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❝ Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe] ❞
 :: Royaume-Uni :: Avalon
Alice Charley
HAVE YOU SEEN THIS WIZARD ?
Alice Charley
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Crédits : Evie

Double compte : Theresa Mulciber, Hélios Kark & Esther Baron

Age : 27 ans
Sang : Moldu
Statut : En couple avec Aveline Auguste, dont elle est follement amoureuse
Métier : Fugitive, terroriste, prêcheuse de la bonne parole
Epouvantard : Aveline mourant sous ses yeux
Dialogue : #ffcc99
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Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Mar 18 Juil - 18:44
Le passé n'est jamais vraiment du passé

Une maitresse en colère suffit. Elle ravale sa salive puis son cœur ne demande qu'à prendre la poudre d'escampette. Loin et par-dessus tout loin de la portée d'une baguette magique. Mais aujourd'hui une colère bien heureuse et aléatoire s'abat sur Alice. On lui dit de partir et de revenir plus tard. Bien que l'injonction soit empreinte de frustration, celle-ci crée un soulagement. Elle peut sortir. Cela veut dire deux choses : moins de travail et plus de temps avec les moldus.

Elle sort de chez les Kirke. Alice porte une robe à manche courte blanche décorée de rubans verts. Le tout accompagne un chapeau autant blanc que la neige accueillant une fleur violacée et fausse. Des vêtements certes passables une fois agencée mais restant d'une qualité moindre à ceux des sorciers.

Ces chanceux se vêtissent probablement de toutes sortes de douceur. On verra qui parlera de douceur quand le grand heure arrivera : ils demanderont notre pitié oui, eh bah ils vont l’avoir ma pitié. Abrégez leur souffrance fera du bi-… Pense à autre chose sinon tu resteras de mauvaise humeur. Regarde plutôt le soleil bienveillant, le ciel azuré – ça fait changement du gris des derniers jours dis donc... et mes camarades, oui je les verrais !

Elle descend quelques rues, la tête baissée en évitant que son regard croise ceux des passants – donc de sorciers. Elle s'arrête devant un bâtiment biscornu, mauve et au toit lugubre. Elle cogne à trois reprises une porte d'un bois noir. Un homme âgé ouvre avec délicatesse et demande à qui il a affaire dans le plus grand respect possible. Visiblement un moldu alors : par prudence vaut mieux montrer du respect à tous les inconnus. Ça évite de tomber sur un sang-pur trop orgueilleux et qui sait, qui aurait le mouvement de poignet facile. Alice se présente et explique la raison de sa venue. Elle vient pour la première fois ici : le local ayant changé depuis la dernière fois.

« - Avez-vous un lettre signé de votre maitre pour attester de votre présence ici, mademoiselle ? Rien contre vous, je vous assure, mais on ne cherche pas d'ennuis avec d'éventuels fugitifs…
- Je n'ai aucune signature mais croyez-moi, les vives paroles de mon honorable maitresse valent toutes les signatures…
- Hmmm…
- Allez voir chez les Kirke si cela vous intéresse mais je doute que cela les intéresse. Puis-je entrer, s'il vous plaît ? Je me sens seul…
- Hmm, d'accord, mademoiselle Charley, c'est bien cela ? Veuillez laisser votre chapeau à l'entrée et dépoussiérer vos chaussures. »

Incapable de dire de quel côté est ce vénérable ancêtre. Je ne le connais pas et il suit un protocole – mais qui lui a demandé ? Mais d’un autre côté, il m’a laissé entrer. Son maitre le force probablement. Non, c’est forcément cela ! Ah les salauds de sorciers, trop fiers pour venir jeter un coup d’œil ici mais il y aura toujours des connards pour nous… Ah mais tant pis, j’y suis maintenant…

Elle traverse un bref couloir avant de pénétrer la salle principale. D’agréables minutes passent en discussions anodines. Cependant, comme cela se déroule entre moldus, Alice ne voit aucune banalité mais qu’un immense soulagement. Voir ses semblables ainsi réunis et tranquilles pose sur son cœur une pommade rassurante à l’odeur de la maison – d’une vieille maison perdue.

Retentit ensuite une voix des profondeurs. Une voix qu’elle doutait de réentendre un jour. Elle la conservait dans l’oubli. Des souvenirs de morts flottent au-dessus de sa tête tels de mauvais esprits. Elle perd en sourire ce qu’elle gagne en crispation. Obéissant à son instinct, elle marche mine de rien vers la sortie, d’où provenait cette obscure voix. Le vieil homme exécute sa routine mais celle-ci semble compromise pour des raisons qu’elle ignore. Le ton monte. Elle s’avance le froid dans la peau mais la chaleur au cœur alors qu’elle reconnait le visage de cet inconnu pas si inconnu que cela. Alice interrompt l’échange entre le gardien et ce qui a été l’un de ses sauveurs. À ce moment elle ressent la mélancolie des survivants et la joie des belles coïncidences.

« - Saïe ! Me reconnais-tu ? C’est Alice ! Ça doit faire des années… j'étais une enfant à l'époque ! »

J’insiste par mon regard. Je veux qu’il vienne à l’intérieur même si je le connais très peu au final, que mes souvenirs sont flous, qu’il ne me reconnaîtra peut-être pas et qu’il réveille en moi de tristes choses. Je lui dois beaucoup et c’est un camarade moldu…
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Sam 29 Juil - 20:42
Un ciel bas pesait sur Avalon. Cela faisait plusieurs jours maintenant que de lourds nuages gris défilaient mollement au-dessus de l'Angleterre. L'air se chargeait en humidité d'heure en heure, et malgré une chaleur étouffante digne d'un mois de juillet, cela ne faisait aucun doute : une tempête approchait. Au sens propre comme au figuré, d'ailleurs. La transmission pirate de Durham sur la TVM, suite aux événements du 24 juin, n'était pas passée inaperçue. Cela avait été une véritable plaie de passer les postes de contrôle aux abords de la ville. Les Pacificateurs étaient sur le qui-vive, exigeant à la fois papiers d'identité ainsi qu'une bonne raison de pénétrer au sein de la capitale. Plus aucun quidam ne passait devant eux sans qu'ils ne se soient assurés du bien-fondé de ces deux choses au moins. Depuis que la Nouvelle Inquisition s'était alliée à l'Ordre du Phénix, la qualité des faux papiers dont nous disposions s'était heureusement nettement améliorée, et j'avais réussi à passer entre les mailles du filet. Avec un certain soulagement, je devais bien avouer.

La guerre avec les sorciers était finalement déclarée. Plus que jamais, la prudence devenait mère de sûreté. Tout comme l'audace une nécessité. C'est pour cela que j'étais là. Malgré les risques encourus, malgré la Brigade Magique patrouillant à chaque coin de rue et l'ambiance délétère planant sur la ville, la Nouvelle Inquisition n'avait pas dévoilé son visage au grand jour pour retourner se terrer dans l'ombre la seconde d'après. Les messages devaient continuer à circuler, et c'était justement à cela que je m'employais aujourd'hui. Durham m'avait confié une missive à remettre à l'auberge de la Chèvre et du Scarabée, un de ces taudis que les sorciers qualifiaient naïvement de lieux de rencontre pour moldus. Le gérant n'était pas à proprement parlé un membre à part entière de notre organisation, mais disons qu'il sympathisait assez avec la Cause pour fermer les yeux sur les allées et venues qui se tramaient dans son bouge. C'était tout du moins encore le cas la dernière fois que j'avais foutu les pieds dans les parages, mais je compris vite que quelque-chose avait changé lorsque, arrivé à destination, et après avoir frappé au lourd battant de la porte, je me retrouvais nez à nez avec Frank Atkinson. L'homme frôlait les deux mètres. Malgré des tempes et une barbe grisonnantes, il était taillé comme un bûcheron, sa silhouette massive dégageant une force tranquille qui suffisait à faire oublier son grand âge. Ce jour-ci pourtant, la mine cordiale que Frank réservait d'ordinaire à ses clients au moment de leur ouvrir la porte ne tarda pas à se figer en grimace tandis qu'une superbe ride du lion apparaissait entre ses yeux.

_ C'est pour quoi ?

_ Boire un verre, évidemment ! Quoi d'autre ? chantonnais-je presque pour contrecarrer l'aboiement de l'aubergiste, ce qui eut pour effet de le faire encore un peu plus froncer des sourcils.

_  À d'autres ! Je sais très bien qui vous êtes, ajouta-t-il précipitamment, le ton soudain très bas, comme s'il craignait que quelqu'un ne l'entende. Qu'est-ce qui vous prends de débarquer ici après... après le... le foutoir que vous avez mis l'autre jour ! Je vous préviens, je ne veux pas être mêlé à tout ça ! Plus maintenant. Ça devient absolument...

_ Saïe !

Si le vieil homme n'avait pas eu le cœur si bien accroché, j'aurais juré qu'il aurait pu tomber raide mort d'une crise cardiaque. Son visage était devenu blême. L'expression d'effroi qui l'avait d'abord saisi s'était dissipée en apercevant la silhouette de la jeune moldue qu'il avait fait rentrer dans l'établissement un moment auparavant, mais elle lui avait visiblement fait la peur de l'année. La main crispée sur sa poitrine, le regard accusateur qu'il lui jetait était celui d'un vieux hibou courroucé. De mon côté, je n'avais pu m'empêcher de froncer les sourcils en entendant la gamine m'apostropher. Elle me disait vaguement quelque-chose, mais... Je penchais légèrement la tête sur le côté, essayant d'imaginer à quoi elle pouvait ressembler avec dix bonnes années de moins au compteur. Alice, hein ? De vieux souvenirs remontèrent alors soudain des tréfonds de ma mémoire, là où je pensais les avoir enterrés à jamais. Ceux d'une gosse d'à peine huit ans, les cheveux sales et les joues striées par deux sillons humides. Je l'avais trouvé par hasard, dans une forêt, alors que je descendais vers le sud et qu'elle était en mauvaise posture face à une bande de Chaporouges – de sales petites bestioles raffolant de chaire humaine. J'avais croisé plus d'un gamin malingre à l'époque mais, elle, je n'étais pas parvenu à l'abandonner à son sort. Je l'avais tiré de là puis lui avais donné à manger et avais allumé un feu pour qu'elle passe au moins une nuit au chaud. Le lendemain, elle marchait dans mon sillage.

Je ne me rappelais plus exactement combien de temps j'avais fini par la garder avec moi. Cela se comptait-il en semaines ? Peut-être même un mois entier ? Guère plus. Une enfant ne valait pas beaucoup mieux qu'un poids mort pour les types comme moi. Je me souvenais d'ailleurs avoir abandonné sa garde au premier groupe de survivants dont nous avions croisé la route. Nous avions passé la nuit avec eux et, au petit matin, j'avais disparu. Je n'avais plus jamais repensé à elle depuis. Pour quoi faire ? J'avais pensé qu'elle mourrait bien assez tôt, comme les autres. J'avais eu tort. Cette gamine qui avait survécu à la Peste, le froid et la faim, avait aussi survécu aux sorciers. Je n'aurais pas su dire l'effet que ça me faisait – si ça m'en faisait un tout court même – mais l'opportunité était trop belle pour ne pas s'en saisir et un grand sourire vint alors éclairer mon visage.

_ Aliiice ! Bien sûr ! Bon sang, ce que tu as grandi ! Je t'aurais croisé dans la rue, je ne t'aurais pas reconnu ! Frank, tu m'avais caché qu'une aussi jolie plante traînait dans les parages, vieux grigou.

Le dit Frank marmonna quelque-chose d'inintelligible dans sa barbe tandis que je lui assenais une franche bourrade au niveau de l'épaule. Il m'en voulait de lui forcer ainsi la main, c'était évident, mais me laisser entrer semblait représenter le moindre mal à ses yeux. C'était soit ça, soit causer un esclandre devant témoin. Le choix était vite fait et je n'allais pas m'en plaindre.

_ Alice, repris-je en posant mes mains de part et d'autre de ses épaules. Permets-moi de t'inviter à boire un verre ou un café à l'intérieur. Tu dois avoir tellement de choses à me raconter.
Alice Charley
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Lun 31 Juil - 21:53
- Aliiice ! Bien sûr ! Bon sang, ce que tu as grandi ! Je t'aurais croisé dans la rue, je ne t'aurais pas reconnu ! Frank, tu m'avais caché qu'une aussi jolie plante traînait dans les parages, vieux grigou.

Elle rend le sourire. Satisfaite, elle décompresse un brin avant de se diriger vers l'intérieur. Quel homme serait le vieux Frank s'il séparait de vieilles connaissances ? Que deviendrait-il s'il refusait cette pourtant si amicale accolade ? Un salaud sans aucun doute et cette image beaucoup de gens l'évitent.

- Alice. Permets-moi de t'inviter à boire un verre ou un café à l'intérieur. Tu dois avoir tellement de choses à me raconter.

Ça oui. En fait non, je ne sais pas trop ce que je pourrais te dire. Les choses sombres du passé tu les connais, les choses sombres du présent tu les vis et pour ce qui est des choses sombres du futur on ne les imagine plus, quoique...

Alice répond positivement puis suit Saïe. Elle se montre enjouée alors que son état d'esprit reste autre. Ainsi lui vient une idée pour alimenter la conversation alors qu'ils passent le couloir pour pénétrer la salle principale. Quelques yeux curieux les visent avant de se raviser à leurs anciennes occupations.

- Tu as un peu vieilli de ton côté. Rien de plus naturel tu me diras...

Le duo trouve une table. Les lieux grouillaient d'une population de moldu peu écrasante. À-vrai-dire se trouvait toujours ici peu de gens. La vie d'esclave occupe trop les moldus et puis on tarde peu. Bon, dans le cas d'Alice, elle se permet de flâner comme elle s'y adonnait il y a quelques secondes. Néanmoins, elle sait que même lorsqu'on donne un coup de pied au cul du chien, on s'attend à ce qu'il revienne à la maison la tête baissée le soir. Les hommes et les femmes ne reviennent plus à la maison, ivre ou non : ils reviennent à leur niche, sous les pieds de leurs maîtres. Sur la table traine quelques saletés des derniers occupants. Bien qu'elle les remarque (sens de domestique oblige) elle y accorde une importance moindre. Elle croise le regard de Saïe. Elle oublie la convention selon laquelle il faut commander quelque chose.

- Tu sais, je ne t'en veux pas de m'avoir laissé chez ces autres survivants. Ils étaient sympathiques et les choses se sont plutôt bien déroulés pour moi par la suite.

Je le dis à voix basse. Bien qu'ici, entre moldus, nous sommes tous liés par la Peste, cela peut provoquer des souvenirs douloureux. Je le sais car j'en souffre en ce moment. Le pire c'est que je souffre parce que je mens. Dès qu'il m'a laissé, c'est toujours la même putain de merde avec les gens dangereux, les désespérés et ces pièges de ces diables de sorciers se terrant à toutes les cachettes... Mais bon, il faut bien un peu de positif ici...

- Je travaille comme domestique maintenant. Enfin, comme presque tous les moldus en ville. Pas facile tous les jours mais ça reste supportable. Ma maîtresse m'a laissé pour la journée – qu'elle soit bénie. Et toi, tu fais quoi ?

Moi, naïve ? Non. Je doute qu'il soit un domestique : les familles préfèrent les femmes et ce genre d'homme irait dans les mines ou les champs... Sacrilège ces endroits doivent être horribles... Je dois tenter une question avec discrétion et... j'ai vraiment dit que mon travail est supportable ?  

Elle regarde de droite à gauche pour enfin pencher légèrement la tête. Elle veut éviter les curieux.

- On te fait travailler à domicile ou à l'extérieur !?

Elle entend par là s'il travaille pour des maîtres ou s'il fuit. Parce que c'est l'un ou l'autre. Elle espère seulement que son interlocuteur comprendra le message codé. S'il est un fuyard, il est probablement un résistant, par exemple. En tel cas, la discussion pourrait devenir très intéressante...
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Dim 20 Aoû - 19:23
La gamine accepta l'invitation et je décochais un dernier sourire à Franck avant de passer devant lui, savourant ma victoire. Son visage était indéchiffrable, mais il n'y avait aucune chance pour qu'il courre prévenir les Pacificateurs de mon intrusion. Il aurait eu des explications à fournir, autrement, et cela n'aurait pas joué en sa faveur. Oh que non ! Le mieux pour lui dorénavant était d'espérer que j'en termine vite avec ce que j'étais venu faire ici et que je reparte comme j'étais venu : sans incident. Mes retrouvailles avec Alice me donnaient en plus une excuse toute trouvée pour traîner dans les parages sans éveiller les soupçons. On ne pouvait jamais vraiment savoir à qui l'on avait affaire après tout. Aussi improbable cela puisse-t-il paraître, nombre d'esclaves étaient en effet vendus corps et âme à leurs maîtres, n'attendant qu'une opportunité pour courir à leurs pieds leur rapporter leurs trouvailles. Les murs avaient des oreilles ; même en ces pseudos lieux de villégiature réservés aux moldus. D'ordinaire, j'étais ainsi obligé d'avancer prudemment avant de m’atteler au véritable but de mes visites. Il fallait repérer le bon pigeon, prétendre rechercher la conversion, etc. Une corvée dont je pouvais aujourd'hui sauter quelques étapes grâce à l'intervention inattendue de mon ancienne protégée.

Alice... Le regard vissé à l'arrière de sa tête, je tentais de me rappeler la gamine qu'elle avait été. Silencieuse. Le regard perdu dans le vague la majorité du temps, comme n'importe quel gosse ayant vécu des horreurs avant d'être vraiment en âge de les assimiler. Elle avait changé ; ou en donnait l'impression en tout cas. Je ne savais pas quelle image elle avait gardé de moi, mais l'enthousiasme un brin excessif avec lequel je l'avais accueilli devait contraster avec ses souvenirs. Qu'importe. Tant d'années avaient passées. Nous étions des étrangers l'un pour l'autre, même à l'époque. Nous avions le droit de nous mentir. Un petit sourire en coin vint tout de même rehausser le coin de mes lèvres alors que nous nous installions à une table et qu'elle me faisait remarquer les quelques cheveux blancs supplémentaires venus éclaircir ma tignasse sombre.

_ Tu sais, je ne t'en veux pas de m'avoir laissé chez ces autres survivants. Ils étaient sympathiques et les choses se sont plutôt bien déroulés pour moi par la suite.

_ Tant mieux, alors, lui concédais-je doucement, devinant malgré tout le mensonge derrière ses paroles. Après tout, si elle était là aujourd'hui, c'était bien que tout ne s'était pas déroulé comme prévu. J'aurais quand même du te dire que je comptais partir, ça aurait été plus réglo, mais je me suis dit que c'était mieux ainsi. Je n'ai jamais été doué pour les adieux, et regarde-nous maintenant !

Qui l'aurait cru ? Certainement pas moi. Ce sont les vivants qu'il convient de pleurer, mon fils, pas les morts. C'était ma mère qui m'avait un jour glissé cette phrase dans le creux de l'oreille. Depuis l'apocalypse, elle revenait souvent me trotter dans la tête. Je me disais qu'elle n'avait pas eu tort, que les suppliciés et les pestiférés du projet Filet du Diable avaient sûrement eu plus de chance que ceux qui lui avaient survécu. Pour eux, au moins, la lutte était terminée. Alors que pour nous ? Le barman interrompit la discussion tandis qu'il venait déposer deux tasses d'un liquide noir et fumant devant nous. Alice attendit alors qu'il se soit éloigné avant de reprendre, d'un ton bas qui convenait aux confidences. Elle voulait savoir ce que je faisais ces jours-ci. Une question dangereuse. Je ne pouvais décemment pas crier sur tous les toits ma condition de fugitif et, en même temps, je n'avais clairement pas la gueule de l'emploi pour servir en tant que domestique...

_ Hmm, c'est un peu compliqué. Quand j'ai été attrapé par les sorciers, on m'a envoyé dans les mines. J'y ai passé de nombreuses années, mais le responsable là-bas avait besoin d'un traducteur pour négocier avec certains clients, et mon profil l'a intéressé. Depuis, je passe moins de temps à casser des cailloux et un peu plus à l'accompagner dans ses déplacements. Il avait rendez-vous avec quelqu'un de la compagnie Sabordage cet après-midi et m'a laissé quartier-libre. Je ne connais pas grand-monde dans le coin, mais j'espérais croiser une vielle connaissance ayant été vendu à un sorcier d'Avalon. Charley. Ça te dit quelque-chose ?

Qui ne tente rien n'a rien. J'étais sensé laisser ma missive à un endroit précis, où elle serait récupérée par un deuxième larron qui devrait à son tour la transmettre à ce ou cette fameuse Charley. Si je pouvais toutefois griller encore quelques étapes, ça m'arrangeait. Oliver avait insisté sur l'urgence de la situation. Alice pouvait encore m'être utile si elle avait ses habitudes dans le coin. Je ne savais juste pas encore à quel point...
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Lun 21 Aoû - 23:13
- [...] Je ne connais pas grand-monde dans le coin, mais j'espérais croiser une vielle connaissance ayant été vendu à un sorcier d'Avalon. Charley. Ça te dit quelque-chose ?

Le temps s'arrête. Parle-t-on d'elle ou d'un autre Charley ?

Ne sois pas sotte Alice. Tu sais qu'il s'agit de toi par A + B... Il en reste combien des Charleys ? Pas beaucoup et tu sais pourquoi ? Parce qu'ils sont morts bordel de damnation d'enfer de satanés de sorciers de...

Si la logique manque, l'instinct offre lui une réponse définitive. Soit il travaille dans les mines, soit il fuit. Son petit doigt s'agite et lui indique la deuxième option telle une évidence. Non, le doute doit partir et à ça la réaction doit prévaloir. Nom de Zeus, il s'agit peut-être d'un test lancé par Durham... L'idée de décevoir la Nouvelle Inquisition, unique cause de sa triste vie, lui donne des pulsions de mort. Pire : et si c'était un test d'Avelyne ? Mince, mince, mince mince... Durant de brèves secondes, le sourire d'Alice s'efface pour déceler une émotion inexplicable : un mélange de gravité et de neutralité, de détermination mais d'anxiété. Il faut dire que s'il fallait suivre à la loupe, à chaque minute, les moindres revers émotionnels d'Alice, on sortirait de l'auberge dans quelques mois... Alors, sa réaction disparait pour laisser un sourire se glisser à nouveau. Elle sirote sa boisson noire. Sa langue goûte au vide. Lorsque le cerveau livre son attention ailleurs, les sens peuvent s'altérer. En voilà l'exemple.

- Ça me dit quelque chose...

Elle tourne autour du pot, trop frileuse pour se lancer dans l'eau froide et dire Oui, je suis ladite Charley, que puis-je faire pour vous ? L'instinct de survie la bâillonne. Il lui dicte la prudence avec la férocité des plus implacables professeurs d'anglais. Ses doigts se crispent sur sa robe alors qu'elle reprend un peu de café et plus qu'elle ne le devrait. Le corps d'Alice connait peut les effets du café, la boisson étant un luxe à sa condition.

T'es cuite bon sang ! T'imagines, il va aller demander à quelqu'un d'autre un certain Charley et vers qui vont-ils pointer ?! Vers moi, ils vont pointer vers moi ! Pourquoi as-tu menti Alice ? Qu'est-ce que tu caches ? Pour déclines-tu ton identité ? Je suis idiote, je suis une saloperie d'idiote bonne à rien je... Non, calme. S'il pose la question, c'est qu'il ne te connaît pas sous ce nom, forcément ou il joue la comédie. Alors concentre-toi...

- Ah je sais ! Je connais un Charley. Il travaille tous les jours et ne reçoit rien des hiboux, très discret, il ne vient jamais ici d'ailleurs... As-tu quelque chose à lui donner ? Si tu veux, je peux lui transmettre en mains propres lorsqu'il aura un peu de temps, je sais où il habite.

C'est bien, je peux continuer de la sorte encore un peu...

- J'ai faim. Dommage qu'ils ne servent pas d'olives ici, tu ne trouves pas ? Je dis ça parce que c'est mon plat préféré... Pour tout dire, quand j'étais petite ma mère m'en faisait manger, de ces olives. Je n'aimais pas ça mais maintenant elles me rappellent ma chère mère, alors j'ai appris à les apprécier.

Ranimer le fantôme de sa maman, de sa malheureuse maman... De morbides images montent. Le corps sans vie de maman, se vidant du vin de la mort alors que... le monstre avançait à pas lent, lourd vers... Tu étais là, Alice. Son coeur s'arrête de battre. Elle se glace, écoutant sa confession mensongère en écho. Le coeur revient dans un battement terrible. Le sourire reprend sa place. Néanmoins, une timidité marquée s'ajoute.

Je ne sais pas si je veux qu'il me comprenne ou non, je ne sais pas ce que je veux.. je... non ça suffit. Allez, montre-moi que tu viens de la part de Durham et je serais enfin rassurée, allez, parle ! Ça fera mon bonheur de te voir dans le bon chemin et on parlera d'autres choses que du passé... allons-y.
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Mar 5 Sep - 14:58
Le nom de Charley ne lui était pas inconnu. L'espace d'une seconde, son visage avait prit les couleurs d'une surprise contenue mais équivoque. Craintive aussi. Ou quelque-chose d'approchant, sans que je sois capable de mettre le doigt sur l'émotion précise qui l'avait traversé. Mes yeux se plissèrent alors imperceptiblement tandis que je tentais de déchiffrer son langage corporel avec plus de justesse. Porter sa tasse à ses lèvres pour faire mine d'y boire était un classique dans l'art de gagner du temps. Pourquoi avait-elle besoin de grappiller ces quelques précieuses secondes de réflexion, cela dit ? Qu'est-ce qui lui avait fait tirer la sonnette d'alarme ? C'était précisément là toute la question. Une à laquelle je n'avais pas encore de réponse mais à laquelle il allait vite falloir que je trouve une explication. Elle me rendait nerveux. Plusieurs scénarios s’échafaudaient dans mon esprit et je n'étais pas certain d'apprécier le dénouement de la majorité d'entre eux. Et si Charley avait été repéré et fait arrêté par la Brigade ? Instinctivement, mon regard sonda les personnes alentours, cherchant à identifier un individu suspect. Quelqu'un qui n'aurait pas eu sa place ou que j'aurais pu surprendre en train de nous épier. Mais rien. Aucun Pacificateur ne semblait se cacher dans le décors. Alors quoi ?

_ As-tu quelque chose à lui donner ? Si tu veux, je peux lui transmettre en mains propres lorsqu'il aura un peu de temps, je sais où il habite.

Un sourire fendit mes lèvres. Pour qui est-ce qu'elle me prenait ? Un lapin de Pâques ? Beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts depuis notre dernière rencontre. Pour ce que j'en savais, Alice aurait très bien pu être une espionne au service de ces chiens de Mangemorts. Cela existait et, après tout, les quelques semaines que nous avions passé côte à côte il y a plus de dix ans de ça, ne suffisaient pas à faire de nous des amis de longue date. Je n'avais aucune idée de qui était cette fille. Pas plus qu'elle ne savait qui j'étais. Mais alors que je m'apprêtais à lui répondre, Alice me coupa l'herbe sous le pied de la plus étrange des manières. J’eus du mal à me retenir de hausser les sourcils d'ailleurs. Des olives ? Pourquoi diable me parlait-elle de ça tout d'un coup ?! Ça n'avait pas de sens. Jusqu'au moment où son insistance finit par faire tilt. Des olives. Oliver. L'allusion était assez grossière mais elle faisait l'affaire et mon sourire s'étira alors encore un peu plus sur mon visage.

_ Que dirais-tu d'aller faire un tour, alors ? Mon maître m'a laissé deux ou trois mornilles ce matin. On peut essayer de voir si l'on ne pourrait pas trouver quelques-unes de ces fameuses olives dont tu raffoles tant, et tu pourras me montrer où habite Charley ! dis-je en rentrant dans son jeu, avant de me pencher en avant pour lui glisser d'une voix plus basse : Ce n'est pas un endroit pour discuter de ces choses. Trop risqué. Fais-moi confiance.

Alors que je me levais, j’aperçus le regard de Frank Atkinson. Le vieil homme était retourné derrière son comptoir, où il astiquait le même verre depuis déjà trois bonnes minutes. S'il était visiblement soulagé de me voir quitter son établissement aussi rapidement après mon arrivée, le fait que j'entraîne la gamine derrière moi semblait en revanche lui poser quelque cas de conscience. Il ne voyait pas ça d'un bon œil, l'ancêtre, lui qui avait toujours pensé que les enfants n'auraient pas du être mêlés aux histoires des adultes. Le fou. C'était à se demander dans quel monde il croyait vivre depuis que les sorciers étaient sortis de leur tanière.

_ Tout va bien, miss ? Vous êtes sûre que vous ne reprendrez pas une tasse de café ? proposa-t-il dans une ultime tentative de la retenir, alors que nous passions devant lui. Vous devriez prendre garde à vous. Les rues ne sont pas toujours sûres, vous savez.

_ Merci de ta sollicitude, Frank, mais ça ira ! Ton café n'en a que le nom en plus. On devrait pouvoir trouver mieux ailleurs. À la revoyure, vieux brigand !
Alice Charley
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Jeu 7 Sep - 1:27
- Que dirais-tu d'aller faire un tour, alors ? […]

Il se penche un peu plus. Elle sait qu’il vaut mieux rester ici, la discrétion, tout ça. Mais elle stresse. Elle sent qu’elle pourrait déconner d’un moment à l’autre. Mentir à des gens, elle s’y connaît. Néanmoins, ces trucs d’espionnage, elle reste une initiée.

C’est pour la bonne cause. Un jour, peut-être, je serais meilleure à ce jeu.


- Ce n’est pas un endroit pour discuter de ces choses. Trop risqué. Fais-moi confiance.
- Oui.

Alors que Saïe se lève (ou Isaïe ? la mémoire joue de drôles de tours), Alice emboite le pas, décidée. Alors, le vieil homme revient à la charge.

- Tout va bien, miss ? Vous êtes que vous ne reprendrez pas une tasse de café ?
- C’est aimable mais non merci. Trop de caféine c’est mauvais pour le sommeil et…
- Vous devriez prendre garde à vous. Les rues ne sont pas toujours sures, vous savez.
- C’est pourquoi je pars avec mon ami ici. Il mérite mon entière confiance.

Sur ce, Saïe finit l’obstacle par une bourrade à laquelle elle ajoute son plus franc sourire. Allons, Frank, on s’amuse à Avalon !

***

Dès que notre duo sort du centre de rencontre pour moldus, Alice agrippe le bras de son compagnon comme pour l’arrêter.

- On part dans cette direction. On tourne à gauche à la prochaine rue, on prend la première ruelle, on tournera ensuite à droite, puis à gauche, et on revient sur nos pas par une deuxième ruelle avant de continuer vers une autre ruelle à l’opposée de la première ruelle. On s’arrêtera là, pour prendre un autre café.


Au moins, je connais cette ville. Ah, terrible ville, que j’aimerais un jour revoir les antiques cités humaines… C’est à en avoir le cafard… Quel soulagement d’être enfin à l’air libre. Une bouffée d’air, c’est ce qu’il me fallait. Je me sens moins surveillée, aussi. Faudrait que j’arrête de traîner là-bas mais…

Après deux minutes de marche, où Alice se terrait dans le mutisme, elle se décide à briser le silence mais d’une voix si ténue qu’on aurait dit un courant d’air de mots. De plus, le duo se trouvait éloigné des passants pour les prochaines secondes.

- Ne regarde pas derrière toi. Il se peut qu’on nous suive et on doit rester normaux. Si quelqu’un est à nos trousses, on le sèmera une fois dans les ruelles.

Je sais que les sorciers peuvent prendre l’apparence des gens. Ils peuvent faire toutes sortes de choses avec leur magie. Je ne prendrai aucun risque… Ne regarde pas derrière toi Alice, et fonce. Voilà, allez, fonce.

Les deux moldus pénètrent une ruelle bondée. On les interpelle pour leur vendre des saletés magiques mais, dans le cas de Charley, elle les ignore plus sévèrement que s’ils étaient atteints de la lèpre. Elle suit sa direction à la lettre. Suite à dix minutes de marche, les néo-inquisiteurs atterrissent dans une ruelle peu fréquentée où personne ne semble avoir quelque chose à foutre des gens louches. Ces lieux sauvent autant de vies qu’ils coupent de gorges. Elle arrête sa marche sur un coin, sous un lampadaire.

- Pardon pour l’enfantillage tout à l’heure… J’étais surprise et on ne sait jamais… Je ne t’avais pas croisé depuis des années. Avec tous ce qui se passe, on n’est jamais trop prudent.

Elle soupire.

- Je suis Charley. De quoi veux-tu me parler ?
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Jeu 7 Sep - 23:03
La façon dont elle prit le commandement des opérations, une seconde à peine après que nous ayons finit de mettre les pieds dehors, m'arracha un haussement de sourcils. J'étais à la fois surpris et amusé par cette prise d'initiative. Je ne l'avais pas vu venir, mais Alice prenait visiblement très au sérieux le rôle d'agent secret qu'elle s'imaginait tenir en cet instant. Pour un peu, je me serais presque cru dans un épisode de Charlie et ses drôles de dames ! Je décidais néanmoins de jouer le jeu et de me laisser guider. Je ne voyais pas l'intérêt de lui faire remarquer que cette vie de mensonges et de duplicité était déjà la mienne bien avant l'exécution du projet Filet du Diable ou qu'elle ait fini de sucer son pouce. Cela aurait été affreusement condescendant, en plus de n'avoir plus la moindre espèce d'importance aujourd'hui.

Telles deux ombres silencieuses glissant dans les ténèbres, nous cheminions incognito à travers les ruelles d'Avalon. Personne ne prêtait réellement attention à son voisin dans la rue. Moldus ou sorciers, jeunes ou vieux, tous étaient trop absorbés par leurs propres affaires pour se soucier de celles des gens qu'ils croisaient. J'avais tout de même pris soin de rabattre le capuchon de ma cape sur ma tête, afin de préserver un minimum mon anonymat, mais ma démarche était celle d'un homme serein. Aux recommandations d'Alice, qui m'enjoignait à éviter de me retourner, je me contentais alors d'exercer une légère pression sur son avant bras, comme pour la rassurer. Je n'étais pas inquiet, et elle ne devait pas l'être non plus.

_ N’aie pas l'air aussi tendue. Souris, lui soufflais-je discrètement tandis que je montrais l'exemple, déclinant l'invitation d'un marchand ambulant à venir admirer ses amulettes de plus près d'un geste poli.

Mais Alice se contenta d'un grognement avant de nous entraîner dans une venelle parallèle. Le genre de goulot où avaient tendance à se tramer quelques malversations malhonnêtes et autres commerces illicites. Pas nécessairement l'endroit que j'aurais moi-même choisi, en d'autres termes. Car si notre présence ici n'avait pas de quoi perturber la populace qui y menait habituellement ses petites affaires, elle saurait en revanche susciter la méfiance de n'importe quel honnête citoyen passant à proximité. Il n'était toutefois pas encore temps de s'en inquiéter. Surtout après qu'Alice ait dévoilé son identité. Un large sourire fendit d'ailleurs mes lèvres en réponse à sa confidence. Ainsi, la petite Alice était l'une des nôtres ! La petite Alice que j'avais secourue puis abandonné à son sort en pensant ne jamais reposer les yeux sur elle, était devenue une combattante de la liberté ! Le destin avait parfois un curieux sens de l'humour.

_ Voyez-vous donc ça ! Enchanté de faire votre connaissance alors, miss Charley. J'ai un message pour vous, de la part de notre ami commun.

Joignant les gestes à la parole, je lui tendis le parchemin soigneusement roulé que je conservais jusque là dans ma poche. Il n'appartenait qu'à elle d'en découvrir le contenu. Je n'avais moi-même aucune idée du message qu'il renfermait si ce n'est qu'il devait s'agir d'une mission. Pour le reste... Laissant à la gamine un semblant d'intimité, j'en profitais pour lancer un regard circulaire à la ronde. Le silence pesant que je sentis s'installer dans mon dos me força cependant rapidement à reporter mon attention vers elle. Alice était devenue livide. Toutes les couleurs de son visage semblaient s'être retirées d'un seul coup pour ne laisser la place qu'à celle du désarroi.

_ Quoi que ce soit, je ne dois pas savoir, la prévins-je soudain, alarmé par le regard qu'elle venait de relever sur moi. Pas dans les détails en tout cas.

Le meilleur moyen de préserver un secret était encore de le garder pour soi-même. Les informations étaient ainsi divulguées au compte goutte, uniquement à ceux qui avaient besoin de savoir. Une nécessité pour la préservation de la faction.
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Dim 10 Sep - 16:11
- Voyez-vous donc ça ! Enchanté de faire votre connaissance alors, miss Charley. J'ai un message pour vous, de la part de notre ami commun.

Au sourire de Saïe, Alice répond avec un rictus. Nerveuse, elle se laisse néanmoins aller légèrement par son compagnon, alors son sourire perd en crispations pour se ramollir, devant plus sincère. Elle prend le parchemin.

C’est probablement une petite mission, rien d’important. Rien d’important…


Elle lit attentivement. À mesure que ses yeux traversent les lignes, son teint prend des teintes de plus en plus blanches. Une nouvelle angoisse lui prend les tripes. La seule idée de devoir exécuter cette mission lui donnait de ces papillons de peur dans l’estomac. Elle inspire comme pour reprendre un calme relatif, avant de refermer le parchemin.

Fouiller les affaires magiques des Kirke ? Et leurs papiers ? Mais pourquoi ? Pourquoi ne pouvais-je pas aller espionner les voisins à la place ? Et le vol ? Qu’est-ce que je vais dire à Aveline si je me fais prendre ? Que va-t-il arriver de moi ? Seigneur ait pitié… Du calme Alice, tu fais ça pour l’humanité, la grande. Tu vas t’en sortir, tu t’en sortiras et tu rempliras cette mission pour l’Inquisition. D’accord ? Oui ? Bien… mais j’ai cette trouille, quand même.

Elle plonge son regard dans celui de Saïe. Ses doigts caressent le papier. Elle pense aux flammes – aux infernales flammes – et sait exactement quoi en faire, du parchemin.

- Tu as du feu ? Aussi, je me demandais… Tu as des conseils pour la discrétion, les missions… Je ne sais pas, tu as l’air si à l’aise avec ça.


Et toi, t’es bonne pour t’occuper des mioches. Et je ne peux pas dire que je suis mal placé pour cette mission. Je ferai de mon mieux et surtout, je dois me trouver des excuses. Et si Aveline m’attrape… Non, n’y pense pas, pas maintenant. Trop tôt. Pense à l’humanité glorieuse. Détente.

- On pourrait quitter cet endroit aussi. J’imagine que tu dois t’éclipser étant donné ta situation… En tout cas, c’était tout de même agréable de te revoir.

Avec tout ça, elle en oublie presque le symbole qu’il représente. Le passé revenu cogner à sa porte, telle une lugubre surprise une nuit d’automne. Étrangement, cette personnification est venue lui porter une chose du présent et la force à envisager ses gestes futures. Son compagnon n’est plus un fantôme de chagrin mais un être tangible, encore vivant, qui respire. Peut-être subsiste-t-il plus d’espoirs qu’Alice le pensait, que des choses qu’elle croyait mortes sont en fait cachées. Il ne manquerait plus qu’elle les retrouve.
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
ce message a été posté Mar 19 Sep - 18:50
Je fouillais mes poches et en sortais un vieux paquet d'allumettes que je tendis à la gamine. Bon réflexe. Elle avait compris déjà que la moindre trace concrète de son appartenance à la Nouvelle Inquisition devait disparaître. Cela ne devait pourtant pas faire si longtemps qu'elle avait rejoint la résistance. La façon dont elle avait blêmi en découvrant le contenu de la missive m'avait mis la puce à l'oreille. Elle fleurait bon le manque d'expérience et la peur. Celle qui te prend aux tripes quand tu réalises que, ça y est, tu y es et tu ne peux plus faire demi-tour maintenant. Je me rappelais très bien ma propre angoisse quand on m'avait mis dans un avion pour Washington, il y a vingt-deux ans de ça, lors de la première tentative pour m'implanter du côté des radicaux islamistes. On m'avait préparé pour cela pourtant. Trois longues années d'entraînement aux mains du Mossad et, putain, je jure que j'avais cru que je ne serais plus jamais capable d'avaler quoi que ce soit sans éprouver l'envie d'aller dégobiller deux secondes plus tard ! Qu'est-ce qui l'avait préparé, elle, à affronter cela, hein ? Rien. Foutrement rien. Si la vie avait suivi son cours comme elle aurait du le faire, Alice aurait été une jeune étudiante jonglant entre ses cours, son job alimentaire et les soirées au pub entre amis. Mais la vie était une pute.

J'aurais du partir. J'avais accompli ce pour quoi j'étais venu. J'avais trouvé Charley, délivré le message, il n'y avait donc plus de raison pour moi de m'attarder. Chaque minute passée dans cette ville était une minute de plus où je risquais d'attirer l'attention d'un Pacificateur. Quelque-chose m'empêchait pourtant de planter Alice là. Un truc que je ne m'expliquais pas moi-même et qui m'aurait probablement emmerdé de toute façon, si j'avais été capable de mettre le doigt dessus. Se pourrait-il que je m'en soucie, me demandais-je, interdit, avant de chasser cette ineptie de ma tête. Fallait quand même pas déconner. C'est vrai qu'elle était plutôt mignonne, cette gamine, avec ses cheveux blonds et ses grands yeux bleus, mais ces conneries ne suffisaient pas à m'émouvoir en temps normal. Alors quoi ? Un grondement peu explicite roula dans ma gorge alors que j'écrasais les cendres du parchemin sous les semelles de mes bottes.

_ Si j'ai un conseil à te donner : ne te fais pas prendre. Oh, jeez, thanks mister obvious ! Ou si ça doit être le cas, aies toujours une bonne excuse sous la main pour justifier ta présence dans un lieux où tu n'aurais pas du être par exemple. Invente une histoire. N'importe quoi. Passe pour la plus sombre des idiotes qui a mal compris les ordres de son maître. Les sorciers n'aiment rien mieux que de nous sous-estimer. Ne leur boude pas leur plaisir. Tu t'en sortira peut-être avec une correction mais, avec un peu de chance, ça passera.

Que pouvais-je lui dire d'autre ? Nous manquions de temps et je n'allais pas faire d'elle une championne de l'espionnage en cinq minutes. Elle avait survécu jusque là. Malgré la peur, la maladie, les humiliations, les épreuves et les rêves brisés, Alice faisait partie de ceux qui se tenaient toujours debout. Elle était plus forte que ce qu'elle pensait. Elle devait en prendre conscience. Poussé par un élan soudain, je me rapprochais d'elle jusqu'à ce que son dos heurte le mur derrière elle et enfouissais mon visage dans son cou. Vus de l'extérieur, nous devions passer pour un couple se câlinant dans une allée discrète. La vérité était toute autre cela dit. J'avais juste besoin d'être sûr que personne n'entendrait la suite de ce que j'avais à lui dire.

_ N'oublies jamais ce à quoi tu as déjà survécu. Et si tu as un jour besoin de rentrer en contact avec moi, laisse un message à Jenny, à l'auberge du Moldu Fringuant. J'ai confiance en elle et elle sait comment me trouver.

Je me redressais quelque peu, juste assez pour lui adresser un dernier sourire et replacer une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille.

_ Nous nous reverrons bientôt, Alice Charley. En attendant ne fais pas de bêtises.
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Re: Le passé n'est jamais vraiment du passé [Pv Saïe]
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