La mine lasse et les lèvres pincées, Eoin observa d'un air agacé la tasse de café qui venait de se briser entre ses doigts. Qu'il venait de briser gratuitement. Involontairement. La plaie. Lui, la tasse, ce bras, le café fichu. Oh et puis...
L'homme secoua le bras mécanique comme s'il cherchait a en évacuer quelque substance incommodante avant de grimacer et se tenir l'épaule de son autre main. Quelle plaie! La subtile technomagie intégrée qui devait lui permettre au moins d'en sortir grandit avait la fâcheuse manie de fonctionner à la moindre pensée, à l'inconscient, à l'instant. Et savoir exactement ce qui composait son fichu café n'était pas dans ses souhaits du moment, lui envoyant bien trop de signaux incompréhensibles à l'heure actuelle pour qu'il puisse en apprécier la présence sans en souffrir.
Tout comme balancer tout ce métal enchanté dans les airs avait de plus tiré sur son épaule aux nerfs et connexions magiques, malmenant une nouvelle fois ses nocicepteurs déja bien trop à vif depuis une semaine.
" Maître ..."
"Quoi?!" Glapit-il un peu sèchement sous l'interruption d'un des elfes de maison du manoir. Avant de reprendre. "Oui tu peux t'occuper de la tasse. Et de me refaire un autre café, j'ai assez donné."
Qu'il puisse se servir de sa main de chair n'était pas dans l'équation. Le sorcier avait bêtement souhaité entraîner l'autre comme le Maître TechnoMage l'avait recommandé, mais pour quel résultat? Décevant. Éreintant.
"Oui Maître, tout de suite Maître."
La tasse se reforma rapidement, les traces de l'incident disparurent et un café sombre et odorant emplit une autre coupelle. Pourtant l'elfe ne disparu pas juste après ses actions, faisant froncer les sourcils au maître des lieux.
" Que veux-tu de plus?" "Une maîtresse Mckay est là, elle voudrait voir Maître Eoin."
C'était bien sa veine. Il sentait poindre la fatigue dû à l'opération et à ses essais infructueux le tirer douloureusement. Mais s'il avait de la visite, il ne pourrait pas de suite y couper ni l'envoyer s'occuper ailleurs. Soupirant, le Sang-pur envoya l'elfe installer sa cadette - puisqu'il s'agissait de Caithlyn- dans le petit salon, le temps qu'il arrive.
¤
Quelques minutes après, Eoin pénétrait dans la petite pièce douillette, réservée à la famille et à leurs invités très proches. Non sans avoir préalablement ingurgité l'une des potions de sa confection aux effets d'anti-douleur légèrement lénifiants. Entre autre. Mais il en avait besoin.
"Caith.." murmura t-il d'un fantôme de sourire en apercevant la jeune femme tournée vers sa bibliothèque - du moins une partie présente ici. "Je n'attendais pas ta visite..A moins d'être encore une fois passé à côté de quelque chose de prévu?" Compléta t-il en fronçant les sourcils, pensif.
Ce n'était pas vraiment un reproche, davantage une interrogation véritable. Il n'avait tellement plus pied dans quoi que ce soit depuis des mois et ce malgré ces quelques efforts des dernières semaines. Se forcer à reprendre goût à tout cela était d'une horreur grasse et vomitive.
Tout comme il se sentait étrangement loin de sa famille, flottant dans une périphérie étrange et suave, vaguement blessante, doucement désolante. Combien de fois avait-il refusé de les voir? De la voir elle, sa petite Caith? Maintenant même il se sentait mal à l'aise en sa présence, toujours handicapé, à la valeur rognée et qui ne devait que les décevoir tous. Tout autant qu'il se sentait coupable de ces pensées. Mais il ne pouvait les éteindre.
Au moins était-il correctement habillé cette-fois ci. C'était toujours ça de gagné, non?
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ce message a été posté Dim 21 Jan - 21:59
Je passais une main exaspérée dans mes cheveux qui ressemblaient de plus en plus à la crinière d’une lionne noire en colère. Une nouvelle fois je m’étais plus ou moins disputée avec ma sœur. Enfin, surtout plus que moins. Ce n’était pas des cris, c’était des mots échangés à voix basses, cruels, violents, sans la moindre once de pitié. Et cette fois Moïra avait appuyé sur quelque chose qui me blessait beaucoup : mes deux fausses couches. Et je la haïssais à cet instant. Je regardais Shona et finis par poser la sangle de mon sac sur mon épaule, je déposais un baiser sur le front de ma fille et lui promis d’être à l’heure pour le repas. Du moins j’espérais vraiment être à l’heure. J’allais voir Eoin. J’avais besoin de le voir. Je m’étais presque rendue malade à cause de la perte de son bras et j’avais tenté d’aller le voir plusieurs fois, mais à chaque fois il m’avait refusé. Je m’étais retenue de ne pas hurler sur les médecins ou de sortir ma baguette magique. J’avais pris sur moi, vraiment et Kieran m’avait supporté.
J’étais déjà allée voir mon frère quelques jours auparavant au moment de la pose de son nouveau bras mais je voulais retourner le voir. J’avais besoin de m’assurer qu’il sortait quelque part de sa torpeur. Il me faisait beaucoup de peine mais je faisais mon possible pour le dissimuler. C’était difficile. J’avais presque hésité devant sa porte mais j’avais finis par frapper, un elfe de maison était venu m’ouvrir et m’avait fait patienté dans le vestibule jusqu’à revenir pour me conduire à un petit salon. Je m’approchais de la petite bibliothèque après avoir posé mon sac sur un fauteuil. Je me demandais combien de ces bibliothèques il y avait chez lui dans ce style là : remplie jusqu’à presque devoir vomir leur contenu sur le sol. C’était mon frère, cela ne m’étonnait même pas. Nous nous ressemblions beaucoup … C’était sans doute ça qui avait toujours rendu folle de jalousie Moïra … Pour le peu que je lui parlais.
Je me tournai vers la porte quand je l’entendis s’ouvrir et un sourire fleuris sur mes lèvres. Eoin ! Il était bien habillé et bien rasé, presque bien mit. Si ce n’était sa mine épuisée … Il devait être encore sous antidouleurs. Je me demandais brièvement si le café que je lui avais porté lui avait plus. Je ne savais pas très bien si c’était une bonne idée de lui poser la question. Je m’approchais de lui pour lui déposer un baiser sur la joue.
« Eoin ! Non, rien de prévu aujourd’hui, tu n’as rien loupé rassure toi. J’avais juste envie de te voir. Comment te sens tu aujourd’hui ? »
Je l’observais avec attention, avec une vague impression de déjà vu. Voyons … Voyons … Oh ! Je me souvenais ! C’était quand il était entrain de passer de réviser pendant les vacances pour ses Asicps ! J’étais venue le voir pour lui poser une question et lorsqu’il avait ouvert la porte il avait exactement, ou presque, cette tête là. Je pris la main de mon frère, celle en chair, je n’osais pas encore prendre celle en métal, ignorant s’il avait encore mal ou non.
« Tu sais que tu n’as pas beaucoup changé, tu fais la même tête que lorsque j’étais venue te voir pour te poser une question. C’était pendant les vacances tu travaillais tes aspics, ça remonte à loin maintenant … »
Je ne savais pas s’il s’en souvenait, après tout … il y avait de nombreuse fois où j’étais venue le voir pour lui poser une question ou lui demander une histoire, il ne pouvait pas se souvenir de toute les fois. Mais je ne savais pas pourquoi cette fois là était resté dans ma mémoire, plus que les autres.
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ce message a été posté Mar 23 Jan - 16:40
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23 octobre 2046
Revoir Caitlyn ici, avec ce doux sourire sur les lèvres était étrange, agréable et dérangeant à la fois. Le McKay avait un peu honte de ne pas avoir davantage prit soin de sa famille ces derniers temps, mais comment en aurait-il pu être autrement? Il savait que malgré tous ses efforts, se forcer n'aurait servit à rien, à part leur nuire à tous. Et il avait décidé d'essayer d'arrêter de ruminer le passé, pourquoi ne pas s'y mettre dès maintenant?
"Bien, bien. Ne t'en fais pas. " Ca n'en vaut pas la peine, continua t-il en pensée, s'accrochant un sourire crispé pour tâcher de donner le change. Il l'avait bien assez inquiétée, pas la peine de lui rajouter d'autres poids sur les épaules.
Avant de froncer les sourcils sous son regard dévisageant.
"Aurais-je quelque chose sur la figure...?"
Pour mieux comprendre qu'elle s'était juste laissée emportée par les souvenirs. Juxtaposant probablement d'anciennes images de lui à celle qui se trouvait actuellement face à elle. Et en ressortir cette petite phrase avec cette moue presque enfantine. Pourtant il doutait que la comparaison soit aussi simple et réjouissante. Était-ce pour essayer de le préserver qu'elle agissait ainsi? Inutile.
"C'est gentil Cait, mais ce n'est pas la peine de mentir tu sais? Je sais pertinemment à quoi je ressemble."
Surtout que ses aspics avaient rimé avec sortie de Poudlard, en pleine guerre civile alors que les Mangemorts et leur famille étaient piégés à Pré-au-Lard. Combien avait-il vu de blessé·e·s en allant donner des coups de baguettes à l'infirmerie des lieux? Sans parler de la suite, des années suivantes alors qu'il n'avait fait que commencer ses études de médicomagie....Pour se retrouver, fier et plein de curiosité scientifique, à disséquer des moldu·e·s pour Dolohov et leur satané projet Filet du Diable.
"Cette période est lointaine, cela ne sert à rien de la remettre à jour. Le présent est déja bien assez consistant je trouve."
Ou comment refroidir l'ambiance. Pourtant il ne voulait pas l'inquiéter, sa pauvre petite sœur qui devait déja largement avoir assez de quoi se faire du soucis avec le reste. La vie continuait sans lui, pour le meilleur et pour le pire. Un rictus désolé sur le coin des lèvres, le sorcier chercha brièvement un autre sujet à lancer pour la mettre à l'aise, tout en l'invitant à s'assoir, lorsque l'elfe revint, déposant petits biscuits et boissons chaudes sur la table basse. Profitant du silence, la créature s'était enquise de la boisson de Caitlyn, pour la faire immédiatement apparaître dans la tasse correspondante.
"Je..Et toi, comment vas-tu?"
Attrapant avec une hésitation la nouvelle tasse de afé de sa main de chair -hors de question de réitérer son exploit devant sa soeur- Eoin avait enfin pensé à retourner la question à la sorcière. N'avait-elle pas les yeux cernés? Ou les avait-elle déja comme ça avant? Il n'en avait aucune idée... Mieux valait lui demander directement plutôt que d'avancer des âneries.
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ce message a été posté Mar 23 Jan - 19:13
Je retiens un soupire, je voulais revoir le sourire de mon frère et l’entendre rire … Mais visiblement je n’avais réussis qu’à le déprimer d’avantage. Quelle idiote je faisais … Même pas capable de remonter le moral, bravo la petite sœur. Parfois je me disais que Moïra avait raison à mon sujet … Je baissais légèrement la tête. Je n’y pouvais rien, j’avais l’impression d’être une enfant prise en faute, alors que je n’avais rien fais de mal. Je m’assis malgré tout en chassant mes cheveux de devant mon visage, j’observais l’elfe de maison poser les petits gâteaux et me massai la base du nez avant de demandé un thé, fort. Très fort. J’attendis qu’il me serve avant de relever les yeux vers Eoin.
Ah … Euh … Comment j’allais ? … Je me mordillais la lèvre inférieure en essayant de rassembler mes idées. Quoi dire … quoi dire … Que la force ambarique entre Moïra et moi était assez forte pour faire fonctionner sans problème une ville moldu d’avant l’Apocalypse ? Que c’était actuellement autant la guerre dans mon département que dans celui du mangemagot ? Que j’étais enceinte depuis un mois, je pouvais bien lui dire à lui, Kieran était au courant. Et que j’avais une folle envie de noix de cajous. Non mais sinon tout allait bien. Je pris le partis de minimiser les problèmes. Je haussais les épaules en buvant une gorgée de thé.
« Ça va écoute … Je me suis, encore, disputé avec Moïra, mais rien d’anormal. Mon département est en ébullitions, nous avons des dossiers par dessus la tête et on ne parle pas à l’international. Mais la bonne nouvelle, c’est que je suis de nouveau enceinte d’un mois. »
J’avais dis la dernière partie avec le sourire en insistant un peu plus sur cette partie. Il avait tellement l’habitude de mes disputes avec notre sœur qu’il n’y avait pas de raison qu’il pose des questions sur cette partie là, sur mon travail pourquoi pas. Je pouvais répondre, à cause des troubles actuelles nous avions du nous remettre sur des lois en urgence. Sauf que les lois n’étaient pas quelque chose qu’on faisait dans la panique, il y avait trop de paramètres à prendre en compte pour faire cela à la va-vite. Je bus une nouvelle gorgée de thé, bien. Mon regard se posa sur son bras de métal. Autant prendre des nouvelles là dessus
« Comment ça se passe avec ton nouveau bras ? Tu n’as pas trop mal ? »
Je plongeais mon regard clair dans celui de mon frère en guettant sa réponse et surtout en essayant de décoder les traits de son visage.
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ce message a été posté Ven 26 Jan - 23:51
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23 octobre 2046
A peine les mots sortirent de sa gorge qu'il ne put que remarquer l'hésitation de sa jeune sœur. Caitlyn se mordillait toujours la lèvre lorsqu'elle était indécise ou sur le point de révéler quelque chose. Ou de le taire d'ailleurs. Jadis il avait trouvé ça mignon, tandis que Moïra roulait des yeux en commentant qu'elle faisait exprès pour l'apitoyer. Et alors? Cela marchait et il ne lui en voulait absolument pas, pourquoi cela devrait-il être une mauvaise chose? Aileen aussi avait certains tics dans le genre et il en était particulièrement gaga. Même s'il était certain d'en avoir créé bien d'autres chez sa fille, au court de ces derniers mois. Des choses bien moins appréciables pour le coup.
"Décidément, les années passent, mais s'il y a bien quelque chose qui ne changera jamais, c'est bien Moïra et toi..." Grommela t-il, entre résignation et léger amusement. Bien sûr si ses deux sœurs avaient pu s'entendre à la perfection, il aurait été aux anges mais c'était juste tellement inconcevable qu'il ne les imaginait pas autrement. Parfois Eoin avait bien tenté de toucher un mot à ce sujet à sa jumelle mais l’accalmie n'avait bien souvent que peu duré.
"Tu..Un enfant?"
Les mots de Caitlyn avait percuté l'ancien Serdaigle qui cligna quelques secondes des paupières avant qu'un léger sourire ne fleurisse sur ses lèvres. Presque aussitôt étouffé. Par la situation, par les inquiétudes.
"Tu es sûre? Comment te sens-tu? Vous avez reprit le même médicomage que la dernière fois?" Difficile de ne pas repenser aux fausses couches de sa sœur, de la difficulté qu'elle avait eu pour y faire face, que ce soit la perte de cette vie et son futur, comme l'avalanche de maux liées aux autres, aux gens, voir à la famille. "Tu fais bien de me le dire, je..Je peux probablement te refaire des potions pour aider."
S'il n'était pas spécialisé en médicomagie prénatale, le potionniste avait largement potassé le sujet à l'époque et discuté avec certains professionnels suite au premier soucis d'enfantement de sa sœur, soudainement happé par l'inquiétude envers celle-ci et sa curiosité de Serdaigle. Pour finir par lui dégotter quelques potions aux importances non négligeables même si cela n'avait pas tout fait. Le tout particulièrement adapté à la McKay bien sûr, pour un effet optimal. Et Eoin avait bien commencé à remettre le pied dans son laboratoire même si cela restait aussi épisodique qu'aléatoire. Mais peut-être qu'aider sa cadette serait une motivation certaine? Il voulait y croire.
Trempant les lèvres dans son café, le trouvant moins chaud qu'il n'aurait dut malgré la tasse ensorcelée, le sorcier reposa la coupelle. Étrangement triste malgré la bonne nouvelle de sa soeur. Dans quel monde ce·tte gamin·e allait t'il·elle grandir? Au moins l'enfant aurait la chance de ne pas être l'aîné·e, maigre consolation.
« Comment ça se passe avec ton nouveau bras ? Tu n’as pas trop mal ? »
Évidemment, le sujet n'allait pas pouvoir être évité, malgré tout le tact et les bons sentiments de sa sœur. Qui ne voudrait pas entendre autre chose que la vérité. Du moins une partie. Impossible de lui dire à quel point l'appendice semblait lui arracher tant l'épaule que tout le côté droit du torse, tirant douloureusement, inlassablement, malgré les cachets et les potions. Il n'imaginait même pas ce que ce serait sans.
"Je fais avec. C'est toujours mieux que sans, non?" Ironisa t-il avant de reprendre. "Je suis sous potions et j'ai un baume à appliquer régulièrement, ils font leurs effets, heureusement. Après... Le temps seul le dira."
Se retint-il de justesse d'hausser les épaules, évitant par là-même un mouvement malheureux. Les potions. Que ne ferait-il pas sans elles depuis quatre mois? Qu'elles soient prescriptives ou de son fait, il ne se voyait plus vivre sans, quelque soit leur finalité. Mais ce n'était qu'une passade, n'est-ce pas? Juste le temps de se requinquer vraiment. Probablement.
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ce message a été posté Sam 27 Jan - 9:00
Je comptais, presque mécaniquement, le temps de réaction de mon frère au sujet de l’enfant. Kieran avait mit une bonne minute à comprendre et j’avais beaucoup ris. Eoin s’était concentré sur la première partie de la phrase au sujet de Moïra et moi, rien d’étonnant puisque je parlais quand même de sa jumelle. Je souris à ses dires. Oui, jamais Moïra et moi trouverions un terrain d’entente je crois. Nous étions bien trop différentes. Mais je me demandais toujours pourquoi presque … Ce n’était pas de la haine mais cela s’y rapprochait furieusement. Je ne lui avais jamais posé la question et je crois que c’était mieux pour tout le monde.
Je souris en voyant la tête d’Eoin qui comprit. Il avait été plus rapide que Kieran. Mais l’inquiétude que je lisais dans ses yeux était la même. C’était touchant, même si j’aurais préféré ne pas la voir, c’était comme ça. Je savais à quoi il pensait, chaque jour j’y pensais aussi, chaque jour en voyant mes deux enfants, je voyais également les deux grands que je n’avais jamais pus avoir. Et je vivais avec. Il y avait des jours avec et des jours sans. J’avais fais taire les rumeurs et les mauvaises langues avec Shona et Kentigern, mais certaines blessures étaient longue à guérir. Je bus une nouvelle gorgée de thé avant de répondre à mon frère et son avalanche de questions. Pire que moi étant jeune.
« J’en suis sûre, je n’ai pas eu mes règles depuis un mois et je suis trop jeune pour que cela soit la ménopause. Écoute ! À part une folle envie de noix de cajou je vais bien, ça me change des betteraves dont j’avais eu envie pour Shona. Oui, on lui fait confiance, il est nettement plus compétent que les deux autres. Et bien … Je ne dis jamais non aux potions de mon frère surtout quand elles sont plus efficaces que celle qu’on m’avait prescrit à un moment. »
Je n’y pouvais rien, j’avais toujours un goût amère lorsqu’on me parlait des deux précédents médicomages qui m’avait suivit pour mes deux premières grossesses. Le troisième avait été le bon et couplé avec les potions d’Eoin tout c’était très bien passé.
J’écoutais avec attention mon frère avant de me lever pour aller l’entourer de mes bras avec douceur. Je passais une main dans ses cheveux sans rien dire. Lui se taisait sur sa souffrance et je ne voulais pas l’obliger à en parler. Mais je pouvais le soutenir, du moins s’il voulait bien de ma présence à ses côté. Je restais à le serrer contre moi, debout alors qu’il était assit. Je me penchais pour lui embrasser le sommet du crâne et je lui soufflais :
« Je suis fière de toi Eoin … Je t’ai toujours admiré et ce n’est pas aujourd’hui que cela va cesser. Je t’aime Eoin. »
Je gardais mes bras autour de lui avec l’étrange impression de devoir rassurer un enfant perdu. Je passais de nouveau ma main dans les cheveux de mon frère. Quand nous étions plus jeune, c’était vers lui que je courais quand j’avais eu peur de quelque chose, ou qu’il y avait quelque chose que je ne comprenais pas. C’était vers lui que mes petits pas d’enfants me conduisaient et dans ses bras que je me réfugiais. Sans doute trop. Peut-être pas assez. Je ne savais plus réellement. Mais si aujourd’hui il avait besoin de moi, je devais être là.
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ce message a été posté Mar 30 Jan - 15:42
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23 octobre 2046
Un seul mois? Eoin se retint de tout commentaire concernant cette précision, mais il ne pouvait s'empêcher de douter: sa sœur se basait sur un simple retard de son cycle biologique féminin pour se considérer enceinte? N'avait-elle pas confirmé ce doute par voie magique? Il espérait qu'elle ne se trompait pas afin d'éviter une possible déception plus tard. Sa cadette avait tellement souffert pour ses enfants... Eoin préféra laisser couler sa réflexion. Caitlyn s'interrogeait concernant son bras, il serait mesquin de ramener le sujet à son enfantement.
Quelques informations amères, vraies mais incomplètes. Qui suffirent à sa sœur pour comprendre et agir. Le sorcier se crispa en la voyant approcher mais n'eut ni la force ni le courage de lui demander d'arrêter. Faiblesse ou acceptation? Quoi qu'il en soit, la présence de Caitlyn, brève mais chaleureuse, lui fit du bien et il se permit de laisser un léger sourire naître sur ses lèvres.
"Il n'y a rien que j'ai pu faire dont tu doives être fière, Caitlyn. Je ne suis pas quelqu'un d'admirable..Mais..merci. D'être là, et d'être toi."
Eoin avait toujours considéré être capable de grandes choses, être un expert dans son domaine et dépassant largement d'autres sorciers de même acabit. Mais fier de lui? Admirable? Probablement jamais. Que ce soit caractériellement ou lié à la déception permanente de son père qui pesait sur lui, il ne s'était jamais considéré ainsi.
Quand a Caitlyn... Ses aveux n'en étaient pas pour autant, même lui savait que l'enfant qu'elle avait été admirait ce grand frère un peu dans la Lune, au point de parfois forcer leur ressemblance sous les regards critiques de leur père ou leur sœur. Moïra aussi l'admirait d'ailleurs, mais c'était encore différent. Et pourquoi? C'était pitoyable. Il n'avait rien d'admirable. Surtout maintenant qu'il se rendait compte de ce qu'il avait pu faire. Un lâche hypocrite se complaisant dans ce monde malsain et pire, aidant à sa création et son maintient.
Le sorcier soupira, laissant filer ses sombres pensées en même temps que les bras de sa sœur, frissonnant malgré lui pour les deux réunis.
"J'ai quelque chose pour toi." Le coin de ses lèvres s'étira en un fantôme de sourire énigmatique tandis qu'il se força à se lever et à rejoindre un pan de la bibliothèque. "Enfin si je le retrouve...Ça commence à dater."
Un livre, un ouvrage rare sur lequel il avait réussit à mettre la main avant..Avant. Et qu'il destinait à Caitlyn. La force des évènements l'avait fait passer à l'arrière plan mais maintenant, ça lui revenait.
"Ah! Le voilà! Saches que j'ai dû le protéger de ma vie face aux griffes de Moïra..." L'épais ouvrage au cuir rogné par le temps ne payait pas de mine, mais son contenu valait largement son poids en gallions. "Évites donc de lui dire que je te l'ai donné.."
Commenta le sorcier doucement, comme si les murs pouvaient avoir des oreilles, tout en tendant le livre à la McKay.
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Re: Just a few more lies
ce message a été posté Mar 30 Jan - 22:32
Je serrais d’avantage mon frère contre moi lorsqu’il affirma de n’avoir rien fait qui pourrait justifier mon admiration pour lui. Je crois qu’il ne valait pas mieux expliquer. Il était tant de chose pour moi … C’était bien vers lui que je courrais me réfugier, celui vers qui mes regards se tournaient en permanence, je ne lui avais pas parlé de mes amourettes pour ne pas l’inquiéter … Je ne savais pas … Quelque part il avait sans doute remplacer l’image du père dont j’avais besoin sans jamais l’avouer ? C’était bien lui qui m’avait soutenue avec Kieran lors de la perte de mes précédant enfants, avec Père cela avait été différent. Je crois que je n’arriverais jamais à décrire ma relations avec Eoin, elle était … unique ? Je crois que cela valait mieux. Parfois il valait mieux éviter de trop bien décrire les émotions et les relations.
« C’est moi qui devrais te remercier … Encore et encore Eoin … »
Je ne dis rien et le relâchais lorsqu’il voulu se lever. Intriguée je l’observais s’approcher de la bibliothèque. Quelque chose pour moi qui datait ? Voilà qui était étrange. Enfin, pas qu’Eoin qui était parfois très distrait oublie, mais qu’il ait quelque chose pour moi … Je chassais d’un geste une des mèches de cheveux qui me tombait dans les yeux. J’observais mon frère fouiller parmi sa bibliothèque avant de sortir un livre. Vieux. Mon cœur cogna plus fort contre ma poitrine quand il me le tendit en m’affirmant qu’il l’avait protégé des griffes de Moïra. Je le saisis avec délicatesse et m’assis en posant le volume sur mes genoux. Je restais immobile à caresser la couverture quelques instants, plongé dans la contemplation du livre je soufflais
« Tu m’as toujours protégé de ton mieux de Moïra … Cette fois elle m’a attaqué sur mes fausses couches … »
Je chassais ces pensées dignes de corbeau et ouvris avec prudence. Mes doigts cassèrent délicatement le parchemin, alors que mes yeux avides décryptaient les caractères inscrits sur la page. L’encre avait passé et certains n’étaient plus visible, je me mis à sourire comme une enfant. J’avais l’impression d’être de nouveau toute petite, sur les genoux d’Eoin qui me lisait ce qui aurait put être une histoire, qui était bien souvent ses livres de cours ou de curiosité. Je repoussais une nouvelle fois mes cheveux en arrière et levai les yeux vers lui. Mais … Où avait-il trouvé ça ?! C’était … Incroyablement rare ! Moïra m’arracherait les yeux si elle savait qu’Eoin me l’avait offert. Et elle hurlerait de toute ses forces sur Eoin en lui disant qu’il me gâtait trop et que je le menais par le bout du nez et que de toute manière j’étais sa préférée. Une ancienne édition d’un livre de base rare ! Mais comment il avait fait ?! Je me redressais pour attraper mon frère, en me contenant pour ne pas lui faire mal et je déposais un gros baiser sur sa joue en serrant le livre contre moi comme une petite fille de sept ans. Je lui fis un grand sourire
« Tu es vraiment le meilleur ! Tu as vraiment trouvé ça ! Mais … comment ?! Et où ? »
Je me rappelais qu’à mes sept ans il m’avait offert un livre bien épais. Que j’avais dévoré. Il m’avait offert beaucoup de livres et je les avais tous lu, sans aucune exceptions. Il ne se trompait jamais avec moi.
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Re: Just a few more lies
ce message a été posté Sam 24 Fév - 14:40
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23 octobre 2046
Le long regard attristé de sa petite sœur était un véritable supplice. Il regretta immédiatement d'avoir mentionné une nouvelle fois Moïra, même si c'était sous couvert d'un humour un peu caustique.
"Vous êtes toutes les deux adultes maintenant...Il serait bien que vous parveniez enfin à vous entendre sans vous blesser mutuellement."
Soupira le sorcier dans un long souffle. Il aima sa jumelle, énormément, mais elle lui paraissait parfois tellement loin de lui et de son propre être. Il savait pertinemment que Moïra s'était forgée un rôle, une carapace d’où tirer force et assurance pour se sentir exister, à commencer par le regard de leur père, puis du sien. Mais cette situation était un véritable venin. Qui parfois lui donnait envie de toutes les deux les secouer. Le comportement de Caitlyn, même si elle n'était clairement pas aussi vindicative et coupable que Moïra, n'était pas non plus irréprochable...Sa cadette pouvait avoir fâcheusement tendance à faire exactement ce qui provoquait l'autre.
"Vous êtes sœurs, c'est tout de même quelque chose d'important."
Un petit sourire emprunt de mélancolie avant de la laisser passer à la partie plus joyeuse du livre, augmentant le rictus d'Eoin. Il était agréable de la voir sourire et s'émerveiller devant l'ouvrage.
"Ah ah, secret d'état ma chère!" commenta t-il d'un clin d'oeil équivoque." Je suis ravi qu'il te plaise, j'ai eu un petit doute concernant les annotations manuscrites qui y sont rajoutées, je ne connais pas autant ces sorciers que toi."
Parfois, il fallait peu de choses pour créer un sourire, une joie et un partage. Les livres avaient souvent cet effet là pour lui et c'était l'un des points communs que la fratrie partageait. Toute la fratrie. Même leur père n'était pas indifférent aux bons ouvrages.
"Je savais que tu en avais quelques extraits en parchemin, alors lorsque j'ai eu cette opportunité pour une version complète, qui plus est avec commentée par Jean Ceybocou, je me suis débrouillé pour l'obtenir."
Là pour le coup, le potionniste était fier de lui et s'en sentait légitime même si cela faisait plusieurs mois qu'il avait le fameux grimoire. Imaginer sa jeune sœur passer des heures à plisser les yeux sur l'ouvrage, sa bouche dans un pli concentré, relevant et annotant dans son petit carnet les parties les plus pertinentes était un véritable baume au cœur.
"Tu me dira ce que tu en penses?"
Et puis ainsi, cela lui donnerait une excuse pour la voir. S'y forcer un peu. Il devinait bien que la McKay aurait aimé le voir plus souvent. Cela viendrait probablement, non?
Un peu plus loin dans la pièce, l'une des bougies changea légèrement de couleur, faisant froncer les sourcils d'Eoin. Une sorte d'alarme magique informant que quelqu'un de la famille venait de rentrer. Probablement Jezabel. Qui ne devait pourtant pas revenir avant plusieurs heures, que c'était-il passé?
D'un bref claquement de doigt il fit venir l'un des elfes de maison pour s'enquérir de la raison de la présence de sa femme. Plus pour savoir s'il lui fallait proposer à cette dernière de les rejoindre ou si au contraire mieux valait la laisser vaquer à ses occupations.
"Maitresse Jezabel .."
"Est ici." La porte venait de s'ouvrir sur une Yaxley très bien habillée, tirée aux quatre épingles mais dont l'expression agacée montrait clairement que quelque chose lui déplaisait. Ou lui avait déplu. En tombant sur Caitlyn, ses sourcils se défroncèrent et un franc sourire s'afficha sur ses lèvres.
"Bonjour Caitlyn! Je ne te savais pas ici, je suis vraiment désolée de vous interrompre...mais ravie de te voir à la maison!"
Se rapprochant d'elle, la sorcière la serra doucement dans ses bras dans un mouvement léger et poli. Elle était heureuse de voir que son mari faisait des efforts pour renouer un peu plus avec les autres, même s'il fallait commencer par la famille. Toujours polie et bien que chez elle, la sorcière s'aviser de savoir si sa présence ne dérangeait pas.
"Dois-je vous laisser..ou puis-je rester? J'avoue que j'aurais besoin de partager ce dont j'ai été témoin il y a peu.."
Au pire, elle en parlerait avec son homme un peu plus tard, cela n'avait rien d'urgent.
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Re: Just a few more lies
ce message a été posté Sam 24 Fév - 15:56
Je souris une nouvelle fois tristement à mon frère. Oui, Moïra et moi nous étions adultes, mais nous nous comportions toujours comme deux enfants jalouses l’une de l’autre, oui nous étions sœurs, mais nous n’avions jamais pus nous entendre ou rester plus de quelques heures ensembles sans que l’une de nous deux ne lance une pique à l’autre. Je reconnaissais aussi que quelque part c’était ma faute ! Pourtant, d’aussi loin que je me souvienne Moïra avait toujours sembler me détester et elle m’avait souvent cherché. Pour me trouver. Je répliquai presque à chaque fois, j’avais finis par apprendre toutes les petites failles de Moïra, même si je n’aimais pas m’en servir, c’était ma sœur tout de même !
Mais pour l’heure j’avais le nez plongé dans le livre que mon adorable frère d’amour m’avait trouvé. Il était fou ! Il était dingue ! C’était juste extraordinaire comme bouquin ! Il avait trouvé l’un des livres les plus complet sur la géopolitique du monde depuis le quinzième siècle jusqu’au dix huitième siècle. Le texte de base était bien sûre du début du dix neuvième, mais cette version datait de la fin du même siècle et elle poussait l’analyse bine plus loin. En somme pour moi qui travaillais dans l’international c’était une mine d’or. Concernant les annotations manuscrites … Je tournai les pages avec précautions. Cet ouvrage était unique ! Enfin, il était au-delà du unique ! De base les versions de ce livre complété par Jean Ceybocou valait un bras … Mais avec les commentaires de ces sorciers ! Ce n’était pas un bras qui fallait vendre ! Mais bien au moins une fiole du sang du Lord ! … Du moins pour ceux connaissant la valeur de ce livre. Mon frère était un génie ! Et les extraits que j’avais sur parchemins ne valaient clairement pas ça ! Je posais mon livre sur la table basse et entourai mon frère de mes bras pour lui faire un gros câlin. Et j’étais plus grande que lui. Je lui déposais un gros baiser sur la joue comme lorsque j'étais une petite fille et qu'il me faisait plaisir en m'apprenant pleins de chose :
« Tu es dingue de m’avoir offert ça ! Certains donnerez une centaine de fioles du sang du Lord pour l’avoir ! Kieran va te maudire de me l’avoir offert, je crois que je vais y passer des mois entiers ! Ne t’inquiète pas ! Tu sauras où j’en suis page par page s’il le fait ! »
J’allais sûrement prendre un carnet tout neuf tout exprès pour ce livre, peut-être même que j’en ferais un sur mesure. Et je devrais le caché à Moïra. Elle pourrait vouloir me le piquer et elle ferait un enfer à Eoin si elle apprenait qu’il m’avait donné ce livre. Et ça c’était hors de question qu’elle embête mon frère. Je me souvenais d’avoir commencé une fois ou deux à la taquiner et à lui lancer des piques quand elle osait disputer Eoin.
Je me retournais vers Jezabel surprise de sa présence. Mais je lui fis un grand sourire et la serrai dans mes bras avec plaisir. Elle était toujours aussi jolie et je sentais qu’elle rendait Eoin heureux, de plus c’était une jeune femme charmante, parfaite en tout point ! Je lui rendis donc son étreinte avec plaisir et l’observai avec attention, elle semblait fatiguée et soucieuse. Je ne la chasserais pas, autant discuter tout les trois ! Du moins … Si elle le voulait bien et visiblement c’était le cas, je lui rendis son sourire
« Bonjour Jezabel ! Je suis contente de te voir aussi, cela faisait longtemps. Je t’en pris tu ne nous dérange pas ! Reste donc et discutons, du moins … Si cela ne te gène pas Eoin et que tu veuille bien qu’on discute tout les trois …»
Peut-être qu’elle voulait uniquement parler à son mari ? Si c’était le cas je les laisserais tout les deux. J’avais pus profiter largement de mon frère et de sa gentillesse, je pouvais continuer à discuter avec le couple je ne disais pas non, mais si elle ne le voulait pas ce n’était pas très important. Et au besoin Jezabel pouvait me donner le signal secret « je-veux-discuter-seule-avec-mon-époux-en-urgence-s-il-te-plaît » en parlant des enfants ou du mien d’époux, c’était un excellent signal et je pouvais partir sans que cela ne soit trop suspect. Je souris à Jezabel et à son époux, ils formaient un joli couple.
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Re: Just a few more lies
ce message a été posté Ven 9 Mar - 17:15
Just a few more lies.
23 octobre 2046
Sans être le meilleur dans l'art de décrypter les émotions chez autrui, loin de là, Eoin fronça les sourcils sous le regard de sa femme, observant les lèvres pincées. Ressentant soudainement une immense inquiétude avant de la faire taire. Ce qui l'avait agacée pouvait être tout et n'importe quoi. Quelqu'un qui lui avait mal parlé, une nouvelle information d'importance capitale concernant l'usage des moldus auprès des enfants comme quelque chose d'aussi léger qu'oublier son foulard chez un marchand. Quoi que le foulard était autour de son cou. Pouvait-ce être plus grave? Il connaissait bien assez sa femme pour savoir qu'elle était passée maîtresse dans l'art de paraître et faire honneur à l'étiquette.
Mieux valait la laisser parler.
"Merci Caitlyn. Mais tu peux rester, ton avis pourrait aussi m'importer."
Bon, si en discuter en présence de Cait' était possible, c'était qu'il ne devait s'agir de rien de bien grave. Laissant sa place à sa femme, qui le remercia d'un léger sourire, il se posta contre elle, sa main mécanique allant doucement lui caresser le dos.
"Alors en fait, ce n'est rien de très nouveau, j'en avais déja entendu parler, mais aujourd'hui, je l'ai vu en vrai.."
"Une véritable effet de suspense dis donc, Darling.." commenta l'homme d'un sourire discret dont sa femme répondit d'un léger roulement des yeux mais dont le sourire n'était pas loin.
"Tu as déja entendu parler de ces sorciers qui considèrent que les moldus prennent la place des plus pauvres de notre société?"
Si elle s'adressait sur le coup d'avantage à la sœur McKay, en partie parce qu'elle la considérait clairement plus au fait des choses du monde que son mari, surtout avec son poste au Ministère, ce dernier haussa un sourcil. Il n'en avait effectivement jamais entendu le moindre mot. Cela existait vraiment? Des Sorciers qui jalousaient la place et le rôle des esclaves moldus? C'était risible.
"Personne ne peut en arriver à cela.." Si lui, avec l'influence d'Abbey, pensait surtout au sort peu enviable des moldus, Jezabel prit sa réponse dans l'autre sens.
"Il existe des sorciers, des basiques, vraiment dans le besoin..je..ne pensais pas..à ce point là."
"Les dons caritatifs existent aussi pour ces gens, non?"
Bon, de ce qu'il se souvenait, des rares fois où il participait à ce genre de choses ou surtout qu'il en entendait parler, c'était surtout pour les orphelins. Parfois pour les victimes de la guerre ou des terroristes restant. Après, il n'avait évidemment jamais cherché à en savoir plus, outre que ça ne l’intéressait pas, il ne s'en était jamais posé la question. C'était tellement loin de son univers. De leurs univers.
"Oui mais.. En fait, pour faire simple, j'ai assisté à une manifestation à Londres. Bordée de pacificateurs, rien de bien méchant, tout était sous contrôle, mais j'ai discuté avec une femme et... leurs vies... Il est vrai que lorsque je compare à celles que vivent nos domestiques moldus ou même ces moldus agriculteurs qui travaillent et mangent à leur faim! Quelque chose ne tourne pas rond non? Ou..."
Eoin croisa son regard. Il avait été aux mines, il avait vu les esclaves, les enfants...Il lui en avait même parlé. Mais lui-même avait mit tant de temps avant de prendre la pleine mesure de cette réalité. Les apparences avaient pourtant encore de beaux jours devant elle, et le gouvernement tout aussi chamboulé qu'il était par les actes terroristes, continuait sa propagande moisie. Les moldus étaient des inférieurs, mais les sorciers les avaient sauvés, offert une vie juste, utile et à la hauteur de leurs capacités. Jézabel comme tant d'autres y croyaient dur comme fer.
"J'imagine oui..." Commenta t-il simplement, sans se mouiller. Avant de rajouter. "Il est évident que la magie ne fait pas tout, ne créant ni l'argent, ni le bonheur, ni la nourriture. Mais elle doit quand même permettre à ces sorciers de vivre correctement non?"
Il n'avait en fait absolument aucune idée de la façon dont les sorciers basiques, moins chanceux dans leur rang que les familles comme les Kirke, pouvaient vivre et subvenir à leurs besoins. Était-ce si horrible? Cela pouvait effectivement être une question légitime en fait, pas forcément en la mettant dans la balance d travail des moldus, mais un sujet d'importance malgré tout.
Ces gens ne devaient jamais venir sur Avalon ou presque, et les Sang-pur comme eux, ne quittaient que rarement leur belle ville, encore moins pour se perdre dans des ruelles moins prestigieuses. Que connaissaient-ils réellement des fourmis qui soutenaient leur société?
"Tout n'est effectivement pas tout rose dans notre monde, mais l'important est de s'en rendre compte non? Et surtout, d'être capable de démêler le vrai du faux. Personne n'est omniscient, pas même un Légilimens."
"Ils avaient une autorisation de manifester légale, j'ai demandé à un Pacificateur." affirma Jézabel, se centrant sur la question d'existence de sorciers aussi démunis. "Et des parchemins plutôt complets. J'en ai pris un je vous avoue, pour y réfléchir justement."
Cette discussion le dérangeait, tirant sur les nerfs de son bras, ramenant sur le dessus la douleur habituelle. Mais il fallait en faire fit, ne pas se laisser embarquer et céder. Il s'était ouvert à l'empathie des moldus, de leurs vies, de leurs libertés volées. Était-ce si mauvais d'accepter que côté sorcier, il n'y avait peut-être pas que la hiérarchie du sang et ses devoirs qui pesaient sur leurs vies magiques? Que d'autres pouvaient peut-être vivre bien pire? En plus de pouvoir subtilement aborder ce sujet avec sa sœur à côté? Avec son poste au Ministère et sa vie bien plus sociable que la sienne, elle en avait forcément déja entendu parler. Bien plus que lui, et Jezabel qui semblait tomber de haut. De là à prendre la température de sa cadette bien-aimé sur la société et les moldus, il n'y avait qu'un pas. Et une sensation d'estomac barbouillé.
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Re: Just a few more lies
ce message a été posté Sam 10 Mar - 11:30
Je me fis très attentive à ce que disait Jézabel, même si je souris en regardant le couple faire. Dès que je compris le sujet de la discussion je fermais les yeux et joignis les mains devant mon visage mes index tapotant l’un contre l’autre. Eoin le savait : j’absorbais les informations et les triais tout en les comparant avec les données que j’avais déjà en mémoire. J’écoutai bien sûr, le sujet n’était pas des plus simple, et je comprenais la position de Jézabel tout en sentant mon frère à distance. C’était une question complexe, je le savais pour avoir lu plusieurs articles et plusieurs débats sur ce sujet. Il était vaste et complexe, mais s’il fallait raisonner, alors j’allais le faire.
Machinalement je m’assis pour être plus à l’aise et continuais mentalement ma réflexion sans fixer l’un des deux protagonistes en face de moi. La question n’était pas des plus évidente, mais je voulais bien comparer les autres systèmes, l’avantage de mon travail était que je pouvais avoir des visions très différentes, et je voyais parfaitement où était le problème. Cela me faisait penser bien évidement à la théorie du moldu Karl Marx dont j’avais lu des extraits, je ne sais plus pour quelle occasion, on en revenait donc là ? Il eut également des brides de conversations avec des français qui me revenaient, l’article concernant le coût des moldus … Est-ce que cela pouvait fonctionner de la sorte … Je n’en étais pas sûre, cependant la manifestation de Londres, je devrais me renseigner. Je mourais d’envie d’ouvrir le livre d’Eoin pour voir s’il n’y avait pas quelques informations pouvant m’aider là-dessus, mais je devrais me débrouiller avec ce que j’avais sous la main. Ma réponse prit lentement forme alors que mes doigts continuaient de frapper l’un contre l’autre. Un mince sourire étira mes lèvres, j’aimais beaucoup cette question, il fallait simplement que j’organise mes arguments, j’avais trop tendance à partir en vrille et à ne pas assez expliquer. Ce n’était pas ma faute ! Les autres n’arrivaient jamais à comprendre mes connexions !
Je rouvris les yeux, pris ma tasse de thé et en bus une gorgée en fixant avec attention le couple devant moi, mon sourire toujours aux lèvres. Le sourire signifiant « Défit mentale accepté ! » Je me demandais si Eoin arrivait à déchiffrer celui là de sourire, je pense que oui. J’espérais juste qu’il avait prévenu son épouse que j’étais en pleine réflexion auparavant et que j’avais écouté ce qu’elle avait dit. Je lissai ma tenue avant de me redresser :
« Je connaissais ce mouvement, bien évidement, j’ai eu le droit à des débats autour avec quelques collègues. Je ne dis pas que ma réponse est universelle Jézabel, j’ai fais avec ce dont je me souvenais des débats, de mes lectures, et mes propres idées. Je peux comprendre que certains basiques soient jaloux des moldus domestiques, on souhaite bien souvent avoir ce qu’on ne peut avoir. J’imagine qu’ils voient qu’ils vivent dans des belles maisons, qu’ils mangent à leur faim, qu’ils sont au chaud, bien traité. Cependant, ils oublient également la partie des moldus vivant dans les champs et dans les mines. Pourtant ! Selon une études qui avait fait parlé d’elle il y a six ans, je crois, un calcul du coût des moldus avait été fait, comprenant nourriture, logement, habillage, tout les critères, et la théorie, qui n’a jamais été retenue, était que les moldus coûtaient beaucoup trop chère pour un « faible » rendement et que c’était les basiques qui devaient occuper ces tâches. Pourtant, pourtant, est-ce qu’un sorcier accepterait de passer ses journées à travailler dans les champs ou à la mine ? Les domestiques pouvant être remplacé par des elfes de maison ? Je n’en suis pas sûre. Du moins pas une énorme majorité, et supposons que ce soit les criminel qui travaillent à la mine, il faudrait pouvoir étendre une interdiction d’utiliser la magie sur une grande zone. Mais ! La dernière fois que j’avais discuté avec un français, il m’avait dit qu’ils avaient conservé le système de sécurité sociale installé par les moldus et que chez eux ces protestations n’existaient pas. Peut-être que nous devrions imiter les français sur ce point et offrir une sécurité social française ? Je n’ai pas fait attention à comment cela fonctionnait. »
Erreur de ma part, je devrais m’y pencher un peu, cela ne devait pas bien être compliqué … Ah si ! J’oubliais : c’était français, des bureaucrates, forcément que c’était compliqué ! Mais cela valait sûrement son pesant de galions à comprendre. Je repris mon souffle, même si je n’avais pas beaucoup parlé c’était déjà pas trop mal. Je n’avais pas fait les citations des textes, au besoin je le ferais, mais cela assommerait ma chère belle sœur pour pas grand-chose. Je repris une gorgée de thé et regardais mon frère en haussant un sourcils, il n’avait pas l’air bien … Il avait mal ? Ou la discussion l’agaçait ? Les deux ? Je ne pouvais pas réellement savoir, cela pouvait être totalement autre chose. La fatigue ? Sa femme lui avait dit quelque chose discrètement que je n’avais pas entendue ? Un milliard de possibilités s’offraient à moi. Je remarquais le foulard de ma belle-sœur.
« Ton foulard est magnifique Jézabel, j’ai sans doute une mémoire de poisson rouge, mais … Il est nouveau non ? »
Ma capacité de sauter du Fléreur à l'Hippogriffe était toujours aussi étonnante et totalement inutile. Mais pourquoi pas … Ce n’était pas la première fois que je faisais ça avec Jézabel.
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Re: Just a few more lies
ce message a été posté Mar 27 Mar - 15:50
Just a few more lies.
23 octobre 2046
Et évidemment sa sœur avait de quoi dire sur le sujet, comme il s'y était attendu. Sa petite moue en les écoutant, son silence attentif qui avait précédé sa tirade. Eoin ne pu s'empêcher de sourire en l'entendant parler comme s'ils étaient en cet instant l'auditoire ultime et pas juste trois membres d'une même famille discutant entre eux. Il était évident que certains de ses propos devaient bien plus tenir à la propagande ministérielle qu'à une véritable réflexion critique mais tout n'était pas à jeter. Et puis lui-même ne s'était jamais penché sur le sujet, clairement à des lieues de ses propres préoccupations, alors il aurait été bien mal placé pour en dire quoi que ce soit.
"Humm..tu n'as probablement pas tord, Caitlyn, mais j'avoue que j'ai l'impression que c'est un peu plus complexe que ça malgré tout. A partir du moment où d’honnêtes sorciers se sentent spoliés, c'est qu'il y a malgré tout un fond de vérité suintant quelque part je pense..." commenta Jézabel, pensive mais attentive. Avant de sourire à la mention du foulard à l'étoffe précieuse. 'Et oui, il est nouveau, cadeau de ma petite sœur adorée."
Le sujet du foulard n'était pas vraiment important et le Mangemort passa outre sans hésiter.
"Il est facile de blâmer ceux qui n'ont déja rien, comme tu le dis Cait'." Compléta finalement le potionniste."Et de vouloir croire qu'ils ont bien plus qu'ils ne le devraient, surtout dans leur situation et avec leur passif."L'habituelle menace moldue qui avait été éradiquée, leur besoin d'être contrôlé·e·s, limité·e·s...'Mais effectivement, je suis d'accord avec Jézabel. Ils prennent peut-être le parti de la facilité, mais peut-on les blâmer?"
Haussant les épaules, ne sachant quoi en penser vraiment et n'aimant guère tergiverser sur quelque chose dont il n'était pas assez informé, Eoin McKay préféra laisser les deux sorcières mener la discussion, donnant parfois son assentiment, relever un ou deux points de détails. Quelques minutes de plus filèrent ainsi, laissant l'homme finir par décrocher complètement de la discussion.
Pour finalement relever le nez sur sa cadette debout juste devant lui. Sous le rire léger et gentiment moqueur de sa femme.
"Pardonnez-moi j'ai dût..être ailleurs quelques instants."
Un détail, une récurrence. Une conséquence encore présente de ces derniers mois, de ses potions. Mais contrairement à d'autres fois, avec les deux sorcières en fond sonore, cela n'avait été ni désagréable ni le laissant avec un sentiment de vide froid pateux. Un vague sourire contrit sur les lèvres, comprenant que sa sœur s'en allait, il se leva à son tour pour la serrer dans ses bras.
"Merci d'être venue."
Même s'il était fatigué de sa visite, de cet acte de sociabilisation et des efforts que cela lui avait malgré tout demandé, il en était heureux. Croisant le regard de sa femme celle-ci lui sourit avec douceur en retour.
"Je vais te raccompagner, Caitlyn. Je suis ravie d'avoir pu échanger sur ce sujet avec toi, ça m'a ouvert certaines perspectives de réflexion."
"N'oublies pas le livre..ou je devrais croire que tu souhaites le laisser à Moïra?" taquina le sorcier qui s'était rassit dans le fauteuil, exténué, en désignant l'épais ouvrage posé sur la petite table. Son épaule était à nouveau douloureuse, elle qui s'était faite si gentiment oublié jusque là...
"Désolé de ne pas te raccompagner moi aussi..Mais je me rattraperai, je redeviendrai un frère digne de ce nom, je te le promets."
Jézabel leva les yeux au ciel, laissant sa belle-soeur répondre et ne préférant pas relancer ce sujet là devant elle. Son mari allait mieux et devait aller mieux, mais ce genre de paroles..l'agaçait autant qu'elles lui donnaient envie de serrer Eoin fort jusqu'à ce qu'il oublie ce genre de bêtises.
Soupirant, elle laissa Caitlyn lui emboiter le pas vers la sortie du Manoir, profitant de ces quelques moments entre elles pour échanger sur la propre famille de cette dernière.
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