le cadeau qu'elle lui avait fait, avec cette joie sourde si touchante pour un objet qui ne signifiait pourtant absolument rien pour lui. Quoi qu'il en soit, il avait fini par céder. Une simple soirée ne l'impliquait pas vraiment, non? Faire se rejoindre une dizaine de serviteurs moldus sous les ordres de leurs maîtres incontestés n'était que peu de choses...Et l'argent récolté servirait réellement pour faire le bien. Sûrement. Les orphelins de l'année passée étaient bien présents. Les blessés, les handicapés. Tous ne pouvaient pas s'en sortir aussi aisément que lui. Du moins pour l'aspect matériel brut. Peut-être cette soirée imposée par la moldue rachèterait-elle vraiment un peu son âme? Au moins faisait-elle plaisir à sa femme.

Il n'avait pas été difficile de convaincre cette dernière lorsque le McKay lui en avait parlé, même si elle avait froncé les sourcils, étonnée. Il avait prétexté le besoin de se sentir utile. D'aider la société à sa façon. Il était même allé jusqu'à s'impliquer dans l'organisation (évidemment puisqu'il lui fallait certaines personnes en particulier), soulevant autant de sourire que de soupirs chez sa femme qui n'osait pas lui demander de la laisser faire toute seule. On ne contredit pas un malade en pleine tentative de rétablissement, non?

Le résultat était là, sous ses yeux. Pour le meilleur et pour le pire.

Soupirant, il reposa sa flûte sur le plateau d'un.e moldu.e quelconque. L'alcool n'avait jamais été sa tasse de thé, ce soir encore moins que d'habitude. Sa potion lénifiante favorite lui manquait cruellement mais cela n'aurait pas été correct. Et suspect. Peut-être un peu plus tard.
Il avait fait son grand retour dans le monde depuis que Mervyn Kark lui avait serré sa magnifique nouvelle main en octobre non? Un peu avant de partir en fumée. Ou en gravats. Peut-être les deux à la fois.

Quoi qu'il en soit, il fallait bien accepter petit à petit de refaire parti de tout ce joyeux bordel pathétique et morose. Sans filtre. Juste la réalité.

Et les spectres.

Son regard dériva sur la silhouette d'Altaïr Kirke. Avait-il vraiment bien fait de l'inviter lui aussi? Eoin s'était dit sur le coup qu'il lui fallait de quoi noyer dans le formol les noms d'Abbey qu'il mettait sur la liste d'invités. Aveline Kirke était Mangemort, leur fille Sang-Pure, leur petite famille de basique 4 serait ravie de bien se faire bien voir en participant à la soirée caritative. Et..il devait avouer qu'une fois qu'il avait pensé au petit employé du ministère, il avait eu du mal à le sortir de son esprit. Pour finalement glisser le nom sur l'une des invitations. Ça n'engageait à rien.

Mais maintenant que le basique était là... Les sentiments se mêlaient étrangement. La dernière fois qu'il l'avait vu... Son épaule le tira, le faisant grimacer, le forçant à constater que son poing, son nouveau poing, était douloureusement serré. Le bras mécanique, malgré les mois passant, avant la fâcheuse tendance à surréagir aux pensées du sorcier et cela donnait parfois des situations non-contrôlées. Si l'on pouvait éviter cela ce soir, le potionniste en aurait été bien soulagé.

"L'autre tableau est bien plus intéressant."

Voilà, il l'avait fait. Il avait rejoint l'homme malgré l'appréhension, la gorge nouée et la voix bien plus rauque qu'il ne l'aurait voulu. Presque sèche même. Lui en voulait-il à ce point finalement? S'en voulait-il à lui-même? Pourquoi cette situation lui était-elle si désagréable et difficile? C'était pathétique oui!

Un léger sourire sarcastique étira ses lèvres alors que l'autre sorcier le saluait avec autant d'hésitation. Appréciait-il le désarroi qu'il lisait chez le Kirke? Ou était-ce la familiarité de ce dernier qui le faisait tiquer? S'attendait-il à autre chose? Il ne savait pas trop lui-même de toute manière et c'était sûrement sans importance.

"Oui oui..je connais quasiment toutes les personnes présentes ce soir, de près ou de loin. Plusieurs risquent de vouloir leur minute de politesse, de gloire ou de potins avec moi." répondit-il d'un cynisme laconique. Haussant doucement les épaules d'indifférence avant de reposer son regard sur le tableau que l'anglo-libanais semblait avoir observé avec tant de sérieux.

Pour emmener finalement le sorcier à en observer un autre. Sa main droite s'était sournoisement posée sur le bras de son vis-à-vis, autant accompagner le mouvement et faire croire qu'il le souhaitait pleinement.

"C'est une belle pièce oui, mais comme je le disais, celle-ci la vaut largement, si tu es amateur d'Art."

La pression du mécanisme magique s'était immédiatement relâché dès lors que les deux hommes s'étaient éloignés de la première œuvre pour celle qu'Eoin avait en tête. Pourquoi penser à cette toile ce soir? Ici et maintenant? Pour tout et rien à la fois évidemment.

"L'homme-lige. Un tableau qui revient de loin et qui pourtant, est intimement lié à notre famille et notre monde. D'après les Hunter qui nous l'ont retrouvé voici quelques temps, l'homme médiéval à la robe ourlée qui prête serment serait l'un de nos ancêtres. Un McKay."

Évidemment, il n'était pas question de mettre en doute l'authenticité de la peinture, les Hunter étaient plus que qualifiés pour cela, mais la similitude avec son monde actuel et les mangemorts le faisait presque rire jaune. Qu'étaient-ils d'autre qu'eux-mêmes des homme-liges, soumis par contrat à un seigneur? Qu'il soit Lord Voldemort, Mervyn Kark ou la société entière? Un contrat qu'ils pensaient leur, qui les façonnait, les faisait respirer, vivre et mourir? Qui les avilissait soit-disant pour une cause commune, nécessaire et réciproquement avantageuse? Le Sang-pur ne se souvenait plus qui était ce seigneur sorcier sur cette croûte, ni même si l'Histoire Sorcière en avait retenu quoi que ce soit. Tout ce qu'il savait c'était que les McKay s'enorgueillaient de savoir la famille déja puissante et existante à cette époque, d'en retrouver de véritables preuves. Lui trouvait surtout très ironique cette manie de plier la baguette devant d'autres et d'être si fiers de perpétuer cette tradition quelques soient les siècles.

Surtout lorsqu'on voyait où cela les avait mené.

Mais il était naturellement plus probable que le Basique y voit la même chose que sa famille: la toute puissance du sang pur et ancien des McKay, façonnant l'Histoire depuis des siècles.

Qu'importe, non?
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Re: It's been a while...
ce message a été posté Lun 15 Jan - 15:15
Dans d'autres circonstances, le cynisme du McKay lui aurait probablement arraché un sourire, voir même une phrase moqueuse qui allait dans son sens. Ils auraient pu s'amuser ensemble de l'hypocrisie et de la vanité des autres convives, comme ce gros sorcier vêtu d'orange qui se pavanait entre les tables sans se douter qu'il n'avait que du charisme cucurbitacéen. Vraiment pathétique ! Mais pas suffisamment pour en rire avec un McKay. Et surtout pas un McKay qui ne l'avait jamais habitué à un tel degré d'insolence.

Etait-ce un piège ? Un vulgaire traquenard pour lui faire prononcer quelques phrases beaucoup trop inconvenantes pour un basique quatre ? Eoin n'avait jamais caché son manque d'intérêt pour les soirées comme celles-ci mais il ne l'avait encore jamais exprimé de la sorte. Et Altair ne le suivrait pas sur ce terrain là. La société lui avait apprit à ne jamais s'autoriser les même libertés qu'un sang-pur et ce n'était pas ce soir qu'il dérogerait à cette règle... surtout pas en tant que jeune Phénix coincé chez un mangemort.

Sa seule réponse fut donc un sourire poli, rapidement évaporé lorsque le bras mécanique s'approcha de son poignet vulgairement biologique. Le métal froid le fit frissonner jusqu'à la pointe des cheveux, et c'est avec difficulté qu'il arracha son regard inquiet à la contemplation de la main sorcière pour le reporter sur son interlocuteur.

« Je.... » De quoi est-ce qu'ils causaient déjà ? « Oui. » Ah oui, amateur d'art. « Je n'ai pas une aussi belle collection mais nous avons quelques pièces appréciables. »

Merlin soit loué ! Heureusement qu'il avait apprit à faire la conversation en toutes circonstances, y comprit avec des sang-purs qui le terrorisaient ou qui lui donnaient envie de leur enfoncer la baguette dans l’œil jusqu'au bout du crâne. Grâce à ces merveilleuses expériences professionnelles, il parvenait à s'exprimer d'une voix à peu près stable, sans fuir le regard sombre de celui qui avait été son ami. Il ne put toutefois retenir un minuscule soupir de soulagement en sentant le bras mécanique le relâcher, et il se retint de justesse de se frotter le poignet. Non ! Pas ici. Pas maintenant. Il devait se contrôler. Et faire comme si de rien n'était. Ou essayer en tout cas...

Il sentit sa gorge se serrer en découvrant l'autre tableau. La peinture était belle, c'était indéniable, mais le thème était... comment dire ? Étrange ? Embarrassant ? Suspect ? Oui, suspect. Pourquoi est-ce qu'un mangemort lui présentait une peinture sur laquelle l'un de ses ancêtres prêtait serment à un seigneur ? Qu'est-ce qu'il était censé dire ? Et pourquoi est-ce qu'il avait été assez con pour accepter cette invitation ? Bordel de goule galeuse ! A moins de faire semblant de s'évanouir, il ne voyait pas comment se tirer de ce traquenard. Si seulement il avait sa pipe. " Sérieusement ?! Tout ce à quoi tu penses là tout de suite c'est fumer ?! " Il prit une longue gorgée de vin, à la fois pour faire taire la voix qui lui assaillait le cerveau et pour faire mine d'observer le tableau.

« C'est une belle peinture. » Hum. Mais encore ? « Vous devez être très fier. » Petit sourire mielleux. « La loyauté semble être une qualité familiale depuis de nombreux siècles. »

Ça passait ça, non ?

« Il devait être un sorcier digne et honorable. »

Ouai, c'était bien ça. Bouffe du compliment ! Toutes ces phrases hypocrites et pré-construites qui collaient s'adaptaient à toutes les conversations mondaines. Et qui lui donnaient envie de vomir. Merlin... comme il regrettait les discussions intelligentes et sans chichi qu'ils avaient auparavant. De vraies conversations. Avec le véritable Eoin. " Désormais disparu." songea-t-il avec une pointe de tristesse écrasant brièvement l'inquiétude.
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Re: It's been a while...
ce message a été posté Jeu 18 Jan - 23:30
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Ah, il en aurait presque rit. Sourit peut-être? Ah oui, il sentait le coin de ses lèvres remonter en un rictus amer tandis que son regard ne quittait pas le visage du Kirke.

"Que de belles paroles pleines de justesse, je te reconnais bien là Altaïr." Souffla le sorcier avant de reprendre immédiatement. "Mais tu as entièrement raison, que serait un sorcier sans la fierté de sa loyauté?"

Il était bien placé pour le savoir, lui qui passait plus de temps avec une moldue qu'avec sa propre femme même s'il n'aurait jamais imaginer quelques scènes perverses là-dedans. Mais avec la petite servante, il était vrai, il était lui-même. Abîmé, sombre et maladroit, mais lui-même.
Quand aux autres... Il mentait à sa famille, œuvrait dans leur dos, ne rêvait plus avec eux de ce monde et répugnait à devoir les côtoyer comme si de rien n'était. Un plis amère étira ses lèvres à ses pensées, à la dernière discussion avec sa sœur. Sans parler de celles avec son père. Ce dernier avait enfin décidé de lui rendre à nouveau visite après la pose de son bras, maugréant que ce n'était pas trop tôt, qu'il avait mis bien trop de temps à se remettre de cet incident.

"Il parait que l'on a la famille que l'on mérite. Que chaque sang influe sur celui qui viendra, tout est intimement lié."

Pourquoi continuer dans la même veine? Insister encore un peu face au pauvre basique qui ne semblait plus savoir ou se mettre? Il était évident qu'à sujet abordant la pureté du sang ne les rapprocherait pas. Alors, pourquoi ne pouvait-il pas s'empêcher de provoquer le basique ainsi? Eoin n'en savait rien et n'en avait cure. Probablement avait-il espéré un peu plus de la part de cet ancien ami...même si ce mot n'avait sûrement pas voulu dire quand chose. La société sorcière avait créer d'implacables cages de verres autour des castes, isolant ainsi chaque sorcier de tous les autres. Alors lorsque le voisin possédait un sang inadéquat...Cette surface devenait intraversable bien sûr. Tout juste avaient-ils du partager de fugaces et hypocrites moments au final, quelles que soient leur volontés respectives. Maintenant Eoin le voyait, et bien trop à son goût. Heureux les sots d'esprits non? Voir la réalité n'était que plus blessant, personne ne pouvait être heureux ainsi.

Le regard posé sur l'antique tableau, le potionniste n'avait nullement prêté attention au rictus que ses mots avaient arraché au basique. Il était depuis bien trop de temps coincé dans son propre monde fait d'égocentrisme et d'ombres pour comprendre celui des autres.

Tendant le bras vers la toile, le McKay en effleura la peinture, faisant doucement vibrer les fibres tandis que les deux personnages semblaient observer cette intrusion avec toute leur antique désaccord. Pour mieux s'horrifier l'instant d'après alors que le doigt de métal venait d'en déchirer la surface. Eoin soupira profondément, doucement. Avant de lancer un bref sort de réparation qui suffirait pour la soirée. Il verrait plus tard avec Jézabel pour donner l'objet d'art à un expert. Ou simplement le jeter quelque part...

Le regard du Kirke le cueillit là, le laissant indécis. Que dire à ce témoin dérangeant? Que son fabuleux bras offert par le fabuleux mort Mervyn Kark avait tendance à n'en faire qu'à sa tête? Sa tête à lui d'ailleurs d'après le médicomage. Quelle connerie oui!

Ce fut Altaïr qui parla avant lui, balançant une formalité, excusant le geste du Sang-pur d'une excuse digne des plus grands acteurs de propagande. Soit. Puisqu'il permettait au potionniste l'économie d'une banalité sans importance.

Il s'entendit en dire une même du même genre. En même temps que l'horreur d'être capable de tant d'hypocrisie aussi naturellement.

"Effectivement, oublions ça." Comme tout le reste. Comme cette soirée? Le Sang-pur eut une nouvelle pensée pour Abbey et sa sotte idée de mariage. "Puisque tu sembles aller parfaitement bien..."

Mine de rien, cette discussion l'avait finalement rendu plus amère qu'il ne l'était avant. Qu'avait-il cru? Du vent. Ils n'avaient rien de plus à se dire, il fallait s'y faire. Le poing serré, il se contenta d'une ombre de sourire pour saluer le fonctionnaire, lui souhaiter de passer une excellente soirée en sa demeure. Et s'éloigner.

" Monsieur McKay. "

Pour avoir la surprise de percevoir l'homme le rattraper quelques pas seulement après. Et se rapprocher de lui pour lui parler plus bas. Il évita de justesse de voir son bras repousser l'homme un peu plus loin.

" Je vous dois des excuses, bien que je n'en ai pas vraiment. Je réalise que la carte que je vous ai fais parvenir était loin d'être suffisante et je regrette de ne pas vous avoir rendu visite. " L'homme s'interrompit pour reprendre d'un ton que même Eoin perçut comme plus...moins vide de sens. " Je regrette sincèrement. "

Plissant les yeux, le sorcier hésita. De quelle carte parlait-il? Il ne se souvenait nullement avoir reçu quelconque mot de la part de son vis-à-vis... Mais aurait-il pu vraiment s'en souvenir?

"Quand as-tu envoyé ce plis?"

Son interrogation était sincère. Il avait un temps presque croulé sur les voeux de bons rétablissements - la blague! -, ne pouvant les assumer, poser les yeux dessus lui donnait la nausée. Il en avait déchiré, brûlé...Jézabel avait répondu aux autres.
Quand aux plus récents... Elle lui avait demandé ce qu'elle devait en faire. Qu'avait-il répondu? Il n'en avait souvenir.

"Qu'importe. Il parait que c'est le geste qui compte, n'est-ce pas?" La silhouette d'Abbey passa plus loin, l'inquiétude autant que la curiosité finalement, agrippèrent les nerfs du Serdaigle. "J'ai à faire, tu m'excusera. Moi aussi je regrette beaucoup de choses, mais nous devons tous faire avec."

Et sur ces mots, il laissa la le sorcier. Sa prise de parole l'avait finalement touché mais il ne savait qu'en faire. Que pouvait-il bien raconter à ce dernier? Faire comme si rien ne s'était passé? Comme s'il était toujours le même?

Il verrait plus tard. Cette confrontation l'avait déjà épuisé et la soirée allait encore bien trop durer.
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Re: It's been a while...
ce message a été posté Jeu 1 Fév - 23:15
Voilà. Ca y est. C'était dit. Eoin McKay venait d'avouer à mi-mots la raison pour laquelle il l'avait invité ce soir et Altair se retenait difficilement de ne pas balancer son verre sur un plateau pour prendre la fuite à toutes jambes. Mais ça aurait été con, terriblement con, pour ne pas dire suicidaire. Un aveu de culpabilité. Un ticket direct pour Azkaban. Une vie damnée pour Aveline et Mayssan. Tout ça par sa faute... et celle de sa sœur. Sa famille. Son propre sang, comme le lui avait si bien rappelé la sang-pur à coup d'insinuations venimeuses. Évoquer tour à tour la loyauté, la famille et le domaine de l'intime ne pouvait pas être un simple hasard. Pas en ces temps troublés, pas alors que le nom de Balkiss Kirke figurait partout sur des avis de recherche placardés en ville. Eoin savait, ne pouvait que savoir, et il se jouait de lui.... Se jouait de lui comme un sang-pur qui regarde un basique se débattre dans la fange sortant tout droit de sa baguette. Comme son supérieur l’inondant de dossiers compliqués et réputés insolvables. Comme tout ceux et toutes celles qui pouvaient se permettre de le regarder de haut, de le mépriser, de jouer avec ses émotions, sa fierté et son calme. Finalement, ils en étaient quand-même arrivés là. Sang-pur et basique. Remis de force à leurs places sur l'échelle qu'on avait érigée pour eux. Altair déglutit en baissant les yeux.

Et maintenant ? Que pouvait-il répondre à un sorcier de son rang qui crachait - à raison - sur sa famille ? Avait-il seulement le droit d'y répondre quoique ce soit ? A une autre époque, il n'aurait pas hésité une seconde. Cet homme, ce Serdaigle aux yeux brillants d'intelligence qui semblait étrangement fasciné par le moindre mot qu'il prononçait, cet érudit... lui l'aurait écouté. Lui aurait accepté sa réponse, argumentant si nécessaire sans jamais lui en vouloir. Ou en tout cas sans jamais lui donner l'impression de se vexer qu'il ait une opinion différente. Sauf que cet homme là.... cet homme là avait disparu. Remplacé par un être énigmatique, consolidé de métal et d'une invisible carapace glaciale qu'il ne lui avait jamais connu. Pour la première fois de sa vie, Altair eu réellement conscience qu'en sa présence il se tenait face à un mangemort. Un vénérateur de Voldemort, de Kark et de leurs putains d'idéaux. Et entremêlée à la peur, ce fut une bouffée de tristesse qui l'inonda. Qui manqua de lui faire baisser une nouvelle fois les yeux alors que le McKay tendait le bras vers la toile. De toute façon, il n'était pas certain que le sang-pur ait envie d'être observé de la sorte. A moins qu'au contraire il n'exige ainsi son attention ? Comment savoir ? Se détourner ? Suivre chacun de ses mouvements ? Les deux alternatives semblaient aussi sages que dangereuses. Finalement, se fut la suite des évènements qui décidèrent à sa place. Hypnotisé par le bras métallique, Al' attacha son regard aux mouvements instinctifs et à la fois étrangement déshumanisés des doigts magiques. Son verre faillit éclater dans sa paume lorsque soudain la toile se déchira. Merlin ! Que Morgane lui vienne en aide si Eoin s'avérait être devenu aussi orgueilleux que ses compères. Car il venait d'assister en direct à son humiliation, trahit par son bras magique. A moins que le sang-pur n'ait crevé le tableau exprès pour lui faire passer un message ? Etait-il trop parano ? " Non. Jamais assez dans ce monde. " Le soupir semblait sincère mais.... mais.... l'était-il autant que l'invitation ?

Le Kirke se sentit furieusement rougir en croisant à nouveau le regard de l'autre sorcier. Une banalité flatteuse ! Il lui fallait une banalité flatteuse.

« Un simple incident isolé j'en suis sûr. » Il réalisa la seconde suivante que ces quelques mots pouvaient être interprétés à double sens, pour Eoin comme pour la situation dans laquelle il se trouvait lui-même avec Balkiss. Mais après tout ce n'était pas plus mal n'est-ce pas ? « L'important est de retrouver la maîtrise de toutes choses. »

Son sourire ignoblement poli finit par convaincre le sang-pur. Et lui fit prononcer une nouvelle phrase énigmatique. Parfaitement bien ? Etait-ce un nouveau message codé pour lui signifier qu'il le lavait de tous soupçons ? Scroutt. Il ne comprenait vraiment rien. Il ressentait juste. Toutes ces émotions contradictoires qui l'invitaient successivement à tourner le dos, à rester planté là, à crever l'abcès, à se taire en souriant bêtement.... Et soudain :

« Monsieur McKay. »

Les mots lui avaient échappés avant qu'il n'ait eu le temps de les retenir. Pourquoi ? Parce qu'il était désolé. Sincèrement désolé. Et quelque part un peu coupable. Coupable de ne pas avoir au moins essayé de lui offrir la seule chose au monde qu'il pouvait lui donner : son amitié. Qui n'en restait pas moins un piètre don, au vu de la réaction de son am... interlocuteur. Il avait oublié. Il avait oublié la carte qu'il lui avait envoyée. A moins qu'il ne l'ait même jamais lue ?

« Il me semble que c'était en juillet. » rétorqua-t-il d'une voix un peu trop sèche.

« Qu'importe. »

Malgré son intuition, l'arabe accueillit cette confirmation comme un maléfice de bitchslap. Voilà. C'était bel et bien terminé. " Qu'importe " avait-il dit. Seul le geste comptait. Parce que c'étaient les seules chose qui comptaient vraiment dans son monde. Les gestes, les faux-semblants et les sourires. Altair le regarda s'éloigner avec une étrange amertume. Regrettait-il vraiment ? " Non. Tu es juste un poids en moins. " Et vice versa. Maintenant qu'il était avec les Phénix, il ne pouvait plus se permettre cette amitié. C'était mieux comme ça.

Altair retourna auprès de sa femme en s'accrochant à nouveau à son sourire factice. Combien de temps résista-t-il à ses côtés ? L'horloge dit vingt-sept minutes ; lui eut l'impression d'être resté des heures. Des heures à essayer de faire comprendre à son épouse qu'il était déjà las de ces mondanités. En vain. A la vint-huitième minute, ses doigts s'enroulèrent nerveusement autour de la pipe qui siégeait au fond de sa poche. Il fallait qu'il sorte. Qu'il fuit. Qu'il s'en aille loin, très loin de ces bouches écarlates, de ces dents étincelantes, de ces rires grinçants, de ces robes tape-à-l'oeil, de ces sorciers et ces sorcières de bonne famille, de toutes ces choses qui lui donnaient presque littéralement envie de vomir. Sans tenter de résister plus longtemps, il posa son verre et s'éclipsa sans prendre la peine de prévenir Ava. Une sortie. Il lui fallait une porte de sortie et vite !

Là-bas, au fond du couloir, il semblait y avoir une porte vitrée. Un petit balcon pour fumer à l'abri du bruit, des parfums enivrants et des discours futiles serait suffisant. Juste un petit balcon rien qu'à lui. Il s'engouffra dans le couloir sombre... et le regretta aussitôt. Eoin McKay se tenait à quelques pas seulement, visiblement affairé avec une domestique. Il esquissa un mouvement pour faire demi-tour quand soudain la voix suppliante de la moldue l'arrêta :

« S’il vous plait Eoin, laissez moi lancer une valse où nous ne nous en sortirons jamais… »

S'il vous plaît ? Eoin ? Eoin ?! Elle l'avait appelé par... son prénom ? Son maître ? Un sang-pur ? Son propriétaire ? Eoin ?!..... Qui répondait en plus à son interlocutrice de faire ce qui lui faisait plaisir ?! Il s'était forcément trompé. Il avait mal entendu. Ou bien ce n'était pas vraiment une domestique. Incapable de résister, il lança à nouveau un coup d'oeil nerveux derrière lui. Ses vêtements, son allure, le plateau qu'elle tenait dans les mains.... elle ne pouvait être qu'une moldue. Et pourtant.... Eoin McKay releva la tête en s'apercevant enfin de la présence d'une tierce personne. Le cœur soudainement au bord des lèvres, Altair fonça droit devant lui en regardant le sol. Le balcon. Le balcon. Aller sur le balcon. Fumer. Oui fumer, c'était ce qu'il était venu faire. Ce qu'il allait faire. Ca et rien d'autre. Pas même réfléchir. Et certainement pas réfléchir à ce qu'il venait d'entendre parce qu'il n'avait rien entendu. RIEN !

Il ouvrit la porte vitrée un peu trop brutalement et la referma avec la même violence. Mais tant pis. Il était trop tard. Trop tard pour se contrôler, trop tard pour oublier, trop tard pour refuser cette invitation de merde qu'il n'aurait jamais dû accepter. Il y avait trop de choses étranges, trop de malaises, trop de phrases qu'il ne comprenait pas et qui lui bouffaient le cerveau. Qui inondait sa tête d'une peur indomptable l'empêchant même d'allumer sa pipe. Comme le soir où Balkiss lui avait apprit qu'elle était l'un des leurs. NON ! Ne surtout pas penser à ça ! Ni à elle, ni à Eoin McKay. De toute façon c'était terminé, il l'avait dit. Tout à fait terminé. Il allait retourner parmi les siens et lui foutre la paix. Respire Altair. Il ne reviendra pas vers toi. Tu es en paix ici. Seul. Tranquille. Oublié du monde. Respire.

Il ferma les yeux et inspira une longue bouffée d'air frais. Il en fallut plusieurs pour que ses mains cessent finalement de trembler. Et encore une dizaine avant qu'il ne trouve la force d'allumer sa pipe. Une épaisse fumée bleutée et informe s'en éleva aussitôt.

« Merlin soit loué. »

Pendant une longue minute, il se perdit dans la contemplation des étoiles. Indéniablement hypnotisantes, infiniment nombreuses et pleines de mystères. Comme Eoin McKay. Il prit une grande bouffée de tabac avant de pousser un soupir bruyant. " Ce qu'il te fait plaisir. "... à une moldue. Les mangemorts étaient décidément très bizarres. A moins qu'il ne s'agisse encore d'une de ses excentricités personnelles ?  Une minuscule preuve qu'il n'était pas tout à fait rentré dans le moule ? Il aurait aimé y croire mais cela faisait longtemps qu'Altair avait comprit que l'espoir était une chose extrêmement dangereuse ici bas. Surtout dans ce pays. Surtout avec des gens comme lui... ou plutôt, les gens de sa condition. Mais lui... qu'était-il vraiment ? Que restait-il d'intact après la perte de son bras ? Et qu'est-ce que ça changeait pour lui ? Pour eux ?

« Qu'importe. »

C'était les propres mots du sang-pur. Et malgré sa confusion apparente, ils étaient plein de sagesse.
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ce message a été posté Dim 11 Fév - 22:35
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Donnez leur un doigt qu'ils vous mangeraient la main sans sourciller. C'était bien dans ce genre de conseil nauséabond qu'on prévenant les sorcier·e·s depuis que les moldu·e·s avaient incorporé leurs vies et leurs toits, les prévenant de la nature opportuniste et malsaine des sans-magie. Ne pas leur faire confiance, les surveiller pour veiller à la sécurité de tous malgré les années, d'éternel·le·s enfants rendu·e·s dociles mais aussi immatures et guidé·e·s par leurs instincts que bon nombre d'animaux.

Ce genre de recommandation était devenu aussi invisible qu'inextricable depuis des années chez les sorciers, autant que pour Eoin lui-même.  Une toile faisant partie intégrante de cette société, de sa vie. Difficile de ne pas faire le lien en cet instant, encore une fois.
Ne lui avait-il pas fait promettre de ne plus rien lui demander?
A peine la petite voix fluette et discrète, légèrement angoissée, s'était-elle élevée dans ce bout de couloir, qu'Eoin avait su. Il était foutu, il était piégé, il était amère. Impossible de faire machine arrière ni même de se résoudre à la laisser seule avec sa question si vitale. Pourtant il aurait aimé, jetant un regard sombre et froid à la moldue qui se triturait nerveuse les doigts. A quel point n'était-il qu'un pantin sans importance pour elle? Juste un sorcier à tromper et à utiliser pour sa cause?

Soupirant, lèvres pincées et épaules tombantes, le McKay préféré céder à la facilité. Cette soirée l'épuisait, les gens l'épuisait, les relations l'épuisaient. Si cette simple valse lancée un peu plus tôt pouvait ramener le sourire sur le visage de la petite blonde, ainsi soit-il. Si ce simple aval de sa part pouvait aider à des sentiments aussi illusoires que l'amitié et l'amour..Qu'ils en profitent.

"Lancer la musique maintenant ne changera pas grand chose... fais-toi plaisir."

Il s'occuperait de prévenir l'air de rien Jézabel de ce petit encart au programme. Qui sait, peut-être que celui lui permettrait de mettre fin à cette mascarade plus rapidement? D'éviter de devoir se forcer à échanger quelques mots avec tous ces rapias ou imbéciles avec qu'il avait l'impression de partager de moins en moins de choses?

Pourtant, alors même qu'Abbey disparaissait sitôt son souhait exaucé, le regard du potionniste fut attiré par une ombre mouvante..une silhouette. Merde. Ses prunelles s'accrochèrent à celles de l'anglo-libanais, acérées. Pour voir le voyeur prit en flagrant délit disparaître aussi rapidement, laissant un vide incertain face à Eoin.

Merde. Qu'avait-il entendu? Qu'avait-il dit exactement à la petite moldue? Y avait-il quoi que ce soit qui puisse être mal interprété, qui puisse servir une âme opportuniste et ambitieuse?

Le ventre noué et la main crispée sur sa baguette, hésitant quelques secondes trop longues sur la marche à suivre.

Altaïr serait-il du genre à rapporter? Le basique malgré ses sourires, son humour et ses discussions si ouvertes avait pourtant tout du parfait petit mouton docile appartenant parfaitement à cette société moisie. Ils n'en avaient jamais discuté qu'à demi-mot, autant pour ne pas le juger que parce que ce genre chose l'indifférait à l'époque, mais il le savait ainsi. Son travail au ministère, ses mots lors des soirées ou en compagnie de Jézabel. Ce soir...

Oserait-il douter d'un Sang-pur? Probablement pas. Mais pouvait-il compter là-dessus? Ou sur la certitude qu'il n'avait pas vraiment dit ou fait grand chose de compromettant? Clairement, on ne pourrait douter de lui, surtout avec son nom, son rang, son sang mais..

Mieux valait éviter tout risque. La petite voix dans sa tête semblait lui murmurer d’indicibles souffles paranoïaques auxquels il ne pouvait échapper. Le faisant se diriger vers le bout du couloir, scruter l'espace vide de l'intersection, tourner vers la direction qu'avait prit le basique. Pour mieux s'agacer peu après, serrant le point sur sa baguette, pour s'adresser à un tableau non loin.

"Un sorcier en robe..grise je crois. Vient de passer par là, où est-il allé?"

Le gamin jusque là occupé avec un livre probablement incompréhensible pour son âge leva les yeux vers Eoin, hésita un instant avant de lui répondre d'un geste, pointant du doigt.

"Va voir les autres, je dois le rejoindre au plus vite."

Un temps trop long à son goût, un regard plus insistant et le jeune adolescent sortit de sa peinture pour mener l'enquête, précédent les pas du McKay à chaque couloir, le menant petit à petit vers l'un des balcon du manoir. La silhouette solitaire du Kirke se dessinait à l'extérieur, dessinant un fin sourire presque cruel sur les traits d'Eoin.

D'un pas assuré, la baguette glissée dans sa main sans même qu'il ne s'en rende vraiment compte, Eoin traversa l'encadrement de la porte qui s'était ouverte devant lui. Et qui se referma dans son dos.

"Besoin d'un peu de solitude?"

Sa voix avait été rauque et presque froide malgré les mots qui pouvaient tout avoir d'une véritable sollicitude. Quelques pas de plus vers l'autre Serdaigle avant de s'arrêter malgré tout à quelques mètres, instaurant inconsciemment une distance entre lui et l'autre. Son bras le tirait et pourtant la douleur lui semble sourde et lointaine, presque devenue une habitude aussi fantôme que le membre qu'il avait un jour possédé à sa place.

Il hésita. Devait-il directement lui demander des comptes? Ou jouer à l'imbécile? User de manière plus sereine d'un oubliette? Que faire? Que penser? Il avait un jour eu presque confiance en cet homme malgré leurs différences criantes, non? Peut-être..Cela lui semblant si lointain.

D'un soupir, il glissa sa main mécanique dans la poche intérieure de sa cape, attrapant du bout de ces doigts de métal le flacon minuscule dont il ne savait plus se passer. Pour le dé-bouchonner d'un geste et le vider entre ses lèvres d'un a-coup de tête aussi rapide que bref.

"Il est vrai qu'ici, personne ne nous entendra." Murmura t-il avant de quitter l'homme des yeux pour rejoindre un épais pilier à la couleur incertaine dans cette semi-obscurité. S'y adossant pour mieux observer Altaïr.

Ses propres mots pouvaient être interprétés de bien des façons, et lui-même n'était pas tout à fait sûr de savoir ce qu'il voulait dire là. Était-ce réellement important? Etait-il utile de préciser au Kirke que la porte ne se rouvrirait pas pour lui sans qu'Eoin ne le veuille? Assurément pas. Et cette pensée sombre donna fortement envie au Sang-pur de sourire sans qu'il ne s'en rende vraiment compte.

Mieux que tout, il sentait déja la potion agir, assouplissant ses nocicepteurs, atténuant la douleur tant réelle qu'imaginée. Cela ne devrait pas trop modifier ses réflexes. Au contraire peut-être rendre les choses plus faciles s'il fallait en arriver là?
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ce message a été posté Lun 26 Fév - 10:55
La porte des McKay était d'une telle perfection, un ouvrage si raffiné, qu'elle n'émit pas le moindre son en s'ouvrant... et à peine un petit claquement en se refermant. Un minuscule bruit sec qui fut pourtant immanquable dans le silence nocturne. Altair se retourna en s'attendant à trouver un.e autre fumeur.se en manque de calme et de tabac.... perdu ! Avant qu'il n'ait put contrôler ses émotions, la fumée émanant de sa pipe vira au noir d'encre, agrémenté de quelques volutes rouge sang. Foutu artefact ! Si en général elle se contentait d’être un objet original et esthétique, aimant à compliments et autres regards admiratifs, la pipe chinoise pouvait aussi être foutrement dangereuse quand son propriétaire était surpris. Evidemment, les asiatiques n’y voyaient qu’un nouveau défi à maîtriser la moindre de leurs émotions et généralement ils s’en sortaient très bien. Lui aussi d’ailleurs. En temps normal, il gérait. Au ministère, en soirée, avec Aveline, entouré de Mayssan et d’autres parents dans le parc d’Avalon…. il gérait. Mais cette situation ne correspondait pas vraiment à un " temps normal ". Bien au contraire, c’était la première fois qu’il se retrouvait dans la peau d’un jeune Phénix assez con pour accepter l’invitation d’un mangemort à une immonde soirée luxuriante, et assez débile pour se retrouver coincé avec lui sur un balcon isolé. Trop isolé. Il éloigna prudemment la pipe de ses lèvres et se redressa de toute sa hauteur. Prudent. A l’affut du moindre geste ou du moindre mot menaçant. Pas besoin d’aller jusqu’aux mots cela dit ; le ton même de sa voix était hostile. Froid. Plus sec qu’il ne l’avait jamais été dans ses souvenirs. Trop occupé à reprendre contenance – ou du moins à essayer – le libanais ne répondit pas à la question du McKay. A quoi bon de toute façon ? Y avait-il la moindre chance qu’il fasse demi-tour et le laisse tranquille s’il répondait par la positive ? Ses yeux se tournèrent une seconde sur la porte close avant de revenir aussitôt sur son interlocuteur imposé.

Il aurait voulu sourire, hocher la tête, faire un geste poli, dire quelque chose d’intelligent… mais rien ne venait. Et les mouvements du bras mécanique n’aidaient pas. Al’ se raidit encore un peu plus en voyant la main de métal disparaître dans la poche. Son propre bras droit tomba le long de son corps, les doigts à quelques millimètres à peine du bout de sa baguette, prêts à s’en saisir pour…. pour rien. Car il n’y avait rien. Rien d’autre qu’une fiole que le sang-pur porta à ses lèvres sans une explication. Altair laissa échapper un soupir en le regardant boire…. peu importe ce que c’était. Il ne prit néanmoins pas le risque d’éloigner la main de son arme. Outre l’étrange attitude d’Eoin McKay et le simple fait qu’il se trouvait en face d'un partisan de Mervyn Kark, quelque chose lui disait que cet échange était loin d’être terminé. Et…. bingo !  

Son regard vagabonda à nouveau de son interlocuteur à la porte, puis de la porte à la baguette bien visible du mangemort, pour finalement revenir se poser sur les prunelles de celui qui avait presque été son ami. Presque…. pendant des années, Altair lui avait accordé respect et confiance. Il avait même osé lui suspecter une plus grande humanité que n’importe quel autre mangemort quelques minutes plus tôt. La manière dont il s’était adressé à sa moldue et dont elle s’était adressé à lui était pour le moins exceptionnelle… mais peut-être ne reflétait-elle que de l’indifférence à l’égard de celleux qui étaient bien trop souvent considérés comme du mobilier ? Comment savoir ? Entre les paradoxes étranges des mangemorts et la bizzarerie seule d’Eoin McKay, il y avait milles et une explications possibles ! Mais pas une seule qui l’intéresse vraiment…. parce que ce n’était pas le sujet. L’hôte de cette soirée ne pouvait s’être déplacé pour discuter avec lui de sa relation avec ses domestiques. En fait, il ne pouvait y avoir qu’un seul sujet à l’origine de ce ton et de ce regard. Pendant une brève seconde, Al’ se demanda s’il était possible de tenter une nouvelle diversion mais il abandonna l’idée aussi vite qu’elle était arrivée. Eoin ne semblait pas prêt à être bercé par de jolies phrases et s’il avait vraiment l’intention de le confronter, il n’y échapperait pas. Alors tant pis !

« C’est au sujet de ma petite sœur ? Balkiss Kirke. »   " Ma petite soeur " ; son ton avait été tendre, protecteur, un peu pugnace aussi. Eoin ne répondit pas tout de suite mais qui ne disait mot consentait pas vrai ? « Je ne sais pas où elle est et…. »    McKay pourrait crever la bouche ouverte avant qu’il ne révèle quoique ce soit. "  Non. " corrigea une voix pernicieuse au fond de sa tête. "  TU crèverais la bouche ouverte. " . Mangemort. C’était un mangemort. Et il ne pouvait pas se permettre de tomber maintenant. « … je n’ai aucun moyen de le savoir. »  finit-il sagement.

Sans réfléchir, il porta à nouveau sa pipe à ses lèvres d’un geste nerveux et souffla une épaisse fumée rouge. Il se souvint trop tard de sa résolution de ne plus fumer en attendant de retrouver la maîtrise de ses émotions et il éloigna à nouveau le maudit artefact de sa bouche. Il fallait qu’il mette fin à cette conversation et vite !

« J’ai déjà été interrogé par les brigadiers, Aveline aussi, et notre maison a été surveillée pendant tout un mois par la Brigade. »

Est-ce qu’il pensait vraiment que sa foutue marque noire lui garantirait plus de succès ?  

« Si c’était bien de ça que vous vouliez discuter je ne peux pas vous aider, désolé. »

Non, il ne l'était pas. Qu'il lui foute la paix ! " Fous moi la paix  " hurlaient son menton fièrement relevé, ses lèvres pincées, son regard acéré qui n’avait pas un instant quitté les yeux bruns du McKay….  et ses doigts, toujours si proches de son arme sans jamais pourtant s’en être saisi, malgré la tentation et la peur qui lui rongeait les entrailles. Si un jour on lui avait dit qu’il tremblerait de peur face à Eoin McKay… pourquoi pas après tout ? Malgré toutes ses qualités, il avait toujours su qu’il était un sang-pur. Et un mangemort.
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ce message a été posté Ven 16 Mar - 14:16
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L'attitude du Kirke avait tout d'un coupable pour les yeux d'Eoin. Posture rigide, regard fuyant qui ne cessait de vaciller entre lui et la porte en plus de sa fumée colorée. Que signifiait-elle déja? Le serdaigle se souvenait de lui avoir posé la question il y a longtemps, d'avoir apprécié les réponses mais..Il n'arrivait pas à remettre le doigt dessus. Un bref haussement d'épaules suite à cette constatation, à ce trou de mémoire rongé par les derniers mois et ses médicamentation. Un détail sans importance ce soir.

Il était juste hors de question que l'homme en face de lui ne lui fausse compagnie.

« C’est au sujet de ma petite sœur ? Balkiss Kirke. »

Son sourcil gauche se releva en une mimique d'incompréhension, avant de les froncer tout simplement. Qu'est-ce que Balkiss venait faire dans cette histoire? Pourquoi le Kirke la mentionnait-il? Il ne savait pas où elle était? Que..

Quelques secondes étranges, le mage n'y comprenait rien. Essayait-il de noyer le dragon? Etait-il..saoul peut-être? Non, il n'en avait pas les symptômes.

"Qu'est-ce que.."

Tenta t'il vainement de l'interrompre, ne sachant pas trop quoi rajouter. Se retrouvant étrangement démuni fasse à la colère sourde qui sentait poindre chez l'autre sorcier, ses gestes secs, son ton à la limite du vindicatif.

La mention des brigadiers fut probablement ce qui lui fit prendre conscience de la réalité du sujet. Il parlait de sa sœur comme..d'une terroriste. Une fugitive.

Reculant d'un pas, presque vacillant, le Mangemort se passa la main dans les cheveux. Clairement sous le choc, perdu à nouveau. Voyant Altaïr sans le voir.

"Balkiss?" Souffla t-il dans un murmure.

Elle avait toujours été..différente. Effectivement. Mais il n'avait jamais songé à ce point-là. Était-elle..

"En vie? Ils ne l'ont pas eue, rassures-moi?"

Non sûrement pas, sinon le Kirke n'aurait pas balancé tout ça quelques instants plus tôt. Fermant brièvement les yeux comme pour en chasser les ombres qui y voguait, il secoua doucement la tête. Il fallait se reprendre. Ce n'était pas parce qu'Altaïr était le frère d'une fugitive qu'il était forcément..tolérant. On avait déja vu ce genre de cas déchirant des familles entières, instillant la haine entre frère et sœur. Il ne devait pas..ne pouvait pas sous entendre trop de compassion pour une traîtresse. Le potionniste tâcha de se redresser, de reprendre ses distances.

Pourtant le regard de l'homme face à lui était en cet instant presque transparent. Fragile, blessé. Sa compassion l'emporta, fuyant hors de lui avant qu'il ne puisse la retenir.

"J'en suis sincèrement désolé. Je..ne..non je ne voulais pas parler de ça, Altaïr. Je ne savais pas."

Pauvre pauvre petit Eoin, si perdu dans ses obscurités... Vas-tu continuer de tomber, tomber, tomber?

Ne pas écouter les voix sombres et murmurantes. Prenant enfin conscience de la baguette qu'il serrait toujours fort dans sa main, il soupira, observant à nouveau l'homme face à lui. N'avait-il pas déja fait un pas vers ce dernier en acceptant d'imaginer la douleur qu'il pouvait ressentir plutôt que de choisir de le voir comme ce fin opportuniste qu'il pensait aussi voir chez le Kirke?
C'était peut-être le pire dans tout cela, dans ce monde, ce lien, ce balcon. Et tous ces secrets. Ses secrets. Le connaissait-il vraiment? Avait-il envie d'y placer à nouveau un vain espoir malgré le danger rodant?

"Avons-nous réellement été amis ou n'était-ce là qu'une amère illusion?"

Que pensait-il entendre comme réponse? Un rire machiavélique se moquant du pauvre petit sang-pur trop sensible pour ce monde? Lui permettant ainsi d'être clairement fixé sans le moindre doute? Bien sûr que non, le basique l'avait déja prouvé plus tôt, il allait courber l'échine, rentrer dans le moule, ramper à ses pieds et proférer d'infâmes hypocrisies sans valeurs. Pour mieux lui viser le dos de sa baguette et de son fiel.

Quelle tristesse. Quelle tristesse n'est-ce pas?
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ce message a été posté Jeu 22 Mar - 20:13
Honnêtement, Altair s'était attendu à toutes les réactions... sauf à celle-ci. Jamais il n'aurait imaginé Eoin reculer en vacillant, visiblement à court de mots. Le mangemort était-il passé à un niveau supérieur de manipulation ? Allant jusqu'à simuler avec habileté une émotion qu'il ne ressentait pas le moins du monde ? Lui. Eoin McKay. Capable d'une telle sournoiserie ? Il n'arrivait pas à le croire ! Ou plutôt : il n'arrivait pas à le croire en songeant à l'homme qu'il connaissait. Mais Eoin était-il encore le sorcier qu'il avait côtoyé ? L'avait-il jamais été ? Son inquiétude semblait sincère mais.... le doute. Toujours ce foutu doute qui le suivait partout, à chaque instant, depuis qu'il avait décidé de passer de " l'autre côté "

De ce qu'il en savait - c'est à dire du peu de choses que Balkiss lui avait révélé lorsqu'ils avaient rapidement effleuré ce sujet - le sang-pur s'était toujours montré bienveillant à l'égard de sa petite soeur. Et elle-même lui vouait un certain respect qui se rapprochait de l'amitié. Ou bien avaient-ils vraiment été amis ? Et si c'était le cas, serait-il vraiment soucieux de son sort en sachant ce qu'elle était ? Le doute. Encore et toujours ce putain de doute. Mais cette fois-ci, ce fut le doute qui descella ses lèvres sèches :

« Aux dernières nouvelles, elle était en vie. Celles que j'ai eu par la Brigade. »

Bien évidemment. Pourquoi ? Pourquoi s'était-il mis en danger comme ça ? Pourquoi ne s'était-il pas contenté de fermer sa gueule ou de dire qu'il n'avait plus aucune nouvelle d'elle ? Qu'il n'en voulait plus. Qu'ils n'avaient plus rien à voir ensemble et qu'elle ne faisait plus partie de sa famille ? Pourquoi ? .... Parce que s'il y avait le moindre petit espoir qu'il soit sincère, la moindre petite chance qu'il s'inquiète vraiment pour Balkiss Kirke, la personne qu'il avait connu et la jeune femme qu'il avait apprécié, alors il méritait de savoir. D'être rassuré. De garder l'espoir de la revoir un jour en vie.... " N'importe quoi ! Tu deviens complètement fou mon pauvre Altaïr ! " Pourquoi est-ce qu'un mangemort voudrait revoir une fugitive en vie si ce n'était pour la le lui enlever lui-même ? Et puis d'abord, il était impensable qu'il n'ait pas été au courant ! Le visage de Balkiss était apparue dans tous les journaux, sa photo placardée à chaque coin de rue, son nom vomit à la radio tant de fois entre les patronymes de tou.te.s ces autres fugiti.f/ve.s recherchés avec la même véhémence. Comment avait-il pu passer à côté de ça ? Il le menait forcément en bateau ! Même si... même si l'idée d'un Eoin McKay cloîtré chez lui, enfermé dans son mutisme et son mal être sans poser les yeux sur un seul journal ou écouter les âneries qu'on débitait à la radio, ne semblait pas si impensable....

Loin du regard acéré qu'il lui avait adressé un peu plus tôt, le sang-pur paraissait un peu perdu. Pensif. Rêveur. Un peu comme autrefois... en plus mélancolique assurément. L'inquiétude s'estompant, Altair croisa à nouveau les bras sur son torse. Il ne ressentait plus la même peur de devoir tirer sa baguette en urgence. Ce qu'il éprouvait s'apparentait plus à de la confusion désormais. Confusion qui ne fit qu'accroître lorsque la question du McKay perça le silence nocturne.
Al' n'eut pas le temps de retenir un haussement de sourcil ébahi. Son regard quant à lui laissa transparaître des " Hein ? Quoi ? Comment ? " mi-choqués mi-sceptiques. Autant de questions qui pouvaient se résumer en trois mots : What the hell ?! D'où lui venait cette foutue question ? Et surtout : qu'est-ce qu'il était censé répondre ? Oui. La bonne réponse était évidemment " Oui ". Un truc du genre " Nous avons toujours été amis et vous comptez beaucoup pour moi Monsieur McKay, blablabla, connerie, connerie, connerie. ". Ce serait plié en trois phrases et puis basta. C'était ce qu'il devait répondre. Ce qu'il fallait répondre. Oui, mais. " Une amère illusion " ? Pourquoi amère ? Parce qu'il aurait aimé que ce soit vrai ? Parce qu'il l'avait vraiment considéré comme un ami ? Parce que ses sourires, ses blagues et sa gentillesse avaient été sincères ? Complètement désintéressés ? Parce qu'il regrettait tous ces aspects de leur relation ? Et si tout ça était vrai, ne lui devait-il pas la vérité ? A lui ? Pas au mangemort, pas au sang-pur, mais bien à celui avec qu'il avait partagé tous ces moments sympathiques, qui avaient semblé si honnêtes.

Par les couilles de Merlin ! Ca devenait trop compliqué. Si compliqué. Al' se détourna du sang-pur, s'accoudant à la balustrade pour plonger son regard dans le paysage sombre. On devinait plus qu'on ne distinguait la silhouette des arbres dans le jardin McKay. Tous flous. Comme ses propres pensées. Avaient-il jamais été amis ?

« Je ne sais pas. » Voilà. La vérité était précisément là. Sans accorder un regard au McKay, le libanais prit une longue inspiration avant de poursuivre sur le même ton mélancolique : «  J'aimerai me dire que c'était réel. Je l'ai sincèrement cru il y a longtemps.... lorsqu'on s'est rencontrés en Egypte. » Un sourire fleurit sur son visage. Ah, l'Egypte ! Cette divine époque où il n'était encore qu'un jeune idiot et où il ne connaissait pas le nom de l'inconnu auquel il avait diligemment porté secours. Et même lorsqu'Eoin lui avait révélé son patronyme, le jeune Kirke s'était contenté de sourire sans s'en inquiéter. Sans se poser de questions. « Mais ici.... les choses sont différentes. » Al prit une nouvelle inspiration. « Est-ce qu'un simple basique comme moi peut prétendre à une amitié, une véritable amitié, comme deux personnes qui s'apprécient, se traitent sur un pied d'égalité et se parlent de tout sans hypocrisie et sans arrières pensées, des choses les plus simples aux plus graves, des choses qui pèsent.... est-ce que moi je peux vraiment espérer ce genre d'amitié avec un sang-pur ?.... et pas n'importe lequel. » Il adressa un regard et un sourire en coin au McKay. Juste un poil moqueur. Il serait toujours son patronyme avant toute chose. Comme chaque individu de cette société malade. « Je ne sais pas. Dans l'état actuel des choses... » Al' tourna à nouveau la tête vers son interlocuteur. Déglutit en retenant difficilement un frisson. Oserait-il ? « Dans l'état actuel des choses... » Un. Deux. Trois ! « ... est-ce que tu penses que cette amitié est possible, Eoin ? »

C'était la première fois. Après plus de dix ans, après toutes ces rencontres, après s'être mutuellement félicités pour la naissance de leurs filles, après les avoir emmenées ensemble au parc, après s'être battus côte à côte à Avalon... c'était la première fois qu'Altair Kirke tutoyait Eoin McKay. Par provocation. Pour lui faire perdre son masque d'ami larmoyant ou le faire descendre de son nuage doré. Lui-même ne savait pas trop à quoi s'attendre. Ni même s'il devait s'attendre à quoique ce soit. Mais si Eoin devait réagir ce serait certainement à ça, non ?
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ce message a été posté Ven 4 Mai - 17:45
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En vie.

Pas ternie par les couleurs de la mort, vide de souffle et d'énergie.

Dans son esprit, la silhouette de la jeune Kirke recula d'un pas, s'éloignant du tas de morts encombrant l'esprit du mangemort, qu'ils soient d'indifférent·e·s inconnu·e·s ou non.

"J'en suis soulagé."

Avoua t-il dans un souffle presque muet, faisant fit de la tournure un peu sèche d'Altaïr sur le sujet. Tachant de dissimuler le maigre sourire soulagé qui étira ses lèvres trop fines. Qu'il aurait été facile de prendre pour un rictus parmi les traits tirés du McKay et l'obscurité joueuse des lieux.

Mais ce soulagement n'était pas fait pour durer et aussitôt, telle une déferlante glaciale, Eoin s'interrogea. A haute voix. Regrettant sans vraiment regretter de les avoir prononcés. N'était-ce pas une question presque rhétorique? Et pourtant, dans le silence gêné de son homologue, le potionniste lui-même se questionna. Se rendant compte de sa propre hypocrisie au final, même si celle-ci était tout à fait salutaire et normale dans leur société.

Il avait souvent usé du terme ami avec le fonctionnaire, que soit dans leurs échanges ou indirectement. Mais l'avait-il vraiment considéré ainsi? A qui la faute de n'avoir jamais poussé beaucoup plus loin que quelques conversations vaguement plus profondes? Avait-il vraiment prit le temps de s’intéresser au monde du basique plutôt que d'apprécier unilatéralement leur relation?

Se poserait-il la question de leur amitié et de ce qu'ils pouvaient réellement partager s'il avait été plus sincère auparavant? S'il considérait vraiment l'homme comme un égal? N'était-ce pas là encore une preuve de l'égocentrisme monstre de leur sang "pur" qui lui avait toujours semblé si naturel?

Une nouvelle bouffée de culpabilité acide lui rongea l’œsophage, se faisait écho des fils moqueurs de son esprit. Lui qui était venu museler le basique, il se rendait maintenant compte qu'il l'avait peut-être fait depuis des années, aveuglément et avec une naïveté qui n'enlevait rien à sa responsabilité.

Il n'aurait pas dû suivre le sorcier dans les couloirs. De toute manière il savait pertinemment que même s'il avait perçu quoi que ce soit de sa conversation avec la moldue, il n'y aurait surement rien comprit, enchevêtré qu'il devait lui-même être dans les toiles retorses et si efficaces de leur gouvernement. Au pire il mettrait ça sur de l'excentricité de Sang-pur et n'oserait même jamais penser autrement.
Le McKay ne faisait que rajouter un nouveau poids sur les épaules du pauvre sorcier. Il s'en rendait maintenant compte tandis que les secondes silencieuses s'écoulaient.

Et allait faire part de son intention de lui donner congé lorsqu'Altaïr reprit la parole, accoudé à la balustrade. Ses mots faisant écho aux pensées du Sang-Pur. Justes, logiques, réels. Mais si désagréables au final. Presque douloureux même. Pourtant il ne pouvait le blâmer. Ne mettait-il pas en mot une partie de ce que lui venait seulement de comprendre?

"Je ne suis pourtant qu'un Sang-Pur parmi tant d'autres..." ricana t-il malgré tout. Bien sûr il comprenait où voulait en venir Altaïr mais en même temps, un autre nom aurait-il réellement fait une différence? Probablement pas. S'il se sentait à part de tou·te·s ces lavé·e·s de la cervelle, un peu paria sur les bords, il n'était pas assez sot pour y croire vraiment. Un parfait produit de cette société, comme tout à chacun. Ou presque. Peut-être justement plus déficient, non?

La question était de savoir quoi faire de cette constatation pragmatique. Tout comme de savoir où situer Altaïr.

Et.. Son tutoiement. Autant que sa question.

"Je.."

Il ne pouvait pas avoir expiré tout ce monologue, ces questionnements jonchés de constations amères pour le ponctuer par cette question sans être sincère.

"J'ai été sot d'user du terme ami avec toi jusqu'ici sans en comprendre tout la portée et le contexte. Sans vouloir le voir."

Un maigre sourire sur le coin des lèvres, le regard dénotant d'un sérieux amère, Eoin avait rejoint l'autre sorcier tout en rangeant - enfin - sa baguette.

La confiance est la noyade des sots. La confiance est le gouffre des imbéciles qui ne savent se retourner à temps. La confi..


"Je m'en excuse. Mais j'étais sincère dans ma naïveté. Et je le suis ce soir."

Oui il avait décidé de faire confiance au basique, d'écouter la petite voix de l'espoir et non celle qui sifflait dans son esprit. Si la paranoïa était plus rassurante, bien plus calfeutrante, l'autre avait beau faire accélérer son cœur, la sensation en était parfaitement semblable à une nouvelle bouffée d'air tant attendu.

"Les seules barrières qui peuvent exister et nous cloisonner sont celles de notre volonté. Et je refuse de continuer d'en être prisonnier."

Que voulait-il dire par là? A la fois tant et si peu de choses, pour lui-même comme pour Altaïr. Cet échange dans l'ombre du manoir McKay serait-il un simple moment hors du temps qui aurait tôt fait de retomber dans l'indifférence ou deviendrait-il réellement ce qu'il promettait silencieusement?

Si la nervosité embrasait le corps et l'esprit du McKay, il s'en sentait aussi étrangement apaisé. Une dose d'honnêté et d'espoir dans l'obscurité qui jalonnait sa vie en-dehors de la tâche lumineuse, parfois même trop éblouissante à en être douloureuse que représentait Abbey. Ou Aileen dans sa naïveté.
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ce message a été posté Jeu 14 Juin - 20:10
Le dicton voulait que le sourire soit communicatif. En l’occurrence, ce fut le cas. Altair sentit les muscles de son visage se tendre à mesure que ceux de son bras se relâchaient. Plus besoin de se tenir prêt à dégainer : Eoin avait rangé son arme et, dans sa voix, il ne restait plus la moindre note d'agressivité. Ainsi, le tutoiement avait eu l'effet contraire à celui qu'il avait envisagé. Tant mieux.... C'était toutefois étrange de constater à quel point on pouvait se tromper au sujet des gens parfois. Quand bien même on pensait les connaître.... un peu... en surface. Si le terme d'ami lui paraissait effectivement exagéré, ils n'en demeuraient pas moins des .... quoi ? Bonnes connaissance ? Camarades ? Plus que de simples inconnus pères de deux filles du même âge en tout cas. Même si Eoin avait utilisé le terme "ami" sans vraiment en comprendre toute la signification, qu'il l'ait considéré sincèrement comme tel était flatteur. Et ne méritait donc nullement qu'il se traite de sot.

Mais si Al venait de franchir le cap du tutoiement, il n'était pas encore prêt à contredire le sang-pur tout de suite. Pas encore. Il le laissa donc s'excuser en mettant dans son sourire tout ce qu'il n'osait pas encore dire. La voix de l'ancien Serdaigle ne s'éleva que pour rassurer le sang-pur :

« Je ne doute pas de vo.... ta sincérité. »

Plus maintenant en tout cas. Et à présent qu'il pouvait y réfléchir un peu plus calmement, il regrettait de s'être défié du McKay. Le sang-pur avait toujours été d'une gentillesse remarquable, un peu bizarre, un peu dans la lune, et loin des réalités mais jamais mal intentionné. Si Altair avait douté de lui, c'était uniquement à cause de son sang. De son statut. Et soudain, il réalisa que les préjugés allaient dans les deux sens. A cause de cette société et de tout ce qu'on inculquait aux gamins avant même qu'ils n'aient l'âge de lire. " Méfie-toi du basique. " chuchotaient les parents sang-purs ; " Incline toi devant le sang-pur et ne relève jamais la tête. " ordonnaient les autres. Ainsi passaient-ils leur temps à se jauger, chacun de leur côté de rive, sans jamais réussir à nouer de véritables amitiés. Oserait-il espérait que les choses changent enfin ce soir ? .... oui. Oui, il voulait espérer.

Sans se départir de son fin sourire, il rétorqua doucement :  

« C'est honorable. Et je serais flatté d'avoir un tel ami. Peut-être.... peut-être pourrions nous revoir à une autre occasion ? Aveline ne va pas tarder à me chercher. Et puis.... »

Son regard croisa celui du McKay. Il hésita, pinça les lèvres puis osa laisser libre cours à cet élan d'amitié qui se présentait sous forme de confidence :

« .... elle a secrètement horreur que je fume. »

Un petit rire, un dernier regard complice avant de finalement tourner les talons pour rejoindre la prison dorée qu'ils partageaient. Bien qu'il tentât lui-même de la détruire secrètement depuis qu'il avait rejoint les Phénix. Et soudain, une idée folle lui effleura l'esprit. Une idée complètement démente ! Trop pour son propre bien. Et pourtant....  Altair se retourna à nouveau vers le McKay, hésitant, indécis, le cœur battant. Il l'observa longuement, sentant bien qu'il inspirait de la confusion à son compagnon mais incapable de choisir ses mots. Devait-il seulement les prononcer ? Les taire à jamais ? Les garder pour plus tard ?

Il ne pouvait absolument pas jouer cartes sur tables mais si Eoin McKay était sincère, s'il était vraiment honnête...." Il l'est ".

« Je crois que vous avez raison. » se força-t-il à dire d'une voix tendue en plongeant les yeux dans ceux de son ami. Non : « Que tu as raison. » corrigea-t-il avec un sourire forcé. « La volonté est notre plus solide barrage, mais c'est aussi notre meilleur sortilège. »

Il prit une brève inspiration avant de se lancer définitivement dans le filet du diable :

« Je suis convaincu qu'on changer beaucoup de choses avec notre volonté.... beaucoup de choses importantes.  »

Il se sentit rougir, s'entendit déglutir, s'imagina défaillir. Il en avait trop dit, il le lisait sur son visage. Le McKay était loin d'être un crétin. Alors il s'empressa de retourner dans le hall en espérant que le sang-pur ne lui tirerait pas dans le dos.... et surtout en espérant qu'il avait bien fait de lui accorder sa confiance.
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