High Fight

High Fight

ce message a été posté Dim 4 Fév - 18:30

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

« Khan ! »

Au-dessus de la musique, des voix – conversation, rires, appels – le cri retentit, parfaitement audible du cercle proche d’Heden qui se figea un rien – aussi sceptique que surpris par l’agressivité sous-jacente ainsi formulé par la seule syllabe de son nom de famille. La main encore serrée à celle d’Abardus McLane, ce fut rapidement qu’il s’en détacha, laissant dans la paume du basique 4 la pochette soigneusement fermée de sa nouvelle came. Ici à l’Excelcior il aurait pu se passer de se genre de discrétion inutile tant on le connaissait pour son business autant que pour son goût avéré pour les bonnes cuites. Mais des mecs comme Abardus visaient la protection de leur nom avant tout – et la réputation de leur gosse sang-purs. McLane, déjà nerveux, eut un rapide coup de langue sur sa lèvre supérieure, baignant dans la sueur de sa moustache ficelle et manqua de transplaner sur place. Disparaissant seulement dans la foule avec la rapidité qu’on lui connaissait.

Ce fut à ce moment là que la main d’Orion s’abattit sur son épaule, le forçant à se retourner pour lui faire face. Et malheureusement, en ce jeudi soir, ce connard était parfaitement accompagné.

« Angus, Carter. » Salua Heden d’un simple signe de tête, récoltant les grognements déjà prêts des deux pitbulls de service de l’autre dealer. « Orion. Relâche mon épaule, mon costume vaut cher. »
« On a à discuter toi et moi. »
« Et on peut sans doute faire ça sans esclandre. »
« Sors. »
« Je sais marcher tout seul, je suis un grand garçon. »
« Fais pas le putain de malin avec moi Khan ou je te dolorise la tronche avant que t’es pu faire apparaître tes petites oreilles de lapin. »

Le visage d’Heden se ferma aussitôt à cette remarque, faisant marrer Carter qui, sous sa robe émeraude et ses cheveux blonds paille, continua de siroter un cocktail rapidement attrapé d’un coup de baguette leste. Angus à ses côtés demeura dans son rôle de protecteur bas de plafond, les sourcils froncés.

« Si je sors, c’est avec toi. Laisse tes potes s’amuser. La soirée est bonne. » Négocia Heden, sentant la merde venir. Et Orion hésita, le visage éclairé par les lumières changeantes du ciel magique de la boite. Les poings serrés, ce fut finalement rapidement qu’il claqua des doigts, renvoyant ses copains à des attractions plus appréciables, poussant presque Heden vers la sortie de la boîte. Le regard que leur lança le videur à l’entrée aurait pu paraître sous la définition du mot dilemme. S’en mêler aurait été signer l’arrêt de mort de la boîte, survivant sous les ressources des deux marchés distincts des deux dealers. Ca, Heden le savait, et Orion, tout connard qu’il était, pouvait lui aussi le présumer. Mais les affaires qui les occupaient et nourrissaient leurs échanges depuis quelques années maintenant n’allaient pas arrêter le train en marche pour autant.

« Je peux savoir ce qui te prend ? » Balança le bâtard des Shafiq, une fois leur solitude avérée. Tirant une clope de sa poche, ce fut d’un geste leste de sa baguette qu’il l’alluma. En tirant des lapins de fumée aux oreilles dressées. « Tu m’avais jamais fait ce cirque là avant. »
« Fais pas l’innocent ! Tu m’as tiré deux de mes clients ! »
« Orion, on a déjà eu cette discussion et tu sais que j’en ai marre de me répéter. »
« Je te parle pas de Milord et de Abernaty. Je te parle de d’Oaken et de Talbot ! »

La cigarette d’Heden se mit vaguement à osciller.

« Et ? »
« Et ?! On avait un pacte ! Tu ne touches pas à ma clientèle sang-pure et je ne m’occupe pas de la tienne ou sinon je te jure que j’irais voir ton petit copain Hunter pour »
« Tu la fermes. »

Heden leva sa baguette.

« Je veux pas entendre les noms de mes soirées être balancés n’importe où n’importe comment parce que t’es pas capable de gérer tes petites colères despotiques. Je m’en fous de tes crises Orion. Je m’en fous de tes pactes de merde. Parce que tu vends une came trop coupée à des prix qui sont aberrants. Alors si tu sais pas gérer ton business, je suis pas ta mère, ni ton professeur de potion, et je vais pas perdre de temps à te donner des leçons. »
« Petit enculé. »
« Ils se cassent parce qu’ils préfèrent mes produits ? Encaisse. Et arrête de venir me faire chier en pleine vente surtout si c’est pour me menacer. »

Orion dégaina sa baguette.

« J’pense qu’on va devoir régler ça autrement qu’avec des mots Khan. »
« Je t’attends, Porritz. »

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Ven 9 Fév - 16:43

L'Exelcior, je n'y venais pas souvent, mais j'aimais bien cet endroit. Pas que j'appréciais particulièrement l'aura de luxure qui émanait du lieu, ni les loques défoncées qui trainaient ici et là, c'était plutôt l'absence de normes qui m'attirait. Ici, on pouvait faire ce qu'on voulait, parler à qui on voulait, sans subir de regards hautains ou se faire snober royalement. Pas besoin de surveiller son attitude, pas de jugement sur le sang, sur la dégaine, ou n'importe quoi d'autre. C'était un cadre idéal pour relâcher la pression du quotidien. Et en ce moment, j'en avais bien besoin, de relâcher la pression. Ces dernières semaines, je les avais passées à travailler nuit et jour sur le chantier, mes seules pauses étant mes voyages d'affaire sur Londres. Et ça n'avait pas vraiment été un répit : l'un de mes contacts sur place s'était fait griller par les autorités, avec MA cargaison. C'était la première fois que je faisais passer des trucs en douce sans avoir consulté mes parents avant, tu parles d'un échec ! Bref, j'étais à cran ce soir, et j'avais envie de me changer les idées. Coup d'bol, je connaissais exactement la personne qu'il fallait voir pour se changer les idées. C'était pourquoi j'étais entrée dans ce bar, louvoyant entre les gens, parfois en les interrogeant, dans l'espoir de le trouver. Mes recherches restaient néanmoins infructueuses. Pourtant, j'aurais mis ma main à couper qu'il serait ici ce soir. J'eus un frisson de dégoût en sentant des mains se poser sur mes hanches. Sans ménagement je repoussais l'individu un peu trop entreprenant en rajoutant un
« Dégage ! » acerbe. C'était l'un des points négatifs de l'Exelcior : certains semblaient croire que mon corps était un espace public. Comme quoi, nul endroit n'était parfait.

Lassée de chercher un vif d'or – qui n'était peut-être même pas là – les yeux fermés et n'ayant nullement l'intention de m'égosiller, je décidais d'utiliser les grands moyens. Je plaçai ma baguette contre ma gorge pour lancer un Amplivox.

« Est-ce que quelqu'un a vu le Khan ? »

Tout le monde connaissait le Khan ici, quelqu'un savait forcément où il était. Le soudain éclat de voix magique en avait fait sursauter quelques uns, et ceux qui étaient encore assez sobres pour être conscients du monde qui les entouraient tournèrent leur regard vers moi. Un type étalé sur un canapé et au regard embrumé pointa la sortie d'un geste léthargique en baragouinant ce que j'interprétais comme un « L'est dehors... » Enfin une piste ! Sans plus prêter attention à mon nouvel informateur attitré je me dirigeais vers la sortie. Une fois passé l'affiche qui camouflait l'entrée, je reposais ma question au videur. Il sembla hésiter, mais finalement il se décida à m'indiquer la petite ruelle sur la gauche.

En m'aventurant dans la ruelle obscure j'entendis deux voix, l'une agacée, l'autre clairement énervée. Là, j’aperçus enfin celui que je cherchais. Le Khan s'engueulait avec un autre type dont je ne voyais que le dos. Je restais dans l'ombre quelques secondes à observer la scène jusqu'à ce que le type nerveux sorte sa baguette. Déjà ? C'est qu'il avait le sang chaud celui là ! J'envisageai de ne pas intervenir pour profiter du spectacle, mais c'était vraiment trop tentant. J'aurais pu me contenter d'envoyer un sortilège pour le mettre au tapis tant qu'il ne m'avait pas remarqué, mais ça allait à l'encontre du code d'honneur de la famille que de se lancer à l'abordage sans d'abord donner un avertissement à la victime. Et puis, c'était quand même plus amusant quand ils pouvaient répliquer.

J'arrivai dans le dos de l'homme et effleurai sa nuque du bout de ma baguette.

« Désolée d'interrompre votre conversation passionnante, mais j'ai à faire avec Heden et... » je saluais l'intéressé d'un sourire en prononçant son nom « ...bref, patiente j'attendais sagement mon tour en regardant votre cirque et là, j'ai eu le sentiment que tu l'ennuyais. Il t'ennuie, Heden ? »

Tout en parlant je m'étais déplacée pour faire face à l'homme, faisant glisser ma baguette le long de son cou d'un geste presque sensuel. Maintenant que je le voyais de plus près, je le reconnaissais : un petit dealer de pacotille que j'avais déjà croisé dans le coin. Il avait essayé de me vendre des trucs, mais n'y connaissant pas grand chose, je ne me fiais qu'à Heden pour ces choses là.
« Je suis vraiment de sale humeur ce soir, et je n'aime pas beaucoup les gars comme toi, alors tu devrais partir maintenant. Bien sûr tu n'y es pas obligé, mais dans ton intérêt, tu devrais y songer. »

Un sourire de prédateur affamé éclaircit mon visage alors que j'appuyai ma baguette sous son menton avant de reculer d'un pas et d'abaisser mon bras. « Merlin, faites qu'il résiste. » J'étais en manque de baston et j'avais terriblement envie de me défouler.

Re: High Fight

ce message a été posté Dim 18 Fév - 22:13

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

Le combat semblait ainsi inévitable et dégainant à son tour, Heden serra les dents, conscient de ses malheureux points faibles en matière d’attaques. Il n’était pas un guerrier, le bâtard Khan. N’avait d’ailleurs jamais eu la prétention d’en être un et le modèle exacerbé que formait son père à son échelle, avec ses conneries mangemorts et son courage inébranlable, était une insulte autant qu’une humiliation constante de ce qu’il ne serait jamais : un tigre.

Pendant un court instant, il songea à s’enfuir, plutôt qu’à risquer sa vie pour un conflit stérile entre dealers. Car malgré sa bravade, Heden était bel et bien persuadé qu’Orion bluffait. Hélas, c’était sans compter sur le mauvais caractère de ce dernier qui, ne craignant pas l’arrivée de policiers alertés par leurs sortilèges, avait bien pour projet de lui laminer la gueule dans les grandes largeurs.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour se décider à se changer en lièvre et à se tirer de ce merdier promptement, sans même avoir un éclat de voix envers le videur qui, bien évidemment, ne ferait rien pour les séparer, ne souhaitant pas se mêler à un combat de criminel. Quelques secondes qui virent alors l’apparition d’un miracle portant une crinière rouquine reconnaissable entre toutes.

Isilde Sabordage.

Orion se crispa aussitôt en sentant la baguette sur sa nuque et haussant un sourcil aussi surpris que rassuré de ce brusque inversement des rapports de force, Heden esquissa un sourire soulagé avant de lever la main en signe de salut. Impossible de rengainer tant qu’Orion ne serait pas calmé. Et hors de question aussi de lui céder le marché des deux sang-purs juteux venus se jeter entre ses jambes. Il n’y aurait donc que la menace.

« Oh oui il m’ennuie, avec ses jérémiades de gosse… » Siffla alors le bâtard sans se rapprocher et Orion grogna de frustration, ses yeux essayant de suivre les mouvements affables de sa victime comme de celle qui le maintenait immobile.
« C’est qui ta pétasse… »
« Je laisse mademoiselle faire les présentations mais je te conseille de tenir ta langue avant qu’elle ne change ta queue en boursouffle, imbécile. »
« Si tu crois que je vais te foutre la paix Khan… »
« Tu n’as pas entendu madame ? Tu devrais te casser Orion, ça sera pas bon pour toi, dans n’importe quel cas. »

Isilde le relâcha, reculant pour lui faire face, abaissant sa baguette. Et Heden compris son erreur au moment même où Orion remarqua ce geste de fausse faiblesse. Il était peut-être bourré, ou sous substance pour agir avec une telle stupidité en pleine ruelle publique, à la merci des témoignages de chacun. Son sortilège agressif bondit aussitôt sur la jeune femme, paré par un protego du bâtard qui le renvoya dans les cieux sans autre forme de procès.
« Orion ! »
« Toi et ta putain, je vais vous apprendre à vous foutre de moi ! »

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Ven 23 Fév - 20:00

Je préférais esquiver les présentations, la réputation de ma famille ayant parfois tendance à refroidir les envies de violence de certains. Cela étant, doutais que quoi que ce soit puisse calmer ce type – apparemment nommé Orion – au vu de sa tête de cochon vexé.

Visiblement je ne me trompais pas puisqu'à peine eu-je baissé ma baguette qu'il passa à l'attaque. Prise par surprise je n'eus pas le temps d'esquisser le moindre geste, mais par chance Heden fut plus vif que moi. Je laissai échapper un petit rire ravi à l'ouverture des hostilités. « Joli réflexe ! Bon, amusons-nous un peu maintenant... » J'étais curieuse de voir comment la situation allait évoluer. Au delà de la bonne tranche de rire que cela pouvait occasionner, je me demandais comment Heden allait gérer la situation. On en découvrait beaucoup sur les gens sur leur façon de réagir face à la violence. Je l'avais toujours vu baignant dans son élément, toujours confiant et sûr de lui, je tenais là l'occasion de le découvrir autrement que comme le dealer hédoniste qu'il était.

La boule de nerf renvoya un sort mais cette fois-ci je le vis venir et parvins à le parer sans mal. Il n'avait pas l'air dans son état normal : son regard de fou furieux était vitreux et ses gestes manquaient de vivacité. Il était soit défoncé, soit lent d'esprit – ou peut-être les deux. Je répliquai sans attendre.

« Retorta Viscera ! »

Le sortilège fit mouche et d’écœurants bruits de gargouillements se firent entendre alors que ses boyaux devaient commencer à se tordre. Bien qu'assez sadique, ce sort ne devrait pas trop l'abîmer, c'était plus amusant d'arracher les pattes d'une mouche une à une plutôt que de l'écraser d'un coup – et puis au delà de ça nous n'étions pas à Londres, mieux valait donc éviter de trop l'amocher si jamais nous venions à attirer l'attention des autorités. Se tenant le ventre d'une main Orion devint rouge vif sous l'effet de la colère et de la douleur. « Bordel, j'vais vous buter ! » « Ouais, cause toujours. » Je lui relançai un maléfice pour le titiller davantage mais cette fois-ci il fut assez rapide pour se protéger. Il pointa sa baguette vers nous avec une réelle envie de tuer dans les yeux. Il semblait enfin se décider à devenir dangereux, les choses commençaient à devenir plus sérieuses. Je sentis enfin bouillir mes veines et mon cœur s'emballer sous l'effet de l’exquis mélange d'appréhension et d'adrénaline. Le temps qui semblait ralentir, les sens à vif, cet instinct sauvage qui me poussait à la confrontation... il n'existait aucune drogue plus addictive, rien de plus jouissif que cette dangereuse sensation. Mon frère m'aurait sans doute taxé de folle inconsciente, mais je préférais parler d'assurance. « Allez mon gros, montre nous ce que t'as dans l'ventre. »

Re: High Fight

ce message a été posté Dim 4 Mar - 16:40

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

Avec Anastaz Hunter, les probabilités d’une fuite simple après la mise hors tension de leur ennemi aurait été sans doute plus probable – ni lui, ni Heden, n’étant du goût à s’attarder sur ce qui pouvait leur être possiblement fatal ou leur attirer de trop graves ennuis. Mais de tous, d’entre toutes celles et ceux qu’Heden connaissait – même Valentina, même Dragon bon sang – il avait fallu que cela soit une Sabordage qui réponde à son appel silencieux. Une rouquine toute feu toute flamme, baguette en main, prête à en découdre comme les pirates qui constituaient le reste de son arbre généalogique. Et un bref instant désarçonné comme fasciné par l’aura qu’elle dégageait, par ce rire moqueur, par le sadisme latent même de ce sortilège visant plus à ridiculiser qu’à blesser, Heden se recula d’un pas, comme pour assister à la scène plus que d’y participer.

« Tu vas te faire dessus Orion ? » Demanda-t-il d’une voix plus douce, un bref murmure dans cette ruelle sombre. Une question presque sincère, attentionnée, à l’égard du visage empli de haine du dealer.
« Bordel je vais vous buter. »
« Orion… sérieusement… » C’était à se demander comme ce type pouvait gérer son business et les caprices inhérents aux client.e.s avec un caractère aussi épouvantable une fois camé. Heden leva la main mais Isilde relança un sortilège dans la foulée. Aggravant aussitôt sérieusement les choses.

Paré, ce dernier rebondit dans la ruelle, jetant de brefs éclats rosés sur les pupilles dilatées d’Orion.

« Isilde… » Chuchota Heden, la baguette à la main. « Isilde on devrait arrêter. » La lâcheté et l’instinct de survie parlaient pour lui mais Orion se redressa, et avec une vigueur presque surprenante, lança coup sur coup trois sortilèges qui griffèrent l’atmosphère, fourmillant d’une magie malsaine, presque corrompue.

Heden n’en évita que deux.

Et son genou frappa le sol, quand il chuta, le souffle coupé par la douleur, la main gauche automatiquement serrée sur son bras. La coupure, lézarde en forme d’éclair, venait de lui trancher la peau aussi facilement qu’une lame un beurre tiédi. Le sang commença à tinter ses vêtements déchirés, au niveau de son épaule et il déglutit, essayant de reculer un peu plus avec peine, les jambes faibles. Comme si le sortilège de découpe avait distillé dans son sang un poison quelconque – à moins qu’il soit simplement trop faible pour supporter trop de souffrance.

Mais c’était bien la première fois qu’il était blessé aussi gravement – et il ne se rappelait pas d’avoir jamais eu aussi mal même la fois où, sous les encouragements d’Ayesha, il avait piqué un balai et s’en était retourné l’épaule contre un mur, parce qu’il n’était qu’un petit con de 7 ans incapable de s’arrêter – oh lointaine époque des débordements immatures, de ceux qui ne savent pas s’arrêter.

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Jeu 8 Mar - 21:10

Dans un état second, je réfléchissais à mille manières de tourmenter notre proie. C'était à peine si j'écoutais la recommandation d'Heden, à laquelle je répondis par un petit rire incrédule. « S'arrêter ? Pourquoi faire ? On com... » Orion n'eut pas la politesse de me laisser terminer. Je m'écartai précipitamment de mon compagnon pour ne pas être victime des sortilèges qui semblait-il lui étaient destinés. Un bref coup d'oeil en direction de ce dernier suffit à me faire sortir de ma transe. Il n'avait pas échappé à la violente salve de sortilèges et à en juger par son teint devenu très pâle et le sang qui se répandait rapidement, il n'avait pas apprécié le traitement. Avait-il été touché à un point sensible ? « Fait chier... » Frustrée, je devais me résigner à reconnaître qu'il était temps d'arrêter. Le type semblait tout à fait sérieux dans ses menaces de mort et si je poussais plus loin le vice, les choses risquaient de dégénérer.

J'échangeai quelques sorts avec la brute tout en me rapprochant de lui. Il était bien plus vif que je ne l'avais soupçonné au départ, j'en venais même à craindre qu'il ne le soit plus que moi alors qu'il parait tous mes sorts sans difficulté apparente. Dans ces cas là, un vieux dicton de marin disait qu'il fallait savoir "se servir de sa tête". Tout en l'obligeant à rester sur la défensive j'avançais rapidement jusqu'à arriver à son niveau. C'est alors que je balançai ma tête avec toute la force dont je disposais pour lui asséner un violent coup de boule. Mon action était assez hasardeuse et davantage poussée par l'instinct que par une réelle stratégie, aussi je vis des étoiles quand mon front percuta douloureusement l'arrête de son nez avec un "crac" sinistre. C'était ça le problème de beaucoup de sorciers, même parmi les plus imposants. Ils n'étaient pas rares ceux qui comptaient seulement sur leur baguette, et ils s'attendaient généralement à ce que je fasse de même au vu de ma stature qui n'était pas des plus imposantes. Résultat, ils se retrouvaient avec le nez pété. Orion recula de quelques pas avec un cri mêlant surprise et douleur. Il ne fut désarçonné que l'espace d'une poignée de secondes mais ce plus qu'il ne m'en fallait pour profiter de l'ouverture. Néanmoins j'avais été légèrement hébétée par le choc, ma tête n'étant guère habituée à ce genre de traitements. Aussi me contentai-je du sort le plus rapide et efficace de mon répertoire.

« Bråk ! »

Le coup de massue invisible frappa le dealer en plein visage et celui-ci s'effondra contre le mur de la ruelle, complètement sonné. Frottant mon crâne endolori d'une main je crachai aux pieds du molosse que j'estimai calmé pour le moment, ne pouvant résister à la tentation de savourer brièvement mon petit triomphe. « C'est qui la pétasse maintenant ? Hein ? » Partant du principe que le problème était réglé je tournai mon attention vers le Khan ensanglanté pour m’enquérir de son état. « Comment tu t'sens ? Ça n'a pas l'air trop grave vu d'ici... laisse moi voir. » Au vu de tout le sang, ça avait quand même l'air plus inquiétant que je ne voulais bien le dire, mais je savais qu'il valait mieux rester calme et donner l'impression que ce n'était rien de plus qu'une égratignure dans ces cas là. C'était toujours ce qu'on faisait quand quelqu'un se blessait en mer ou sur le chantier, où les accidents n'étaient pas si rares. Ca diminuait les risques que le blessé se mette à paniquer. Je m'approchai de lui avec touchai son bras avec l'intention d'examiner sa blessure de plus près. « Tu t'y connais en médicomagie ? Les sorts de soins ne sont pas mon fort... mais je dois avoir des trucs chez moi pour préparer un cataplasme et recoudre ça, ça n'agit pas aussi vite que des coups de baguette mais c'est toujours mieux que rien. A moins que t'aies un meilleur plan ? »

Re: High Fight

ce message a été posté Dim 11 Mar - 20:24

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

Incapable de reprendre sa baguette pour défendre Isilde, ce fut avec inquiétude et crainte qu’Heden se lova contre le mur pour la regarder combattre avec acharnement. Il devait au moins lui reconnaitre ça : elle était entêtée mais courageuse et dans toute sa vigueur, dans toute son énergie à écraser l’autre, Heden comprit son lien avec Chandra. D’une certaine manière, sa sœur lui ressemblait et le cœur serré de ne pas pouvoir se féliciter d’une union complète et amicale entre la Sabordage et la famille Khan, ce fut essouflé et sans voix qu’il témoigna de ses dernières actions.

Le coup de boule, brisant le nez d’Odin, lui arracha une grimace dégoûtée mais satisfaite. Le sortilège de massue par contre, fit siffler à ses lèvres deux notes d’une sincère admiration. Odin ainsi fut délaissé à son coin de ruelle, le corps effondré, sans conscience, sur quelques poubelles du bar d’à côté. Le silence régna pendant quelques secondes, sans se retrouver brisé par le craquement des transplanages des sorciers policiers.

Alors la douleur revint, lui brûlant le bras et tandis qu’Isilde s’approchait, Heden recula un peu plus vers la lumière faible d’une bougie suspendue dans les airs, essayant de connaitre l’importance de sa blessure. A la flamme, il vit le tissu déchiré, le sang qui dégorgeait et la coupure profonde qui avait manqué de l’atteindre jusqu’à l’os.

Heden feula, les larmes aux yeux.

« Il m’a pas raté cet enfoiré… » Murmura-t-il avant de croiser le regard de la pirate. « Rappelle moi de jamais venir t’emmerder. Ton front ne te fait pas trop mal au moins ? » La douleur devait être sans doute largement inférieure à celle que ressentirait Odin en se réveillant, l’ego en miette et le corps affaiblit. Tant mieux.

« Je n’ai rien pour me soigner… » Souffla alors le bâtard, presque peiné de cette vérité. « J’ai assez de drogue sur moi pour me camer et oublier ce mal de boursouffle mais rien pour me réparer… et rentrer chez moi, avec une telle plaie, les ferait tous hurler. »

Avisant mentalement la réaction de la tribu face à ce carnage ne le fit pas sourire le moins du monde. Papa allait certainement l’engueuler et crever d’inquiétude quant aux circonstances d’une telle attaque. Et plus il resterait discret sur ses affinités avec des dealers, pour leur épargner son propre marché idyllique mais illégal, plus ils croiraient à l’intervention d’un terroriste quelconque. Cela finirait ainsi par une chasse à l’homme vengeresse digne de la fidélité des Khan à leur famille. Hors de question.

« J’accepte ton invitation, Isilde. Même si tu n’as pas besoin de ça pour me ramener dans ton antre… » La blague tomba à plat, ses paupières se plissant de souffrance. Ok, c’était nul. Mais il n’avait rien de mieux à proposer.

« Un cataplasme, un peu de couture et je trouverai moyen de te rembourser la dette que je dois. Et peut-être même te concéder quelques applaudissements. Tu t’es admirablement bien battue. » Flatter la rose sauvage ne serait pas un luxe si cette dernière promettait d’être tendre avec l’aiguille.

« Je pourrais me vanter d’une cicatrice de guère… » Grogna-t-il avec amertume avant de songer, brièvement, à l’intérêt que pourrait y trouver Anastaz et ses caresses. Aussitôt fut-il convaincu. « Allons-y avant que quelqu’un ne débarque vraiment. » Autorité ou second inquiet de ne pas voir son patron revenir. Tout pouvait leur tomber dessus à présent.

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Sam 17 Mar - 15:33

Je grimaçai en observant la plaie de plus près, même si on ne voyait pas grand chose avec le sang qui inondait l'épaule. J'avais un sacré mal de crâne, mais je haussai les épaules, moi au moins je ne me vidais pas de mon sang. « Ça remet les idées en place. »

« Estimes toi privilégié, être à l'article de la mort c'est le minimum syndical pour être invité dans "mon antre". » Ce n'était pas si loin de la vérité, rares étaient les personnes à ne pas être de la famille que j'acceptais de convier dans la demeure familiale, mais c'était un cas d'urgence. Je souris à ses louanges, ça faisait jamais de mal de se faire mousser. « Allons-y avant que quelqu’un ne débarque vraiment. » Je hochai la tête, pas besoin de s'attarder dans cette ruelle puante. Je préférais marcher en temps normal, mais on n'allait pas se trainer jusqu'aux docs avec Heden dans cet état, aussi le pris-je par l'épaule pour transplaner devant l'entrée de la maison.

Avant d'entrer j'interpellai deux moldus de la Compagnie, deux porteurs de caisses harassés qui avaient fini leur journée. Pas de bol pour eux le repos ne serait pas pour tout de suite. « Vous deux là-bas, allez me chercher des aiguilles, du fil de pêche, de l'eau, des bandages et des serviettes puis allez foutre ça dans ma piaule. Allez, au trot ! » Sans attendre qu'ils s'exécutent je guidai Heden à l'intérieur. « Sois le bienvenue chez les Sabordage ! » Je ne m'inquiétais pas vraiment de croiser quelqu'un, personne à la maison ne se soucierait d'une petite affaire comme celle-ci, ils n'en avaient pas grand chose à faire qu'on ai été mêlés à une petite rixe. Avant d'emmener notre grand blessé dans ma chambre je fis un passage dans la cuisine et fouillait les tiroirs à la recherche de quelque chose de bien précis. « Ah ! Voilà ! » Je pris une large quantité d'algues séchées. « Ces algues magiques ne servent pas que pour assaisonner les plats, elles ont d'excellentes propriétés curatives. Je me fie pas trop aux moldus pour choisir les bonnes variétés. » Je m'emparai également d'un saladier que je remplis d'eau, en jetant un coup d’œil au Khan, il était de plus en plus pâle. « Bon, suis-moi. Et évite de tomber dans les pommes tu veux bien ? Y a encore des escaliers à monter, ce sera la galère de te traîner. »

Je le conduisis jusqu'à ma chambre. Une pièce de taille modeste avec peu de mobilier : Un grand lit, une commode, une étagère remplie de bouquins ou d'objets qui n'avaient rien à faire là tel qu'un cadavre de bouteille, et enfin un bureau sur lequel était posée une caravelle miniature et où des plans et dessins de pièces de navire avec des formules d'enchantement griffonnées dessus étaient disposés en vrac. « Installe toi, j'vais commencer à préparer les algues en attendant que mes moldus débarquent. Va falloir que tu te déshabilles si tu veux que j'te répare. Tu vas y arriver tout seul où t'as besoin d'aide ? » Je me retins de faire une blague graveleuse et me dirigeais vers mon bureau avec un froncement de sourcil devant tout ce bordel. D'un geste de la main j'envoyai valser tous les précieux plans qui au lieu de tomber au sol vinrent comme par magie se ranger d'eux-même dans les tiroirs du bureau. Je posai le saladier et commençai à couper les algues en longues et fines lamelles tout en guettant Heden du coin de l’œil pour voir s'il ne foutait pas du sang partout sur mon lit. J'en terminai avec la préparation en mélangeant les lamelles dans l'eau. « Plus qu'à laisser les algues mariner un moment et t'auras un cataplasme qui endormira la douleur et refermera rapidement la plaie. Y aura une cicatrice, mais tu pourras toujours demander à un médicomage de s'en occuper plus tard. Sauf si tu veux la garder, y en a qui trouvent ça sexy. »

C'était le moment que choisirent les deux moldus pour revenir les bras chargés, l'un d'une bassine d'eau, l'autre de tout le reste. « Pas trop tôt ! Posez tout ça là... vous pouvez y aller maintenant. Allez oust, et fermez la porte ! » Sans plus attendre je sortis ma baguette pour faire chauffer l'eau puis je me saisis d'une serviette que je trempai dans la bassine avant d'aller m'installer à côté d'Heden pour nettoyer la plaie. Posant délicatement la serviette sur la peau laiteuse du Khan, j'essuyai le sang avec précaution, essayant d'appuyer le moins possible. Je secouais la tête avec écœurement alors que le dessin de la blessure se précisait au fur et à mesure que le sang qui la cachait disparaissait. « Ouais... il t'as vraiment pas loupé. » Je jettai négligemment au sol la serviette ensanglantée puis allai chercher fil et aiguille. Je regardai mon patient avec un sourire d'amusement sadique. « Va falloir que tu serres les dents, ça va picoter. »

Re: High Fight

ce message a été posté Dim 25 Mar - 22:22

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

Le transplanage manqua de le faire dégobiller – sacré spectacle en perspective pour Isilde comme pour ses chaussures – mais Heden parvint à se redresser, respirant l’air frais plus pur de la nuit, levant les yeux sur l’imposante batisse qui lui faisait face. Sur l’instant, ce fut avec surprise qu’il s’avança vers les portes qu’Isilde lui désignait, ne s’attardant pas sur la présence des deux hommes qu’elle invectiva avec soin tout en donnant ses ordres. Le bâtard s’était attendu à la présence mémorable d’un navire de piraterie et se flagellant pour ses clichés, emboita finalement le pas à sa sauveuse, ramant à peine mais tâchant de garder contenance à chaque regard qu’elle lui lançait.

« Tu as de la poigne avec tes ouvriers. » Commenta-t-il simplement pour se donner bonne figure et éviter de perdre trop de temps en grimaces et en plaintes inutiles comme en gêne. Son bras l’élançait comme jamais, bien que le sang se soit presque arrêté de couler, coagulant le long de la coupure. Mais sa main y restait ferré, comme pour le ravaler, comme pour endiguer la douleur qui ne le lâchait pas.

Dans la cuisine, s’adossant à un meuble, Heden se permit quelques secondes pour souffler avant de rire, une exclamation éteinte et acerbe. « Moi, tomber dans les pommes ? » Un réflexe qu’il s’épargnerait bien volontiers au risque de se réveiller dans de plus grands problèmes encore. Une seconde, il pensa à Ayesha, à sa déception de le savoir ici, et à sa colère peut-être légitime à son encontre comme à l’encontre d’Isilde. Mais bien vite il chassa de ses pensées le visage de sa sœur, se concentrant sur les algues tout juste sorties par la pirate.

« Ca a l’air dégueulasse. » Ca n’en serait que plus efficace encore bien évidemment et Heden le savait pertinemment. Espérant seulement que la jeune femme comprendrait la plaisanterie. Il n’avait plus la force des grandes explications et continua sur sa route jusqu’à pouvoir s’effondrer sur son lit, une fois le dernier seuil franchit.

« Généralement, j’adore qu’on me dévêtisse… mais je t’épargnerai ce triste spectacle. Va préparer tes algues, tu es déjà bien sympathique de m’aider à ce point. Pour ce qui est de retirer cette chemise, je crois que je m’en sortirai. »

La mention aux moldu.e.s néanmoins acheva de le plonger dans un malaise persistant. Sa faiblesse généralisée, sa vulnérabilité, son manque de came pour achever le trouble de ses pensées, non l’ensemble ne pouvait tolérer d’avoir à supporter le visage baissé, soumis, d’un esclave quelconque, qu’il soit homme ou femme, devant la procédure d’Isilde pour le soigner.

« J’espère que les deux que tu as appelé tout à l’heure ne vont pas s’attarder… » Formula-t-il presque indistinctement, ne sachant comment expliquer son dégoût et sa honte sans attirer les soupçons. En ces temps troubles de paranoïa, l’heure n’était pas à se faire vendre pour des conneries.

Surtout quand il n’avait rien à se reprocher. Techniquement.

Ses doigts entreprirent, faiblement, de défaire chaque bouton de sa chemise, la laissant glisser au pied du lit comme une vieille serpillère ensanglantée. Quand les moldus revinrent, obéissants aux ordres de leur maitrise, ce fut avec soin qu’Heden se détourna d’eux, ne pouvant compter sur l’obscurité de l’extérieur pour échapper à leur regard. Fort heureusement pour lui et pour sa gêne presque palpable, ce fut d’elle-même qu’Isilde les chassa. Revenant à ses côtés pour apposer le cataplasme.

« Ouais... il t'as vraiment pas loupé. »
« Orion voulait me faire la peau depuis un moment de toute façon. Il a simplement profité de l’occasion… et les substances qu’il s’est envoyé n’ont pas du aider. » Soupira Heden, surveillant les gestes de son amie en toute confiance. « Le cataplasme suffira ? Non ? » Non, évidemment que non, la plaie était beaucoup trop profonde et le nettoyage bien trop succinct pour réussir à quoique ce soit.

« Va falloir que tu serres les dents, ça va picoter. »
« Et merde… » Le sadisme apparent d’Isilde ne fut pas le garant de sa sérénité. « N’en profite pas toi. Je veux pas de marque de fidélité à ta piraterie… bien que l’illégalité de vos procédés ne me laissent pas indifférent. Un baiser, pour me donner courage ? »

Tout pouvait après tout se monnayer, mais Heden allait devoir apprendre à être un vrai garçon.

« Allez, fais ça vite et bien avant que je ne change d’avis comme un gros bébé. » Se moqua-t-il de lui-même en fermant les yeux. Frissonnant déjà d’angoisse.

Merlin. Et dire qu’il avait failli être défiguré.

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Sam 31 Mar - 15:33

« N’en profite pas toi. Je veux pas de marque de fidélité à ta piraterie… bien que l’illégalité de vos procédés ne me laissent pas indifférent. Un baiser, pour me donner courage ? » Je laissai échapper un rire léger, même dans cette situation le Khan restait fidèle à lui-même. « T'y auras droit si tu survis à l'opération sans hurler et sans te débattre. » Je m'installai sur le lit à genou pour faire face au bras blessé et posai ma baguette juste à côté de moi, elle allait me servir pour sectionner le fil. Son angoisse était presque palpable.« Arrête un peu de pleurnicher ! Tu verras, c'est pas si terrible. » Cela dit je ne pouvais le blâmer, c'était particulièrement flippant la première fois. En dépit de l'air détaché que j'affichais je n'étais pas complètement sereine, je détestais me livrer à cet exercice, c'était largement plus délicat que recoudre une voile, et on ne pouvait pas parler non plus de médicomagie, c'était bien plus grossier, plus douloureux, moins propre, de la réparation fait maison en somme. Je passai le fil dans l'aiguille avant de la rapprocher de la plaie. « Allez, on y va... » Ainsi commença la boucherie. Pinçant les lèvres et fronçant légèrement les sourcils comme chaque fois que j'étais vraiment concentrée, je plantai délicatement mais sans pitié l'aiguille dans la peau. Un frisson me parcourru l'échine, c'était une sensation des plus désagréable que d'ainsi presser l'aiguille contre l'épiderme. Le travail me sembla durer une éternité, Mère aurait certainement terminé en deux fois moins de temps, mais je n'avais pas son doigté pour la chose, aussi compensais-je en prenant largement mon temps. C'était d'autant plus douloureux pour le patient, mais mieux valait ça que risquer – encore plus – de foirer mon coup. Planter, replanter, faire un nœud, puis un deuxième, couper, planter, replanter... la même routine pour chaque point, répétée sept fois avec plus ou moins de réussite, et plus ou moins de douleur occasionnée. Ce n'est qu'après avoir coupé le fil du septième et dernier point que je me relâchai, m'autorisant un soupir de soulagement. « Fini ! » Je me relevai avec énérgie pour aller chercher une bouteille d'un rhum de grande qualité planquée dans l'un des tiroirs de mon bureau. Je la réservais pour les moments comme celui-ci qui mettaient les nerfs à vif. J'en pris de grandes goulées en grimaçant avant d'offrir la bouteille à Heden. « Tiens, ça t'feras du bien. »

Il ne restait plus qu'à s'occuper des algues et des bandages et on serait bon. « Le plus dur est fait, le reste est une partie de plaisir. » Je ressortis les algues devenues gluantes qui flottaient dans l'eau depuis tout à l'heure et revins vers mon patient pour les administrer sur la plaie. A peine apposées sur sa peau, les lamelles vinrent s'entourer d'elles-même autour de la blessure. « Même si "ça a l'air dégueulasse" elles sont divinement efficaces. Tu ne devrais même plus ressentir de douleur et tu pourras presque bouger ton bras normalement. » Je m'appliquai ensuite à enrouler un bandage serré autour des algues. « T'auras pas besoin de le changer normalement, en fait ça sert surtout à protéger le cataplasme qui va bouffer toutes les saloperies plutôt que la plaie. Ca va te démanger un peu pendant deux ou trois jours, quand ce sera plus le cas ça voudra dire que t'es guéri, et on pourra enlever les sutures. » Une fois terminé, je pris le temps de contempler mon ouvrage, j'étais plutôt satisfaite de moi, c'était mieux réalisé que je ne l'avais craint. « Tu t'en es bien sorti, je chialais toutes les larmes de mon corps et je hurlais à la mort la première fois qu'on ma recousue... j'avais huit ans cela dit. » Ah... nostalgie de ces jours d'enfance, quand ma mère s'arrachait les cheveux à force de devoir s’occuper de mes doigts presque arrachés après avoir voulu jouer avec les poulies du gréement.

Re: High Fight

ce message a été posté Lun 2 Avr - 21:50

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

A un instant, dans ses gémissements maladroitement retenus, Heden sentit les larmes déborder de ses yeux fiévreux, le sang pulsant dans sa rétine comme à ses tempes crispées de mal. Il ne fit pas un geste pour les essuyer ni pour ramasser dans ses vêtements de quoi le calmer, le shooter, l’envoyer dans ses après-monde où les choses s’enrubannaient d’ouate confortable et de sensuelles perception. La langue mordue jusqu’au sang, la tête détournée pour ne pas voir le carnage, ce fut à ses yeux les plus terribles minutes de sa vie. Autant Orion y était allé franco pour le blesser, ne lui arrachant sur le moment qu’un cri irréel, autant cette souffrance qui le mordait lui donnait l’idée que son bras se faisait une nouvelle fois écharper à petites miettes de peau sanglante. Isilde aurait pu déchirer sa chair au couteau que cela lui aurait fait le même effet et le coup de chaud se transforma en vague de froid, proche du malaise, ses orteils se recroquevillant, ses poils de bras se dressant et la sueur manquant de geler sur son corps.

Appelée, ce fut à la magie de réagir, déplaçant vaguement la table de chevet présente aux côtés du lit dans un craquement qui le fit sursauter. Et sa baguette crépita, en état d’alerte, prête à lancer le moindre sort pouvant faire cesser cette horreur. Les doigts du bras valide d’Heden se refermèrent aussitôt sur elle pour protéger la pirate et presque aussitôt, le mal cessa. L’aiguille sortant de sa chair en tirant son fil béant de sang pour mieux tendre les bords déchirés et les relier.

« C’est fini ? » Coassa-t-il piteusement en reniflant un rien. Avant d’y jeter un vague coup d’œil. La douleur, la boisson et les évènements de ce soir firent un amas dans sa gorge qu’il s’efforça de ravaler. Tout, pour ne pas vomir sur le lit d’une de ses prétendantes. « Oh putain… » Qu’il jura, le visage un rien exsangue.

La bouteille de rhum fut un salut nécessaire qu’il vida presque en trois lampées, manquant d’abord de la renverser de ses mains tremblantes.

« Le plus dur est fait, le reste est une partie de plaisir. »
« Je crois que tu as oublié la définition du mot plaisir, jolie Isilde… » Trouva-t-il le courage de formuler dans un vieux rire épuisé. Son bras passa sur son front humide pour tenter vainement de l’essuyer et ses yeux clairs, troublés, contemplèrent les nouveaux gestes de la rouquine quand celle-ci vint déposer les algues sur sa chair mise à feu.

Le soulagement fut presque immédiat.

« Merde ! » S’exclama Heden, déstabilisé avant de bouger le bras. « Mais c’est efficace ton truc… » Pas qu’il ait douté des promesses de sa compagne mais l’angoisse le rendait à cet instant un rien paranoïaque. « Je prends note de tes conseils, très chère médicomage… » Ses blagues esseulées se répétaient mais à cet instant, Heden n’en avait pas entièrement conscience. « Je vais t’épargner le bisou magique, je pue je sue et suinte, c’est une horreur. J’aurais besoin d’une douche et de repos. Mais je te remercie encore d’avoir tout géré, de A à Z. »

Cela le rinçait de ses dispositions toutes trouvées à venir chercher le réconfort à sa poitrine comme à profiter de cet échange presque intimiste pour y consolider leurs liens dans une toute nouvelle pénétration – celle de l’aiguille lui avait foutrement suffit.

« Tu fais souvent ce genre de choses aux types que tu essayes de coincer ? Le recousage maison et en avant Hermione ? » Grinça-t-il, de meilleure humeur, bougeant vaguement le bras pour en tester la résistance des algues. Ces dernières ne bronchèrent pas. « Passe moi encore le rhum. » Se bourrer la gueule pour oublier le prochain passage à tabac d’Orion ne serait pas de trop. Nul doute que le dealer tenterait de lui faire payer le prix de cette soirée comme de son échec. Cette fois, Heden serait mieux préparé.

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Mar 24 Avr - 16:33

Le voir se jeter sur le rhum comme un naufragé sur une gourde d'eau m'amusait. Pas de doute, c'était vraiment le meilleur des remèdes. « Eh doucement quand même, tu sais combien ça coûte ces bouteilles ? Hum... moi non plus en fait, je l'ai piquée à mon grand-père. Mais j'imagine que ça vaut cher. »

Je m'étirai en baillant pour dénouer mes muscles crispés à mort avec toute cette tension accumulée. « Mais c’est efficace ton truc… » « J'espère bien qu'c'est efficace, on les utilise en mer ! Et c'est aussi super en infusion quand t'as mangé un truc pas frais, ou pour assaisonner le poisson, une véritable herbe miracle ! » Beaucoup de terrestres étaient sceptiques quant aux vertus de nos algues, ils savaient pas ce qu'ils rataient ! Je lui pris la bouteille pour reprendre de grandes lampées, j'allais quand même pas finir la soirée sobre non plus, fallait pas déconner. Ce truc là était définitivement meilleur que la pisse de sombral que je buvais habituellement à la Source. « Pour le repos je sais pas, mais en tout cas pour la douche j'confirme : t'en as besoin ! » Je réagis à ses remerciements d'un haussement d'épaule. « Ouais... va pas croire que j'ai fais ça par bonté d'âme hein, tu m'en dois une maintenant ! Et puis c'était un p'tit peu à cause de moi si tu t'en es pris une. »Ca me faisait mal de reconnaître ma faute dans cette histoire, mais mieux valait ça plutôt que voir les gens se mettre à penser que je pouvais me montrer altruiste... la honte !

« Tu fais souvent ce genre de choses aux types que tu essayes de coincer ? Le recousage maison et en avant Hermione ? » « Haha, que veux-tu ? Tous les moyens sont bons pour attirer le poisson dans ses filets. » En vérité, rares étaient les privilégiés que j'aurais laissé franchir le pas de ma porte, et encore plus ceux que j'aurais pris la peine de recoudre. Mais je l'appréciais, le Heden. Et puis Chandra m'aurait fait la peau si je l'avais laissé dans le caniveau. Je lui rendis la bouteille après une dernière gorgée. Je lâchai un long soupir. « C'est pas comme ça que j'avais imaginé ma soirée, je pensais t'acheter quelques trucs pour une soirée tranquille. Mais je me suis bien amusée finalement. C'est un marrant ton pote, si t'en as d'autres comme lui à me présenter te prive pas, ça fait toujours du bien de se défouler. » Je me laissai tomber lourdement dos contre le lit, mine de rien toutes ces conneries m'avaient fatiguée. « Bon, comment tu vois la suite ? Tu veux t'reposer ? Il y a aussi de quoi t'laver dans la maison sinon. J'peux aussi aller piquer une chemise à mon p'tit frère, j'sais pas si ça t'ira mais vous devez plus ou moins faire le même gabarit. Et puis ce sera toujours mieux que tes lambeaux pleins de sang. »

Re: High Fight

ce message a été posté Dim 6 Mai - 19:40

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

« Eh doucement quand même, tu sais combien ça coûte ces bouteilles ?
« Nop. » Toussa Heden en essayant d’en ravaler une gorgée.
« Hum... moi non plus en fait, je l'ai piquée à mon grand-père. Mais j'imagine que ça vaut cher. »
« Dès que tu sauras le prix, mets m’en trois de côté. Mon père va adorer j’en suis sûr. »

Et quoi de mieux de se faire pardonner une nouvelle connerie de sortie avec blessure à la clef que de lui ramener un whisky de qualité ? Sans doute éviter de sortir et de se faire blesser mais après une courte réflexion, Heden comprit que cette promesse là serait impossible à tenir et préféra la version où sous réserve d’une bonne beuverie familiale il parviendrait à lui faire oublier cet énième épisode détestable. L’espoir faisait vivre.

Essuyant vaguement sa bouche pour finalement lécher la peau tâchée par le malt, le bâtard resta tout de même attentif aux paroles d’Isilde. Ce qu’elle sous-entendait, par la dette évidemment, ne le désenchantait pas le moins du monde. La douleur le forçait à le faire réfléchir, et il n’était pas la moitié d’un con. Les possibilités de cette algue aiguisait sa curiosité de potionniste aussi, le regard brillant, lui proposa-t-il dans un murmure.

« Je pense qu’on peut se récompenser l’un l’autre. Tu m’as soigné, après m’avoir mis dans un pétrin assez grandiose… même si pour ta défense, j’avais déjà le souaffle en pleine gueule. Y’a pas une seule feinte de quidditch qui aurait pu me sortir de ce merdier sans ton talent en combat. »

Fouillant dans sa poche, il en sortit un petit sachet magiquement approfondi dans lequel il vint piocher une de ses pilules. Rouge, aux miroitements ambre, cette dernière faisait la moitié de son petit ongle et la glissant sur sa langue, il vint surplomber la rouquine pour mieux la lui faire goûter, une main sur sa joue, sa bouche effleurant à peine la sienne. Ces contacts intimistes étaient bien ce qu’il préférait entre tous – un léger goût d’interdit et d’alcool qui l’aidait à se détendre de cette soirée pleine de rebondissements.

« Came spéciale, gratuite. Pour commencer. » Et croquant la moitié de la pilule il soupira avant de s’allonger à ses côtés, sur un veux rire déjà passablement heureux. Celle-ci montait vite au cerveau, Feu De Dragon, et réchauffait tant les muscles qu’elle laissait à l’œillade de délicieuses hallucinations en spirales qui finissaient par former de légères flammèches hypnotisantes. Du bout du doigt, Heden vint les retracer dans l’air avant de murmurer.

« Tes algues, elles se vendent ? Je voudrais bien tester tes trucs avec… si elles fonctionnent comme anti-douleurs et cicatrisants, elles doivent avoir d’autres propriétés bénéfiques et toi et moi, on peut commencer un petit marché pas trop mal si tu décides d’en être. Disons… 60/40 ? »

Un coup d’œil au visage de la Sabordage et il descendit son index sur la courbe de son épaule, volontairement séducteur.

« Avec d’autres avantages, Beasty… »

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Ven 25 Mai - 19:44

« Je pense qu’on peut se récompenser l’un l’autre. Tu m’as soigné, après m’avoir mis dans un pétrin assez grandiose… même si pour ta défense, j’avais déjà le souaffle en pleine gueule. Y’a pas une seule feinte de quidditch qui aurait pu me sortir de ce merdier sans ton talent en combat. » « C'est vrai que j'ai toujours fait une bonne batteuse. Dommage que tu sois pas aussi doué au combat que pour les métaphores, t'aurais pas eu besoin de moi. Mais parle moi plutôt de cette récompense. » Je tournai mollement la tête vers lui pour le regarder chercher quelque chose dans sa poche. J'accueillis avec plaisir le contact de sa main puis de ses lèvres. Heden n'était certes pas le plus viril de mes courtisans, mais il avait ce don pour imprégner le plus banal de ses gestes d'une exquise sensualité, tout en subtilité, il m'en ferait presque languir. J'avalai la moitié de ma pilule avec un sourire lubrique. Je ne savais pas ce qu'il m'avait refilé mais ça montait rapidement. Une douce sensation de chaleur envahissait mon corps tandis qu'une légère brume voilait légèrement mon esprit et venait tromper mes yeux. Je n'étais pas une grande consommatrice de tous ces produits, résultat quand il m'arrivait d'y toucher les effets ne tardaient jamais à se faire sentir. « Ouah... tu commence fort. »

« Tes algues, elles se vendent ? Je voudrais bien tester tes trucs avec… si elles fonctionnent comme anti-douleurs et cicatrisants, elles doivent avoir d’autres propriétés bénéfiques et toi et moi, on peut commencer un petit marché pas trop mal si tu décides d’en être. Disons… 60/40 ? » Je mis un certain temps à comprendre où il voulait en venir. Je clignai des yeux pour ne pas me laisser méduser par les feu-follets qui décrivaient des spirales dans l'air. C'était peut-être parce que j'avais grandie au milieu de tout un tas de variétés d'algues, ou encore parce que j'ai toujours été nulle en alchimie, mais jamais ça ne m'avait traversé l'esprit de faire usage de nos remèdes familiaux de cette manière. J'éprouvais une légère pointe de remords à l'idée de détourner ainsi leur usage. Pourtant si ça marchait, ça pourrait rapporter gros. Je pris mon temps pour réfléchir à la question. « Avec d’autres avantages, Beasty… » Je posai mon regard sur lui en me mordillant la lèvre inférieure, pleins d'images salaces me venaient à l'esprit d'un coup. « Beasty ? Sérieusement ? » Je fermai un instant les yeux pour me reconcentrer sur les choses sérieuses. « C'est pas con comme idée... vraiment pas con. Ça se vend ouais, mais c'est pas super commun en Angleterre... mais je sais où en récupérer et comment les cultiver. T'es sûr que ça marcherait ? » Je me rapprochai de lui pour murmurer à son oreille. « Par contre, tu rêves si tu crois que je prendrais moins de la moitié des bénéfices. »

Re: High Fight

ce message a été posté Dim 3 Juin - 20:57

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

Quel que soit son état, jamais Heden n’oubliait le business. Et un sourire nonchalant aux lèvres, il observa tant les expressions d’indécision et de tentation sur le visage d’Isilde que les flammèches imaginaires ornant sa chevelure rousse. Quand elle se rapprocha, quand son murmure effleura son oreille, ce fut d’un geste souple et caressant qu’il vint lui saisir la nuque pour l’effleurer du bout de ses ongles courts, et perdre ses doigts dans les boucles de sa crinière. Elle était belle, elle sentait bon et elle était loin, très loin d’être con. Que demander de plus chez une femme ?

« Par contre, tu rêves si tu crois que je prendrais moins de la moitié des bénéfices. »
« Les 60/40 étaient évidemment en ta faveur. » Mentit-il avec aplomb, papillonnant du regard d’un air innocent. « Qui serais-je pour exhorter un tel service à une enchanteresse navale et penser m’en tirer avec plus de bénéfices que cette dernière ? Fou que je serais d’oser me mesurer à une Sabordage. »

Sa bouche vint se poser à l’angle de sa mâchoire fine, et y gravèrent quelques délicieux baisers, un rien brûlant. La douleur refluant comme une marée basse, Heden se permit ainsi de se redresser pour venir tout contre elle, tombant sa main de l’arrière de son crâne à la courbe de son dos. Et ses lèvres, à son cou, se mirent à sourire.

« Je suis persuadé par contre qu’on tient là quelque chose qui va s’arracher. Avec le bon matos – et je sais que tu vas m’apporter une matière première excellente – on pourra s’en remplir plein les poches facilement. Et plus important encore, on rendra service à beaucoup de gens. » Il se présentait ainsi en marchand de rêves, débonnaire et conciliant. Premier client, premier testeur, premier sombrant dans les méandres toxiques des trous d’Alice.

« Et quel plaisir ce serait d’enfin m’unir à toi de cette manière. » Partenaires commerciaux autant qu’amants. On donnait souvent pour conseil de ne pas mélanger les affaires et le plaisir mais Heden avait toujours préféré le risque, en avait toujours demandé plus aux couchers de soleil. Insatisfait, piochant dans chaque plat, gourmand plus que gourmet.

Exigeant son lot quotidien d’envolées.

Dans un mouvement de hanche presque gracile, il camoufla difficilement une grimace quand la tension revint à sa blessure en lame de fond et vint la surplomber. Son nez effleura le sien quand il l’embrassa cette fois-ci directement, d’un baiser appuyé, passionné et sincère. Le frisson remonta le long de son épiderme à l’idée de conclure cette soirée de manière moins dramatique. Si l’idée lui était venue de tirer une liste de ses favorites, nul doute qu’Isilde aurait gagné les premières places sans grand effort.

Mais elle était avant tout hors de toute catégorie de femme connue. Pas vraiment sauvage, pas vraiment masculine, pas vraiment dangereuse, pas vraiment séductrice. Mais toutes ces onces à la fois, comme le parfait équilibre d’une potion difficile. Une expérience aussi rare que subite que l’on se mangeait en pleine gueule, qui le mordait profondément à la gorge tout en se fichant parfaitement de lui. Une amie, une compagne, une complice indépendante et fugace qui n’en finissait plus de lui tordre les boyaux. Qui faisait grandir une émotion en lui, comme une plante vénéneuse et ça depuis Poudlard. Qui le poussait à aller contre l’inimitié d’Ayesha à son égard. Une envie de mieux la connaitre, à chaque fois, sur toutes ses formes, sur tout ce qu’elle permettait de connaitre.

Ah Isilde. Ensorcellante Isilde.

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Mar 12 Juin - 13:53

« Les 60/40 étaient évidemment en ta faveur. » Ben voyons ! Je laissai échapper un petit rire sceptique. « Qui serais-je pour exhorter un tel service à une enchanteresse navale et penser m’en tirer avec plus de bénéfices que cette dernière ? Fou que je serais d’oser me mesurer à une Sabordage. » Ok, il était doué avec les mots. Et pas qu'avec les mots d'ailleurs, de toute évidence ses lèvres brûlantes ne servaient pas qu'à dispenser de belles paroles. « Habilement rattrapé. » Je posai ma main sur sa hanche et le tirai doucement à moi tandis qu'il se redressait pour l'inciter à s'approcher encore davantage. « Je suis persuadé par contre qu’on tient là quelque chose qui va s’arracher. Avec le bon matos – et je sais que tu vas m’apporter une matière première excellente – on pourra s’en remplir plein les poches facilement. Et plus important encore, on rendra service à beaucoup de gens. » Continuer de l'écouter et rester concentrée sur les affaires dans ces conditions devenait délicat. C'est que je n'étais pas multi-tâche moi ! Mais c'était un défi des plus plaisants à relever. Immiscer le plaisir dans des négociations était toujours positif, ça mettait toutes les parties dans un bon jour et enclines aux compromis. « Mais quel sentimental ! Je te laisse volontiers rendre service au monde entier du moment que tu me rends riche. » Je ne partageais pas vraiment cette préoccupation pour le bien commun mais j'aimais l'angle sous lequel il présentait ses petites activités, loin de toutes ces assommantes considérations rationnelles.

« Et quel plaisir ce serait d’enfin m’unir à toi de cette manière. » « Encore mieux qu'un mariage. » fis-je avec ironie. Il en faisait des tonnes encore une fois, et c'était bien là ce qui faisait tout son charme. Heden était une poésie, un psaume qui transformait la sobre réalité en volutes colorées, la litanie dangereuse et envoutante d'un univers au sein duquel les vices devenaient vertus et où il était si tentant de se perdre. Il était dangereux de céder à cette tentation, perdre pied était si facile. Mais ça tombait plutôt bien, j'ai toujours adoré le danger.

Je répondis à son baiser avec ardeur, laissant glisser le bout de mes doigts sur son flanc nu et les faisant remonter jusqu'à son torse. C'est bon, je n'avais plus envie de parler business là maintenant tout de suite. Sans interrompre le baiser j'appuyai ma main contre son torse pour le faire lentement basculer dos au lit dans le but de le surplomber. « T'es sûr de survivre ? J'ai aucune pitié pour les convalescents. »

Re: High Fight

ce message a été posté Dim 17 Juin - 23:05

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

Bien vive et bien courageuse serait celle qui arriverait à attacher à son cou une quelconque corde mais la mention au mariage le fit rire, de ce même rire adolescent, innocent qui arrivait à en charmer plus d’une – sans qu’il n’en comprenne véritablement la raison. L’ironie mordante d’Isilde ne lui avait pas échappé et cette passion commune qu’ils épanchaient parfois ensemble pour la liberté les liaient plus intimement encore que n’importe laquelle des promesses fades.

Mais plus encore, elle était belle. Belle et vivace comme une flamme et chaque baiser en morsure l’avivèrent bien plus que n’importe quel sortilège de soin. Pourtant il eut mal, quand elle vint sur lui pour mieux le chevaucher et céda à son corps endolori en s’allongeant sur le dos, sur ce lit confortable, caressant ses hanches avant de remonter à la rondeur gracieuse de sa poitrine, y laissant l’empreinte de ses paumes pour mieux les soupeser, les recouvrir.

Etait-il sûr de survivre ? Drôle de question qu’il se posait à chaque fois mais qui avait le mérite de l’emporter bien plus loin que n’importe quel navire. Ses yeux papillonnèrent avec innocence et la dernière phrase qu’il eut, candide, à son égard, fut :

« Si je peux survivre ? Mais n’ai-je pas à ma disposition la plus efficace des infirmières ? »

Comme il eut mal pourtant. Quand, renversé sur elle, les mains liées aux siennes et le nez dans la marée rouge de sa chevelure, il s’empressa d’accompagner son plaisir de quelques coups de reins fiévreux. Comme il eut mal, à ses blessures comme au reste, quand elle mordit si fort son épaule qu’elle en laissa une trace presque indélébile. Comme il eut mal d’être bien en elle, puis sur elle, avant de la faire revenir sur son corps et d’être comme un navire sur un océan de fièvre tumultueuse, sur les vagues dansantes de ses coups de rein. Il eut mal et presque peur jusqu’à jouir, oh, combien de fois en tout ? Puis la somnolence le gagna, bien des heures après. Le laissant échoué sur son rivage de corps humide, jusqu’au sel déposé à ses seins et les embrassant longuement l’un et l’autre, Heden se laissa respirer, bercé, cajolant sa chevelure comme la ligne gracieuse de son cou.

Finalement, elle avait bien réussi à le tuer.

« T’es une drôle de détraqueur quand même. » Exposa-t-il avec humour, la voix un rien cassée. « Mais je crois que je vais devoir filer… » Non pas comme un voleur – avec elle, il ne se le permettrait pas. Avec un reste de souffrance chevillé à son rictus de bonne humeur, ça, certainement. Et pour une fois, sans que la gueule de bois ne soit trop évidente. Comme il était bien, délassé d’un bon nombre de ses nerfs en verrou. Le cœur en bandoulière, emplit d’une fourmilière de bonnes pensées.

« Tu me recontactes, dès que tu as ce qu’il faut ? » Questionna-t-il tout de même avant de basculer sur le dos, soupirer, s’étirer, grimace et commencer à ramasser ses affaires éparses. L’odeur de la chambre, pesante, en était pourtant chaleureuse. Comme un nid de chair qu’il n’aurait pas voulu quitter. Hélas, il le fallait toujours. Tous les bons moments comportaient le mot fin.

19/01/2018

Re: High Fight

ce message a été posté Jeu 21 Juin - 16:44

Ce fut à mon tour de rire quand il me répondit, d'un rire sarcastique. Mieux valait pour lui qu'il ne s'attende pas à un traitement de faveur. Tendresse et douceur, très peu pour moi.

Les heures qui suivirent ne furent qu'une débauche des sens exacerbée par l'alcool et les substances d'Heden. C'est à une danse primale que nous nous adonnions, toute en chair, en sueur et en voix. Esclaves de nos sensations il n'y avait aucune pensée, aucune question, juste une tornade de passions déchaînées, de désirs violents et de plaisirs charnels. Mon instinct me hurlait de le dévorer, et c'est que je fis – presque littéralement. Entre les caresses et les griffures, les baisers et les morsures, nos corps entrelacés s'ébattaient dans toutes les direction dans une bestiale plénitude. Et ce bal continua jusqu'à épuisement, jusqu'à ce qu'à bout de forces nous nous écroulâmes l'un sur l'autre. Avec la fatigue vinrent le soulagement, la sérénité et la satisfaction.

Je n'aurais pu rêver meilleure façon de passer ma nuit. Je me sentais bien. Le tableau était parfait et mon humeur pouvait difficilement être meilleure, même Salazar n'aurait pu la gâcher. C'est Heden qui le premier rompit le paisible silence qui s'était installé. Je tournai mon visage vers lui avec un sourire en coin. « J'ose espérer que je ne suis pas aussi froide qu'un détraqueur. » Parler semblait avoir réveillé mon cerveau, et je recommençai enfin à avoir des pensées rationnelles. Quelle heure était-il ? L'ensorceleur d'une de nos caravelles était indisponible et je devais embarquer aux aurores le remplacer pour le voyage à venir. La journée serait dure... très, très dure. « Mais je crois que je vais devoir filer… » Je me détachai de lui avec léthargie pour me passer une main sur le visage. « Tant mieux, j'en avais marre de voir ta tête de toute façon. » Je me redressai appuyée sur un coude pour mieux l'observer. « Tu me recontactes, dès que tu as ce qu’il faut ? » Je répondis d'un mouvement évasif de la main juste après avoir étouffé un bâillement. « Compte là-dessus. Enfin... si j'y pense. » Évidemment que j'allais le recontacter. Mais jouer l'indifférence, que ce soit en affaires ou ailleurs, permettait de leur rappeler que rien n'était jamais acquis. Mais concernant Heden c'était peut-être une précaution superflue, je ne me faisais pas trop de soucis pour lui à ce niveau là. Il n'était pas de ces imbéciles naïfs, il comprenait ma façon d'être et j'étais sûre qu'il savait à quoi s'en tenir pour traiter avec moi. « J'te raccompagne pas, je voudrais essayer de mettre à profit les quelques secondes de liberté qu'il doit me rester pour dormir un peu. »

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ce message a été posté Dim 1 Juil - 21:27

« High Fight »

Avec Isilde Sabordage

L’indifférence factice d’Isilde l’amusait, lui rappelait d’une certaine manière les caractères aussi indépendants que caractériels tant de Chandra que d’Ayesha. C’était une marque de fabrique chez les Khan, d’élever des filles qui avaient autant de gueule que de possibilité de mettre en application ce qu’elles pouvaient accomplir seules. En cela, Isilde était une semblable, une amie, avec qui la fusion s’avérait un rien plus délectable et soupirant sur le fait que définitivement, il avait un problème sur les femmes de sa famille, une obsession un rien malsaine qui l’anéantissait autant qu’elle lui donnait envie de rire, Heden se rhabille avant de revenir vers elle.

« Dors bien, beauté. » Un surnom comme il en donnait peu, pas vraiment adepte de ce genre de marque un rien viriliste qui le dégoûtait chez les macho qu’il côtoyait souvent – Dragon en était un bon exemple. Pourtant, dans sa voix, il n’y avait que le compliment sincère d’un homme qui se permettait d’apprécier et de faire apprécier le respect et la tendresse qu’il éprouvait envers une compagne.

Se penchant sur Isilde, ce fut donc avec tout autant de douceur qu’il vint lui voler un baiser, appuyé, puis déposer un second sur sa bouche, comme une marque, avant de se redresser. La douleur de son bras désormais un souvenir lointain, il sortit de la chambre en frissonnant de froid, sans penser un seul instant aux conséquences de leur combat et de ce que cet abruti d’Orion tenterait pour se venger, le potionniste s’éloigna peu à peu, quittant les couloirs puis la demeure même des Sabordage, croisant seulement quelques moldus affectés au chargement ainsi qu’un jeune garçon qui aurait sans doute mérité de continuer ses études à Poudlard au lieu de trainer à des heures indues près des caisses.

Sa main le salua quand même, dans un signe presque évanescent et il transplana, dans un craquement sec. Laissant l’impression de n’avoir jamais vraiment existé.

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