once upon a time
« Auguste, Aveline! »Aveline, 11 ans, se renfrogna en entendant son nom ainsi prononcé. Elle avait pourtant
tout fait pour qu’Ilvermorny sache qu’elle préférait se faire appeler du nom de son père! Elle était Aveline Weiss, par Isolt! Comme ses frères! Mais il fallait croire que le directeur n’avait pas reçu le message… La gamine prit une profonde inspiration avant de s’avancer devant les quatre statues représentant les quatre maisons d’Ilvermorny. Le silence se fit dans la salle, tous guettaient le moindre mouvement des statues.
Puis le Puckwoodgenie leva sa flèche.
Aveline poussa un soupir de soulagement : elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle avait retenu sa respiration jusque là. Elle avait été choisie pour rejoindre la même maison que ses frères. Maintenant, elle aurait enfin droit à sa baguette.
***
« Auguste? Comme la prêtresse de Brooklyn? »Aveline, 12 ans, rougit. C’était Elia Calderon-Boot qui venait de lui adresser la parole. Elle était belle avec sa peau basanée et ses longs cheveux noirs, lisses et épais. Pas comme Aveline et ses cheveux crépus. L’intérêt que lui porta Elia la fit rougir, et Aveline bénit sa peau noire qui ne laissait rien paraître de sa gêne. Et la prêtresse de Brooklyn à laquelle faisait référence Elia était sa grand-mère, Mama Dania, une Visionommeuse réputée et sorcière qui pratiquait la magie vaudoue.
« N…n…non… Enfin, oui… enfin plus ou moins. Mon père descend de Helmut Weiss! »« Ben alors, pourquoi tu portes pas son nom? Ou les deux noms, comme moi! »Parce que sa famille maternelle était de tradition matrilinéaire. Parce que les garçons héritaient du nom du père et les filles, de celui de la mère. Parce qu’il fallait préserver l’héritage de ses ancêtres africains qui avaient bravé les mers et avaient connu l’enfer jusqu’au jour où ils étaient arrivés en Haïti. Ils avaient trimé durs pour préserver leur culture et leurs rituels magiques, les transmettant même à leurs enfants Cracmols, puis No-Majs, jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à elle, Aveline.
Qui ne voulait rien savoir. Qui n’écoutait pas lorsque sa mère essayait de lui enseigner le créole. Qui se bouchait les oreilles et faisait des lalalalallaaa lorsque sa grand-mère tentait de lui montrer quelques rituels simples. Seul tracer des vévés avait réussi à capter un peu son intérêt, car les proportions qu’il fallait respecter pour les dessiner et les formes qu’il fallait utiliser l’avaient intriguée, mais sa grand-mère n’avait pas été en mesure de répondre à ses questions. Et à l’époque, elle n’avait pas songé à demander à son père arithmancien, qui aurait certainement pu lui expliquer le rôle des proportions et des formes dans la fabrication d’artéfacts magiques et de sortilèges.
« Euh… c’est compliqué… J’ai pas trop envie d’en parler, » finit-elle par répondre à Elia, embarrassée.
***
« Nom : Auguste… Prénom : Marie Théodora Aveline Ezilie… Sang :… basique de rang 4…, » lut Aveline, 13 ans, sur sa nouvelle carte d’identité.
Une des premières mesures que le nouveau gouvernement avait mis en place avait été de classer tous les sorciers américains selon la hiérarchie du sang développée par le regretté Lord Voldemort. Depuis l’entrée au pouvoir des Mangemorts en janvier 2025 (une bonne chose, vraiment, sa famille avait toujours supporté les candidats Ombres et Botley leur avait toujours paru antipathique), le professeur d’Histoire de la Magie d’Aveline, Mrs O’Brien, leur avait vanté les mérites de cette hémocratie. À la croire, toutes les familles qui descendaient des 12 premiers Aurors Américains ou des fondateurs d’Ilvermorny seraient automatiquement reconnues comme étant des familles de sang-purs. Cela allait de soit. Était-ce la vérité, ou était-ce simplement le souhait de cette femme, qui était elle-même descendante d’un des fameux 12? Quoi qu’il en fût, Aveline avait passé la deuxième moitié de sa deuxième année à croire dur comme faire qu’elle ferait partie de l’élite sorcière. Qu’elle serait une sang-pure. Et puis même sa famille maternelle, par un heureux hasard, s’était avéré avoir respecté sans le savoir la hiérarchie du sang. Fallait croire que la loi Rappaport avait grandement contribué à éviter les mariages avec des No-Majs pendant la première moitié du XXe siècle. D’ailleurs, si vous voulez l’avis d’Aveline, cette loi n’aurait jamais dû être abrogée.
Alors l’été venu, lorsqu’elle avait enfin reçu sa carte d’identité, Aveline était tombée des nues.
« Comment ça?!? Seulement basique de rang 4? » explosa-t-elle.
« Aurais-tu honte de qui tu es, Aveline? »« Mama! Tu comprends rien! C’est de ta faute! Tu es basique rang 4! Tu aurais dû épouser un basique rang 4! J’aurais été sang-pure! La première de la famille! Tu as tout gâché! » tempêta-t-elle avant de se mériter une gifle magistrale.
« Eh! Tu parles pas comme ça à ta mère! Je t’ai portée neuf mois! J’ai déchiré mon ventre pour toi! J’ai invoqué les lwas pour qu’ils m’assurent une grossesse sans risque et une fille en bonne santé! Et c’est comme ça que tu me remercies? Fille ingrate! Pourquoi n’es-tu pas comme ta petite sœur, hein? Si douce, si gentille, si encline à respecter l’héritage de nos ancêtres! »Cette altercation ne fut que la première d’une longue série. L’adolescence d’Aveline, pleine de sautes d’humeur, de crises et de rage, porta un dur coup à la relation entre la jeune fille et sa mère. Et les voyages de plus en plus fréquents de son père au Royaume-Uni n’aidèrent pas. Aveline ne saurait que bien des années plus tard que la raison pour laquelle son père se rendait si souvent sur les terres du Lord avait un nom : le projet Filet du diable auquel il collaborait.
***
Aveline, 18 ans, plongée dans ses livres d’arithmancie avancée, de métamorphose, d’Histoire de la magie, de sortilèges, de runes et de potions, tentait d’étudier, mais la TVM ouverte dans la salle commune de Puckwoodgenie l’empêchait de se concentrer convenablement.
« Eh! Vous pouvez pas baisser le son? Y’a des gens qui étudient ici! »« Chuuuuuuuuut! »Aveline, sur le point de perdre le peu de patience qu’elle avait, se leva comme si elle avait été assise sur des ressorts, mais figea en comprenant ce que ses condisciples regardaient avec tant d’intérêts. C’était le président qui s’adressait à la nation.
« Le 2 mai a toujours été une date importante dans le monde des sorciers. Et aujourd’hui ne fait pas exception. Aujourd’hui, le monde des sorciers, tous unis sous la bannière de notre regretté seigneur Lord Voldemort, vient de déclarer la guerre aux No-Majs, cette sous-race de l’humanité. Pour qu’Assapor ne se reproduise plus jamais! »Aveline sentit une bouffée de fierté lui gonfler le torse et des larmes perler au coin de ses yeux, émue. Quelques Sang-de-Bourbes sanglotèrent. On les fit taire d’un sec
Silencio! Les No-Majs comprendraient enfin la place qui leur revenait de droit.
***
« Mais papaaa! Je veux chasser les No-Majs avec toi! » protesta Aveline, 19 ans. Dehors, la neige tombait à gros flocons.
« Non! Il en est hors de question! »« Oh alleeeeez! Quel genre de dangers une bande de No-Majs affaiblis, congelés et malades peuvent-ils représenter? Honnêtement! Alleeeeez papaaaa! C’est le début d’une nouvelle ère! Le secret magique est sur le point d’être levé! Je veux venir avec toi! » Et elle fit même la moue qui avait jusqu’à ce jour réussi à convaincre son père de lui céder n’importe quoi, de la dernière poupée en vogue, à rentrer avec lui en Grande-Bretagne dès que la dernière étape du projet Filet du diable aura été accomplie, car son père avait réussi à obtenir un poste permanent au Département des mystères britannique. De plus, Ava avait pour ambition d’intégrer la prestigieuse compagnie MagiCorp, et son père connaissait justement quelqu’un dans l’entreprise pour la faire entrer.
« Aveline! Non, c’est non! Je te rappelle que ton oncle et ton frère sont morts en combattant ces saletés de No-Majs! Ce sont des êtres affolés et ils n’ont plus rien à perdre. Ils sont dangereux. Toi, bosse ton arithmancie! Tu vas en avoir besoin pour intégrer MagiCorp. Il faut que tes calculs soient irréprochables. »Elle avait beau avoir obtenu son diplôme d’Ilvermorny en mai dernier, elle ne devait pas cesser de travailler pour autant. Et ce n’était pas seulement ses calculs qui devaient être irréprochables… Il fallait qu’elle le soit aussi. Aveline finit par baisser la tête, capitulant.
« Oui, papa… »***
Aveline, 20 ans, se baladait tranquillement sous le tiède soleil de l’été des Indiens, les couleurs chatoyantes des arbres de Central Park se reflétant dans le réservoir. Dans quelques mois, elle pourrait enfin rejoindre son père en Grande-Bretagne, dès que la paperasse serait finalisée. Aveline ne voulait pas manquer non plus le mariage de son frère qui épouserait Elia Calderon-Boot. Elle ne comprenait pas trop pourquoi, mais Ava ressentait un mélange de joie et de jalousie pour son frère et sa très (trop? C’en était même troublant…) jolie fiancée. Elle mit cela sur le fait que son frère serait, par ce mariage, le premier à engendrer un enfant pur dans la famille. Alors que la vérité était tout autre et beaucoup plus inavouable.
Aveline s’assit sur un banc et ouvrit
Magie et arithmancie, une revue qui traitait des dernières avancées scientifiques en arithmancie.
« Excusez-moi… Pourriez-vous m’indiquer le Dakota Building? » lui demanda une voix d’homme avec un fort accent britannique.
Aveline prit une profonde inspiration, replaça son signet et referma sa revue. Ces touristes, vraiment… Ne pouvaient-ils pas apprendre à lire une carte, comme tout le monde? Elle leva les yeux et elle croisa le regard de celui qui, plusieurs années plus tard, deviendrait son époux. Comme elle avait du temps à tuer et qu’il faisait beau, elle lui répondit :
« J’y allais justement. Je peux vous faire visiter si vous voulez. »Et ils passèrent un après-midi des plus agréables, jetant ce jour-là les fondements d’une belle amitié.
***
Aveline, 26 ans, écoutait les déboires sentimentaux de son meilleur ami, Altaïr Kirke, hilare. Puis, elle osa enfin dire ce qu’elle croyait être une évidence.
« Je ne comprends pas pourquoi tu t’acharnes tant à chercher à droite et à gauche la femme parfaite, alors qu’il y a une charmante sorcière du même rang que toi… tout près de toi! »« Ah bon? Qui? »Aveline le regarda en penchant la tête sur le côté, un petit sourire en coin, l’air de dire
T’es sérieux? Il fronçait les sourcils, farfouillant son réseau de connaissance mentalement. Ava finit par lever les yeux au ciel, en soupirant.
« Moi, bêta. Moi! »Ils étaient meilleurs amis après tout. Il n’y avait aucune raison pour que ça tourne mal, non? La conversation en resta là ce jour-là, mais l’idée fit son chemin, car un an et demi plus tard, ils étaient mariés.
***
Aveline, 28 ans, épuisée mais aux anges, regardait avec admiration sa petite fille naissante. Elle lui paraissait d’autant plus belle qu’elle était sa fille et qu’elle avait le sang pur. Seule ombre au tableau, elle n’était pas née garçon, fait qu’elle lui reprochera pendant toute sa jeunesse. Mais pour l’heure, Aveline s’en fichait. Elle avait un petit être tout fragile à s’occuper. Et pour le reste, Altaïr et elle pourraient toujours recommencer.
***
Aveline, 32 ans, tripotait une carte d’affaire vert marécage et à la texture étrange, comme du cuir. D’une écriture un peu gothique, une simple adresse, à Londres. Aveline n’avait plus mis les pieds dans l’ancienne capitale depuis que ce n’était plus un endroit huppé. Elle préférait habituellement de loin faire ses courses à Avalon. Mais ce jour-là, elle ne venait pas faire une course ordinaire. C’était la Sang-de-Bourbe qui lui servait le café au bureau qui lui avait refilé cette carte trois semaines plus tôt.
Pour régler vos problèmes, qu’elle avait dit. À quels problèmes avait-elle fait référence? Mais surtout, comment avait-elle bien pu savoir qu’elle avait, effectivement, des problèmes avec son mari? Cette garce aurait-elle par le plus grand des hasards… des talents de Legilimens? Était-ce seulement possible que des sorciers d’une si basse extraction puissent prétendre à un tel don? Quoi qu’il en fut, la carte d’affaire avait échoué dans la poche de sa cape d’automne, poids étrangement pesant. Illusion ou réalité? Comment savoir?
N’y pouvant plus, Aveline avait fini par se rendre à la fameuse adresse. Quand elle voulut confirmer qu’elle était au bon endroit, la carte avait disparu. Elle se trouvait désormais devant une boutique étrange dans un coin obscur de Londres. Une boutique qui détonait dans l’environnement où elle se trouvait, comme si elle avait été extraite de son milieu naturel pour être transposée là. Et pourtant, elle lui paraissait étrangement familière, comme si elle résonnait avec une part réprimée d’elle-même. Cette part dont elle ne voulait rien savoir mais qui l’avait pourtant rattrapée. Car devant elle se trouvait une boutique de magie vaudoue.
Le carillon qui se déclencha lorsqu’elle poussa la porte n’avait rien à voir avec ceux des boutiques d’Avalon. C’était un étrangement croassement, à mi-chemin entre les cris d’une corneille et d’un crapaud. Un homme à la peau d’ébène et au regard perçant sortit de l’arrière-boutique. Un sourire presque carnassier jouait sur ses lèvres, mais dans son trouble, Aveline y vit de la bienveillance.
« Je me demandais quand est-ce que vous alliez venir me voir, Mrs Kirke… »Aveline eut un mouvement de recul. Cet homme était-il donc aussi un Legilimens, par Isolt? L’homme rit de bon cœur.
« Excusez-moi, je ne voulais pas vous effrayer. C’est Simone qui m’a parlé de vous. »Ah. Simone. L’échanson du bureau. Alors Aveline se permit de rire également, quoiqu’un peu nerveusement.
« Pardonnez mon intrusion… Ça faisait longtemps que je cherchais une boutique comme la vôtre. » Un pieux mensonge. Mais elle avait besoin de le flatter dans le sens du poil, tandis que l’homme la détaillait de pied en cap.
« Je n’en ai pas vu depuis que j’ai quitté New York. »« Vous êtes donc une initiée de cet art sacré qu’est le vaudou? »Aveline prit une profonde inspiration.
« Évidemment! Je suis la petite-fille de Mama Dania Auguste. »« Évidemment. Évidemment. Que puis-je pour vous, Madame Auguste? » Il était spontanément passé de l’anglais au créole. Mais un créole qui ne ressemblait guère au créole haïtien. C’était au contraire, le créole de la Louisiane et du bayou, qu’elle arriva à comprendre, mais elle ne pouvait malheureusement pas répondre. Et elle comprit enfin qu’elle avait affaire à Baba Layibadé, un nom qu’elle avait déjà entendu dans sa jeunesse. Mais aucun moyen de savoir ce qu’il avait fait pour qu’il soit connu de sa grand-mère. Peut-être que si elle avait été plus attentive aux enseignements de son aïeule elle aurait su dans quel bousier elle venait de mettre le pied, qu’elle devait quitter cet endroit au plus vite.
Mais elle n’en fit rien.
« Puisque nous sommes entre initiés… Je voudrais… que vous m’aidiez. Vous voyez… cela fait si longtemps que je n’ai pas… pratiqué cet art sacré… Je suis un peu rouillée… Vous pourriez peut-être… » Aveline parlait d’une voix qu’elle se voulait assurée. Elle avait besoin de la magie vaudoue pour se venger de toutes les garces que fréquentait Altaïr. Et pour protéger sa petite fille. Sa si fragile petite Mayssan.
«… vous enseigner quelques rituels? Ah. Certes. Puisque vous êtes une Auguste. Mais ce n’est pas gratuit. »« Dites seulement votre prix. Et je paierai. » Layibadé rit de nouveau.
« Il n’est pas ici question d’argent. Mais je vous rassure, je ne demande pas votre vie non plus. »« Soit. Marché conclu. »S’il ne demandait pas d’or et qu’elle ne mourrait pas si elle brisait le contrat ou au terme de ce dernier, que pouvait-il demander de pire? Elle n’avait aucune idée du genre de contrat magique qu’elle venait de signer, ni ce qu’elle sacrifiait : son équilibre mental et émotionnel. Car pour pratiquer le genre de magie vaudoue que Baba Layibadé pratiquait, il fallait utiliser l’empreinte magique d’un autre sorcier, afin de ne pas en subir les effets secondaires. Et cette empreinte était le prix exigé par Layibadé.
Aveline était entrée dans cette boutique pour régler ses problèmes. Sans savoir qu’elle s’en était créé de plus terribles encore…
***
Aveline, 33 ans, profitait d’une agréable journée du mois d’août pour rendre visite à son père qui habitait Tinworth, lorsque l’impensable survint. Toute la petite ville fut frappée d’un mal aussi étrange que soudain. Pendant une effroyable heure, tous, de la gamine de 11 ans qui ferait ses premiers pas à Poudlard en septembre à la centenaire grabataire, perdirent leur pouvoir. Rien ne fonctionnait, du simple sortilège de lévitation au complexe sortilège de la Mort. De toute sa vie, Aveline ne s’était jamais sentie aussi vulnérable, aussi en perte de contrôle. Mais son père et elle, deux scientifiques dans l’âme, se penchaient déjà à comprendre la situation. Un virus? Aussi soudain? Probablement pas. Une tempête solaire ou un autre événement interstellaire? Il faudrait voir les conditions astronomiques de la soirée. Une attaque terroriste? Oui, mais de qui? Des Phénix? Ils avaient été réduits à néant une quinzaine d’années plus tôt. Des descendants de Ratisseurs? Attaquer la Grande-Bretagne? Mais pour quel motif? Un autre groupuscule terroriste? Mais c’était contreproductif de produire une arme qui neutralisait la magie, ça pourrait se retourner contre ceux qui avaient lancé l’attaque. Alors ça ne les rendait que plus dangereux, puisqu’ils n’avaient rien à perdre. C’était des agents du chaos.
Dans ce cas, la priorité était de déterminer la cause de cette défaillance magique : naturelle ou humaine. Et si c’était de cause humaine, assurément qu’une arithmancienne ne saurait pas de trop dans l’équipe de recherche que le Ministère de la Magie ne devrait pas tarder à monter.
C’est pourquoi, lorsque le service de surveillance de la stabilité magique fut créé, Aveline quitta son poste chez MagiCorp et postula au Ministère de la Magie. Elle obtint le poste et y travaillait encore à ce jour.
***
Aveline, 34 ans, suivait son garant qui l’avait recommandée auprès de Mervyn Kark. Depuis que ce dernier avait annoncé le retour du groupuscule terroriste qu’était l’Ordre du Phénix en novembre dernier, Aveline voulait à tout prix s’impliquer, car rien ni personne ne détruirait le monde qui l’avait vue s’épanouir. Pour rien au monde elle ne retournerait dans un monde comme celui qui l’avait vu naitre, un monde insensé, dépouillé de toute logique et de tout ordre. Sans compter que la famille d’Aveline avait toujours vu en Mervyn Kark le véritable héritier du Lord et ce fut avec le plus grand des honneurs que la sorcière reçut l’honorable Marque des Ténèbres sur son avant-bras.
Première mission : la mine d’Ensinis de Westray.