Re: Cache-cache Moldu
ce message a été posté Dim 2 Avr - 13:24
Elle n’avait pas eu le temps d’esquisser un geste pour empêcher Adem de se porter au secours des fugitifs. C’était l’
Avada Kedavra qui avait stoppé net l’élan du Moldu. Si elle-même ressentait une - étrange - tristesse à la mort des quatre Moldus, qu’en était-il d’Adem ? Adara l’ignorait, et si la question effleurait son esprit, c’était surtout un immobilisme qui pouvait se révéler mortel qui l’avait prise. Comme à distance, elle voyait les trois sorciers se diriger vers eux, celui sur son balai dangereusement vite. Mais ce n’était pas elle qui était concernée, n’est-ce pas ? C’était cette autre sorcière, là, immobile dans un pré, entourée de Moldus, sa vie menacée par des sorciers. Ce ne pouvait pas être elle-même qui vivait ce monde à l’envers… Car dans le monde d’Adara, les Moldus étaient esclaves et les sorciers des alliés… Dans le monde d’Adara, la mort d’un sorcier était une tragédie et celle de quatre Moldus, un fait insignifiant…
Alors qui était cette sorcière qui craignait ses pairs et plaignait leurs esclaves ? Bonne question… Qui n’aurait sans doute pas de réponse cette nuit, car Adem, d’un ton si impérieux qu’elle en sursauta, exigea qu’elle évacue les Moldus survivants. Elle se tourna vers lui, mettant un temps à comprendre ce qu’il lui demandait, d’une voix où vibrait… quoi ? Colère ? Tristesse ? Elle plissa les yeux et le regarda mieux. Etait-ce des larmes qu’il retenait ? Merde… Nouvelle bouffée de compassion pour le Moldu, vite remplacée par l’horreur lorsqu’elle comprit ce qu’il lui demandait.
« Et toi ? Pas question que je te laisse ici ! Ils vont te mettre en miettes, ou pire ! Tu nous mettrais tous en danger s’ils te capturent, bordel de goule ! Ne soit pas stupide ! » Les Moldus rescapés ajoutèrent leurs propres apostrophes pour convaincre Adem de ne pas se lancer dans le suicidaire, et ils eurent gain de cause. Qui remporta le dernier mot, tous l’ignorait, et ce n’était pas l’important. L’essentiel était qu’Adem les rejoignit et consentit à attraper le Portoloin qui devaient les ramener en sureté.
Adara guettait anxieusement l’avancée des sorciers à leur poursuite le temps que le Portoloin ne s’active, dans les cris angoissés des Moldus. Ils allaient arriver à s'enfuir… Pourtant, au dernier moment, elle vit la baguette du sorcier sur son balai se lever et lancer un sortilège dans leur direction. Trop tard pour qu’elle réagisse. Restait à espérer que personne n’était touché…
Ils apparurent dans la planque Phénix et l'une des demoiselles qui les avait rejoints en premier porta la main à son bras en lâchant un cri de douleur.
« C’est grave ? » Le jeune médicomage posté là par précaution se porta au secours de la Moldue et l’examina brièvement.
« Penses-tu… Dans moins d’une semaine on ne verra plus rien. Tu t’en sors bien, petite… D’autres blessés ? » Demanda-t-il en parcourant le groupe du regard.
Adara coula un regard à Adem.
« Non... » Aucune blessure visible en tout cas.
« Mission peinarde, alors ! Je vais aller prévenir Jane que vous êtes revenus et que c’est un succès ! » Il tourna le dos aussitôt et sortit de la pièce, laissant une Adara avec un goût amer en bouche. Mission peinarde ? Succès ? Ce n’était pas son ressenti…
Bientôt, d’autres viendraient prendre en charge les quatre fugitifs. Que ce soit l’Ordre ou la Nouvelle Inquisition, peu importait pour Adara. Son implication pour ces quatre là s’arrêtait là. Mais quatre autres ne s’en étaient pas sorti. Cinq même, si on comptait le sorcier mort. Quel gâchis...
Elle se rapprocha d’Adem, silencieux et prostré depuis leur arrivée à la planque, se doutant de ce qu’il pouvait ruminer.
« On en a ramené quatre entiers. Adem… On en a ramené quatre. » Elle aurait aimé avoir autre chose à ajouter, mais rien ne vint. Rien de plus constructif en tout cas que de le ramener à un résultat concret. Le reste semblait futile. Tout ce qu’elle pourrait dire ne lui paraissait pas susceptible d’apaiser la peine, la colère, ou tout autre sentiment que pouvait éprouver Adem à cet instant.
Elle se contenta donc de lui poser doucement la main sur l’épaule, un regard chargé de sympathie et un pauvre sourire d’encouragement. Mais elle ne pouvait pas rester plus longtemps : la nuit était fort avancée, elle devait rentrer faire disparaitre les traces de son activité nocturne et essayer de dormir un peu avant d’ouvrir la pépinière.
Elle serra doucement l’épaule d’Adem et s’éloigna, laissant glisser sa main en partant.
- Le moyen d’être sauf, c’est de ne pas se croire en sécurité:
Le Moldu touché s’en sort
oui-oui : La blessure est très superficielle, ce ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
oui-non : La blessure est grave et demande des soins immédiats, mais il s’en remettra.
non-oui : La blessure est très grave, il risque fortement d’y passer malgré les soins des Phénix présents.
non-non : Le sortilège l’a touché suffisamment pour lui faire lâcher le Portoloin. Le pauvre est sans doute resté sur place…
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