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❝ De mèche d'or ❞
 :: Royaume-Uni :: Avalon
Alice Charley
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Alice Charley
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De mèche d'or
ce message a été posté Sam 31 Mar - 1:23
Alice rejoint Avalon avec Aveline. Sa maîtresse doit y rester quelques jours pour le Conseil de l’éducation et – bien sûr – sa si parfaite camériste doit la suivre. S’assurer de son confort loin de la maison, de ses robes professionnelles. Elles lui donneront de la distinction auprès de ses supérieurs, dû moins c’est ce que l’inquisitrice croit comprendre.

La première journée a montré les crocs avec la préparation constante. Range-ci, range ça, va chercher cela… Néanmoins, au petit matin, Aveline la laisse partir. Elle lui donne la liberté sans goût. Sa maîtresse doit passer la journée au Ministère, la rendant inutile. Par conséquent, elle peut aller au centre pour moldus. Joie, pense la domestique.

Ça fait longtemps qu’elle n’a pas mis les pieds là-bas. Pour un tas de raisons qui vont de sa traditionnelle crainte mélangeant paranoïa et bon sens à l’idée que ça ne vaut pas une cachette de résistants. La parole libre, tout ça…

Pourtant, elle tente de se convaincre que tout se passera bien. Qu’elle pourra s’évader quelques minutes peut-être. Avec les derniers évènements, elle doute que qui que ce soit au centre veuille s’amuser. Cependant, elle pourrait parler… peut-être entendre quelques bribes intéressantes pour la Nouvelle Inquisition. Trouver un nouveau camarade à introduire ? Non… non ce serait trop dangereux. La ville doit grouiller d’espions. Trop risqué. Elle descend quelques rues à pieds, la tête emmitouflée dans son éternel capuchon rouge. Le chaperon rouge baisse la tête, servile sous chaque regard posé en sa direction. Elle se remémore son escapade avec Joy… de ce courage qu’elle a eu de se montrer impoli envers un sorcier. Aujourd’hui… Depuis cette vision d’horreur des arbres cadavériques d’Avalon… Hors de question que j’attire l’attention. Que je m’attire l’hostilité d’un sorcier. Quand je pense à tous ceux qui sont morts à cause de l’intervention des Phénix… Elle crache dans son imagination.

Alice débarque devant le CVMA : Centre de Villégiature pour Moldus d’Avalon. Celui qu’elle connaît le mieux et dans lequel elle a repris contact avec Isaïe. Vandalisé. Elle lit la phrase à moitié effacé : Les traîtres se cachent. Charmant… Devrais-je entrer ? Elle déglutit et entre, si ce n’est que pour vérifier si le centre existe encore. À l’intérieur, elle comprend que si avec un bémol. Les moyens ont diminué : moins de chaises, de tables et surtout de verre. Ça sert de l’eau, une mixture jaunâtre qu’elle suppose être un simili d’alcool bon marché à 1%. Ils servent quelques pains un peu durs, des fruits délaissés par les marchants ainsi qu’un café goudronneux auquel il faut ajouter deux portions de sucre pour goûter quelque chose d’autre que l’amertume de vivre enchaîné. Et fouetté comme ce lait tiède.

Charley cherche alors le regard de Franck. À défaut d’être son ami, elle prenait goût à le voir s’occuper de l’endroit. Puis… puis rien. Qu’un inconnu dans la trentaine derrière un comptoir. Ingénue par aveuglement, elle s’y rend et demande à l’homme : « Sais-tu où est Franck ? » Il détourne son regard d’elle. « Il y a eu un remaniement depuis les derniers évènements. » « Ça veut dire que… » Inutile de terminer la phrase lorsque son interlocuteur hoche la tête. Sombre. La lèvre inférieure d’Alice tremblotte alors qu’elle imagine le bon vieux Franck croupissant dans sa fosse commune. Ou pire. « Ça va ? Il était… votre ami ? » « Pas exactement. Seulement… je le connaissais et je ne m’attendais pas à ça. », finit-elle par couper. Elle reprend un masque plus neutre, consciente qu’il vaut mieux ne pas regretter certains morts ici.

L’inquisitrice tourne les talons, prête à s’asseoir. N’importe où à l’écart de ce nouveau tenancier. Puis… puis elle aperçoit une tête blonde, un peu à l’écart. Dans le coin le plus sombre du CVMA, où on va pour se morfondre. Ou comploter. Mais on ne peut comploter avec soi-même : il s’agit peut-être du raisonnement d’Abbey Newton. Alice s’équipe de l’excuse mais je la connais, je viens seulement lui dire bonjour ! pour prendre place devant elle, sans crier gare. « Abbey… », souffle-t-elle. Pas de bonjour. Uniquement son prénom. Une perle de pluie scintille sous son œil gauche et azur. Besoin de lui parler. De toucher son bras rien que pour sentir son corps vivant comme pour s’assurer qu’elle respire encore. Qu’elle est belle et bien là, devant elle. Le cœur toujours battant, l’âme dans les iris.
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Lun 2 Avr - 22:04
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Avec Alice



Dieu fait payer au prix fort les petits moments de joie. Il n’y a ainsi, pendant quelques jours tout du moins, plus de rires, plus de sourires, plus de visage apaisé au manoir McKay. Abbey se traine comme une ombre, sans révolte, sans constance, peignant les cheveux d’Aileen sans répondre à ses questions tourmentées – et elle se fiche bien de décevoir Jezabel McKay car un soutien inattendu est là pour la protéger et pour ce simple fait, d’être chanceuse, d’avoir eu la foi, la possibilité de le faire un rien dévier, elle ne peut se permettre de pleurer. Mais comme elle sanglote, Abbey Newton. Comme elle chouine, de rage, de ces petites larmes amères qui lui rongent son visage à l’acide, le plient d’une multitude de rides de contrariété, les poings serrés. Des larmes, qui creusent des sillons s’ouvrant sur un presque-doute – mais elle ne peut remettre en question sa foi et son Dieu.

Se permet seulement de ne pas comprendre.

De ne pas comprendre l’égoïsme phénix et ce que leurs actions a pu leur coûter. De ne pas comprendre pourquoi le chemin de la raison se trouve de chaque côté de la ligne des bras armés prêts à nuire. Les moldus, contre les sorciers. Les sorciers, contre le pardon. Comment pourrait-elle bien convaincre Eoin McKay de devenir phénix quand l’Ordre lui-même trahit, bafoue, injure et oublie ? Comme pourrait-elle bien convaincre la Nouvelle Inquisition du bien fondé du repentir quand toujours, à chaque fois, ils passent au second plan ? Et que dirait Oliver Durham de tout cela, s’il pouvait enfin ouvrir les yeux ?

D’à quel point il ferait tonner sa colère et ses fléaux sur leurs sales têtes mauvaises, perfides, si pleines de bêtises comme des enfants se fichant bien du mal qu’ils causent aux fourmis.

« J’aimerais aller au Centre Moldu… » Murmure Abbey à Eoin. Pas à Jezabel, car cette fois l’excuse de ses liens avec un moldu mâle pouvant la féconder ne tiendra sans doute pas la route. Et elle lui apparait blême et lessivée – elle a perdu du poids, mais c’est ainsi, quand le nom de ceux qui vous sont proches apparait sur la liste des victimes des crimes atroces qu’on leur a infligé – tout cela, à cause du doute que les phénix ont instillé.

Elle n’a rien d’un chaperon rouge quand sous sa cape blanche elle traverse les rues – et d’une certaine manière, prie pour ne pas être attaquée à vue car même si sa broche porte la marque du blason McKay, et même si dans son sac se tient une toute petite fiole magique pouvant la protéger, elle n’est pas certaine d’y survivre, la jeune Abbey.

Mais c’est arrivée au Centre que viennent les vrais regrets. Le lieu n’a plus sa fausse amabilité d’antan, son innocence de pseudo liberté. Ici, les visages sont ternes, les lèvres fines serrées, on parle peu, on n’ose plus chuchoter, les yeux fuient sur chaque visage, tous ont comme peur d’être dénoncés. Abbey s’y faufile sans trouver l’écho amical d’antan. Et se file à l’ombre, essayant d’écouter les conversations.

Pourra-t-elle seulement revenir à la Nouvelle Inquisition sans encombre maintenant ? N’aurait-elle pas mieux fait de fuir, comme Shéhézarade, et devenir une fugitive pour mieux sauver sa peau ? Sa gorge semble faite en papier de verre quand soudain elle entend :

« Daphnée, la moldue des Lancaster oui, et même Sheila Knife. Paraitrait que la petite était enceinte, c’est ça qu’ils ont… enfin ils ont… »
« Dieu… » Souffle celui qui se tient face au vieux moldu. Ayant atteint l’âge respectable de 51 ans, Thomas hoche la tête en réponse à l’appel de son plus vieil ami ici, William.
« Nous ne tiendrons plus longtemps Willy. Quelque part, je m’y prépare. »

Abbey ne parvient plus à bouger – qui a lancé un sort sur elle, elle a l’impression que sa poitrine va exploser. Elle revoie parfaitement le mariage, le sourire confiant de Matt sur le couple se liant dans le plus grand secret et les mots d’amour, que Sheila distillait à Bryce, leur couple tournoyant sur une simple danse – une seule, il ne fallait pas trop trainer. Cela lui semble si proche et si lointain à présent – elle n’arrive plus à respirer. L’angoisse lui fait des nœuds à ses boyaux, transforme ses poumons en papier déchiré.

Quand la main se pose sur son épaule, l’esclave croit un instant que c’est elle, qu’on vient finalement attraper. Mais même le visage inquiet d’Alice ne se fait pas rassurant. Et Abbey n’a pas un sourire, n’a pas une étreinte soulagée quand elle la reconnait. Tout ce qu’elle peut faire, c’est couiner comme la petite souris qu’elle est, au bord de la crise de nerfs.

« Sheila… Alice ils ont eu Sheila… » Elle a pu lui en parler, de la satisfaction d’avoir réussi une telle mission, elle qui pourtant trouvait cela autant ridicule que naïf, l’idée de ce mariage clandestin. Mais Sheila était vivante et portait en elle tout un espoir. Et Bryce, savait-il que sa femme allait être mère au moment d’être tuée ? Bryce leur a-t-il échappé. « Oh seigneur, aide moi… » Murmure-t-elle, blême, avant de se conforter dans l’obscurité de la pièce, ne sachant quoi faire.

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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Mar 10 Avr - 1:28
Contre toute attente logique, Alice sèche sa larme tandis qu’Abbey parle de Sheila. Oui, elle s’en souvient. Sa sœur de platine lui a parlé de sa formidable mission, du mariage… Une fierté pour elle. Tout ça pour quoi… Pour un gâchis, pour un meurtre gratuit commis par ceux qui nous haïssent. Cela n’a donné qu’un bref moment de bonheur, un brin d’espoir… avant qu’il se fasse couper comme la fleur qu’on coupe. Néanmoins, je dois me calmer. Garder la tête froide. Je pourrais rapidement tomber dans le désespoir mais je ne dois pas. Ça me tuera. Ça la tuera. L’une d’entre nous doit rester forte pour supporter l’autre. Pour tous ceux qui sont tombés. Qui sont revenus à Dieu. Je n’ai pas assez de larmes pour tous ceux qui sont partis. Un jour peut-être… on aura le temps de les pleurer. Ou on le fera à un autre endroit qu’ici. Un bâtiment indigne du deuil… « Sheila est partie vers un monde meilleur. » Où vont les innocents, si ce n’est au Ciel ? Ses condoléances demeurent évidentes par sa tête baissée, ses yeux fuyants et ce silence maintenu. Pourtant… pourtant il s’agit d’un autre nom. Avec Franck. Ses camarades de Pré-au-lard. Sa famille. Ses anciens camarades de classe. Les familles de ses anciens camarades de classe.

Que faire avec les morts ? Alice nage dans le Styx à chaque nuit où ses cauchemars de la peste reviennent. Elle revoit leurs visages. Elle regrette plus qu’il faut. Pourquoi elle ? Qu’a-t-elle fait pour mériter la vie ? Elle l’ignore. La seule chose dont elle est sûre : si elle continue de respirer, c’est que quelqu’un ou quelque chose l’a voulue. Dieu, très probablement. Et que la vie tient à peu de choses : c’est pourquoi elle brille plus que les bijoux. C’est pourquoi Abbey vaut plus tout l’or du monde. Par contre, la vie de nos ennemis a plus de valeur une fois retirée. « Le glaive retombera. Et le jugement final aussi. », murmure-t-elle d’une voix presque inaudible. Cependant, pas de colère dans sa voix. Aucune. Elle le dit comme une évidence. Une prophétie. Depuis… depuis sa mission avec Isaïe, elle touche à la vengeance. Sa vengeance. Leur vengeance, espère-t-elle. Plus qu’une pensée de frustration, elle est devenue réelle. Violente. À l’odeur de sang, de tête souillée et de la sueur des tortures. La Tour des Médias l’a enivré au chaos, la ferme de McDermott l’a renvoyé à l’ordre de la mort. À sa justice aléatoire, inéluctable mais bien réelle. Je ne sais pas encore quoi en penser, de ça… Tout ce que je sais, c’est que depuis que j’ai tué, je ne suis plus la même. Je ne le saurai plus. J’ai les mains sales. Pour toujours. « Tu es en vie. Je suis en vie. Et tant qu’on gardera l’espoir pour un lendemain… Sheila n’aura pas vécue en vain. » Car de ce qu’elle en sait, l’existence du mariage reposait sur l’espoir. Pour elle, son mari et pour tous ceux inspiré par la cérémonie. Et c’est la leçon qu’on doit conserver. Qu’elle doit conserver. Il faut continuer le combat. Pour eux. Je me répète et je me répéterai à haute voix mais il le faut. Autant cela la motive, autant le visage effrayé de son petit-frère la détruit un peu à chaque fois qu’elle s’en remémore. Se battre pour lui, mais qu’est-ce que c'est dur…
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Dim 6 Mai - 19:31
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Alors soudain, le blasphème et la colère viennent se planter dans ses pensées comme des épines sur ses fleurs. Ce ne sont que quelques secondes dramatiques où la rage vient presque fusiller sa sœur du regard et dans ses yeux clairs s’expriment cette phrase aussi stupide, naïve que cruelle : Quel monde meilleur ? Abbey sent presque le couperet s’abattre sur sa nuque, la présence de Dieu qui la juge dans ses doutes sans sagesse. Et culpabilisant, effrayée, elle ploie alors la tête pour mieux s’éviter le jugement que lui rendra sa presque sœur. Saisissant ses mains, elle la tient et se retient à ses croyances indiscutables et nécessaires. Si elle abandonne sa Foi, que lui restera-t-il alors ? Seulement l’éternelle question de sa place dans le monde et de son propre futur.

« J’aimerais que les pierres s’abattent sur eux, tous, maintenant. » Siffle-t-elle entre ses lèvres exsangues avant de ravaler un sanglot. Mais cette colère même semble faux désormais. Pourtant, après la mort de Joe, elle aurait pu être son Fléau personnifié. Seulement, à cette vengeance nécessaire s’insinue les sourires d’Aileen et la présence d’Eoin McKay.

Qu’elle aurait aimé en tomber amoureuse, de ce sorcier là. Cela aurait pu rendre sa stupidité plus acceptable, sa flagellation plus simple. Mais elle ne l’aime pas de cette manière, s’entête seulement à le sauver, à le guider comme un ange dans son propre chemin de croix. Et il en ressuscitera lavé de ses pêchés, ouvert au monde et à Dieu, à cette justice et à ce nouvel ordre qui les sauvera tous. Car sans la présence des sorciers convaincus au sein de leur rang, Abbey sait qu’ils perdront.

Cette idée n’est plus si effrayante maintenant mais sa cruauté la pique d’amertume. Elle sait leur fragilité de moldu, leur incapacité à s’aider et se soutenir sans accroc. La manière dont ils s’entêtent au lieu d’apprendre et leur absence de ressources face à la magie. Pourtant, cette dépendance lui est aussi insupportable qu’ineffaçable. Et l’ascendant pris par les phénix est une horreur absolue, un profit dont ils se gaussent pour mieux les soumettre d’une autre manière.

Alors les haïr, devrait-elle à nouveau les haïr et se suicider ainsi ? Elle s’en sent désormais bien incapable et s’en veut pour cela.

« Joe aussi est parti pour un monde meilleur. » Sa gorge se serre. « Mais il n’est plus là pour combattre et Sheila… la pauvre Sheila… il nous reste quoi désormais Alice ? Que nous reste-t-il finalement, si ce n’est des morts et peu de possibilités ? » L’espoir n’est-il pas qu’un rêve absurde et eux, tous, concentrés à y fermer les yeux pour ne pas voir la finalité atroce qui leur fonce déjà dessus ?

La paranoïa la mord comme un moustique et ses yeux vont et viennent sur le reste de la salle. Alors elle l’entraine plus loin, s’efforçant de chuchoter au plus bas, presque à en être inaudible.

« Certaines ont fui et nous devrions peut-être faire de même… toi surtout. Je ne supporterai pas de te voir accrochée dans les airs, sacrifiée au nom de la peur parce que les phénix sont… » Manquant de mot, c’est de Stanley dont elle s’inspire alors. « Sont de gros enculés. » Une inspiration sifflante et ses mains viennent caresser le visage d’Alice. « Est-ce que tu es en sécurité ? … J’ai… j’ai peut-être quelque chose pour toi. » Et tant pis si Eoin la juge, elle dira qu’elle a perdu.

Car dans les plis de sa robe se cachent des poches bien pratiques, dont elle sort une potion bleu comme les cieux, presque électrique.

« Je l’ai piqué. »
Explique-t-elle en cillant, ne parvenant pas à lui mentir. « C’est pour toi, ça te protégera. »



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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Mer 9 Mai - 0:45
Que leur reste-t-il… Des armes et la foi, pense Alice mais elle s’abstient. Devant l’abattement d’Abbey, parler encore plus d’abatage lui semblerait grossier. D’autant plus qu’elle vient déjà d’invoquer le Seigneur pour qu’il tranche l’ennemi de son glaive incandescent. Elle baisse les yeux, puis sa tête, face à la honte de n’avoir aucune réponse satisfaisante. L’espoir… un mot vide de sens pour les désespérés. La force ? Nous sommes des moldus sans magie avec une science timide face à des hérésies toujours de plus en plus fortes… Le nombre ? Même pas. « Il nous reste qu’une conviction que ce que l’on fait est bien et qu’il doit en être ainsi. L’avenir est sombre mais l’échine baissée, elle est noire comme un gouffre. » Elle ignore si ses mots sont les bons, si ça fera une différence… Pourtant elle y trouve une forme de vérité qui la satisfait un brin.

Elles s’isolent. Ce n’est pas l’attitude la plus prudente mais ce dont on devra parler encore moins. Il vaut mieux laisser le bénéfice du doute plutôt que de réciter notre condamnation à mort. Dès qu’elle parle de fuite, la gorge d’Alice se serre. Elle fuit le regard d’Abbey jusqu’à qu’elle sorte une potion bleue. La domestique s’y connait un peu en potion mais celle-ci atteint ses limites avec le cadeau de sa jumelle de cœur. « Qu’est-ce que c’est ? », demande-t-elle suite à la promesse de protection. Tu devrais la garder Abbey… Tu n’es pas sans ressources mais je m’en sortirai. Pense à toi. Je peux… je peux… Elle déglutit et cache la potion dans une pochette discrète de sa robe. Si la vie lui a appris quelque chose, c’est de ne jamais refuser quoique ce soit pouvant l’aider à survivre. Jamais. « Je ne peux pas partir. Pas encore. » Un poids lourd s’écrase dans son estomac. Elle va vomir une révélation atroce. « Un de mes maîtres est dans le coup. Sa femme, par contre, est une Mangemorte qui a rencontré des gens importants de sa hiérarchie. À plusieurs reprises. Son mariage va mal, sa gamine sang-pure m’adore et… » Je ne peux pas l’avouer, oh qu’est-ce que j’ai honte pourquoi moi qu’est-ce que je vais faire comment va-t-elle réagir qu’est-ce que je ferais oh non oh non pitié Seigneur pourquoi… «… j’ai l’impression que je lui plais. Beaucoup. Ça l’aveugle. Elle devient folle et manipulable. » Soupire mortifère. « Elle a le potentiel de devenir une mine d’informations. Je ne peux pas lâcher l’affaire. Pas maintenant. Si je partais, j’aurais tout enduré pour rien. » Pause. « On me protège. Abbey… Ne me juge pas je t’en supplie. Ne va pas t’imaginer des choses. Je ne veux pas que les autres se mettent à penser que je deviens molle ou… que je leur tourne le dos. Je ne le supporterais pas. » Ou pire, qu’ils pensent que je couche avec l’ennemi. Si c’était le cas… Je crois que je m’enlèverais la vie de honte. Non Alice ne dit pas ça… Mais oui dit ça, ce serait l’horreur. La dégringolade. La fin. Non… Abbey ne te jugera pas. Elle est la sœur que… tu aurais dû avoir. Celle qu’on ne t’a pas enlevée. Pas encore. Elle doit te soutenir. Pas le choix. Non ?
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Dim 20 Mai - 21:24
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Elle a soudain l’impression que Dieu a plongé une main dans sa gorge pour s’enfoncer plus loin dans son corps et la retourner, envers endroit, comme un gant. Sur son visage passe ainsi mille expressions vagues mais saisissables, des écumes de colère, de stupéfaction, d’horreur et maladroitement, Abbey vient lui saisir les mains, les caresse et les lisse comme autant de plis de draps, et jette un regard furieux et méfiant aux alentours. Mais on se fiche d’elles – ou on en donne l’impression et revenant plus encore contre l’obscurité du mur, la blonde chuchote, d’une voix éteinte, saccagée par l’effort de ne pas se mettre à hurler.

« Ce que tu fais… ce que tu fais là… » C’est une ignominie et un saccage autant qu’un sacrifice exemplaire. L’idée, de cet embrigadement forcé à agir ainsi avec camaraderie et complicité, lui donne envie de l’arracher à cette vie, de la mettre sous serre sa jolie fleur, jolie sœur et de ne plus jamais laisser les mains des sorciers la salir. Mais comment pourrait-elle la juger, elle qui s’allie en secret à Eoin McKay, qui tâche chaque jour de le convaincre à rejoindre le bord le plus correct des alliés. Seulement, Alice n’a pas suivi cette voie. Alice s’est plongée dans la voie de l’espionnage et chaque jour ainsi manque de se faire découvrir, de voir son masque d’usurpatrice lui être arraché et subir ainsi la vengeance absolue de sa maitresse.

A qui elle plait. Abbey ne discerne pas chaque nuance de cette phrase et tout en faisant non de la tête, la fixe avec frayeur. « Tu ne pourras pas tenir bien longtemps Alice… C’est un jeu dangereux et ils sont très loin d’être stupides. La faille dont tu profites se refermera sur toi comme une mâchoire et je ne veux pas te voir disparaitre ainsi… »

Mais elle se refuse à ne pas la soutenir, à l’accuser, à la chasser et à trahir ce qui, peu à peu, s’est construit entre elles. Des liens de sœur sans sang. Des liens d’amies, comme une toile d’araignée à l’architecture précise et parfaite. Aussi enfonce-t-elle ses ongles dans ses propres paumes de main et vient se façonner un sourire de circonstance. Triste mais confiant.

« Ca ne me viendrait pas à l’idée de te tourner le dos, de penser une seule seconde que tu ploies vers la mauvaise voie, bien au contraire. J’étouffe sous ton courage, tu es un exemple, je ne suis pas capable de faire ce que tu fais et de subir, ça, quotidiennement… Mais jure moi que la protection dont tu me parles est suffisante. Jure le moi Alice. » Quitte à mentir, laisse moi croire que ce sorcier, ce maitre, qui est « dans le coup » et le seul potentiel aujourd’hui à assurer sa survie, ne trahira pas pour les sorciers à la moindre accroche.

Toute l’affection maternelle qu’elle porte à Eoin n’efface pas facilement des années à témoigner de leur fidélité à leur race. Car c’est une race, contre la leur et toute esclave, même aussi belle et entreprenante comme Alice, ne sera jamais de leur niveau pour qu’ils prennent leur partie. L’Ordre l’a ainsi prouvé de nombreuses fois. Ce n’est pas une question d’équité que de combattre ensemble contre un même ennemi. Combattre cette idée, croire aux rares qui s’évertuent pourtant à arguer le contraire, serait d’une naïveté trop innocente.

« Tu as tout mon soutien et je t’aime, je t’aime tant… » Qu’elle s’en dresse sur ses pieds car Alice a toujours été plus grande et vient embrasser sa joue, tendrement. « Un jour, nous serons libres. Un jour tout finira enfin… Dieu le veut. » Et si cela en vient au sacrifice de leurs vies alors ça ne sera pas un prix cher payé même si cela restera une déception.

« As-tu besoin de quoique ce soit ? Je peux encore voler des choses… je peux… » Et le doute la saisit. Devrait-elle lui parler d’Eoin après cet acte de confiance emblématique, après l’aveu qu’Alice vient de lui faire ?

Abbey bat des cils, sans savoir. Sans savoir ce qui la retient, sans savoir ce qui lui prend, de chérir ce secret comme un oisillon.


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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Mer 23 Mai - 18:17
La réaction d’Abbey l’effraie. Pas qu’elle se laisse surprendre, mais malgré son jeune âge, elle prouve qu’elle sait analyser les choses avec intelligence. Oui c’est un jeu dangereux, oui ils sont rusés, peut-être plus que nous et je risque ma vie à chaque sortie suspecte. Je la risque tous les jours à rester dans cette société pour qui notre destruction et nos larmes sont souhaitables, et où ses protecteurs prennent le nom de la mort. Si ça trouve, mon jeu finira par me tuer. J’en mourrais. Je ne veux pas mourir. Je ne veux vraiment pas mourir. Pas du tout mais… Je dois continuer. Pour la cause. Néanmoins, face aux émotions de sa sœur spirituelle, en connexion étroite avec les siens, elle baisse la tête, évitant les yeux. « Tu as raison. » Rien de plus. Pas d’explications. Qu’une constatation réaliste, horriblement réaliste. Toutefois, Alice pense à sa disparition. Pas à sa tombe, mais à sa porte de sortie. Elle doit le faire si elle espère survivre. Se créer une échappatoire, un salut en cas d’urgence…

Son soutien lui réchauffe le cœur. Elle relève enfin sa tête pour contempler les miroirs de l’âme d’Abbey. Dorénavant, elle sait qu’elle a quelqu’un derrière elle. Ce simple fait lui donne confiance dans un paradoxe complet puisque plus de gens savent, plus son masque se fissure. D’une confiance funambule sur un fil fragile, l’inquisitrice réussit à esquisser un sourire. « Le jour où l’épée de Damoclès tombera, je serai déjà loin. Je te le promets… Et si Dieu le veut, plus près de toi. » Malgré sa crainte éternelle du trépas, Charley a survécu au pire cataclysme qu’a rencontré l’humanité. En plus des derniers évènements dont elle a pris part. Fuir un danger pesant, imminent, dévastateur mais suspendu est devenu une seconde nature. L’intuition peut tromper, mais elle peut sauver la mise.

Abbey m’embrasse sur la joue. Elle dit qu’elle m’aime. Ce qu’elle ne sait pas… c’est que je l’aime encore plus. J’ai l’impression d’être indigne d’un sentiment aussi fort et pur pour elle. J’ai les mains trop sales pour lui le lui livrer dans son entièreté. « C’est toi qui me préserve de la mort. » Elle ignore comment décrire autrement ce sentiment platonique mais intime qui la relie à cette autre blonde. Alice pourrait rétorquer qu’elle l’aime aussi mais cela rendrait-il justice à la puissance de ces mots sortis de la bouche d’Abbey ? Peut-on encore dire je t’aime lorsqu’on est un tortionnaire ? Mais un jour tout finira… Oui je veux y croire. On pourra construire sur les cendres et on vieillira dans la paix et la liberté. Nous pourrons faire nos propres choix. Nous pourrons… être nous-mêmes, plus besoin de revêtir ces sombres masques qui sont les nôtres. « Un jour, nous n’aurons plus à nous cacher ou à nous prosterner devant eux. Nous serons libres car Dieu nous a créés ainsi. » Elles sont nées libres. Elles peuvent penser… Agir comme n’importe qui, même dénuées de magie. Les Mangemorts le nient, et le nieront toujours. « J’ai tout ce qui me faut. Garde tes ressources. Je ne veux pas que tu sombres… Ça va de ton côté ? Penses-tu tenir le coup… encore longtemps ? » À son tour de se montrer affectueuse en attrapant les poignets d’Abbey avec tendresse. Toucher ses bras frêles – comme les siens – pour tenter de lui insuffler un peu de vie dans ce charnier à ciel ouvert qu’est le monde dans lequel elles vivotent.
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Dim 3 Juin - 21:01
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« C’est toi qui me préserve de la mort. »

Ne meurs pas, semblent alors crier les yeux d’Abbey. C’est une émotion puissante qui la submerge, lui fait trembler les mains et lui donnent envie d’étreindre Alice jusqu’à en faire craquer ses os, pour mieux la plier, la ranger, dans la protection salutaire de l’une de ses poches et que rien ne puisse plus jamais l’atteindre. Elle s’en mord la langue furieusement, se retient de fondre en larmes plus bruyamment encore, car il est certain que cette fois, on les verra. Et elle la fixe, d’une tension presque comme de la haine, d’un amour qui la dévaste. Quelque chose qu’elle ne pensait encore jamais ressentir. C’est ce qui nait, des familles les plus unies. C’est ce qui vous pousse à soulever le monde. Alice n’est pas vraiment une sœur mais gare à celui ou celle qui oserait concrétiser cette stupide vérité par des mots imbéciles.

Elle est à ses yeux plus précieuse encore que tout ce que Joe représentait. Une amie, une âme sœur, une jumelle dans la lutte. Et si Alice devait mourir – non, ça n’arrivera pas, toute la réalité des combats, de leur guerre, ne lui enlèvera pas ce goût amer de sa précieuse immortalité – alors Abbey mettrait le feu à ce monde. Que tous périssent puisque plus rien n’aurait de sens. Puisque Dieu aurait ainsi prouvé son dédain, son Absence, ou son incompétence.

« Nous serons libres ensemble. » Appuie Abbey, consciente de répéter les mêmes mots, même formulés autrement, mais ce sont des chaines dans lesquelles la jeune moldue ne veut pas s’extraire. Cette liberté, étendard flottant sur leurs visages éreintés d’une vie difficile.

« Je ne sombrerai pas de t’aider, crois-moi. Je ne prends pas tant de risques. » Un étau de confiance se referme alors sur son cœur, la libère de l’angoisse de se savoir jugée. Des sacrifices qu’Alice opère pour lui permettre d’exister sans être l’esclave de qui que ce soit, mérite bien finalement l’aveu de sa propre vérité. Et jugeant les alentours discrètement, d’une œillade un peu affolée mais bien plus certaine à présent, Abbey baisse la voix, petite fille pathétique à la voix tremblante.

« J’ai des ressources, en fait, je n’ai pas vraiment volé… » La nervosité lui assèche les lèvres et c’est en les humectant sur un claquement humide un peu écoeurant qu’elle murmure, presque inaudible. « Mon maître » Non. Plus maître. « Eoin Mckay doute. J’ai bon espoir de le ramener du côté des rebelles. Je lui fait prendre conscience, peu à peu que » Le claquement d’une tasse qu’on brise la fait sursauter mais de l’autre côté de la salle, un homme se met à ululer, le pouce coupé, des larmes lui façonnant le visage comme s’il n’était plus qu’un vieillard à bout.

Aussitôt la sorcière chargée de leur surveillance s’amène, le pas lent, comme si sa blessure n’était pas une urgence – et de fait, rien ne l’est. Mais la distraction supplémentaire est une bonne chose pour parler. La voix d’Abbey reprend, plus rapide.

« Je sais ce que les phénix nous font et je sais qu’on ne peut pas vraiment compter sur eux mais un sorcier de plus de notre côté c’est une baguette de moins capable de nous tuer. Et je me suis dis qu’il serait bon de l’amener dans nos rangs, s’il pouvait comprendre, et je crois qu’il commence à le faire. Je crois qu’ils sont capables de se remettre en question comme – comme les Egyptiens se sont rendus à Moïse et au véritable Dieu quand les fléaux se sont abattus sur le pays d’Egypte. Il ne pourrait pas être improbable d’en convaincre un petit nombre et peut-être, d’en sauver certain. Joe était contre cette idée et voulait détruire toute magie mais Dieu EST magie. »

Une goutte de sueur roule à son front – Alice va la gifler, Alice va l’accuser de trahison – non, elle est sa sœur et leur tête ne sont que deux parties séparées d’une même cervelle, il est certain qu’elle sera surprise mais comprendra.

Elle doit comprendre.
Abbey ne veut plus être seule dans le noir de ses craintes.



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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Jeu 7 Juin - 17:19
Eoin Mckay doute. Un Mckay doute. Alice le connait de nom car lui-même connaît Altaïr. Elle écoute avec attention jusqu’à que le fracas de la tasse la fasse sursauter. Le pauvre monsieur au doigt coupé sanglote. Quelque chose dit à l’Inquisitrice qu’il s’agit d’une raison superficielle, cachant les véritables raisons de sa peine.

Quoi qu’il se passe, Abbey en profite pour en dire plus. La suite coule de sens et comme Charley a vécu son lot de conversion avec son soi-disant maître, elle préserve une expression intéressée et contrôlée. Tout en calme. Dans un micro geste, elle fronce les sourcils lorsqu’elle parle de sauver une poignée de sorciers. Ses traits se crispent quand elle lui dit que Dieu est magie.

Alice sait que le cœur de sa sœur appartient à la bonne cause. Si elle se met à douter de ses motivations, elle devra se remettre elle-même en question. Les motifs de l’un joignent ceux de l’autre, et ils se construisent sur des fondations communes.

Par conséquent, le calme domine son expression. Pas de scandales, pas d’accusations et que Dieu la punisse si elle répond à l’amour d’Abbey par l’ingratitude. Je ne connaissais pas cette histoire avec les Égyptiens… Elle connaît mieux que moi les saintes écritures. Je sais qu’elle ne parle pas avec la folie. Ses mots doivent avoir mûris en son esprit depuis un moment car c’est sur le ton de la confidence qu’elle prononce ces paroles. Allez, répond Alice. Vas-y, tu ne vas pas demeurer silencieuse durant toute l’éternité. Dis quelque chose ! En effet, Alice meuble la conversation avec le silence durant un laps. Un silence inutile étant donné l’occasion parfaite dont elles profitent. Un silence nécessaire sinon l’Inquisitrice dirait n’importe quoi. « Dieu n’est pas magie. Il est foi. Est magique ce qui appartient aux sorciers, et les sorciers nient Dieu car ils croient être à sa place. », répond-t-elle, à demi-consciente d’aller à l’encontre de l’interprétation de quelqu’un qui s’y connaît mieux en religion. « Laissons ce débat pour une autre fois, veux-tu ? Je pense que le cœur de nos préoccupations se situe ailleurs… » Bien ailleurs. « Mon maître est parmi eux. En partie grâce à moi. Nous avions eu une conversation là-dessus. J’ai cru que j’allais y passer… » Mais ? « Mais il a écouté. Il m’a écouté. Je… je ne croyais pas que c’était possible. Pas un sorcier préoccupé par les querelles intestines de sa société, mais moi. Je ne me fais pas d’illusions : je ne suis pas la seule lui avoir dit des choses… Et pourtant… » Et pourtant quoi ? « Je ne sais plus quoi en penser. Nous savons qui mérite les flammes mais doivent-ils tous brûler ? Serait-ce le diable qui me montrerait le salut pour eux ou mon intuition que nous pourrions faire… une grave erreur ? »

Était-ce Jésus qui pardonnait aux pécheurs dans les histoires de la Bible ? Je ne suis plus certaine. Je ne suis jamais certaine avec ces choses-là. Je dis peut-être des sottises… mais au fond de moi je sens que je touche à une partie de la vérité. « Tu es plus savante que moi à ce sujet. Que dit la parole du Seigneur ? » Elle manque d’ajouter : qu’en dit Durham ? comme si tous les deux étaient interchangeables. Un réflexe inconscient presque sorti de ses lèvres.
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Dim 17 Juin - 23:24
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Et comme dans l’histoire d’Aileen, la jeune fille tend la main vers le fuseau, elle sait pourtant qu’elle ne doit pas y toucher, mais son index effleure et se pique et alors la malédiction la prend, la saisit, l’enferme dans le sommeil et Abbey sent la douleur lui remonter des tripes au cœur quand ce premier fragment, ce premier morceau de faïence se détache de ce miroir lisse qui leur renvoyait jusqu’à l’idée de deux jeunes filles unies dans le même combat, dans leur même ressemblance, dans leur deuil commun. Elle sait que ce n’est là qu’une petite fissure et si on y regardait pas de trop près, peut-être même qu’on pourrait l’oublier. Mais la craquelure est là, dans ce mot, « débat », et sa bouche s’assèche comme du papier de verre et elle hoche la tête – pour ne pas avoir à répondre que Dieu fit surgir les colonnes de feu et sépara la mer en deux et ses Œuvres, ses Autres Œuvres, que n’est ce sinon de la MAGIE ?

Baisse les yeux petite Abbey. Baisse les yeux et hoche la tête, ne fustige pas Alice, étouffe en toi tout œuf de colère et ne laisse pas pépier l’oisillon de peur qui bat dans ta poitrine. Voyons, tu sais bien que tu n’as rien à craindre d’elle.

C’est ton amie.


Sur sa nuque elle sent soudain le poids d’un millier de regard et même si elles sont dans une pièce bien étroite, et que les témoins qui s’y trouvent se fichent sans doute bien d’elles deux, elle a l’impression d’avoir dans son dos Durham et tout le reste de l’Inquisition. Comme Sheila, morte de la main des sorciers. Comme Eoin McKay, qui n’en finit pas de douter.

Pourtant, les confidences d’Alice la réveillent et la bouche entrouverte sur une exclamation étouffée, découvre à son tour l’œuvre de sa promise. Ainsi, elle aussi a réussi à ramener dans l’un de leur deux camps, son propre maitre. Le souvenir d’Altaïr n’est qu’une silhouette à la peau mate, accompagnée d’une enfant plus petite encore que celle dont elle doit s’occuper. Il ne lui a pas fait grande impression, pour tout dire.

Mais maintenant c’est un espoir supplémentaire et quand Alice questionne, au sujet de l’écriture, Abbey manque d’en bégayer de contentement. Les leçons apprises par Joe lui reviennent aisément – et elle l’a lu tant de fois, la Bible, qu’elle peut bien la réciter par cœur. Et guider ainsi sa sœur, dans la voie qu’elle se choisit peu à peu – celle d’un Pardon qui pourrait allier les merveilles de la magie avec leur liberté. Plutôt que de détruire ce qui est Beauté, et ce dont ils font perfidie, par le meurtre, l’avarice, l’orgueil, et chaque autre pêché.

« Il est dit, dans la Bible, que Dieu est un Dieu juste, un Dieu de punition qui aime, mais ne se laisse pas abuser, et ceux qui l’insultent, ceux qui le parjurent, ceux qui blasphèment et ceux qui commentent tant de pêchés, se doivent d’être châtiés car il n’y a que par la crainte du châtiment que l’esprit s’élève, que Dieu assoie son pouvoir sur les Hommes. Et de tout temps, dans la Bible, du début des Hommes à aujourd’hui, Dieu fit s’élever sa justice pour être craint et respecté. Mais advint Jésus, son fils, qui apporte un plus grand message encore. Celui de son Amour et celui de son Pardon. »


Abbey se tordit les mains avec nervosité.

« A ceux qui commettaient des crimes, Jésus attendait leur repentance, et à ceux qui massacraient les coupables de ces crimes, il plaignait leurs âmes avec détresse. Jésus considérait que l’on ne connait jamais vraiment l’ensemble de ses pêchés et que notre force réside en cette perpétuelle remise en question auprès du Seigneur – que n’ai-je fait que l’autre, coupable, n’a pas commis ? Et Jésus nous dit qu’il y aura plus de place au paradis pour un coupable repentant que pour cent justes qui pensent, par arrogance, mériter l’entrée au royaume du Seigneur. Ainsi, voilà ce que je dis moi, si leurs cœurs s’ouvrent, si leurs âmes acceptent la connaissance de leurs pêchés et de leurs crimes, s’ils sont éplorés, désolés, s’ils agissent pour que la justice de Dieu s’établisse entre les Hommes et que nous soyons enfin égaux face à notre Père, alors ils méritent bien tous, oui, notre Pardon. »


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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Mar 19 Juin - 16:15
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Alice connaît mal son Dieu.

Elle s’en doutait depuis longtemps. Elle connaît la religion que par des discours de Durham et des citations d’Inquisiteurs. Ce qu’elle en a compris, c’est le Dieu de l’espoir et de la vengeance. Au final, très lié à son monde. À la fois promesse du paradis des chaînes brisées et du ciel des morts, parole du jugement contre les parjures et leurs crimes odieux.

La Bible demeure un mystère. Sa maîtresse lui poserait un tas de questions si elle la voyait lire. Pire, s’il s’agit d’un livre moldu… Alors, elle a laissé d’autres personnes lui dire ce que renfermaient les saintes écritures. La nuit, lorsque les visages livides de son enfance lui laissent un soupire de répits, elle rêve à Dieu. Parfois, elle le voyait tel le Léviathan prêt à déchirer terre et mer pour noyer les coupables dans la marée de la vengeance divine. Du haut d’un rocher surplombant l’univers, elle observait ce massacre et toutes ces silhouettes atrophiées suppliant pour le Pardon. Or, le monstre était sourd et continuait à les dévorer dans leurs pleurs incessants. Parfois, elle voyait Dieu comme celui ou celle portant les clés vers le monde meilleur. Durham en fait. Alice sait qu’il faut différencier les deux, mais Oliver a été la première source d’eau pure de sa vie autrefois désertique de sens. Il a été l’homme du puits et de la révélation. Par conséquent, elle associe le bien en lui au bien du divin.

Le logiciel d’Alice disjoncte. Si chacun cultive ses péchés et qu’ils demeurent impardonnables pour tous, alors comment expliquer qu’elle… qu’elle a tué pour la Nouvelle Inquisition ? Comment justifier les morts qu’ils veulent faire pleuvoir dans les rues d’Avalon ?

Comment Alice justifiera-t-elle ses propres atrocités si Jésus désapprouve ses crimes ?

L’Inquisitrice se sait coupable aux yeux du Ministère, même s’il l’ignore encore. Elle se sait coupable aux yeux des morts. Mais doit-elle se sentir coupable aux yeux… de Dieu ? Elle qui le croyait derrière elle, là pour le protéger tant qu’elle gardera la foi. Ce Dieu l’assurait qu’elle respirerait toujours et que ses actes prenaient sens aux yeux de lui.

Puis pardonner un Phénix, d’accord. Tous les Phénix, c’est allé un peu loin…
Mais pardonner un Mangemort ? Une raclure qui a participé à leur génocide ?
Jamais. Alice refuse en son for intérieur. Tout son être dit non. Pardonner tous leurs péchés revient à abandonner le combat. Elle dit non.
Elle se demande si elle va contre la volonté du Père.

Les questionnements théologiques, philosophiques et morales d’Alice la rendent pâle. Elle tente de se convaincre qu’elle pourra lier tous ces éléments entre eux. Qu’elle pourra comprendre. En attendant, elle vit un malaise qui l’empêche de se tenir. « J’ai besoin de m’asseoir. » Elle attrape une chaise errante et s’y terre. Le bois l’aide à supporter le poids de sa confusion et de l’ébranlement de ses croyances frôlant le paganisme. Après tout, Dieu pouvait prendre la forme d’un démon en ses rêves. D’une créature gigantesque. Elle imagine les anges avec des épées tombant vers les abysses de l’enfer pour y pourfendre une armée déchue. Bon, cette partie-là, elle a compris. Les paroles lyriques de la croisée, elle capte. Elle rassemble ce qu’elle sait pour mieux s’ouvrir au reste. Je dois comprendre. Pour le salut de mon âme. Je suis idiote. Vraiment idiote. Comment ai-je pu ignorer la vérité aussi longtemps ? J’étais trop occupée à… à servir et mentir pour m’enquérir de la vérité. Tout est de ma faute. Oui, accepter le pardon… Mais pour tous ceux qui se repentent ? Il y a-t-il un moment où… on ne peut plus se repentir ? Où l’âme est trop viciée pour revenir en arrière ? « Mais… il doit bien y avoir des péchés impardonnables, non ? » Elle pense aux trois sortilèges impardonnables d’antan, d’une époque où les sorciers se cachaient. « Ou des péchés nécessaires… ou des péchés qui n’en sont pas. Dépendant du contexte. » Elle repense aux doigts de McDermott et se demande s’il va tant de son intérêt que certaines choses soient impardonnables. Pourtant, elle a sauvé Dominique par la même occasion ! Tu aurais pu la tuer si elle t'avait résister. Jésus plaignait les âmes en détresse de ceux qui massacraient les coupables. Mon âme serait-il le plus au bord de la chute éternelle depuis des années ? Aurait-il fallu que je me repente dans ma servitude ? Si Dieu est magie, aurait-il fallu depuis le départ servir les sorciers ? L’apocalypse était-il le nôtre ou celui des sorciers… Est-ce que de petits sorciers gâtés qui se prétendent repentants auront-ils accès au paradis alors que nos frères et sœurs athées ou d’autres confessions iront en… enfer ? Serais-je en train de douter de la capacité de Dieu à trancher… Puis-je seulement me poser sans ses questions sans faire preuve d’arrogance ?

Elle comprend alors que sa famille ne s’est pas repentie avant de mourir. Sa mère avait maudit le ciel. Où sont-ils, dorénavant ? « Qu’est-ce qui est mal, Abbey ? Comment faut-il agir ? » Sur le moment, Alice ignore l’ampleur des questions qu’elle pose sur les petites épaules de son amie. À son tour, elle joue avec ses mains, ses doigts, avec nervosité et arrange sporadiquement ses cheveux dans un tic surgissant de celle-ci. L’Inquisitrice est prompte à pointer l’hérésie mais s’il fallait lui demander ce qu’est une hérésie… Elle articulerait bien mal ses mots. Elle suivait alors son émotion. Son intuition. Pas sa raison, encore moins une table de lois.
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Dim 1 Juil - 21:40
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Et son débit augmente, augmente, augmente, alors que le visage d’Alice pâlit, et se vide, exsangue, et qu’elle chancelle. Enfin Abbey se tait, ravale ses paroles dans un hoquet un peu nauséeux et comprenant soudain qu’elle est entrain de la faire chavirer, voire de la terrifier, elle se tait, tend les mains, l’aide à prendre la chaise pour l’installer et murmure à mi-voix tout en jetant des regards inquiets tout autour d’elle.

« Je suis désolée, pardon… »
Un homme les fixe, moldu. Glabre et jeune, comme elles, son regard ne brille d’aucune sympathie mais pourtant Abbey lui sourit, donne le change à ce visage qu’elle voudrait pourtant amical. « Elle va bien, elle n’a pas beaucoup mangé. » Ne pas trop se plaindre, ne pas trop accuser et voilà qu’elle s’agenouille face à sa compagne, caresse ses genoux d’un geste presque maternel. « Alice, parle moi Alice, parle moi… »

« Mais… il doit bien y avoir des péchés impardonnables, non ? »
« Alice… » La gorge d’Abbey s’assèche et coupable, elle baisse la tête, cherche quoi répondre.
« Ou des péchés nécessaires… ou des péchés qui n’en sont pas. Dépendant du contexte. »
« Alice je ne sais pas… » Bien sûr que si elle sait, elle a appris les pêchés sur le bout de ses doigts mais ont-ils vraiment encore un sens maintenant ou ne sont-ils qu’une litanie de mots paradoxalement dangereux comme incompétents ?

Qu’est ce la Luxure, l’Orgueil, la Gourmandise, quand on ne possède rien sauf qu’on ne trouve à envier aux maitres, aux sorciers, qui vous écrasent.

« … Quand Moïse est venu aux juifs, quand il est arrivé pour leur apporter la liberté, tu sais, certains ne l’ont pas cru, certains se sont cru abandonnés de Dieu. Mais Dieu n’abandonne jamais et Dieu pardonne… Dieu pardonne tant qu’on est sincères. » Elle veut y croire, car elle aussi porte son fardeau de sang sur ses épaules, de ces âmes qu’elle a tué, de ce baiser qu’elle a volé au visage buriné de ce sang-pur misérable qui s’est moqué d’elle et encore à cet instant, elle voudrait tuer – et tuerait, d’un coup de couteau ferme, comme Stanley le lui a appris.

Parce qu’il n’y a pas de victoire dans la fuite et que la terre promise, c’est ce monde qu’ils doivent reconquérir. Ils ne sont pas le peuple élu, seulement des êtres s’essayant à survivre, guidé par un Dieu qui a vu sa magie être retournée par le Diable et ses serviteurs. Voilà la vérité. La magie est miracle tout dépend de ce qu’on en fait.

Hélas, ce n’est certainement pas la réponse attendue par Alice.

« Tu étouffes de culpabilité, je le sens, je le vois bien. Moi aussi j’ai été comme toi et j’ai compris que Dieu sait, ce que j’ai dans le cœur. Toute ma dévotion envers lui, ma certitude de travailler pour Sa justice. D’être quelqu’un de ferme comme capable de bonté. Et je sais me repentir chaque soir de ce que je dois causer pour que ce monde soit à Son image. Et je sens qu’Il me comprend car… on n’abat pas un Fléau sur les premiers nés pour punir un Pharaon sourd, égoïste, cruel et arrogant, sans raison. Sans bon sens. »

Mais il y a une chose qui est certaine, une chose qui transcende tous ces mots pauvres qu’elle pourrait lui offrir et ses mains se crispent sur ses hanches et son visage vient chercher le sien pour que leurs regards se croisent. C’est avec fermeté et amour – oh tant d’amour – qu’elle lui chuchote férocement.

« Je ne suis personne pour te dire comment agir. C’est ton chemin. C’est ta vie, et je sais que tu la mèneras du mieux possible, parce que tu n’es pas quelqu’un de mauvais et que tu ne fais pas le mal Alice. Tu ne fais pas le mal. Tu es bien loin de tous ces sorciers qui nous tuent, nous torturent, nous méprisent. Tu es bien loin, bien bien loin de ta maitresse et de tous ceux qu’on croise et nous insultent. »

Douce caresse de ses pouces, et de ses lèvres ne franchissent plus aucun passage de la Bible. Il n’y a que son cœur nu et sa confiance pleine et entière envers cette sœur que la vie a décidé de poser devant elle, avec bienveillance.

« Suis ton cœur. »




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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Jeu 5 Juil - 16:17
Tu étouffes de culpabilité. Oui. Tout le temps, tous les jours, presque toutes les heures. Pour tout ce qu’elle a fait et pas fait. Inutile de rationaliser : elle ressent cette honte permanente, lourde et oppressante jusqu’à qu’un poids se pose sur sa poitrine avant de dormir.

Elle reprend un maigre sourire dès qu’Abbey lui offre son discours de motivation. Travailler pour la Justice. Juger et pardonner. Se repentir. Et surtout le Fléau. Oui, il doit y avoir une excellente raison pour qu’on abatte le Fléau sur ces pharaons arrogants. Rappelle-toi Alice le mal qu’ils ont commis. Ils ne regrettent rien. Ils ne vont pas se repentir avec sincérité. Ils se prélassent dans le stupre, le luxe et pour maintenir ce mode de vie ils écrasent tout le monde. Ils saignent à blanc les gens. Ce sont des vampires. J’enrage… mais écoute Abbey. Fermeté et bonté. Si tu laisses la colère te consumer, tu ne marcheras plus auprès de Dieu.

Tu ne fais pas le mal, Alice. Elle écarquille les yeux. Surprise. Toute sa vie, on lui a jetée la faute. Responsable des morts de l’apocalypse, d’Assapor, de passer le balai comme une grosse connasse bonne à jeter dans la fosse commune, oubliée à jamais. Là on lui dit… qu’elle vaut quelque chose ? Elle ignore quoi répondre. Elle ignore quoi en penser. Tu n’es pas comme tous ces sorciers… Mais bien sûr que si imbécile ! Tu fais pareil sauf que tu n’as pas de magie. Tu sais quel monstre dort en toi diablesse… Non, tu te bats pour la liberté Alice ! Pour la dignité et la justice ! Tu es du bon côté de l’histoire… Enfin tu aimerais te rassurer en te répétant que c’est le cas. Tout est compliqué. Ce débat pourrait durer mille ans.

« Mon cœur… », réitère-t-elle dans une tentative d’enregistrer l’information. Comment suivre un cœur corrompu, versatile et inconstant ? Gangréné par la haine, pétri par la douleur et confus par… par le dos nu d’Aveline. « J’ai l’impression d’avoir un ange et un diable qui se battent… à l’intérieur. » J’aimerais croire que cet ange te ressemble. C’est un peu exagéré mais tu es si… lumineuse pour moi. « Tu as raison… J’étouffe sous la culpabilité. J’ai des remords, Abbey. J’ai fait une grave erreur… il y a longtemps. Je vous ai rejoint pour un tas de raisons… mais surtout pour réparer cette faute. Je voulais me... repentir ? Oui, me repentir de ce péché originel. » À cette étape, elle n’ose plus regarder sa sœur dans les yeux. « C’est pourquoi je ne veux pas faire le mal, à nouveau. C’est plus difficile que je le pensais… » Elle déglutit. « Tu étais peut-être un peu jeune et je t’assure que moi aussi mais… Après ce qui s’est passé… Tu sais de quoi je parle. » Le Filet du Diable. « J’ai l’impression que ce n’est plus pareil. Dans nos cœurs, je veux dire. À cause de ce que j’ai vu. Ce que nous avons vu. » Elle voudrait cogner d’un poing rageur sur la table. Elle se contient. Comment finir ce que tu viens de raconter ? Pourquoi aborder ce sujet, Alice ? Tu vas la déprimer avec tes histoires… Toi également. Tu dis des conneries. Tu ne fais que parler de toi. Méchante Alice. Non, Alice. Tu ne fais pas le mal. Tu as écouté Abbey. Aie la dignité de faire l’effort de comprendre ce qu’elle a voulu te transmettre. « Des choses restent gravées, et ce ne sont pas forcément les lois de Dieu. C’est sur une pierre qu’elles ont été écrites, non ? »
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Dim 8 Juil - 22:45
« De mèche d'or »
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Mais qu’as vu la petite Abbey ? A observer le visage d’Alice, à écouter ses plus profonds remords et son dégoût de soi-même, la petite ne sait plus vraiment. Elle voudrait hocher la tête en compréhension, et lui sourire, et lui apporter son soutien, mais la confusion lui trouble le regard et la honte de ne pas garder de souvenirs de l’évènement lui pique un peu les yeux. Le Filet du Diable est comme une histoire rapportée, par des voix mystérieuses dans des tunnels bien profonds. La seule vérité qui reste c’est qu’elle ne veut pas être collabo, et daigne ressentir de la pitié pour les âmes profondément enfouies dans la terre qui y ont vécu et sont morts en travaillant. Les champs, les travailleurs des semences, et toute la nourriture qu’on lui donnait alors car elle était une enfant, un vibrant espoir pour eux, avant qu’on la leur prenne de force et qu’elle soit éduquée dans ces écoles pour esclaves, pour faire d’elle la parfaite domestique.

Et avant, rien que l’obscurité. Rien, pas même un cri. Et elle ne sait pas qui est maman, qui est papa – peut-être que d’une certaine manière papa était Joe, et maintenant c’est Eoin, parce qu’il est vieux, et lugubre, et que contrairement à Joe, celui-ci, elle parviendra à le sauver.

Maman. Où est donc maman, la figure maternelle, l’exemple, qui lui manque ? Mais lui manque-t-elle ou n’est-elle juste qu’une image idolâtrée, comme l’est la vierge Marie ?

« Cela nous a changé, c’est sûr… » Prononce-t-elle à voix très basse, plus très certaine de ses mots soudain. On ne parle plus de la Bible mais bien de leur passé et Abbey pour le coup n’y connait vraiment rien. Ne sait pas si cela l’a changé ou si ce n’est que sa nature profonde face à une adversité qui s’est imposée comme une vérité absolue. Aurait-elle différente sans cela ? Elle l’ignore et ne peut l’imaginer mais étreint soudain Alice avec fièvre et finalement, s’en remet à elle, parce qu’au moins elle la connait, parce qu’au moins elle a pu avoir la possibilité de la rencontrer, alors cela valait finalement un peu le coup.

« Si tu as peur que Dieu ne t’accepte pas eh bien moi je le ferais. » Promet-elle alors, dans toute son innocence de presque adolescente. Avec cette conviction qui ferait rebondir n’importe lequel des sortilèges malfaisants des diables.

« Et si tu fais le mal alors je te prendrais avec moi et nous nous repentirons ensemble et je te laverais de tous tes pêchés parce que tu es à moi, tu es mon amie, tu es ma sœur et je refuse, oui je refuse, que tu te brises en deux de te regarder en face. Personne n’est parfait Alice. Personne. Et même si ce pêché te ronge alors on sera plus fortes que lui, à force, il finira par se taire et voilà. »

Un petit rire lui échappe, pas vraiment d’humour ou d’humeur. Juste un épuisement incertain et Abbey en vient à se remettre en question soi-même. Quels pêchés traine-t-elle comme de bruyantes casseroles ? L’envie, déjà, la gourmandise, à coup sûr, et peut-être un peu d’orgueil, à se sentir si fière de réussir auprès d’Eoin quand Alice ne se vante pas des bienfaits accomplis auprès de ses propres « maîtres ». Non au contraire, de mentionner sa maitresse, elle étouffe, ensevelie, et Abbey a beau creusé elle ne peut que la regarder s’enfoncer toujours plus loin.

« Sache que tu te repends chaque jour de ce pêché, et que je suis là avec toi pour t’y aider. Et je ne t’abandonnerai jamais, Alice. Jamais, jamais. »

Bien que le sens de pêché originel lui échappe – du désir, son Alice voudrait peut-être aimer quelqu’un, qui n’est pas du bon côté de Dieu. L’Altaïr peut-être, ou un autre sorcier. Est-ce quelque chose de mal, quand leur puissance parvient parfois à les fasciner malgré leur haine d’eux ?

« Ce n’est pas de ta faute tout ça, c’est indépendant de ta volonté et Dieu le voit bien. »

Un hochement de tête certain, et Abbey recule un peu. Le désir n’a pas encore posé ses yeux sur elle. Elle apparait blanche et juvénile, dans la plus incongrue des naïvetés. Plus tard, le temps viendra sûrement pour la concupiscence mais elle n’en a pas le temps, ni l’envie. Elle a bien mieux à faire et rayonne d’ignorance. Sainte ignorance.

« Dieu est là à tes côtés Alice. Dieu est là et moi aussi je suis là. »




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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Jeu 12 Juil - 22:38
Tu es mon amie. Une phrase somme toute banale. Ordinaire. Pourtant… bah elle la touche au cœur. Une aiguille de tendresse vient lui percer les artères, et une perle du sang de son âme fuit de son œil droit. Une larme qui mêle tristesse et bonheur. Une larme unique sanguinolente d’émotion. Elle sourit timidement, embarrassée par la manière dont elle se laisse toucher avec autant d’aisance par les mots de son reflet. « Toi aussi, tu es mon amie… Nous nous repentirons ensemble, d’accord. À deux… peut-être que nos prières seront plus fortes ? » Les prières d’Abbey doivent résonner avec plus de puissance que les miennes… Elle qui s’y connaît tant, si pieuse…

Je ne t’abandonnerai jamais. « Moi non plus je ne t’abandonnerai pas… Tu peux être sûre que la prochaine fois que nous allons au champ… » De bataille. « … je resterai à tes côtés. Je ne veux plus sentir ce sentiment, comme la dernière fois… » À la Tour des Médias, lorsqu’elle se battait avec la crainte constante que sa jumelle pouvait mourir, quelque part loin d’elle. Qu’elle demeure incapable de l’aider peu importe les circonstances. Un sentiment atroce, rampant et anxiogène, déjà que l’attaque avait fournit sa dose incommensurable de stress. Et de gloire.

Ce n’est pas de ta faute, c’est indépendant de ta volonté… Alice fronce les sourcils. Elle se demande à quoi son amie se réfère. Et pourquoi elle s’éloigne. Elle se gratte la nuque. J’étais une enfant… Je crois qu’elle ne peut pas tout savoir. Je ne lui ai pas confessé mon péché… Pas aujourd’hui. « On ne peut pas changer le passé… j’imagine ? Seulement le porter. » Ses cauchemars transforment ce péché ancien en une chose bien réelle. Concrète. Toujours là, cachée dans son ombre à la surveiller. À la faire bégayer de honte, à lui courber l’échine avec plus de force que n’importe quelle injonction d’Aveline. D’ailleurs, Aveline… source de pêchés. Non, n’y pense pas. Pas maintenant. Pas ici. Pas… n’importe où en fait. « Si vous êtes à mes côtés… alors je me tiendrai droite à vos côtés, aussi. Nous serons ensemble… jusqu’à la fin. » Une amertume qui sonne à ses oreilles comme une promesse vibrante. Jusqu’à la fin : soit sous les feux verts des Mangemorts ou encore lorsque leur peau sera ridée et qu’elles auront des petits-enfants… Plusieurs lectures existent, comme l’interprétation de la Bible.

Son regard croise enfin ceux des têtes lugubres avachis dans le centre récréatif pour moldu. « Dit… si on quittait cet endroit ? Il y a une éclaircie… Ce serait dommage qu’on la manque, ne crois-tu pas ? » Une belle excuse pour s’évader. De quoi, jusqu’où s’étendra cette invasion… Elle l’ignore. Surement pas bien loin. Juste le temps d’un soupir, sans doute. Aller dehors. Respirer l’espace. Oublier la masse grouillante et hostile d’Avalon, cette prison à ciel ouvert décorée de paillettes…
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Dim 19 Aoû - 21:18
« De mèche d'or »
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Alors elle vient emmêler leurs bras, puis leurs mains, et se tient tout à côté d’elle, l’écoute dans ses promesses et se jure de ne plus rien les laisser les séparer, qu’à chaque nouveau champ, de bataille ou d’autres, elles seront bel et bien côte à côte. Parce que d’une certaine manière, Alice arrive à lire dans ses pensées et que cette idée, bien loin de l’effrayer, l’enchante même plus que de raison. Et Abbey se plait à croire que peut-être, tout cela a un sens, que peut-être, avant, elles étaient vraiment sœurs et que le destin s’acharne à les réunir parce que c’est ainsi que le monde peut tourner. C’est une délicieuse pensée au goût de fraise et frottant son menton contre sa machoire, elle hoche la tête.

« Sortons. » On n’a pas fini de les observer que déjà elles s’éloignent des bancs, qu’Abbey guide son ainée hors de la salle, vers ce parc où les plantes poussent, bien plus sauvages. L’entretien qu’on y fait ici tend à se laisser aller, peut-être par peur, certainement par dégoût, pour ne pas perdre plus de temps avec ces moldus, ingrats, sournois, paresseux, qui fomentent et complotent et ne rêvent que d’une occasion de trahir et d’apporter avec eux toujours plus de destruction.

Mais dans le charme des fleurs sauvages et des herbes qui grimpent, Abbey abandonne le chemin tout tracé pour monter sur la pelouse, retire d’un geste élégant ses chaussures, et commence à bondir, s’amusant des chatouilles que lui procurent les poussent entre ses doigts de pieds. Elle a les jambes graciles et tournoie un peu sur elle-même, fait danser Alice. On dirait presque deux fées.

Elle ne veut pas rentrer – même si la mission concernant Eoin est un ordre de Dieu, même si elle ne doit pas le laisser tomber, l’abandonner à ses humeurs noires, aux regards parfois étranges que Jezabel pose sur lui, à la menace que la société pèse sur leurs nuques à tous les deux. Mais il fait si sombre au manoir, cela sent toujours le livre poussiéreux et sa cellule, plus que d’une chambre, lui est toujours étrangement étroite quoique sommairement confortable.

Ici, les rayons du soleil font de ses cheveux des rubans d’or blanc.

« C’est agréable tu ne trouves pas, avec la terre encore humide et fraiche. » Mais suffisamment à température pour que ses poils ne se crispent pas de frissons. Abbey sourit, malicieuse, enfantine.

« On pourrait faire un ange de boue – tu vois, tomber au sol, écarter les jambes et les bras et se mettre à remuer pour y dessiner des silhouettes, j’ai vu ça dans un livre d’image, je n’ai jamais pu le faire dans la neige. Amuse toi Alice. »


Oublie un peu tes propres peurs, Alice, qui font comme du pétrole dans le bleu de tes yeux. Qui fait onduler tes joues de pâleurs craintives. Qui te fait te tendre comme un lapin pris dans les phares d’un camion. Danse et rit un peu Alice, tant pis si ça leur déplait, tant pis si bientôt il faudra rentrer. Voilà tout ce dont Abbey peut t’offrir : quelques instants de sérénité, comme si vous n’étiez que seules dans un parc quelconque, et que la seule peur à avoir était de s’enrhumer.



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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Ven 24 Aoû - 23:39
À l’extérieur. Plus de ces ombres courbées et mélancoliques. Le paysage qui s’offre à elle se déploie pareil à une fleur au printemps, même s’il n’y a point de jolis couleurs. Le vert s’impose et les feuilles trop larges dominent l’endroit. Qui donc s’occupe d’ici ? Personne, la négligence a repris ses droits.

Abbey décide de faire quelque chose de surprenant. Elle retire ses chaussures avant de courir sur l’herbe. Ses jolies chaussures… ses pieds si minces et fragiles. Comme les siens. À son tour, elle s’exécute et met à nue ses orteils minuscules et épargnés par le labeur des champs. Un corps d’élégance crée pour la servitude… Ça sonne à son esprit comme un argument de vente lors des enchères. Elle s’enlève la voix de sa tête : ici il n’y a aucun vendeur, aucun marchant de prisonniers. Il persiste la beauté de son amie et l’envie folle de la rejoindre. Alice se met à bondir à sa suite, elle lui prend les coudes et tourne en rond dans une danse païenne. Les deux fées blondes du sinistre parc exécutent leur cérémonie du bonheur.

C’est agréable, la terre humide et fraîche. Depuis des années elle a refusé de s’exposer à la terre nue. Ça lui rappelle l’apocalypse lorsqu’elle devait fuir dans les marais macabres. Ou quand elle cherchait des feux pour se réchauffer avant qu’elle perde ses orteils dans le froid mordant d’un hiver aux allures d’éternité maudite. Là… avec Abbey, c’est différent. Avec elle je ne dois pas avoir peur. Touche cette terre humide et sale… Tu as trop arpenté les planchers immaculés de bois. Eux aussi peuvent renfermer des monstruosités... Pourtant, quand tu es sale, c’est qu’il y a violence… Ici, rien que des aiguilles végétales pour te chatouiller. Et Abbey. Toujours là, dansante. Elle me parle d’ange de boue. Elle me dit de m’amuser. Moi, m’amuser ? Moi qui n’ait vécu que pour le labeur ? Ahah, un moment de rire… J’imagine que je peux faire ça. Oui, je le peux. Je le dois. Alice chatouille sa jumelle avec toute l’innocence du monde et dès qu’elle entend son gloussement, elle se sent prête à s’amuser.

Elle sort son fou : l’Inquisitrice se roule au sol, au risque de salir sa modeste robe correspondant à tous les critères méticuleux de propreté de sa vénérable maîtresse… Qu’est-ce qu’elle s’en fiche, en l’espace d’un instant ! « Crois-tu que je vais attraper des poux ? Viens, assois-toi sur l’herbe ! » Elle tente de l’agripper pour qu’elle tombe à son niveau. Une fois fait, elle tend ses paumes nues vers elle. « C’est pour les enfants mais… j’ai appris ça avec les autres apprentis domestiques. » Elle tape dans ses paumes dans un jeu de main qui devient de plus en plus frénétique. À son tour d’exposer l’enfant en elle. « Nous n’avions pas grand-chose pour jouer... c'est toujours amusant. »
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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Lun 3 Sep - 19:55
« De mèche d'or »
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Des tâches sur elles, comme les empreintes d’un pelage de dalmatien et les voilà, crottée, riant comme des folles, au sol, à s’allonger, à tordre leurs belles mèches dans l’herbe, à les rendre plus crasseuse encore et Abbey offre son visage au ciel, à la pluie qui pourrait bientôt tomber, étend ses mains, touche la cheville d’Alice et finit par se redresser sur ses coudes, un brin dans la bouche qu’elle machonne longuement, croisant ses jambes comme à la plage. Devant elle, le paysage clair et ouvert aux regards du parc des moldus, où personne ne promène. Ils sont sensiblement moins nombreux, elle le sent. Bien gardés, protégés ou disparus, voilà que les autres se planquent même ici, craignant la liberté qu’ils vont bientôt leur apporter.

Et ils seront comme des chiens frappés depuis trop longtemps : s’affolant du moindre geste amical à retourner leurs crocs contre la mauvaise personne. Combien de dénonciation se sont faites au sein du cercle des moldus esclaves ? Combien ont vendu leurs proches pour se protéger eux-mêmes ? Voilà l’égoïsme qui se crée sous le règne des sorciers. Plus aucune place pour la solidarité de la condition. Non, tout ce qu’ils souhaitent, c’est survivre et qui pourrait au fond les en blamer ?

Alice tend ses mains. Chasse les mauvaises pensées d’un claquement, d’un souvenir, qu’Abbey reprend aussitôt maladroitement. Les jeux et les drôleries n’étaient pas de mises, à l’école des domestiques. Mais tout ce qui pouvait leur servir pour maintenir le lien était soigneusement protégé, mis en place à la tombée des nuits – pas de récréation pour les enclavés.

Cela revient comme une vieille ritournelle dans sa tête et elle chuchote en tâchant de suivre le rythme, d’une voix pas tout à fait juste, ni très agréable dans le fond.

« Un élé-phant qui se ba-lan-çait sur une toile-toile-toile-toile d’a-raignée… »

Cogne ses paumes et le bout de ses doigts de plus en plus vite, de plus en plus leste avant de se tromper une fois, deux fois, accuser « C’est toi ! » trois fois et rire, lancer ses mains à l’assaut des aisselles un peu humides de sa compagne pour la chatouiller tout son saoul et la renverser au sol.

« Je vais te faire un masque de boue ! Oui un masque de boue tu vas voir ! » Frottant ses paumes sur ses joues jusqu’à s’allonger sur elle et épuisée d’hilarité finir par venir embrasser le bout de ses lèvres des siennes avant de se redresser, lui tendre la langue, tournant ses yeux en un strabisme prononcé et grimacer tout son saoul.

Histoire d’être moche et plus parfaite, histoire de faire un peu ce qu’elles veulent aussi.

« Ils racontaient que les enfants qui n’avaient pas de maitre on les jetait au calamar géant. » C’est sorti comme ça, brusquement, comme une balle de fusil. « J’étais morte de trouille. Tout ce que je voulais à l’époque, c’est être la plus fonctionnelle possible pour être vite choisie. Ils m’avaient mis dans le crâne, tous, que sans ça, je ne valais rien. Mais maintenant j’ai découvert ce qu’il y avait de plus important… Et tu en fais partie Alice. Tu es mon important… »



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Re: De mèche d'or
ce message a été posté Sam 15 Sep - 19:48
Alice se laisse chatouiller dans une pluie de rire incontrôlé. Ça la change de son sérieux morbide. De sa crainte perpétuelle. De sa nervosité muette. De ses névroses chantant la mort.

Elle rit. Peu de gens l’ont vu rire depuis… une époque révolue. Il y a Joy, puis Abbey. Sinon… il n’y a au mieux quelques sourires faux et des rires forcés d’intentions pour faire plaisir à Mayssan. Oui, Mayssan doit avoir entendu le rire vrai de sa nounou une fois ou deux… Sans s’en rendre compte, sans doute.

Étalée au sol, le contact des lèvres de son amie sur les siennes la renvoie à… Joy. En revanche, elle n’hérite que du souvenir, pas de l’amertume que sa dernière rencontre lui avait laissé en bouche. Avec sa sœur d’or, elle se sent bien. En réalité, elle prend la chose avec peu de sérieux, convaincue de la pureté intrinsèque de celle qui partage sa bulle. Avec Aveline… Sans considérer la promiscuité indécente entre une moldue et une sorcière… elle aurait réagi d’une autre façon.

Il s’agit d’une fleur frêle mais empoisonnée. Qui sait ce que son inconscient abyssal peut renfermer.

En parlant d’abysses. « Un calamar géant ? C’est… » Sombre, visqueux, inquiétant, terrifiant, plutôt dégoûtant (mais en matière de dégoût, Alice a déjà trop vu pour se laisser impressionner). La voix d’Abbey l’arrête en vol et elle écoute cette nouvelle confession. Elle revient à son centre… d’éducation. Elle aussi voulait devenir une domestique productive. Toutefois, la blonde était une des meilleures de sa classe, sinon la meilleure. Ils l’ont bien dressée : ils ont même réussi à créer le zèle.

L’Inquisitrice sourit et vient jouer dans les cheveux de blé de sa jumelle. « Ils ne dicteront plus jamais ce qui doit être important pour nous… Ah à l’époque… Je crois qu’ils nous parlaient d’un dragon. Je déteste les dragons. » Tu aimerais éteindre cette espèce maudite parmi les maudits. « Notre cohorte avait vu des dragons. Et des loups-garous ou des spectres glaciaux. Et d’autres créatures qui ne doivent pas être mentionnés. Nous avions peur, nous étions brisés et un grognement nous donnaient des sueurs froides. », explique-t-elle d’un ton d’un calme extraordinaire. « J’étais un exemple. J’ai dû nettoyer toute la journée durant la peste pour gagner du pain sec... J’étais un pur produit de leurs atrocités. » Elle déglutit en commençant une tresse. « De l’extérieur tout fonctionnait mais à l’intérieur… j’étais morte. Et tu m’as ressuscité. » Toi, Abbey, la Nouvelle Inquisition, Dieu, Oliver Durham, Mathilda, Altaïr, Savannah, Isaïe, James et une foule d’autres gens encore… Ils ont tous participé à la ramener en vie.

Pour le meilleur ou pour le pire.
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Re: De mèche d'or
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