Re: [Canada - 23 février 2051] Here we go again ~ Sam
ce message a été posté Mer 6 Mar - 23:17
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On s’voit demain, Sam ? Même heure. » Ce n’est pas plus compliqué que cela, en vérité. Personne n’en demande plus à l’Américain que de revenir à chaque jour de la semaine, que de faire le travail pour lequel on l’engage. On ne lui demandait même pas de se faire des amis, et Sam n’en avait pas l’intention, il ne voulait pas s’attacher… mais ça a été plus fort que lui. Incapable de ne pas chercher la reconnaissance et la chaleur des autres, de ne pas entretenir ces liens si fragiles et pourtant si nécessaires.
Sam souhaitait presque ne jamais être heureux, au Canada, mais bien en dépit de lui, il est bien, ici. Bien alors qu’il quitte la forêt d’élevage pour transplaner non loin de sa maison (une maison à lui, à eux). Bien alors que sa baguette trace les mêmes sorts qu’à tous les soirs, afin de les avertir d’une intrusion non désirée sur leur terrain (personne n’est jamais trop prudent). Bien alors qu’il voit une dame transplaner depuis le pas de sa porte, pour qu’ensuite un chien en émerge à toute allure, plus rapide à comprendre qui arrive à la maison que son épouse.
Son épouse si belle, là, dans le couchant, au pas de leur porte. De leur maison. Son sourire plein de fossettes, ses yeux brillants. Il l’épouserait encore une fois, sur le champ, si on lui demandait. Ils ont fêté leurs noces de cuir, il y a deux mois. Ça lui semble hier, le premier instant où il a posé les yeux sur Lizzie. «
Bonsoir, blondie ! On se fait désirer, aujourd'hui. Qui a gagné ? Le botruc ou toi ? J’suis pas encore sûr. » Il avait plus d’une fois rapporté de ces créatures taquines lovées dans les poches de ses chemises, ou même dans ses cheveux. Il met un genou en terre pour caresser le chien avec ses deux mains, le bâtard grouillant sous ses doigts pour quêter les caresses de son maître. Une fête, à chaque soir, pour celui qui part tous les matins s’échiner au grand air, son accent chantant se mêlant à celui des autres. Whisper renifle son visage, ses mains, son cou, puis fourre son museau dans la poche de sa veste avec des grognements de supplication. «
Et j’sais pas non plus si c’est moi qu’il aime, ce chien, ou plutôt… » Le blond sort de la poche de chemise un morceau de viande séchée, pour lequel Whisper se roule littéralement à terre avec des aboiements essoufflés, enthousiastes, qui font rire le blond, qui enchaîne l’habituelle litanie d’ordres - «
Assis ; donne la patte ; l’autre patte ; roule ; bon chieeeeen, c’est qui le bon chien » - avant de lancer le morceau de viande plus loin, faisant détaler Whisper à toute allure.
Garantissant un peu de liberté à un Sam qui peut enfin se relever pour embrasser Lizzie et la serrer dans ses bras, sans toutefois entrer à l’intérieur de leur maison (leur maison, à eux). Pas tout de suite. L’hiver est doux, en Colombie-Britannique, même à l’intérieur des terres. Il faut bien en profiter ! «
T’as eu beaucoup d’patients, aujourd’hui ? Un autre beau grand blond, peut-être ?, taquine-t-il en l’embrassant une autre fois.
Lyne est là ? » Nuance d’inquiétude réelle, sincère. Plus que tout le reste, en ce moment, c’est ce qui l’inquiète, l’état de la Cooper, depuis le décès de Vinnie.