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Scylla N. Kark
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Double compte : Lizzie O'Meara & Joaquim Cervera-Bernal & Calypso Layibadé & Beverly Salamander

Age : Vingt-sept ans
Sang : Sang-pur
Statut : Bolosseuse à vie de Nero Callaghan
Métier : Ancienne acrobate-funambule et dresseuse de créatures magiques pour le Chimeria Horror Show. Aujourd'hui, fugitive dont on veut la tête sur une pique.
Baguette : Bois de châtaigner, poil d'Ayala doré, ; 18,5 cm & rigide
Epouvantard : Son fils lui étant arraché, conduit à la potence où l'on ferait couler son sang ... Mêlé.
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Possède le don du Chuchoteur ¤ Porte la Marque des Ténèbres ¤ Mangemort repentie en 2047, elle est désormais membre de l'Ordre du Phénix, fugitive avérée et recherchée. Comme traîtresse à son rang & à son sang. ¤ Mère d'un petit sang-mêlé, Niallàn Callaghan. « Bébé chou », pour les intimes.
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ce message a été posté Mar 21 Nov - 22:02
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Nero & Scylla

Avalon n'était pas une option. Pas plus que n'importe quelle ville, moyenne ou grande, du pays. Voire du monde. Évidemment. Scylla fit répéter à son interlocutrice les informations qu'elle venait de lui donner. « Tu es absolument sûre ? » L'effeuilleuse était nerveuse. Elle n'aimait pas le rôle que sa nouvelle patronne lui avait fait jouer dans tout cela. Elle acquiesça. Pérora une ultime fois, peinant à dissimuler une pointe d'agacement. Ce qu'elle venait de faire, ce qu'elle lui donnait ... Aucun retour en arrière possible. Ni pour l'une, ni pour l'autre. La rousse hocha la tête, les coordonnées désormais gravées dans son esprit. Tréfonds des Highlands, forêt de Ketterdam, Écosse, vingt-trois heures. Le lendemain. « Merci, Charlie. » Sa collègue parut soulagée de pouvoir prendre congé. A peine celle-ci eut-elle prit la porte de l'office que Scylla sentit ses épaules s'affaisser. Ses coudes trouvèrent le contact du bois et ses doigts vinrent agripper ses cheveux, le menton rentré, la tête à l'abri de ses bras recroquevillés. Toute sa belle contenance déterminée s'envolait. S'étiolait. Ce qu'elle avait accepté marquait le point de non-retour. Si elle s'exécutait, il n'y aurait plus de retour en arrière possible. La plus haute trahison qu'on puisse envisager. Qu'elle n'aurait peut-être pas imaginé encore un an, voire six mois plus tôt.

La jeune femme ferma les yeux. Grave erreur. Cette terrible odeur de fluides corporels séchés. Ce visage creusé, presque cadavérique. Ces yeux morts. Le désespoir, elle empestait le désespoir, la faim et le vide. Un tel vide. Comme si un Détraqueur l'avait étreint tous les jours, tout doucement, parcimonieusement. Pour en arriver là, à un rien dans une carcasse presque dénuée de vie. Ses paupières s'écarquillèrent tout d'un coup et elle inspira violemment. Il fallut qu'elle se lève et marche afin de chasser les souvenirs macabres. Il n'y avait rien que l'on puisse qualifier d'humain dans ce qu'elle avait vu. Seulement de la cruauté à l'état brut. Une violence à nulle autre pareille que la guerre elle-même ne pouvait qu'envier. Ayant quitté sa tignasse, ses doigts trouvèrent le manteau de la cheminée. S'y accrochèrent à s'en blanchir les phalanges. Elle pouvait encore renoncer. Se retirer. Elle n'avait pas besoin d'endurer ça. Rien ne l'y obligeait, bien au contraire. L'inverse, empli de bon-sens aurait voulu qu'elle oublie cet interlude, cette perdition et qu'elle absout ses péchés avant que tout n'éclate, irrémédiablement. Tout ce qui constituait sa petite existence, tout son entourage, toutes ses possessions, du Chimeria à sa dernière robe. Ne pouvait-elle pas se suffire de tout ce qu'elle avait toujours eu plutôt que de chercher ... Quoi, au juste ? L'adrénaline ?  Non. Un ersatz de rébellion puérile d'enfant gâtée ? Toujours pas. Le sacrifice inconsidéré d'une amoureuse transie ? Pas davantage. Alors quoi ? « Oui, mon trésor, alors quoi ? » Sa tête pivota brusquement. Il était là. Le fantôme entièrement né de son esprit. Thanatos, flou et souriant. Sarcastique. Si en colère contre elle. « Alors quoi ? » Lentement, elle se redressa. Il n'était pas vraiment là. Il ne l'était plus. Seul son souvenir terni par toutes les vérités qu'elle avait apprises subsistait, se faisait de plus en plus trouble à chacune de ses visites impromptues. « Alors, le choix. » répondit-elle d'une voix sourde, méconnaissable, nauséeuse. Oui, le choix de décider à quel monde elle voulait appartenir.

¤¤¤


Ketterdam, Ecosse ~ 28 janvier 2047

Le moindre coup de vent menaçait de rabattre sa capuche. Ce que l'on avait osé appeler « forêt » était en réalité un petit amas d'arbres clairsemé. Un quart d'heure qu'elle était là. Vingt-trois heures deux. Le froid la glaçait jusqu'aux os malgré la doublure en laine de boursouffle. Elle souffla sur ses gants. Et recommença à faire les cent pas. Crack. Un premier. Suivi de deux autres. Elle se figea. Une silhouette massive dans son dos la somma de donner sa baguette. Elle secoua la tête. « Pas question. » Elle sentit la montagne inspirer profondément. « Laisse, Obbie. Je pense que Madame Lagides sait ce qu'elle risque en cas de geste inconsidéré. N'est-ce pas, Scylla ? » Tout à coup, la concernée oublia l'homme menaçant et pivota lentement en direction de la voix. Jane Callaghan. En personne. Malgré elle, elle se sentit déglutir avec peine. C'était une chose de la rencontrer dans le fracas d'un champ de bataille, une autre de se trouver face au leader de l'Ordre du Phénix dans un no man's land sans personne à ses côtés. «  Nous n'avons aucun intérêt à te capturer. » ajouta l'Irlandaise, comme si elle avait lu dans ses pensées. Evidemment que non. Pour l'instant, elle leur était bien trop utile. A plus forte raison ce soir. «  Je t'écoute. » La troisième sorcière s'était éloignée, tout comme leur compagnon et à présent, ils revenaient. Ils avaient certainement vérifié les lieux, qu'aucune mauvaise surprise ne les y attendait. Ils avaient beau maintenir une distance respectable, laissant leur chef à sa confrontation, elle sentait leurs regards brûlants sur son visage rougi par l'air glacial. Elle inspira. Lâcha un : « Je l'ai trouvé. » dans un souffle heureusement plus assuré qu'elle ne l'avait craint. Après près d'un mois à voguer de piste en piste, se rapprochant pour mieux s'éloigner parfois, elle avait réussi. Mais pour ce faire, elle avait dû dépasser l'étape des simples oreilles à rallonge. Il avait fallu donner de sa personne. Se jouer de la femme qui l'avait presque élevé. « Je l'ai même ... Vu. » Pas de détails sur le comment elle était parvenue à approcher le sacro-saint butin Mangemort. Du reste, elle s'obligea à raconter. Du moins, ce qu'elle était capable de rapporter de l'abysse infernal. Jane parut sentir ses réticences et bien que la pénombre lui masqua en partie son visage, Scylla aurait juré qu'elle avait pâli. Le peu qu'elle lui disait suffisait à émouvoir la mère qu'elle était. « Ils vont la déplacer. Je ne sais pas quand, je n'ai pas eu droit aux détails. En revanche, ce que je peux vous dire, c'est que l'endroit est bien gardé. Je les ai vu désactiver plusieurs boucliers et je soupçonne, un armadas de runes. » Elle s'était efforcée de ne pas avoir l'air de s'intéresser au système de protection de trop près. Question de bon-sens. En quoi cela était-il censé l'intéresser ? «  Des pacificateurs ? » demanda simplement la leader. Son interlocutrice secoua la tête. « Je ne crois pas. Des rangs moindres ... Je veux dire, certainement des basiques triés sur le volet. Civils. Mangemorts, plutôt. Je ne les avais qu'aperçus auparavant. Je ne connais pas leurs noms. » Des éléments, toujours sans se perdre en détails. « Je ne pouvais pas me permettre des questions trop approfondies, au risque d'éveiller les soupçons. » Cette fois, ce fut Jane qui opina du chef. «  Tu n'as rien demandé en échange de ces informations. » constata cette dernière. Sans écho de méfiance. De la curiosité, peut-être ? « Je n'ai rien à négocier. » « Et ta famille ? Ton frère ? » Elle parvint enfin à la regarder franchement dans les yeux. La puissance qui se dégageait de la Callaghan ressemblait étrangement à celle de feu son grand-père, quelques décennies en moins. Son aura était aussi troublante que ce qu'elle avait perçu à la Tour. « Je ne suis pas stupide. » «  Je sais, Scylla. Merci pour ton aide. Si nous parvenons à la récupérer en vie, sois sûre que nous n'oublierons pas. » La jeune femme, embarrassée, balaya cette assurance d'un geste. «  J'aimerais te poser une dernière question. » « Et bien ? » Jane la fixa quelques secondes. «Pourquoi fais-tu ça ? » Silence. Les paroles de Nero lui revinrent en mémoire « si tu fais bien ce que tu as promis de faire, on va exiger de comprendre pourquoi, et à ce moment-là tu devras donner une réponse ». On y était. Elle ne pouvait plus tergiverser, s'endormir de faux prétextes. « Ce monde ... Celui dans lequel je suis née et ce qu'il nous fait aujourd'hui ... Ce n'est pas celui dans lequel je veux vivre. » Tellement bateau. Si fade. Elle aurait dû exposer meilleurs arguments, développer. Mais les mots se bousculaient dans son esprit et ce résumé lui paraissait le plus approprié. Je ne veux plus de ce monde. L'Irlandaise ne commenta pas, se contentant d'un bref mouvement du menton. Elle alla pour se détourner quand la dresseuse déclara soudain : « En réalité, j'ai une seule condition. » La leader l'invita à poursuivre. « Je veux ... Je voudrais le lui annoncer moi-même. A Nero. » « Mais va te niquer, oui ! » «  Scarlett ! » L'interruption n'avait guère plu à Jane. Étonnamment vive, Scylla piqua légèrement du nez en comprenant qui était en réalité la femme qui l'accompagnait. La mère de Nero. Scarlett Fuller. « Quand il saura, il voudra y aller. Tu n'imagines pas les conséquences qu'auront ces révélations sur lui. Il sera difficile à contenir, alors à raisonner ... » « Je prends le risque. Et s'il vous plaît, ne me demandez pas pourquoi. » «  Moi non plus, je ne suis pas stupide, Scylla. » Heureusement, ses jours étaient déjà suffisamment empourprées. «  Nous allons considérer ta demande. » La jeune femme ne put que se contenter de cette réponse. L'instant d'après, elle était à nouveau seule entre les arbres nus.

¤¤¤


Quelque part en Irlande, 29 janvier 2047

Nuit courte, journée intense. Et déluge. Sur le ponton rocheux choisi pour la rencontre, ce n'était plus une brise un peu gourmande qui l'avait accueilli mais les bourrasques de la côté irlandaise. Aux rafales s'ajoutaient une pluie diluvienne sur même son lumos ne parvenait pas à percer. Car la nuit était très avancée. Deux heures du matin, très exactement. S'échapper plus tôt du giron du Chimeria, deux soirs de la même semaine, aurait pu paraître suspicieux. Et se faire porter pâle n'était plus une option depuis qu'elle en avait pris les rennes. Si Jane avait renseigné les coordonnées via son contact, elle avait imposé l'heure. Quitte à se faire désirer malgré elle. De fait, l'ombre qui perça la nuit paraissait l'attendre avec impatience. Pas d'échange d'amabilités, que le temps aurait de toute façon couvert. Pas un mot, en réalité. Elle se contenta de le suivre jusqu'à ce que le campement de fortune lui apparaisse enfin.

La lumière et surtout, l'absence d'averse, à l'intérieur, furent les bienvenus. La rousse n'attendit pas d'y être sommée pour retirer sa cape trempée. D'une main, elle rejeta en arrière les mèches trempées sur son front. Il n'y avait pas que sa crinière pour être dans cet état d'humidité avancé, cependant, tandis qu'elle croisait les prunelles avides de Nero Callaghan, le poids de ses vêtements lui parut soudain tout à fait secondaire. Un autre, beaucoup plus important, lui tomba sur les épaules. Il n'empêchait qu'elle ne savait par où commencer. Qui lui avait dit la Phénix ? Et sa mère ? L'homme à leurs côtés pendant l'échange ? Comme deux jours auparavant, elle se sentit inspirer. Sois brave, pour changer un peu. « J'ai demandé à ma tante à voir Elizabeth. Elle a accepté. J'y ... J'y suis allée. Il y a cinq jours. » Etayer, se perdre en éléments qui n'avaient aucun intérêt. Repousser l'échéance. « Elle est ... Vivante. » Et voilà tout ce qu'elle avait pour le « rassurer ». Sa soeur était bel et bien toujours de ce monde. Sauf qu'il ne fallait pas avoir inventé le fil à couper l'eau chaude pour voir comme la Lagides avait perdu de sa prestance. Qu'il n'y avait ni fierté, ni malice, ni tentative de rester un minimum digne. Il fallait qu'elle lui dise. Le reste. La vérité. Les mots restaient coincés dans sa gorge. Un silence valant mille mots. Et au moins mille tourments.

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Nero Callaghan
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mer 22 Nov - 18:57
"J'ai demandé à ma tante..."   L'autre putain de Calliope Kark. "...à voir Elizabeth." Lizzie. Pas Elizabeth. Son prénom avait quelque chose de guindé et de froid, lui arrachant la sensation qu'on parlait d'une étrangère, d'une fille qui n'était pas sa sœur. Sa sœur, c'était Lizzie. Pas une quelconque Elizabeth. "Elle a accepté." Le sang dans ses veines s'était figé alors que ses yeux écarquillés regardaient sans voir une Scylla qu'il pressait silencieusement de continuer." J'y ..." Les mots ne semblaient jamais s'échapper assez vite de ses lèvres alors que Nero se fabriquait lettre par lettre une montagne d'espoirs. " J'y suis allée." Son cœur fit un bond dans sa poitrine, alors que les commissures de ses lèvres s'étiraient en quelque chose que ces trois derniers mois avaient rendu inespéré : l'ombre d'un sourire. Timide, douloureux, mais sincère. Elle avait réussie. Elle l'avait retrouvée. Nero avait suivi la progression de la Lagides, tel qu'il l'avait convenu avec Jane et Scarlett, de loin. L'idée venait de lui, et avait été naturellement approuvée par ses mères. "Parce que tu croyais qu'on allait la laisser te retourner encore une fois la tête?". Non. Après avoir désobéi à Jane, il avait dû s'estimer heureux d'en garder une de tête. Les informations lui venaient au goute à goute, avec les quelques jours de latence que supposait la vie de fugitifs. Il les transmettait fiévreusement au reste de l'escouade, et chaque nouveau message semblait être une nouvelle raison d'espérer. Jusqu'à ce matin. On l'avait tiré de son sac de couchage, un émissaire de Jane qui voulait lui causer. L'entrainant à l'écart du reste du groupe, il lui avait expliqué très simplement : Scylla avait obtenu des informations importantes sur Lizzie, elle souhaitait le voir seul, Jane exigeait sa présence. Alors, il n'avait rien dit aux autres prétextant la venue de Lloyd pour une tout autre raison, parce que Nero savait qu'avec un tel enjeu, il ne parviendrait jamais à se rendre seul au rendez-vous. Il avait pris la tente auxiliaire du groupe, celle qu'on ne dégainait que pour les missions en solitaire, et transplané presque aussitôt au lieu du rendez-vous. Toute la journée il avait attendu se focalisant sur le camp qu'il lui fallait monter pour la nuit. Chassé par la pluie il s'était retranché le reste du jour à l'abri à gratter une guitare qui n'était bonne qu'à tromper l'attente. Le jour avait fini par tomber, puis la nuit la vraie était venue. Enfin. Il avait attendu près d'une heure sous les torrents d'eau dans un froid à vous geler les os, sans rien dire, sans se plaindre. Mais le discours de Scylla valait toute cette attente douloureuse. Et un instant, un instant seulement Nero laissa cette ébauche brouillonne de joie se diluer en lui. Ils allaient aller chercher Lizzie, la sauver. C'est ce qu'il pensa, sincèrement, éperdument le temps d'un battement de cœur, le temps de baisser les yeux sur le visage de Scylla. Ses traits chiffonnés n'arborait ni fierté, ni le masque de mépris qu'elle lui réservait désormais. Quelque chose clochait. Ses épaules s'affaissèrent, en même temps que son furtif sourire se faisaient engloutir par la morsure de ses dents contre sa lèvre inférieure.

" Elle est ... Vivante." Vivante, comme si c'était la seule chose qui pouvait encore la qualifier. Il sentit tout son corps se bander, comme prêt à recevoir un coup, et pourtant il demanda quand même : " Comment est-ce qu'elle va ?" Il vit Scylla se décomposer, comme fondre devant lui avant de se lancer devant l'insistance de son regard à lui. Elle lui raconta tout, chaque sévices observé, chaque meurtrissure faite à l'essence même de Lizzie. La chair de sa chair. Nero avait d'abord fait les cent pas pour calmer la nervosité que chaque nouveau mot amplifiait, ce qui dans une tente sorcière de dix mètres carrés se résumait à se heurter à chaque meuble. Plongé dans une frénésie malsaine, le sang-mêlé ne pouvait s'empêcher de poser toujours plus de questions, vouloir toujours plus de détails qui le mortifiait toujours un peu plus. Mais il devait savoir, c'était un besoin viscéral, il lui fallait connaitre chaque offense, chaque blessure. Sinon comment ferait-il ? Comment ferait-il pour comprendre ? Pour punir ? Pour l'aider? Et puis, parce que ses jambes tremblantes ne le portaient plus, il s'était laissé tomber sur la seule chaise qu'abritait la tente, heurté ses coudes contre le dur contact de la table, glissé sa tête entre ses mains, car comme son cœur, elle lui semblait désormais trop lourde à porter. Le flot de ses questions avait fini par se tarir, et pendant un instant il n'y eut plus dans la tente que le bruit de la pluie s'acharnant sur la toile. Nero ne l'entendait même pas, ne comptait que le bourdonnement dans ses oreilles, que le tambour de son cœur qui explose, que cette furieuse envie de vomir.   Ce n'était pas possible. Pas possible. Impossible. Il sentait le chagrin s'emparer de lui, ses yeux se faire humide, mais ça aussi c'était impossible. D'un geste rageur, il frotta son visage et chassa ses larmes. Ce n'était pas possible, pas possible de la laisser là-bas une nuit de plus, pas même une heure, pas même une minute, il lui fallait la retrouver dans la seconde. Comme un ressort, Nero se déplia, se laissant guidé par cette détermination aveugle qui le caractérisait. Ce n'était pas possible de la laisser, alors il la sauverait, cette nuit. Plongeant jusqu'au sac qui abritait toutes ses possessions, et en extirpa divers potions, briquets, cordes, et même un revolver. Il posa son butin sur la table, avant de fouiller dans un placard pour y dégainer deux bouteilles d'alcool, et trois bocaux vides. Il fourra le tout dans une besace, il était prêt. Sourd et aveugle à tout ce qui pouvait se dresser entre lui et Lizzie, si Scylla avait tenté de lui parler il ne l'avait pas entendu. Ses pas le guidèrent vers la sang-pure, pile sur sa trajectoire : la sortie. Il avait une dernière question à lui poser. " Où est-elle ? Où est ma sœur ?"
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mer 22 Nov - 22:57
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Rester stoïque. Ne pas bouger. Même si à mesure qu'il l'avait forcé à se fendre en détails morbides, elle s'était décomposée, les doigts de sa main droite triturant nerveusement les deux anneaux dont la gauche était alourdie. Blanche de dégout. Une irrésistible envie de vomir qui la tenaillait depuis qu'elle avait pénétré à l'intérieur du cachot où on avait enchaîné la fille Callaghan. En somme, le cœur au bord des lèvres de bien des manières. S'il pouvait imaginer, il n'avait pas vu. Et heureusement. Si la vérité était insoutenable, il n'avait pas le parfum de la réalité. Et heureusement. Pourtant, difficile de déterminer ce qui était le pire : le spectacle du semi-cadavre d'Elizabeth ou ce qu'elle avait dû dire, le discours qu'elle avait dû tenir pour donner le change aux gardiens qui l'attendaient de l'autre côté. Après ce que tu as fait au corps de mon oncle, tu mérites exactement ton sort.. Peut-être brûlerais-je le tien, après. Entre autres joyeusetés. La prisonnière ne réagissait pas à ses attaques, à son plus grand regret. Pas parce qu'elle rêvait de vengeance, sans quoi, les deux derniers rendez-vous nocturnes n'auraient eu aucun sens - quoi que ... -, mais parce que qui disait ripostes signifiait qu'il subsistait quelque chose de la personne derrière la silhouette décharnée. Que tout n'était pas totalement anéanti. Elle avait attendu, espéré, titillé, encore plus violente, à chaque fois plus pernicieuse. Regarde-moi. Re-gar-de-moi.

Elle avait fini par le faire.
Elizabeth O'Meara avait relevé difficilement, douloureusement le menton et l'avait cinglé de son regard noir.
Soulagement.
Elle était encore là.

Alors, la rousse s'était approchée, menaçante. Elle lui avait murmuré des paroles qu'elles seules pouvaient entendre. Puis, toujours sous l'œillade de la fugitive, cette fois indescriptible pour tout étranger à leur échange, elle s'était relevée, détournée et était sortie. Menton haut. Epaules droites. Digne Kark. Digne fille de ton père. Finalement, il pouvait lui être utile d'une certaine manière.

Elle n'avait pas relaté cette partie-là à Nero. Ni son discours acide, ni ses menaces et pas plus que les tous derniers instants. Pressée, oppressée par ses questions toujours plus nombreuses et pointues, elle s'était perdue dans l'abysse de la seule pourriture de la situation de sa sœur. Pour finalement cesser de parler, presque de respirer. Elle s'était tout d'abord contentée de le suivre des yeux tandis qu'il s'emparait de ses maigres possessions. Sur le départ. Bien sûr qu'il voulait aller la trouver. N'aurait-elle pas agit de la même manière si Hélios avait été à la place de la O'Meara ? Sans aucun doute. L'arme à feu en moins, cependant. Cette vision lui arracha un petit froncement de nez. On lui avait si bien enseigné l'horreur de ces objets, la terreur qu'ils semaient. Sauf qu'il n'y avait pas qu'eux, n'est-ce pas ? Elle avait eu face à elle, de plein fouet, les conséquences de ce que la magie pouvait faire de pire, elle aussi. C'était pour cette raison qu'elle était là, ce soir, face à ce garçon qui n'avait pu retenir quelques larmes et encore moins sa colère. Entre punition et étrange ambition. Se punir de sa traîtrise. Répondre à son appétit de transcender les carcans d'une société dans laquelle elle ne se reconnaissait plus - pour peu qu'elle y eut déjà une place.

« Je ne te le dirai pas. » répondit-elle finalement à la tempête qui s'élevait devant elle, prête à la dépasser, à courir au devant de son péril. Elle cessa de se broyer l'annulaire, levant la main pour l'empêcher de hurler tout de suite. « Pas parce que je ne veux pas, mais parce que si je te le dis, si tu y vas ... Ils vont la déplacer, Nero. Jane Callaghan sait tout. Je lui ai donné toutes les informations en ma possession et je suis certaine que plusieurs d'entre vous surveillent les lieux en ce moment même. Et ils ne peuvent pas traverser le système de protection qui a été mis en place. Pas celui-ci, en tout cas. Au risque de la tuer. Ta tante le sait. » Se reposer sur le modèle qu'il devait vénérer comme elle avait adulé Calliope Kark, encore si peu de temps auparavant. Avant que le miroir de sa crédulité n'éclate, la scarifiant au passage. Irrémédiablement. Restant à distance prudente, non pas par peur, plutôt tel un chasseur tentant d'apprivoiser un animal sauvage, elle modula sa voix de manière à la rendre plus douce. « Si tu y vas, ils ... Ils la tueront, tu comprends ? » Ils, pas nous. Non, elle ne voulait rien à voir à faire avec ça. Cette abomination ne porterait jamais son nom.


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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Jeu 23 Nov - 23:09
Allez tous vous faire foutre. ” Ces mots prononcés d’une voix blanche, Nero avait eu toute la peine du monde à les articuler. Sous haute tension, cette nervosité électrique en cet instant était tout ce qui le maintenait en un seul morceau. Chaque variation de courant risquait tantôt de le faire exploser, tantôt s’effondrer. Alors il se contraignait à un calme de façade, pour rester entier, pour se donner l'impression fausse de garder le contrôle.  “ Je vais la chercher. ” Il n’avait pas crié, pas même élevé la voix. Mû par la seule décision qui lui semblait faire sens après les atrocités entendues, la seule option qui ne lui semblait pas absurde, le sang-mêlé contourna la sang-pure, et s’échappa de la tente. Le vent le gifla aussitôt, la pluie torrentielle à ses côtés. Qu’importe. Tout était préférable au confinement et à l’inaction. Il retrouverait Lizzie. Ce soir. Jane ne voulait rien faire. Tant pis. Scylla ne voulait rien lui dire. Tant pis. Il se débrouillerait. Quelqu’un finirait bien par cracher le morceau. Et il la sauverait. Parce qu’il n’y avait que ça à faire. Rien d’autre. Vraiment ?

  Si tu y vas, ils ... Ils la tueront, tu comprends ?

Pourtant, chacun de ses pas furieux ébranlait petit à petit la carapace de déni qu'il s'était forgé. Les mots de Scylla jamais bien loin gagnaient en cruelle ampleur, à chaque nouvelle enjambée. Ils la tueront, tu comprends ? Non. Non. Non. Il était des choses qu'il refusait de comprendre, ou même d'envisager. 

Ils la tueront. 

Et enfin comme une percée en plein cœur, ça le percuta. Ils vont la tuer. C'était aussi cruel et simple que ça. Stoppé net dans sa course par une vérité qu'il entendait désormais, il sentit ses jambes trembler, le trahir. “ Putain.” Deux syllabes à peine murmurées, expirées en un souffle, incapable d'exprimer la débauche de chagrin et de frustration qui le ravageait tout entier. “ Putain !” cracha-t-il plus fort au vent, à la pluie, au monde. “ Putain ! Putain ! Putain ! PUTAIN !” hurla-t-il tout à fait en se remettant en marche. Vers où ? Vers quoi ? Quelque chose entre un gouffre et le néant. Il fallait avancer, tromper son corps pour ne pas craquer, et pourtant se furent ses jambes qui le trahir en premier. Ses pieds engourdis par le froid glissèrent sur l'herbe ruisselante, et dans sa chute il sentit quelque chose en lui se briser. Un barrage céder. Et dans un : “ Putain.”le premier sanglot le suffoqua. Allongé sur le dos, tout à fait trempé et boueux, Nero ne trouva que la force de s'asseoir. Il renouait en d'atroces retrouvailles avec un sentiment qu'il connaissait bien pour l'avoir côtoyé tout l'an 2030. Dénuement, peine et peur pour terreaux d'une vulnérabilité démesurée. Comme l'année de ses sept ans, le Callaghan de ses poings tamponnait ses yeux pour faire refluer les larmes qui s'en échappaient. Mais inlassablement la pluie sur son visage avait le goût de sel. Seize ans s'étaient écoulés et pourtant toujours la même cuisante frustration, il ne pouvait rien faire. Rien faire pour les aider. 

Et c’était cruel. Plus cruel qu’apprendre l’état de Lizzie, il fallait accepter de la laisser subir encore et encore, parce que c'était leur seul choix. Alors il devrait, serrer les dents, tolérer l'insupportable, grandir. Mais se relever c'était encore trop dur, il faudrait penser à la suite. Qu'est-ce qu'il allait leur dire ? À Kiara ? À Sam ? Comme une aiguille en plein cœur l'insidieuse pensée que Lizzie aurait su, elle, quoi lui dire pour l'aider à surmonter cette épreuve traversa son esprit. Il voulait l'entendre le traiter de "Bébé Nero" à le voir pleurer comme un con, la voir se moquer de lui, pour le faire se relever dans un sursaut d'orgueil, qu'elle lui tende cette main qu'elle lui avait toujours offerte pour le faire se redresser, la suivre. Mais ça, ça ne serait pas ce soir, ni même le suivant, et accepter cet état de fait c'était crever à moitié.
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Ven 24 Nov - 21:35
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Nero & Scylla

Son attitude apaisante ne servit à rien. Ou peut-être, tout juste, à désamorcer une première bombe, celle où il l'accuserait pas de tous les maux, de ceux de sa soeur en premier. Du reste, le Cygne Pâle ne put que relâcher une respiration contenue alors qu'il passait à côté d'elle. Furieux ou hébété ? Peu importe. Il pouvait lui dire tout ce qu'il voulait, l'envoyer bouler avec toute la violence verbale dont il avait besoin, elle ne releva pas. Pour cette fois, elle serait bien en peine de lui en vouloir, tellement elle partageait, malgré elle, cette douleur qu'elle sentait s'épanouir en lui. Comme si elle en était en partie responsable.

Pourtant, ce n'était pas elle qui avait capturé la O'Meara. Elle ne l'avait ni enchaîné, ni torturé des pires façons possibles. Elle aurait été incapable de laisser un être, qu'il soit humain ou non, macérer dans ses propres déjections, pendant qu'elle continuait de mener ses bals et ses représentations, qu'elle s'attablait pour le repas avec sa famille ou qu'elle sortait faire une course. Elle ne pouvait même pas concevoir que ce soit possible. Je ne peux pas vivre dans un monde où on tolère de tels méfaits. Mais c'est la guerre ! Lui aurait-on répondu, avec cynisme et fatalisme. Il faut ce qu'il faut, n'est-ce pas ? Non. La concernant, la sentence aurait été irrévocable.

Mains frottant son visage, à sa grande honte, elle retint un violent sanglot de lui secouer la poitrine. Elle avait tenu à faire ses révélations au Callaghan en personne. Peut-être pour se punir, certainement pour ... Parce qu'elle le lui devait, d'une certaine manière ? Peut-être, peut-être. Si quelques certitudes, parfois péremptoires, se dessinaient, les émotions qui la dévastaient à chacune de leurs rencontres restaient un mystère. Ou plutôt, des évidences si aberrantes qu'elle refusait de ne serait-ce que de les envisager.

Toutefois, puisqu'elle s'était promis d'aller au bout de sa traîtrise, que sa décision était prise, elle mènerait ce combat-là avec toutes les forces qu'elle pourrait y jeter. Une minute s'écoula. Deux. Probablement davantage. L'esprit agité de violentes réminiscences, le souffle court et saccadé, elle cherchait sa contenance. Parce que, quand elle le suivrait, il faudrait qu'elle soit forte pour deux. Ses peines ne seraient qu'un étau supplémentaire dans le carcan souffreteux de son ancien amant.

Le déluge extérieur la balaya de la tête aux pieds. Enfin sortie, elle en avait cependant oublié de se rhabiller correctement et ne tarda pas à ressembler à un croup mouillé. Elle eut beau l'appeler, aucune voix familière ne lui répondit. Un sentiment de panique la traversa subitement. Et s'il avait transplané au petit bonheur la chance ?  Il pourrait se faire attraper. Ou pire. Le Détraqueur, souviens-toi du Détraqueur. « NERO ! » Rien. Son coeur menaçait d'échapper à sa cage thoracique. Elle avançait quasi à l'aveugle, jusqu'à ce qu'enfin, sa raison ne reprenne le dessus. « Hominum revelio. » Un éclair fusa dans une direction hors du champ de protection qu'il avait dû installer autour du campement. Une Acromentule fantomatique, faible patronus mal maîtrisé, ne tarda pas à prendre la direction indiquée par le premier sortilège et elle lui emboita le pas. Jusqu'à tomber sur la silhouette étalée du garçon.

Ce fut le pire. Bien plus encore que d'avoir découvert le presque cadavre d'Elizabeth. Encore plus terrible que ce jour où Arutha leur avait annoncé, à son frère et elle, qu'Esmé les avait abandonné pour une nouvelle vie, d'autres amours dont ils ne faisaient pas partie. Rien de comparable avec la douleur qui l'avait faite trembler de tous ses membres quand son oncle s'était effondré, ses bouts de cervelle éparpillés sur les miroirs. Elle ne s'était pas attendue à ça. Un coup de poignard dans son dos, son plexus, sa tête ... Partout. La rousse se faisait cingler de milliers de torrents d'eau et d'autant de lames. Nero pleurait, anéanti. Que le Lord la protège de toute l'envie qu'elle eut à ce moment-là de se précipiter sur lui pour le prendre dans ses bras, le rassurer, lui murmurer toutes les bonnes choses de ce monde, à quel point ... Non. Non. Pas ça. Si. A quel point elle l'aimait. « Nero ... » Et toute cette révélation à elle-même transpirait dans sa voix. Terrible erreur. Inacceptable. Tant pis.

Elle était là, stupidement aux pieds de la silhouette allongée et qui ne la voyait ni ne l'entendait sûrement pas. Ce n'était pas elle qu'il voulait, évidemment. Sauf qu'elle n'avait rien de mieux à lui proposer que sa présence dégoulinant d'eau. Rien d'autre que son ton doux, presque maternel, un peu brisé également. Et puisque la pluie la rendait presque inaudible, elle n'hésita pas à se mettre à genoux près de lui. « Je lui ai dit que vous alliez venir. Elle sait que vous la cherchez. » Les confessions des derniers instants. Elle ne mentait pas. Aurait-elle voulu qu'elle n'aurait pas pu. Cela aussi, elle le revoyait parfaitement : ses lèvres près de l'oreille crasseuse de la captive, susurrant «ils ne t'oublient pas, ils te cherchent, ils viendront.» Quelques syllabes qui avaient dévalé sa langue très vite, craignant d'être prise sur le fait. La seule note de réconfort dans ce malheur partagé. Sans réfléchir, mue par un instinct allant au-delà des conventions, des disputes, des lacérations, elle laissa ses doigts courir sur le front, puis la joue du sang-mêlé. « Elle m'a regardé. Elle a compris. Je t'assure qu'elle a compris. J'ai vu son regard. Nero, tu dois te lever. Elle est toujours en vie. » Ces mêmes doigts qui saisirent son épaule, le secouèrent très légèrement, pour ne pas le brusquer. Puis, plus fort. « Lève-toi ! » Elle retira ses genoux boueux du sol pour se remettre debout. Lui tendit la main. Ils l'avait relevé lui aussi, à la Tour. Plusieurs fois. Il l'avait porté jusqu'à Nilhem. Il l'avait sauvé. Peu importe ce qu'il ressentait, lui, maintenant, après tous ces mois, tout ce mal qu'ils s'étaient fait. Le mystère levait son voile d'obscurité. C'était donc ça, l'amour.

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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Sam 25 Nov - 20:07
Comme un baume, Scylla. Encore. Toujours.  

Nero se laissa bercé par la portée de ses mots, enveloppé par l'espoir qu'ils charriaient. Son cœur s'accrochait à cette idée d'une Lizzie moins esseulée, un peu moins anéantie. Ses mots ils en avaient besoin, tout son corps fatigué semblait mendier la moindre miette d'espérance. Scylla lui avait offert ça. Chaque caresse, chaque mot soufflé semblait faire se rétracter les griffes l'étreignait de part en part. L'air se faisait moins toxique, reprendre son souffle n'était plus une épreuve. Sa vision n'était plus qu'obscurcie que par la pluie et la nuit. Il la discerna enfin, si proche de lui, enveloppée dans la pénombre, sa main offerte. 

Nero fit ce que les garçons courageux devaient faire. Il inspira un grand coup pour ravaler en lui tout le chagrin et la peine, être brave. Ses doigts gourds cherchèrent ceux de Scylla pour se relever. Il n'expira qu'une fois debout. Encore pantelant, sa main toujours lovée contre celle de la mangemort, ses yeux rougies la dévisageaient. Il aurait dû se poser mille et une questions, à commencer par la raison de sa présence ce soir. N'importe qui aurait pu lui annoncer, le plus logique eut été que Jane ou sa mère s'en charge. Mais Nero engourdie de chagrin, affamé de tendresse ne parvenait pas à formuler la moindre pensée. N'urgeait que ce besoin viscéral d'être consolé, d'avoir encore un peu moins mal. Nul doute que ces mots même prononcés par un inconnu l'auraient apaisé, que les caresses d'une inconnue auraient constitué en un certain soulagement. Ces derniers temps, sa faim de compassion se confondait de toute façon souvent avec désir charnel. Mais rien n'y personne n'aurait eu cette fulgurance. Il se souciait peu de traduire en mots, et en conséquence ce bouillonnement intérieur. Déjà mis à nu, vulnérable, aucune carapace ne le protégeait de cet afflux de tendresse, désir, d'amour qui circulait entre leurs deux corps ruisselant. Aucune carapace ne le retenait. Il voulait seulement l'entendre encore l'appeler, parce que sa bouche son prénom avait quelque chose de beau. Il voulait qu'elle lui raconte encore, et encore que Lizzie tenait le coup, qu'elle lui promette que tout allait bien se passer, et Merlin, qu'elle le touche, le cajole encore et encore. Alors ses bras fatigués avaient saisi sa taille, et serré fort contre lui. Scylla était un havre, et il s'y abandonnait. Comme un enfant, il plongea son visage dans le creu de son cou, pour s'y enfouir s'y fondre. Encore un peu. Et comme un enfant, il lui fit répéter pour bien comprendre. "Tu as vraiment dit ça ? " avait-il faiblement articulé de sa voix enrouée par les pleurs. Il n'en doutait pas vraiment, il voulait seulement qu'elle lui confirme, qu'elle lui rappelle. Elle avait acquiescé, et son agonie lui avait paru un peu plus supportable. 

"Elle a vraiment compris ? " Jamais oui ne lui avait plus doux. Dépliant son échine courbée, il avait relevé la tête pour mieux heurter son front à celui de Scylla. C'était comme la retrouver après un très long et horrible voyage. Leurs nez s'effleurèrent alors qu'ils renouaient avec cette proximité dont Nero avait cruellement besoin, leurs souffles se mêlaient et... Et fendant la nuit dans une zébrure tonitruante : la foudre. Son grondement comme la désapprobation de l'univers tout entier face à ce qui ne pouvait être qu'une mauvaise idée.

Surpris, Nero se dégagea cherchant dans la ciel les stigmates de l'orage. Il avait lâché sa prise sur Scylla, alors qu'un pas les séparait. Sans doute même un peu plus que ça. L'éclair avait fendu autre chose que le ciel en les cinglant, et Nero ne put que se ranger dans le confort des évidences : "Il faut qu'on aille s'abriter. "
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Sam 25 Nov - 23:11
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Nero & Scylla

Il s'était levé. Il avait pris cette main que la jeune femme lui tendait, alors même qu'elle n'y avait pas vraiment cru. Car s'il était outrageusement vulnérable en cet instant, elle peinait à imaginer qu'il eut pu oublier tout le mal qu'il s'était infligé. Âne batté qu'il était. Ou, à moindre mal, qu'il la prendrait pour mieux lui échapper le battement de cœur suivant. Ni l'un ni l'autre n'avait idée de ce qui les liait depuis le premier regard échangé, tant la niaiserie dégoulinait de leur relation qu'ils étaient persuadés d'avoir tué dans l'œuf de leurs blessures. Ce qui n'avait été que jeu ou égarement au début, s'était transformé en quelque chose d'aussi solide que ce sol qu'il foulait dans leur accolade fiévreuse.

L'idée de s'écarter ne vint même pas à l'esprit de la rousse. Répondant à cette étreinte délicieusement familière, elle jeta ses bras autour de lui à son tour, une main enserrant ses cheveux trempés, l'autre retenant fermement ses épaules. Et à son visage lové contre elle, elle répliquait tout ce qu'il voulait entendre. « Oui, je l'ai dit ... Je l'ai dit ... » Vérité. Une compassion que peu aurait compris après ce que l'autre lui avait fait. « Bien sûr, évidemment ... » Pieux mensonge. Elle n'était certaine de rien. Avec le recul, ses paroles de réconfort aurait aussi bien pu être perçues par la Phénix comme une menace, au vu des dommages de leur première rencontre. N'importe quel ennemi aurait pu être à ses trousses, ne pas oublier la fille braillarde de Jane Callaghan. D'autres représailles pouvaient l'attendre au détour de la porte de sa geôle. Elizabeth et Scylla ne se connaissaient pas, après tout. Néanmoins, si elle pouvait offrir ça à l'homme de leur vie pour adoucir la peine de ce dernier, elle n'allait pas s'en priver. L'urgence brûlait dans ses entrailles. Le rassurer. L'apaiser. Peut-être pour la première fois depuis des mois, particulièrement depuis qu'elle avait découvert le précieux artefact, la Lagides eut l'impression de comprendre sa mère.

Esmé avait rangé ses souvenirs jusqu'aux premières années de ses enfants. Sa fille avait revu la violente dispute qui avait opposé ses parents quand son oncle lui avait offert son adorable - infâme - hybride de chat, Sybelle. Rapidement, la Selwyn avait eu la confirmation que son vœu avait été exaucé par Viviane : elle avait transmis son don de chuchoteuse à son héritière. Arutha était rentré dans une rage noire, osant remettre en question l'accord qu'ils avaient passé dès leurs noces. Hors de question qu'une Kark perpétue la tradition de ces saltimbanques pouilleux. De rage, il était allé chercher l'animal et l'avait ramené par la peau du cou, une Scylla pleurant et hurlant sur ses talons. Soudain, Esmé avait compris que non content de casser les cervicales de la créature, il n'hésiterait pas à ensuite retourner sa colère contre l'enfant. Profitant de son déchainement de mauvaise humeur, elle lui avait lancé un impero chargé d'une hargne au moins aussi puissante que celle de son mari, lequel avait lâché la petite bête. Elle avait récupéré cette dernière et brièvement, bien qu'adroitement pour une fois, elle avait consolé la rouquine avant de la renvoyer dans sa chambre. Naturellement, la jeune femme se souvenait très bien de cette scène. A la différence près que cette fois, elle l'avait vécu du point de vue de sa mère, avec un regard d'adulte. Elle avait alors pris toute la mesure de la brutalité qui pouvait déployer celle que l'on avait longtemps nommé le Cygne Noir. L'Impardonnable utilisé était un moindre mal en comparaison de ce que Black Swan aurait voulu faire subir à la vermine Kark. Nul doute, elle aurait tué pour ses enfants.

Et s'il n'était pas question de creuser la tombe de qui que ce soit cette nuit - du moins, de son point de vue à elle -, elle avait été heurtée avec la même violence par les sentiments qu'elle éprouvait à l'encontre du sang-mêlé. Indifféremment du statut de son sang, de son nom ou de sa faction. Simplement pour ce qu'il était, serré contre elle, à cet instant T. Ce n'était pas inédit. Il n'y avait qu'à voir comme elle avait trahi Thanatos. Non, c'était le côté impérieux, impulsif et fulgurant qui l'était. Elle le sut d'autant plus au moment où leurs visages se retrouvaient. Elle revivait la texture des lèvres de Nero sur les siennes, le dessin de leur peau en une union parfaite dès qu'elles entraient en contact. Des réminiscences dues à leur promiscuité, à la tempête qui n'était plus seulement dans le déluge extérieur. Elle le voulait tellement. Eperdument.

La foudre les sépara.

Belle synchronisation que celles des deux jeunes gens s'écartant soudain l'un de l'autre, aussi vite qu'ils s'étaient jetés l'un contre l'autre. Scylla baissa les yeux, en proie à une intense confusion. Par le Lord ! Tu as failli ... Tu aurais pu ... Merlin ! était à peu près tout ce que sa tête était en mesure de produire du plus ou moins cohérent. " Il faut qu'on aille s'abriter. " Elle hocha bêtement la tête, le laissant ouvrir la voie. Sa charmante - non - araignée géante trottinant derrière lui. Elle ne la laissa disparaître qu'une fois qu'ils eurent retrouvés le campement. Ses mèches pesaient dans son dos, lourde de la pluie avec laquelle ils s'étaient débattus. Elle les essora avant de murmurer un charme qui sécha ses vêtements, à défaut de réchauffer son cœur. Elle ne savait pas pourquoi, mais la circassienne se sentait ... Glacée. De l'intérieur. Tous deux veillaient à ne pas se frôler dans l'espace exigu, ce qui ne faisait qu'accentuer son malaise. C'était comme avoir réussi un sevrage, puis avoir de nouveau effleuré le paradis pour que le diable pour l'ait ravi sous votre nez. Légèrement tremblante, elle ne trouva rien de mieux à faire que de se laisser choir sur le lit, seul siège à sa disposition. Alors qu'elle aurait dû, maintenant qu'il semblait un remis de ses émotions, en profiter pour filer. Ventre à terre, de préférence. Elle imaginait mal les Phénix l'avoir laissé approcher un de leurs membres chéris sans garde-fou. Quelqu'un finirait bien par la remplacer.

Sauf qu'elle ne parvenait pas à prendre congé. Elle ne voulait pas s'en aller. Sa tête avait beau la sommer de se sauver, son corps engourdi refusait de bouger. Et évidemment, peut-être tout à coup trop poli ou juste encore sous le joug de sa crise, le Callaghan ne faisait pas mine de la pousser vers la sortie. « Je suis désolée. » lâcha-t-elle sans sommation, tel un couperet à la corde fatiguée qui s'écroule avant que la tête ne soit parvenue au billot. Rien à voir avec le sujet qu'elle comptait aborder ; à savoir sa rencontre avec la leader Phénix. Absolument rien à voir. « Pour Elizabeth. Mais pas seulement. Pour ce que j'ai dit le jour du ... Du mariage. Et l'autre soir, quand tu es venu. Ce que j'ai fait, aussi. Je ne voulais pas que tu penses ... Enfin, que tu crois que je voulais ... » Elle se tut. Mettre de l'ordre dans ses pensées était un exercice beaucoup plus difficile qu'il n'y paraissait. Elle inspira bruyamment, reniflant la pluie qui allait, à coup sûr, lui faire attraper un sacré rhume. « On m'a très bien appris à m'exprimer en réunion, devant les autres, à paraître. Toutefois, s'agissant de ce que l'on pense réellement, ce n'était pas une option enseignée ni chez les Kark, ni ailleurs. Je ne sais pas ... Faire comme toi. Parler de mes ressentis, ce genre de choses. Et quand j'essaie d'apprendre, je me rends compte que je ne fais que reproduire ce que je connais. Écraser, soumettre, rejeter. Vraiment, je ne voulais pas te faire du mal. Enfin si, sur le coup, parce que tu m'en faisais tellement, j'ai pensé que tu le méritais. J'avais tort. Pour l'essentiel. » Le retour du ballet nerveux des doigts. Proprement pathétique. Comme son discours, en réalité. « Ce n'est pas une excuse. Je voulais simplement ... Expliquer. Pour la valeur que tu peux y mettre. » A savoir, certainement pas bien élevée aux yeux du jeune homme qui avait d'autres Mangemorts à fouetter. Au moins comprit-elle que si c'était ces mots-là qui étaient sortis, ce n'était pas un hasard. Quelle que soit la réaction de son interlocuteur, elle, se sentait légèrement réchauffée.

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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Lun 27 Nov - 12:09
Tout son corps s'était rappelé à lui. D'un coup. Comme un charme qui se brise. Soudainement, il avait éprouvé la morsure du froid qui l'indifférait jusqu'ici, ressenti le poids écrasant de ses vêtements gorgés d'eau, et subi le jeu cruel de ce vent indomptable. Il n’avait alors été plus question que de répondre à cet appel de la chair, après ce qu’avait été un lancinant cri du cœur. Le chemin vers la tente lui parut plus long qu’à l’aller, ses pas dénués de dessein se faisaient mollassons, fatigués qu’ils étaient comme tout le reste de son corps. La chaleur de la tente fut comme une brûlure incapable de le réchauffer vraiment. La tête vide, comme si la pluie et les larmes en avait lavé le contenu, il se focalisa sur des tâches simples, primaires. Il ôta les couches de vêtements gorgées d’eau, son manteau puis son pull, les fit sécher d’un sort, avant de faire de même avec le reste des vêtements qu’il portait encore. Parce que le feu dans l’âtre s’asphyxiait, il ranima d’une buche le vieux poêle en fonte qui réchauffait l’espace exigu de la tente. L’air se fit plus chaud, plus lourd aussi. Pour autant, il lui semblait que ne rien ne pourrait le réchauffer vraiment. Ou peut-être que si, il y a avait bien quelque-chose, quelqu’un. Mais la présence de Scylla dans la tente était un élément avec lequel son esprit refusait de traiter. Vidé par ses larmes, incapable de formuler la moindre pensée, ou de prendre la moindre décision. Que faisait-elle encore là ? Voulait-il qu’elle reste ? Fallait-il qu’elle parte ? Les questions ne traversaient même pas son esprit. Scylla était simplement là, il était incapable de déterminer si c’était une bonne chose ou pas. Sa seule certitude était d’avoir froid.

Alors, avec le pragmatisme des grands garçons qui ont l’habitude de prendre soin d’eux tout seul, Nero fit chauffer de l’eau. Un thé voilà ce qu’il lui fallait. Il extirpait deux tasses d’une étagère, quand Scylla l’assaillit. « Je suis désolée. » La surprise faillit lui faire lâcher l’un des récipients. Désolée ? D’une mouvement raide, il offrit en réponse à la Kark son visage fatigué. Il ne comprenait pas vraiment quelle nouvelle tempête allait s’abattre sur lui. La suite fut à la hauteur de l’appréhension, et si la sang-pure se perdait en explication, rien ne semblait pour autant éclaircir l’esprit embrumé de Nero. Est-ce que ça devait lui faire plaisir de l’entendre dire ça ? Le mettre en colère ? Dans un autre état nul doute que ces mots auraient éveillés d’autres maux, attisé une ire qui n’avait pas besoin de l’être. Elle était désolée de quoi ? L’avoir fait se sentir comme l’insignifiance même ? L’avoir torturé pour se faire se sentir mieux ? Ou bien de s’être mariée deux minutes après lui avoir brisé le cœur ? Mais cette aigreur-là, le sang-mêlé était incapable de la porter cette nuit. Il se sentait si las, trop fatigué pour subir le poids de n’importe quel autre sentiment, trop usé pour lui en vouloir encore et encore. Debout, un peu bête avec ses deux fragiles tasses dans la main, il avait l’intense sensation d’avoir vomi tout ce qu’il était capable de ressentir sous l’orage.

Le sifflement de la bouilloire fut comme un salut, et il se détourna le temps d’arracher au feu l’eau bouillante et d’en emplir les tasses. Il s’abandonna à cette tâche simple qui ne lui demandait pas de réfléchira ou d’éprouver quoique ce soit. Il glissa deux sachets de thé, qu’il laissa infuser avant d’expirer un soupire maintenant qu’il n’avait plus rien pour occuper sa tête et ses mains. Juste Scylla.

«  Je les accepte…  » avait-il simplement lâché, en se laissant enfin choir sur la chaise, vaincu qu’il était. «  Tes excuses, je les accepte. » continua-t-il les yeux rivés sur le contenu de sa tasse qui brunissait à mesure que le thé s’y diffusait. «    Je sais Scylla que tu es le reflet de ton éducation, et de la société dans laquelle tu as grandi. Je le savais en te rencontrant, je sais aussi que tu es plus que ça. Sinon…  » il racla sa gorge en un toussotement confus. «    Sinon, on en serait pas là aujourd’hui.  » La formule maladroite résumait à elle seule la confusion qui régnait entre eux. «    Mais le truc Scylla, c’est que tu m’as fait beaucoup de mal.  » Comme s’il était capable d’en éprouver encore chaque nuance de cette peine, il sentit son visage se crisper. Il n’y avait pas d’animosité dans son ton, c’était comme si après tout ce qu’ils s’étaient faits et hurlés ils pouvaient enfin se parler. «   Pas que physiquement. Parfois, je revois encore l’expression de ton visage quand tu as découvert que j’étais un sang-mêlé et…  » Soupir encore et encore pour venir au secours d’un Nero à court de mots. «   Et Scylla, personne avant toi ne m’avait me sentir comme ça. Comme si vous aviez raison, comme si j’étais une erreur. Je ne sais pas si je pourrais un jour te pardonner pour ça.   » Lentement, il retira les sachets de thé qu’il laissa détremper sur la table, se le va les deux tasses dans les mains pour en offrir une à Scylla. «   Attention c’est chaud.  » souffla-t-il alors que la circassienne s’en emparait, et qu’il se laissait tomber à côté d’elle sur le lit. «   Je suis désolé aussi. Désolé, d’avoir dû te mentir. Pour ce que ça vaut, la plupart des histoires que je t’ai racontée sont vraies. Évidemment pas celles sur l’école, je n’ai pas été à l’école. Ni la partie sur ma famille en Australie, je n’y suis resté que quelques mois, quant à ma famille… Eh bien… tu commences à la connaître. Désolé, de n’avoir eu le courage de t’avouer tout ça qu’au pire moment. La vérité, c’est que je n’avais pas envie que tu l’épouses. C’était con et égoïste de ma part.  »
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Lun 27 Nov - 21:17
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Nero & Scylla

Comme si quelque chose se libérait en elle. Donner sa version des faits, y mettre des émotions, du vrai, sans verser dans les hurlements de Banshee ou jouer de la baguette. C'était donc ça, ouvrir son cœur sans le lacérer de part en part. C'était donc possible. Et ça n'en enlevait en rien la saveur des révélations. Bien que toujours nerveuse et frissonnante - il fallait dire qu'après la scène qu'ils venaient de vivre, la descente d'adrénaline devait s'encaisser -, elle l'était étrangement moins dans l'attente de la réaction du Callaghan. Une part d'elle-même savait que si rejet elle devait essuyer, elle pourrait l'absorber sans douleur. Car, toujours de manière aussi curieuse, la rousse se sentait en accord avec elle-même. Voilà ce qu'il lui importait. Cette valeur-là résonnait avec bienveillance dans cet esprit qu'elle s'était si fréquemment plu à molester. Sans notion manichéenne de bien ou de mal, dans toute l'ambivalence de l'être humain basique et à la fois unique qu'elle était, elle se plaisait à apprécier ce qu'elle s'offrait. Un peu égocentrique. Peut-être le vivrait-elle moins bien l'air froid retrouvé. Ou à la riposte de Nero qui finirait bien par venir.

Elle ne pouvait lui reprocher sa surprise, elle qui ne l'avait pas particulièrement habitué ni aux grands déballages ni à la remise en question - quoi que pour ce dernier point, on pouvait en dire autant de son interlocuteur. Un soulagement inattendu l'envahit tandis qu'il déclarait, quelque peu hébété, accepter ses excuses. Qu'il lui rappelait ce que, l'un pour l'autre, ils étaient. Ou avaient été, plutôt. Peu importe. Néanmoins, elle sentit ses mâchoires se refermer sur sa lèvre inférieure alors qu'il évoquait la souffrance qu'elle lui avait infligé. « Tu me dégoutes. » Comment oublier la façon dont elle l'avait banni de son existence avec force de sanglots, de doloris, de pertes et de fracas ? «  Et Scylla, personne avant toi ne m’avait me sentir comme ça. Comme si vous aviez raison, comme si j’étais une erreur. Je ne sais pas si je pourrais un jour te pardonner pour ça.   » Elle avait honte. Autant de ce mal qu'elle lui avait fait endurer que d'en avoir, honte justement, de ces paroles-là. Tu n'es pas une erreur. avait-elle envie de lui rétorquer avec brusquerie, retenant juste à temps ces paroles de franchir la barrière de sa bouche légèrement crispée. Elle ne put que récupérer la tasse fumante et plonger son nez dedans, ravie de la diversion. Le matelas grinça sous le poids du jeune homme. Cette promiscuité aurait dû renforcer son malaise ou au pire, ranimer la flamme éteinte par le tonnerre. Il n'en fut rien. Une puissance fatigue l'assaillait. Trop forte pour charrier des pensées malines. Tout autant pour maintenir toutes les barrières qu'elle avait dressé consciencieusement entre eux depuis septembre. « Je n'avais pas non plus envie de l'épouser. » souffla-t-elle, face à ces aveux. Le virage était serré. La pente, glissante. Elle n'avait aucune idée de ce vers quoi elle s'engageait. S'en moquait complètement. Alors même qu'elle venait de dire l'impensable : Saïmen n'était pas son choix. Ne le serait probablement jamais, à son grand regret.

« Je n'avais pas envie de me marier tout court, en réalité. Je ne voulais pas non plus de la Marque, quand on y pense. Je ne suis même pas davantage certaine d'avoir choisi mon métier. Pourtant, j'essaie de remédier à certaines choses ... Petit à petit. Je sais qu'à toi, cela paraît simple. J'ai l'impression que tu as été élevé ainsi, que l'on t'encourageait à te trouver, à embrasser ce qui te tenait à coeur. Mais pour nous ... C'est un précipice qu'il faut franchir. Sans regarder ni en bas, ni en arrière. » On aurait pu y voir une grosse part d'exagération et pourtant, c'était l'image qui lui paraissait la plus appropriée. Si elle ne pouvait imaginer l'existence qu'il avait mené, lui ne pouvait aborder de l'intérieur les carcans de leur société stigmatisante, fermée, étroite d'esprit, où toute forme de rébellion devait être étouffée. Sans quoi, vos pairs ne se gênaient pas pour vous ostraciser. Elle savait qu'elle avait toujours plus ou moins été mise de côté, à cause de sa famille maternelle. Désormais, on l'éloignait sous couverts d'autres arguments. Cependant, plus les semaines passaient, moins cela la dérangeait. Elle soupira, la fumée suivant les courbes de son souffle. « Oui, tu m'as menti et oui, je t'ai haï pour ça. Je ne pense pas non plus t'avoir pardonné. Mais je comprends pourquoi tu y étais obligé. Je ne t'ai pas donné de raison de me faire confiance à ce point. Et de toute façon, bien que tu aies tout fait pour m'ouvrir les yeux durant des mois, je t'aurais rejeté de la même manière. A ce moment-là, en tout cas. » Sauf que depuis, la donne avait changé et les cartes avaient été redistribuées. Le jeu qu'elle tenait aujourd'hui en main dégageait les effluves doucereux du neuf. Son horizon s'était ouvert, d'une toute autre façon. Sans réfléchir, elle posa sa main libre sur l'avant-bras du Phénix. « Je veux juste que tu saches que tu ... Tu n'es pas une erreur. J'ai eu beau essayer de m'en convaincre, tu n'en as jamais été une. » Finalement, elle l'avait dit. Les yeux dans les yeux, l'esquisse d'un sourire qu'elle voulait apaisant réhaussant un coin de ses lèvres. Sinon, on n'en serait pas là aujourd'hui, n'est-ce pas ?

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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mer 29 Nov - 16:43
« Je n'avais pas non plus envie de l'épouser. » Alors il fallait fuir. Avec lui. Peut-être qu’elle l’aurait fait, s’il était resté Nero Turnbull, s’il ne l’avait pas trop aimé pour lui faire abandonner sa vie sur un mensonge. Mais sans doute que ça n’aurait pas suffi. Scylla, à l’instar de ses semblables faisait de l’abnégation aveugle un moteur, sans qu’on sache vraiment à qui ou à quoi était vraiment profitable ce sacrifice. Idéalisant la liberté des fugitifs, peut-être croyait-elle vraiment que lui avait toujours eu le choix. Oui, Nero avait grandi en dehors du carcan de la société codifiée des mangemorts. Affranchi de ces normes, mais libre ? Non, se cacher toute sa vie ce n’était pas être libre. Ses choix, on le laissait les faire jusqu’à un certain point. À ses envies se heurtait la sécurité du groupe. Le choix on ne lui avait pas donné pour Margaery et le bébé, pas plus ce qu’on ne s’était intéressé à son avis. Mais ça Nero se garda bien de l’expliquer à Scylla, un peu par honte, et aussi parce que ces propos allaient à l’encontre d’un dessein enfoui.


Il avala une nouvelle gorgée de thé, savourant goutte à goutte la chaleur revigorante du breuvage. Nero avait moins froid, l’effroyable sentiment d’être glacé de l’intérieur se dissolvait petit à petit. Chassé moins par le thé que par les mots de Scylla et cette proximité retrouvée. Cela n’avait rien de réellement physique, leurs deux corps se touchaient à peine, c’était autre chose. La pluie avait érodé leurs cuirasses, annihilant une à une les remparts qu’ils avaient dressés en eux. Alors il le retrouvait ce lien, cette intimité qui l’avait atrocement manqué ces derniers mois, plus que ses baisers, plus que ses caresses, plus que son rire. Elle rejaillissait dans cette main posée le plus naturellement du monde sur son bras, dans ces regards qu’ils échangeaient. Leurs yeux depuis le mariage de Scylla n’avaient fait que se fuir, où mieux se retrouver pour décharger dans le regard de l’autre toute la haine et la colère qu’ils s’inspiraient. Pour la première fois depuis une éternité, ils se voyaient enfin. Il l’avait aimé - et sans doute l’aimait il encore - pas par concupiscence, pas par défi, ou par bêtise comme chaque membre de sa famille s’accordait à le dire. Il n’avait pas été séduit, pas trompé non plus pour en arriver là. Non, ils s’étaient simplement trouvé l’un l’autre dans chaque échange de regard. Accepter ce fait, lui procura une forme d’apaisement. Cela ne réglait rien, les murailles qu’ils avaient abaissées se hisseraient de nouveau demain, mais Nero avait en cet instant la certitude qu’il pourrait avancer, tourner la page sans aigreur, sans que tout ce qui avait été son bonheur soit avili.

« Tu n'es pas une erreur. » Difficile de mesurer la portée de ses mots qui lui apportait un certain réconfort. Mais ils n’étaient pas un charme, pas plus ce que qu’il ressentait n’était un maléfice capable d’être levé par une formule heureuse. Reconnaissant, d’une main faite de tendresse il repoussa en arrière les mèches rousses qui entravaient le visage de Scylla, approcha ses lèvres pour oindre d’un baiser ce front chéri qui s’offrait à lui. « Merci. Merci d’avoir dit ça.  » souffla-t-il avant de se dégager doucement pour se perdre de nouveau dans sa tasse de thé, pour mieux y retrouver d’autres questions, d’autres considérations. « Je sais que c’est agaçant de m’entendre dire encore et encore qu’on a toujours le choix. Parce qu’en ça j’y crois profondément, je pense que si la majorité des sorciers n’avaient pas abandonné leur capacité à décider pour eux face à la peur des mangemorts, on ne vivrait pas aujourd’hui dans un grand cimetière. Mais je comprends, Scylla, je comprends que pour toi c’est plus difficile, que les choix que tu as à faire sont plus durs. Tu parlais tout à l’heure de précipice, mais Scylla, nous sommes des sorciers, on peut construire des ponts, et tu as déjà commencé fabriquer le tiens en faisant tes propres choix. Il faut juste que tu détermines ce que tu veux au fond. Quelle vie tu veux avoir ?  Dans quel genre de monde tu veux vivre ? Est-ce que cette vie que tu as, elle te suffit ? Tu veux vraiment continuer à te battre pour une marque dont tu ne voulais même pas ? Je sais que je sonne affreusement moralisateur, je sais que ce que je dis est loin d'être facile à déterminer. Et c'est normal de ne pas avoir les réponses. Moi je ne peux pas répondre à la moitié, mais j'essaie. Tu ne crois pas que tu mérites toi aussi d'essayer ? De comprendre ce pourquoi tu fais où ne fais pas les choses, est ce que tu le fais par contrainte ou par envie. Tu mérites d'avoir une opinion. »
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mer 29 Nov - 23:20
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Nero & Scylla

Il lui avait tant manqué. Sa présence, sa voix ... Sa tendresse. Merlin lui soit témoin que ce n'était pas exactement le mode de communication le plus répandu ces derniers temps. Pourtant, elle travaillait dans l'ambiance familiale du Chimeria. Pourtant, Hélios était rentré en Angleterre. Sauf que pour l'un, la mort de leur Roi de Cœur  couplée aux critiques qui ne manquaient pas de fleurir dans la presse depuis qu'elle avait été désignée héritière, ternissait quelque peu le climat festif du Cirque. Quant à son frère ... La question de Jane Callaghan lui revenait subitement et ton frère ? Avant, il aurait été l'atout qu'elle aurait brandi. Elle aurait argué son innocence dans toute cette guerre, l'entraînement intensif et délétère d'Arutha. Elle aurait voulu le sauver. Elle le voulait toujours. Toutefois, non, elle n'était pas stupide. Elle connaissait si bien son jumeau. Ils avaient grandi dans deux mondes différents, néanmoins indéfectiblement unis par la force d'un lien qu'elle croyait impérissable. Il l'avait préservé, sauvé, de tant de maux. Avant. L'homme qu'elle avait retrouvé au Château n'était plus le garçon qu'elle avait aimé. Il ne pourrait plus l'être tant que les évènements le pousseraient dans la direction qu'il avait emprunté. Aucun mot ne le sortirait de cet abysse-là. D'une certaine manière, elle l'avait perdu. Sans désespérer de le retrouver.

S'arracher au chaste baiser du sang-mêlé, c'était comme, à chaque fois, s'amputer d'un petit bout d'âme. Le Cygne Pâle était impuissante face à cette douleur née d'un besoin qu'elle était trop épuisée pour repousser. Aussi lui fut-elle presque gré de s'écarter tant elle aurait pu rester ainsi durant des heures. Pas parce qu'il remplissait un vide laissé par Hélios, auquel cas, son mari n'aurait-il pas aussi bien fait l'affaire ? Au fil des mois, elle voyait bien que l'attention que lui portait Saïmen dépassait le simple devoir conjugal ou les convenances. Et elle ne l'encourageait pas. A nouveau, réveillée en pleine nuit par ses atroces souvenirs, ce n'était pas le contact de sa peau à lui qu'elle réclamait. De fait, si ce n'était pas ça, la raison était toute autre. Dépassait l'entendement. A l'image de la manière dont elle accueillit son discours emphatique. Bien que lui aussi harassé, perclus de toutes les souffrances que lui faisaient endurer celles de sa sœur, le Phénix continuait. Derrière les nuages de ses tourments, l'astre diurne refusait de lâcher les armes. Elle aurait dû s'en agacer. Il n'en fut rien. Ce qui l'animait n'avait, pour une fois, rien à voir avec de la colère. Une rage oui, mais rien à voir avec l'ire infernale qu'elle déchaînait ces temps-ci.

Un bref silence suivit la tirade de son compagnon, tandis qu'elle fixait sa tasse. Toutes ces questions, Scylla se les étaient déjà posées. Contre son gré, tout d'abord. Puis, de manière de plus en plus lucide et fiévreuse. Elles la maintenaient éveillée. Ourdissait son esprit à l'en faire halluciner. Elles la poussaient de plus en plus souvent hors de ses cages, loin de ses Bébés. Une Dresseuse ne pouvait se permettre la tergiversation. Elle devait être en accord avec ses envies profondes pour maîtriser les prédateurs. Sinon, elle devenait la proie. C'est pourquoi, d'abord sans un mot, elle releva la manche de son pull. Sur son avant-bras apparaissaient quatre entailles aussi larges que profondes, lesquelles avaient à peine entamé leur cicatrisation. Inutile d'être zoomage pour comprendre qu'aucun être humain n'était capable d'infliger une telle blessure. « Je l'ai compris. Que je devais exister par moi-même. Mais il m'aura fallu payé pour ça. » Si cette affliction-là était visible, elle avait en réalité commencé à débourser depuis un moment. Bien avant Nero. Avant Esmé. Avant ... « Tu sais, j'ai rencontré un vieil ami de ma mère, il y a peu. Grâce à lui, j'ai trouvé des réponses que je n'avais pas espéré. » Ses doigts caressaient la plaie fraiche. Elle guérirait. Tout disparaissait avec le temps. Sauf les souvenirs. « Je sais que pour toi, pour vous, les Selwyn ne sont que les Mangemorts, les meurtriers rencontrés durant les différentes guerres. Ma mère est l'un de celles qui a lâché ses Fauves sur Londres. Mon oncle ... J'étais là. Quand il s'est vanté, pour James O'Meara. J'ai vu les cadavres dans les reflets. Je n'ai pas d'illusions à propos de ma famille. Ce qu'elle est devenue, en tout cas. Cependant, j'ai aussi vu ce qu'ils étaient, avant de choisir leur camp. Et ce que j'ai vu, était loin des monstres d'aujourd'hui. » Son poing se serra, le carmin affluant aux lacérations, colorant brièvement la fine couche de peau, avant qu'elle ne laisse le tissu les recouvrir pour de bon. « Je n'ai pas fait passer par Charlie les informations que j'avais obtenu. J'ai rencontré ta tante en personne pour le lui confier. Ainsi que ... Obbie ? Et ta mère. » Elle se retint d'ajouter un charmante, au demeurant, dans une tentative d'humour assez malvenue. De toute façon, là n'était pas le sujet. « Je n'y étais pas contrainte. Je devais le faire, non parce que c'était mon devoir mais parce que je sentais que c'était le bon choix, aussi difficile soit-il. Et comme tu l'avais prédit, j'ai dû apporter une réponse. Alors, je te la donne aussi : j'ai décidé que je ne participerai plus à l'extension d'un monde construit sur les cadavres d'innocents, au nom d'un idéal bâti sur des mensonges. » Une gorgée de thé afin de faire passer le goût amer de la traîtrise. La sienne - il faudrait encore que le sable s'égraine avant qu'elle puisse prononcer de telles horreurs sans sourciller. L'instant d'après, une goutte de pluie échappée de sa crinière auréola la surface de sa tasse, la faisant relever le regard vers Nero. « Si le chemin prend forme, c'est aussi parce que tu m'en as confié les premières pierres de ses fondations. Tu as cru en moins avec tellement de ... Force ! Tu m'en as insufflé. Sache qu'en dépit de tout, ce que j'ai pu dire, faire ou te faire croire, et qu'importe ce que tu ressens désormais à mon égard, mes ... Sentiments ... Pour toi ... Demeurent inchangés. » C'est tout l'enfer qui est pavé de bonnes intentions raya le ronronnement familier. Alors, Princesse Scylla, raconte-moi, les limbes sont-elles aussi sombres qu'on le raconte ? Frisson d'effroi. L'anse qui lui échappe et sa tasse qui tombe, se répand sur le sol. Trop loin. Elle est allée beaucoup trop loin.

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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Sam 2 Déc - 12:44
« Je t’aime toujours. » Sans détour,  sans filtre, un peu brusque, du grand Nero en somme. Comme un jaillissement, l’émergence d’une évidence enfouie, un vent qui balaye le voile trompeur d’une sotte supercherie. Egal à lui-même, tout comme Scylla demeurait fidèle à son éducation. Il reconnaissait derrière ses formulations, le choix de ses mots avisés, la porte de sortie qu’elle s’offrait en cas d’échec.  L’art de tout dire en se gardant bien de révéler l’essentiel, laisser à l’autre le soin d’interpréter. Ses sentiments à lui en cet instant étaient aussi limpides que ses propres propos. Son amour pour Scylla lui semblait parfois implacable, défiant toute rationalité, tout instinct de préservation.

De qui se moquait-il ? Qui croyait-il tromper en assurant avec force et certitude qu'il ne l'aimait plus ? Il avait essayé, se le répétait suffisamment pour s'en convaincre, mais même sans la voir le sang-mêlé avait été forcé de constater que l'ancrage de ses sentiments étaient plus profond et plus complexe qui ne l'avait envisagé. Cesser d'aimer Scylla, ce n'était pas comme s'affranchir d'une vilaine manie. La sang-pure s'était insinuée partout en lui, il fallait ré appréhender un monde sans elle, pour être raisonnable, pour aller mieux. Clairement, il avait échoué. Cet échec, il en avait éprouvé les séquelles atténuées déjà sous la pluie battante. Puis dans le cocon de la tente, ses stigmates se dévoilaient dans ses gestes qu'il peinait à retenir, dans ses doigts qu’il fallait garder le long de son corps pour qu'ils ne cherchent pas ceux de Scylla, dans ce chaste baiser superflu, qu'il n'avait pas pu, pas voulu retenir. Et puis, ça avait éclaté d'un coup, quand elle avait relevé sa manche. Nero qui pensait être incapable de faire preuve encore d'inquiétude, vidé qu'il était, avait senti une effroyable contraction dans tout son corps en constatant les cicatrices. Ses mains s'étaient alors raffermies sur la prise de sa tasse, absorbant jusqu'à la brûlure toute sa chaleur. Est-ce que ça lui faisait encore mal ? S'était-elle bien fait soigner ? Comme dans la Tour des Médias, la même anxiété, le même besoin de la protéger, l'urgence en moins. Pas parce qu'il considérait Scylla comme une petite fleur fragile de par son genre, non il connaissait et avait éprouvé sa vigueur au combat, et de toute façon il n'avait jamais été homme à se fourvoyer en méjugeant une femme de par son sexe. Grandir dans ce qui ressemblait fort à un matriarcat, l'avait protégé de tout stéréotype sexiste à ce propos. Seulement, de la même façon que la souffrance de Lizzie le rendait fou, que la douleur de sa mère le heurtait, que les blessures de Jane lui étaient insupportable, celles de Scylla lui étaient inacceptables. 

Même recouvertes, les cicatrices avaient occupé son esprit, alimentant une inquiétude qu'il n'était pas tellement en droit d'éprouver. Le reste de ses paroles lui étaient apparus comme un écho lointain auquel il ne répondait qu'en dodelinant de la tête. Pourtant, ça l'intriguait cette histoire d'ami de sa mère. Qui ? Que lui avait-il dit ? Même son récit sur sa famille, il aurait pu aisément abonder dans son sens, confirmer ses propos. Oui, on ne nait pas en étant un monstre, on le devient. Même Mervyn Kark avait été un bambin innocent, ses choix l'avaient rendu avec le temps effroyable. C'était un point que Nero avait toujours sut, sans doute parce qu'on avait toujours cherché à lui faire comprendre le poids qu'avaient ses actes et ses décisions sur les autres et sur lui. De la même façon, parce que s'inscrivait en lui l'histoire de sa mère, le Callaghan croyait en cette force des choix pour changer, et se repentir. C'était bien pour ça qu'il avait placé toute sa foi en Scylla, et en sa capacité à justement s'affranchir des choix que toute une société avait fait pour elle. 


Mais non, ce qui comptait c'était ce que son pull dissimulait. Et les cicatrices l'empêchèrent d'associer ses mots cruels : " Ma mère est l'une de celles qui a lâché ses Fauves sur Londres." à la mort d'Eireann dont ils étaient la directe conséquence. De même, il ne cilla pas quand elle évoqua les membres de sa famille. Il le savait déjà. On le lui avait déjà dit ce matin, ce qui semblait une éternité, et Nero avait eu tout le loisir d'imaginer ce que Scarlett avait bien put cracher au visage de Scylla. Non, pour que la Lagides récupère toute son attention il avait fallu qu'elle emploie les bons mots.«  j'ai décidé que je ne participerai plus à l'extension d'un monde construit sur les cadavres d'innocents, au nom d'un idéal bâti sur des mensonges. » Comme une explosion dans son cœur, amoindri par la fatigue. Il avait voulu l'embrasser pour chérir sur ses lèvres chacun de ses mots. Elle avait fait un choix. Un choix qu'il avait espéré pendant des mois, un choix qu'il aurait aimé qu'elle fasse des mois plutôt avant qu'une nouvelle bague cingle son annulaire. C'était comme une percée d'espoir dans le marasme de la nuit. Scylla Lagides refusait l'héritage mangemort. Si même la petite-fille de Mervyn Kark, l'héritière d'une lignée d'assassins, pouvaient changer d'avis, tout semblait alors possible. Ils retrouveraient Lizzie, et ils chasseraient pour de bon ces foutus mangemorts, et leurs idées à la con. Ils le construiraient ce monde où lui aurait enfin sa place. 

Et à l'espoir se greffa un élan de fierté, alors qu'elle le tenait pour responsable de ce revirement. Même enivré de fatigue physique et moral, il le comprenait que c'était sans doute le plus grand compliment qu'on lui ait fait. Et puis, il y avait eu cette phrase hachurée, aux accents sang-purs, et les mots avaient éclos d'un coup, conséquence directe d'une certitude absolue. 

Sa déclaration il ne l'avait offert qu'à sa chevelure rousse. L'échine courbée, Nero la devinait au supplice, et il ne l'aimait pas pour ça, pas parce qu'elle pouvait apparaitre à d'autre comme une pauvre petite chose malhabile et mal à l'aise qui aurait conforté son orgueil néandertalien. Il n'avait pas besoin de la sentir fragile, pour se sentir fort. Non, il l'aimait en cet instant pour son courage, pour cette force qu'elle déployait sans même le savoir à s'affranchir de cet étau qu'elle avait toujours pensé insurmontable. C'était cette Scylla qu'il aimait, pas cette chose lâche et indifférente qu'elle lui opposait ces derniers temps dans un simulacre de puissance. Et il voulait la relever, l'encourager à être la personne extraordinaire qu'il discernait. Doucement, il glissa sa main sous son menton pour lui faire relever la tête, alors qu'elle se souciait encore de la tasse et de son contenu rependu au sol. « Je t’aime encore, Scylla. » avait-il répété bien les yeux cette fois-ci, ajoutant son prénom comme pour chasser tout doute, toute confusion possible. Même ses mots à la portée infinie n'avaient pas valeur de miracle. Ils n'étaient pas une formule magique, pas plus qu'une absolution. Il caressa sa joue, alors qu'on entendait plus désormais que le vent s'acharner sur la toile fatiguée de la tente. Cela ne faisait pas disparaitre tous leurs problèmes, tout ce qui les opposait encore. Il sentait bien le "Mais" qui se formait au fond de sa gorge, ce mot cruel qu'il faudrait bien prononcer. Il était pourtant incapable de le laisser s'échapper. Tout comme il lui aurait été impossible de la laisser se dérober à son souffle, alors qu'enfin ses lèvres rencontraient les siennes. 

Ces derniers mois, on lui avait répété qu'il fallait qu'il apprenne à se satisfaire de situation frustrante. Alors cette nuit, juste pour cette nuit, est-ce que la valeur absolue de ces trois mots ne pouvait-elle pas leur suffire ? Se contenter de ça.
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Sam 2 Déc - 18:09
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Nero & Scylla

Oh oui, elles étaient sombres. Et glaciales. Les abysses dans lesquelles la jeune femme venait de sauter - à pieds joints - se refermaient sur elle. Lui comprimaient la poitrine. Coupaient son souffle. La chute, vertigineuse, semblait ne jamais vouloir en finir. Le vide. Toujours le vide. Celui de sa bêtise.

Sa tasse renversée et la petite flaque brune, elle les fixait stupidement, l'œil redevenu terne, les traits, inexpressifs. Il s'agissait là de tout un système de défense savamment ancré, parfaitement rôdé, qui se remettait en place, après avoir essuyé les faiblesses de sa perdition. Sans même y avoir ne serait-ce que songé, Scylla cherchait à réparer son armure. Francs sourires et faux-semblants. Plus exactement, elle se préparait à l'impact. Car il n'était même pas envisageable que ce qu'elle venait d'exprimer soit partagé. Car, ce qui était apparu comme une évidence pour elle dès l'instant où elle l'avait récupéré recroquevillé, secoué de sanglots, n'était pas supposé être dit. Pas quand on vous martelait depuis l'enfance que deux choses en particulier étaient tout à fait bannies des bonnes mœurs : les mélanges de sangs entre rangs non autorisés - à plus forte raison, tout être de chair issu d'une telle union contre-nature - et toute forme de rébellion alliée à l'ennemi séculaire - à tout hasard, l'Ordre du Phénix - de la société chèrement bâtie. Quoi que vous en pensiez, qu'elles que soient vos aspirations ou vos sentiments, pour vivre heureux, vivons dans le déni, merci, au revoir. Deux constats qui, s'ils étaient douloureux, n'en restaient pas moins immuables. Des poids qu'il paraissait impossible de contre-balancer, qu'importe la tonne que bonne volonté, de détermination ou d'envie ardente que vous pouviez mettre de l'autre côté.

Il faudrait nettoyer les dégâts avant qu'ils soient irréversibles. fut la seule pensée, saugrenue, qui lui traversa l'esprit. Sans savoir si elle avait un rapport avec la maladresse de ses doigts ou celle échappée de sa bouche. Peut-être qu'elle pourrait commencer par la tasse ? Après tout, Rose n'était pas là pour rattraper ses bévues. Il y avait également fort à parier que les chances de trouver un domestique dans cette tente avoisinent la température extérieure - entre zéro et le négatif, à peu près. Par le Lord ! Reprend-toi ! grinça sa compagne intérieure, beaucoup moins enjouée désormais. Elle voulait la voir rougir, vomir, fuir à toutes jambes, par rester ainsi figée comme si le moindre coup de vent allait l'emporter. Elle ne pouvait se repaître du néant. « Je ... » « Je t’aime toujours. » Interrompue par quatre mots aussi inespérés qu'inattendus. L'interjection hébétée, proche d'un quoi ? coassant resta bloquée dans sa gorge. Seul un fil de souffle douloureux parvint à se frayer un chemin jusqu'à ses narines. Couplé à une violente vague de déni. Tu as entendu ce que tu voulais entendre. Comme si la réplique du garçon pouvait être sujette à interprétation ! Bien que tant qu'elle restait à s'abîmer dans la contemplation du thé renversé, elle pouvait continuer à ne pas y croire. Elle ne le voyait pas. Elle ne pouvait pas lire dans son regard et accepter l'évidence.

Des doigts saisirent son menton et l'idée l'effleura qu'elle pouvait aussi bien se dégager de la douceur de cette poigne. Qu'il n'était jamais trop tard pour fuir, à défaut de pouvoir reprendre ses aveux. A l'image de l'interrogation qui l'avait écartelée quand il avait fallu rencontrer Jane Callaghan vingt-quatre heures - une éternité - plus tôt, rien ne l'empêchait de mettre fin à ce dilemme cornélien d'un soupir résigné. Après tout, elle aurait toujours ses jolies robes. Et son beau mari.

Leurs prunelles se heurtèrent. « Je t’aime encore, Scylla. » Non, décidément, il n'y avait absolument rien à interpréter. C'était brut, rude et d'une honnêteté renversante. C'était du miel dans l'amertume de cette dernière année, un onguent apaisant sur ses plaies, un déluge sur le barrage qu'elle tentait de redresser à grande vitesse. C'était le silence qui n'a pas besoin de grands discours pour exprimer toute la béatitude qui remplaçait la honte, les remords et les regrets. Même si cela ne réglait rien. Même si le précipite qu'elle avait évoqué n'avait pas encore trouvé sa passerelle vers l'idéal. Même si la rancune était une compagne tenace. Même si aucune syllabe ne pourrait combler l'abîme de leurs différences. Elle qui s'était convaincue que son romantisme patenté n'avait été créé que par les déterminismes et à qui plusieurs messages douloureux de la réalité avaient été nécessaires pour la faire revenir de sa naïveté, comprenait qu'elle s'était, encore une fois, fourvoyée. Aimer, ce n'était pas être candide ; aimer, c'était accepter une seule certitude, indépendamment de tout le reste. L'amour n'obéissait à aucune loi exceptées celles de ses amants.

Le baiser fut tout d'abord accueillit timidement, comme deux vieux amis perdus de vue qui se retrouvent après une longue séparation. Le « mais », le « ça ne sera pas suffisant » s'essaya bien à une percée vers ce qu'il subsistait de raison dans son crâne étourdi. Oui, il essaya. En vain. La fièvre de l'échange en une osmose retrouvée supplanta aussitôt la moindre tentative de doute. Parce que quelque chose de beaucoup plus nécessaire et impérieux, un courant électrique n'ayant rien à voir avec le tonnerre s'abattant au-dehors, annihila tout le reste. Le désir. Non celui que l'on pouvait ressentir pour les courbes agréables d'un partenaire lambda. Plutôt le besoin de ne faire qu'un, de posséder et de l'être également. Avec une personne. Avec cette personne-là et aucune autre. Ces trois petits mots qu'elle ne pouvait pas lui rendre, car elle était encore incapable de cette transparence, elle était toutefois en mesure de les apprécier. D'impulser ce qu'ils avaient déjà plusieurs fois partagés avec un délice qu'elle mourrait de retrouver. Elle n'abandonna ses lèvres que le temps de quitter son siège de fortune et de se débarrasser d'une première couche de vêtements ; son pull alla s'imbiber un peu plus dans les coulées de thé déjà oubliées. L'instant d'après, elle trouvait place à cheval sur les jambes du sang-mêlé, leurs torses pressés l'un contre l'autre pour appuyer un nouveau baiser de plus en plus enflammé. Les mains de la Dresseuse n'avaient pas besoin d'être guidées tant le chemin de son corps à lui était gravé jusque dans ses os, s'emparant déjà des pans du tee-shirt du Phénix pour l'en débarrasser. Se contenter de ça, oui. Même si, quand on y pense, cela signifie beaucoup.

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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mer 6 Déc - 18:54
L'heureuse stupéfaction ne le paralysa qu'un instant, le temps de croquer du regard la silhouette de la dresseuse qui se précisait devant lui. Scylla à défaut de la prudence, lui avait enseigné le recul méfiant sur ses actions. Mais non content de répondre à ses baisers, la Lagides en enclenchait une tout autre machine, là contre lui, pressée contre l’expression manifeste d’un désir qu’elle n’avait qu’à lire dans son regard. L’envie. D’elle et d’elle seule. Il aurait pu pourtant se contenter de ça, transi qu’il était.  Réduit à moins que rien dans sa lascive vénération, Nero se serait contenter de la moindre miette qu’elle lui jetterait au visage. Terrifiant, ce pathétique cocon de tendresse qui se refermait autour de lui comme un piège. 

Tant pis. Il serait courageux demain. D'une main caressante, le Callaghan avait rabattu en arrière les nuées incandescentes de sa chevelure pour offrir à ses lèvres le sentier de sa gorge, alors que ses doigts fiévreux exploraient en pionnier ce que le tissus dissimulait à ses yeux. 

De baisers en baisers, de caresses en caresses, elle les cernait tous deux de néant, ne réduisant son monde qu’à elle. Scylla. Il n’avait que son nom à la bouche pour qualifier cette rage langoureuse qui l’assoiffait, ce terrible puit d’amour dans lequel elle le plongeait, ce manque trop souvent tu qui laissait exploser toute sa douce colère dans le dessein de ses doigts. Plus. Toujours.  C’est ce qu’implorait chaque fibre de son corps alors que le son désir faisait échos à celui de Scylla. Perdu dans cette transe, tiraillé entre hâte et ce brûlant besoin de justement prendre tout son temps, de se gorger d’elle jusqu’à l’écœurement. Un infini inaccessible, tant il semblait s’être égaré loin de cette route de la désaffection. Rien des sirènes de la boite à fun ne l’avait préparé à ces vagues-là. Personne ne lui avait parlé de cet enivrement-ci. On ne lui avait pas dit que ces choses-là pouvaient être sérieuses à vous en faire décrocher le sourire. Aucune expression mutine n’avait parcouru son visage lorsqu’un à un il avait défait les boutons de son chemisier. Pas plus qu'il n'avait laissé retentir d'espiègle jubilation, lorsqu'il avait basculé Scylla en arrière l'allongeant tout à fait sur le matelas. Ce n'était pas un jeu. Il n'y avait dans cette affaire ni boite, ni fun. Il fallait répondre à un impératif qui le dépassait tout à fait, éloigné de simples besoins physiologiques qu'on s'était mainte fois charger de prendre en charge ses derniers mois. Ses yeux tristes lui avaient ouvert plus de porte - et pas que - que ses éternels sourires. Et pourtant ce n'était pas assez. 

Ils se délestèrent couche après couche, baiser après baiser de chaque étoffe, chaque entrave, à mesure qu'ils réduisaient à rien chaque doute. Conquistador en perdition, il parcourait de ses lèvres chaque creux et valons de son corps, réclamant comme siens ses territoires spoliés. À lui, elle n'était rien qu'à lui. Et sienne elle le fut enfin. Affaire de saccades, de souffle qui se perd pour ne se retrouver qu’en l’autre, en une communion qui se passe de mots. Après cette escalade de désirs et sensations : l'explosion de toute retenue. 

L'écrin de ses jambes et de ses bras, comme un exquis filet du diable l'empêchait de se défaire de leur étreinte. Haletant, lové dans son cou, trop ivre d’extase pour se sentir autre chose que bien. Je t'aime aurait-il pu lui souffler encore et encore à l'oreille. Mais les mots semblaient dérisoires face à l'exact définition qu'ils venaient de se donner. Nero se contenta de claquer un baiser sur ses lèvres, comme un point final, avant de déjouer le nœud de leurs jambes mêlées. Désormais sur le flanc, son corps chercha par réflexe combler le vide que qu'il avait laissé s'installer entre eux, pour se gorger encore un peu de cette chaleur qu'elle lui offrait. Ses yeux à lui la dévoraient encore tentant de percer les mystères qu'abritaient son visage coloré par leurs étreintes. Avait-elle aimé ? Est-ce qu'il lui avait fait mal ? Folles inquiétudes. Alors pour se rassurer il lâcha avec la rudesse aveugle des amants tourmentés. Reste avec moi. Cette nuit. Demain. Toujours.
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Jeu 7 Déc - 22:28
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Réaliser, tout à coup, que tout avait semblé bien dépeuplé, simplement parce qu'un seul être vous manquait. L'évidence même dans un esprit qui l'aurait pourtant nié encore une heure auparavant. Simplement, de luttes en luttes, arrivait parfois le moment où une bataille vous glissait entre les doigts, où l'assaillant se révélait plus malin, mieux préparé, plus fort en nombre. Toutefois, jamais défaite ne lui avait paru si délicieuse. Elle voulait bien envoyer au diable et à tous ses enfers ce paradis-là, pourvu qu'on lui promette l'éternité - de tourments, probablement, mais s'ils avaient chacun cette saveur-là, elle voulait bien signer n'importe quel pacte de sang, âme en dommages et intérêts.

L'attraction entre les deux jeunes gens n'était pas naissante ni soudaine : affirmer le contraire, c'était se moquer du ciel lui-même. Aussi godiche et niais que cela pouvait paraître - et ça l'était -, elle s'était imposée au premier échange de regard. Constat expliquant assez largement tous les discours rebelles qu'il lui avait servi et dont elle ne s'était que très peu outrée. Par béguin, paraissait-il qu'on était prêt à s'armer de belles œillères et jolis bouchons d'oreille. L'affection physique n'avait donc rien d'une nouveauté. Pas plus qu'ils ne se découvraient mutuellement ainsi, lentement dépouillés de toute barrière à leur fiévreuse promiscuité.

Néanmoins, et malgré leurs nombreuses étreintes durant cet été idyllique, force était d'apporter une conclusion inédite à cet échange précis. Scylla n'était plus la proie de désirs libidineux propres à ces personnes trop longtemps réprimées, brimées, par la bonne éducation ; elle était l'amante du seul homme qui, finalement, avait su conquérir son corps, mais son cœur également. Il n'aurait pu y avoir aucun autre à la place qu'occupait désormais Nero entre ses bras, tout contre elle et plus encore. Il n'était pas d'autre peau qu'elle aurait voulu dessiner de l'esquisse de ses doigts ou d'autres lèvres qu'elle aurait souhaité embrassé. Pas simplement maintenant, sur ce moment d'égarement manifeste, mais probablement depuis et pour longtemps. Aucun malaise dans ce couperet qu'un bourreau de la fortune prenait un malin plaisir à laisser tomber. De toute façon, sa tête, elle l'avait déjà perdu. Dans le ballet de leurs silhouettes languides, elle donnait tout ce qu'elle possédait, acceptait tout ce qu'il lui donnait. La perfection se transcendait à deux, à chaque instant un peu plus, réclamant, offrant ... Possédant. Une prétention qu'elle ne se connaissait pas et qui, en dépit de sa nature, s'ordonnait, impérieuse. Il m'appartient. Terrible pensée qu'elle ne chercha pas à retenir, malgré le vocabulaire employé. Parce qu'elle n'avait aucune intention pernicieuse. Ce n'était pas la chère liberté qu'elle voulait lui enlever, ni prétendre tous pouvoirs sur un autre corps. Elle le voulait, voilà tout. Et il était là, aussi abandonné qu'elle, sans retenue, sans prudence. Les trois mots, l'aveu suprême et si difficile, lui brûlaient la gorge, tentaient de s'insinuer entre ses râles de délectable agonie. En vain. Comme s'ils ne suffisaient pas, eux non plus. Comme s'ils ne reflétaient pas assez toute la réalité de ce suprême partage. Du temps, il était à craindre qu'il n'était question que de cela. Qu'importe demain, elle ne pourrait jamais défaire ce qu'ils s'acharnaient à construire.

De la plus douce des manières qui soit, il fallut bien que cela s'arrête. Le souffle court, le derme parsemé de rougeurs, allongée sur le dos, ses prunelles nébuleuses, voilées par l'extase, fixaient le plafond de la tente sans réellement le voir. Bien que son corps, lui, réagit instantanément au retour du Phénix près d'elle. Le plus près possible, semblait-elle réclamer, avide de sa chaleur et de son regard sur elle. « Reste avec moi. » « Oui. » Pas de silence. Nulle hésitation. L'affirmation avait claqué d'une voix tout à fait audible avant qu'elle ne rive ses yeux, brillants, embrasés, à ceux de son compagnon. « Si tu me promets de ne plus me laisser te quitter. » Elle brûlait de cette force qu'elle avait affirmé recevoir de sa part. Et souvent, elle serait effrayée à l'idée qu'elle la consume. La peur ne la quitterait jamais. Elle avait besoin qu'il continue de souffler sur les braises. S'il le voulait bien.

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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Dim 10 Déc - 23:19
Il n'aurait pas dû... Pas dû. Et pourtant, bien que cette phrase puisse s'appliquer à la situation tout entière, à toute leur relation, il l'avait fait. Nero s'était trahi, encore et encore, et avec le même abandon de tout orgueil et raison : le coeur grand ouvert. Tout ce qu'il possédait d’espoir s'était accroché à chacun de ses mots et au meilleur qu'il pouvait abriter. Ne pas la laisser le quitter. Ne pas la laisser partir. Elle resterait avec lui. Scylla ne partirait pas. Ces mots Nero les avaient attendu de sa part plus que les sept lettres qu'il voulait encore lui souffler. Fatigué de ce pire qui constituait son horizon ces derniers mois, le Callaghan avec son optimiste interprétation s'inventait une route parsemée de bonheur." Je te le promets. " avait-il répondu aussitôt en un souffle, comme une émotion comme expire, insuffle dans l'air. Sa prise sur Scylla s'était affermie : Non, il ne la laisserait plus le quitter.

Les écueuils ne lui étaient pourtant pas inconnu et déjà ils se manifestaient dans son esprit fatigué, mais à ces obstacles déjà il trouvait des solutions. Scylla devrait rejoindre officiellement l'ordre du phénix, il faudrait convaincre. Mais tous les deux ils trouveraient les mots, et avec un peu d'obstination et quelques bons arguments elle trouverait officiellement sa place. Que la Lagides n'ait jamais au grand jamais exprimé son envie de les rejoindre de façon directe ou détournée ne lui effleura pas l'esprit. Naturellement, le sang-mêlé se mettrait dès le lendemain à la recherche d'une tente plus spacieuse, pour tous les deux. Scylla ne pourrait pas partager celle du crew, et au vu de son niveau de vie définitivement pas se contenter de celle-ci et de ce ridicule petit matelas inconfortable, qui faisait office de lit. Et puis il lui faudrait amadouer sa mère, et le reste du crew, pour qu'ils la fassent se sentir à sa place. Chose moins facile que de trouver une tente, ou de la faire entrer dans l'Ordre. Mais ils y parviendraient. Plus compliqué, plus douloureux aussi, il faudrait aussi guérir la morsure de ses épines qu'ils s'étaient mutuellement planté dans le cœur et l'âme. Mais, ils feraient front, ils apaiseraient les meurtrissures, ne conserveraient que les stigmates d'un temps révolu, des cicatrices pour se rappeler qu'ils avaient été si bêtes et méchants. Eperdument noyé dans l'azur de son regard, Nero lisait dans ses yeux tout ce qu'il avait envie de croire. Et pour y croire il y croyait, avec la simplicité sotte d'un enfant qui croit encore aux conclusions candides des contes de fée.  

Pourtant quelque chose de froid, contre sa peau encore brûlante, l'irritait, faisait poindre un nuage plus dense et nocif que ses considérations logistiques. Deux anneaux d'or, la morsure onéreuse d'un diamant trop gros pour être honnête. L'incarnation physique d'une institution que Nero haïssait à défaut de la comprendre : le mariage. Son mariage, à elle, sans lui. Ce qui avait cristallisé tous leurs maux, creusé un gouffre entre eux et en lui que Nero n'aurait jamais pu s'imaginer. Il l'en guérirait de cette mascarade, se promit-il alors que ses doigts se mettaient à jouer avec cette marque des esclaves apposé à son doigt. À moins qu'elle ne le veuille pas ? Un doute, enfin un peu de raison, bien que mal placée car seule la jalousie pouvait s'inviter dans la viscéralité de ses réflexions. Peut-être qu'elle aurait de la peine à abandonner son mariage, son mari... N'avait-il pas vu son visage souriant s'afficher dans sorcière hebdo quelques heures seulement après qu'elle lui ait broyé le cœur ? Mais plus cruel que de la voir heureuse sur le papier glacé alors que lui s'étouffait dans sa morve et ses sanglots, il y avait eu tout ce qu'il n'avait pas pu voir justement. Tout ce qui n'avait pas à être filmé ou photographié. Tout ce qu'il avait eu tout le loisir d'imaginer. À commencer par la nuit de noces. L'avaient-ils consommé le soir même ce mariage ? Comment ? L'avait voulu, consenti ? L'aimait-elle aussi ce grand dadais débile qu'on avait choisi à sa place ? Plus que lui ? Des questions qui ne l'avaient jamais vraiment quitté, des questions qu'il n'était pas en droit de se placer tant il était mal placé pour le faire. Son cœur brisé, Nero n'avait pas cherché à le soigner dans la solitude ou dans l'abstinence. Mais tout ça appartenait au passé. Point. 

Ses doigts en la caresse habile des pickpockets firent glisser le long de son annuaire les deux bagues pour l'en délester. " Je ferai tout pour que tu ne le regrettes pas." Ce monde qu'il espérait qu'elle quitte pour lui. Son mari. Tout. Il avait serré les bagues au creux de son poing.  " Je sais que ça sera un grand changement pour toi, et que ça sera compliqué de tout quitter comme ça. Mais je prendrai soin de toi." Sa main libre s'était fendue d'une caresse sur la joue de son amante. " Ça aussi je te le promets, Scylla."
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mar 12 Déc - 23:14
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Nero & Scylla

" Je te le promets. " Un sourire, de ceux que la Dresseuse n'esquissait que trop rarement ces derniers temps, fait d'une joie qu'elle n'aurait pas pu nommer et d'une pointe de soulagement qu'elle ne chercha même pas à réprimer. Il y avait, dans cet engagement-là, beaucoup plus de réel qu'il n'y en avait jamais eu dans le je le veux arraché ce jour de septembre. Ce même jour où elle l'avait banni de sa vie, lui, le menteur, le Phénix, le sang-mêlé, le bâtard au nom tronqué. Tant d'adjectifs supposés prémices d'une belle nausée et qui lui semblaient désormais receler si peu d'importance. En contradiction total avec les sentiments qui lui couraient dans le cœur et les veines. Il était bien plus que ça. Il représentait aux yeux de la rousse tous les possibles dans une existence faite de carcans, de limites et d'inné plutôt que d'acquis. Il était un monde. Son monde.

Jusqu'à un certain point, en tout cas.

A demi-somnolente, elle se serait bien laissée bercer par cette tendre promesse pour mieux glisser dans les bras de son amant et ceux, tout aussi accueillants, de Morphée. Indifférente aux tergiversations du jeune homme et au ballet nerveux de ses doigts autour de son annulaire. Insouciante aux maux qu'il s'infligeait et dont elle ignorait la nature. Disons qu'elle n'avait pas envisagé un instant que cet échange de voeu puisse sous-entendre autre chose qu'une union d'âmes ou de chair, ponctuellement, autant qu'ils le pouvaient. Elle restait dans l'optique de cet interdit qu'ils avaient toujours connu. Rien de plus, bien qu'il ait maintenant une signification toute autre. Aussi, quand elle sentit les anneaux glisser de son doigt sentit-elle son sang se glacer. Puis, son discours acheva de la tétaniser. "Je sais que ça sera un grand changement pour toi, et que ça sera compliqué de tout quitter comme ça. Mais je prendrai soin de toi." Bouche sèche et oreilles bourdonnantes. Elle fixait le garçon avec hébétude. « Nero ... » " Ça aussi je te le promets, Scylla." Avec toute la douceur qu'elle pouvait déployer, elle se saisit de cette main en vol, suspendant l'affection dans l'air qu'elle sentait s'alourdir à mesure que les instants s'écoulaient. Les brumes d'extase s'étaient soudain dissipées, la rendant tout à fait alerte malgré la lourde fatigue sur ses épaules. « Nero, il n'est pas question de ça. » Sa main libre retenant le drap sur sa poitrine, elle se redressa, ses mèches rousses roulant sur son dos nu. Il fallait briser l'illusion. Tout de suite. Un impératif aussi violent qu'il était abrutissant. « Je ne peux pas partir. » Pas encore aurait-elle voulu ajouter, mais une fois de plus, les mots restaient bloqués à mi-chemin de ses lèvres. Tant de choses avaient changé en si peu de temps. Elle ne pouvait considérer quelque chose d'aussi majeur à cause d'une seule nuit, de quelques paroles, aussi sincères furent-elles pour l'un comme pour l'autre. S'improviser traître à son sang, à son rang et à sa Faction ne poussait pas encore le vice jusqu'à envoyer son existence par le fond. C'était beaucoup trop tôt. Pour ne pas dire ... Inenvisageable. Ce chemin-là n'avaient même pas ses propres fondations.

Imbécile. Stupide petite gamine inconsciente. s'admonesta-t-elle, néanmoins consciente du fantasme qui lui avait traversé l'esprit. Abandonner ce monde qu'elle déniait et reniait, qui ne lui rendait pour tout bonheur que quelques paillettes et artifices ? Tentant, au fond. Surtout avec lui. Car elle n'en doutait pas, qu'il resterait à ses côtés. Elle le croyait. Elle aurait même osé qu'elle lui faisait confiance. Sauf qu'elle n'avait aucun besoin qu'il la prenne en charge, Kark esseulée et abandonnée en pâture à ses ennemis séculaires. C'était justement ce qu'elle fuyait ces derniers mois : cette assistance chevaleresque, cette compassion, qu'on lui offrait. Même si elles se voulaient pleines de bonnes intentions, rappelons à nouveau que l'enfer en était pavé. Et son enfer à elle, c'était les autres. La certitude absolue qu'elle voulait se construire par elle-même, sans l'ombre d'un homme dans son giron, lui lardait les entrailles. De plus, il ne fallait pas oublier : il faisait partie de l'Ordre du Phénix. Pas elle. Elle était Mangemort. Malgré le fait que les deux factions avaient marqué sa chair - cicatrice de lame sur le flanc, Ténèbres serpentant sur ses reins -, elle était loin, très loin de projeter un tel revirement. Sans compter le reste : Saïmen, ses amis, sa famille. Son frère. S'ils savaient ...

Evidemment, elle aurait pu lui mentir. Plonger elle aussi dans ce délicieux fourvoiement. Pour cette nuit, au moins. Le laisser porter le fardeau de son alliance quelques heures, avant que l'aube ne souffle ce château de cartes. Peut-être, un an plus tôt, l'aurait-elle fait. Pas par jeu, pas par malice, non. Seulement par bêtise, par égoïsme. Prolonger l'enchantement. Pour ensuite, lui briser le cœur, non sans remords. Elle s'y refusait. Viscéralement, le violenter de la sorte lui aurait été intolérable. « Si j'abandonne tout maintenant, alors ce que je pourrais faire par la suite, de la place que j'ai dans la société, ne verra jamais le jour. Les choses ne doivent pas changer uniquement grâce aux actions de l'ombre, il en faut aussi sur le devant de la scène. C'est à ce niveau-là que je veux participer, tant que possible. » avait-elle ajouté, un peu plus exaltée qu'elle ne l'aurait voulu. Le Cygne Pâle et ses projecteurs. Finalement, elle était plus circassienne qu'elle le croyait. Craignant que le sang-mêlé ne lui échappe, ou pire, retourne entre colère et marasme, elle entrelaça leurs doigts, serrant sa paume avec une douceur mêlée de fermeté. « Je ne peux pas rester avec toi physiquement. Pas comme tu le voudrais. Comme je le voudrais. Mais je ... Je peux t'assurer qu'il n'y a que toi. Seulement toi. »


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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Sam 16 Déc - 15:30
Son visage s'était figé, comme refusant d'abandonner ce qui avait été un instant heureux. Glacé par la honte, écœuré par sa propre stupidité. Gros débile. Il n'avait pas besoin de sa mère pour les mots résonnent tout en lui. Comme une évidence. Gros débile. Ses yeux avaient bien fini par s'écarquiller pour mieux la voir, sous un autre angle, sous une autre lumière, sans ce voile idyllique dont il l'avait à nouveau drapée. Elle ne pouvait pas. Ses mots lui étaient odieux, et pourtant n'animèrent en lui aucune flamme, aucune colère. Comme une gifle qu'on accepte. Nero était trop fatigué, trop lasse pour ça. Il lui semblait avoir épuisé tout le panel des émotions qu'il était capable d’éprouver. 

Ne pas pouvoir, toujours cette même limite, toujours ce "vouloir" qu'on camoufle habilement. Dans sa vie à lui, ne pas pouvoir quelque chose c'était par exemple être incapable de survivre à une centaine de coups de poignards, c'était malgré tous ses efforts ne pas être capable de voler sans balais, c’était ne pas pouvoir mettre les pieds dans les rues Avalon sans avoir cinq pacificateurs derrière son cul. En somme, c'était se heurter à quelque chose qui dépassait ses capacités. Partir - si on ne l’envisageait que d’un point de vue pratique - c'était simple, il lui suffisait de rester. Attendre le matin, ne pas le quitter. Ça ne demandait pas un pouvoir dépassant l'entendement, Scylla n'avait même pas besoin d'être une sorcière pour le faire. Elle ne voulait pas. Et une part de lui comprenait, cette même part qui le faisait copieusement s'insulter. Quitter à tout jamais sa famille - de connards certes - son frère jumeaux - le sociopathe certes -, ses amies - les morues qui voulaient le dépecer lui - était un choix radical, pas le genre qu'on fait sur un coup de tête. Mais tout dans ses mots, dans sa façon de lui parler, dans son regard lui avait fait croire, espérer. Cinq minutes plus tôt, il n’aurait jamais envisagé que Scylla quitte tout pour rester avec lui. Jamais. C’était normal qu’elle regagne son cirque, et ses châteaux, c’était la chose raisonnable à faire. Seulement voilà, le temps de quelques illusions Nero avait entrevu quelque chose, et maintenant que cette porte qu’il n’avait même pas voulu ouvrir dans un premier lieu, lui était claqué au nez, il ressentait sa perte avec une acuité rendue démesurée par la fatigue. Il écouta les arguments que la circassienne lui opposait sans rien dire. Et pourtant, il eut été facile de les démonter à un à un. Il aurait pu l’assaillir de questions et de reproches, mais Scylla avait séché la dernière flammèche qui brûlait encore en lui. Nero était éteint. Définitivement. Pour cette nuit.   « Si j'abandonne tout maintenant, alors ce que je pourrais faire par la suite, de la place que j'ai dans la société, ne verra jamais le jour. » Et qu’est-ce qu’elle voulait faire par la suite, hein ? Scylla avait affirmé ne plus vouloir prendre part aux agissements mangemorts, mais ce n'était pas non plus le témoignage assuré d'un désir de lancer une révolution. « Les choses ne doivent pas changer uniquement grâce aux actions de l'ombre, il en faut aussi sur le devant de la scène. »  Oui, et c'était bien pour ça que les Phénix avaient développé leur propre médias. Mais concrètement, elle comptait faire quoi diffuser la bonne parole suspendue sur son fil dans un justaucorps à paillettes ? Et quand bien même, pensait-elle réellement qu'on la laisserait faire ? « C'est à ce niveau-là que je veux participer, tant que possible. » Ce niveau-là , bien au chaud derrière les murs épais de ses manoirs. songea-t-il mesquinement sans pour autant avoir la force de donner voix à son aigreur. 

Et puis, il y eut ces mots, ces paroles dont il avait eu tant besoin, qui auraient pu apaiser l'animal blessé et jaloux en lui, ces mots qui arrivaient trop tard. 
«Mais je ... Je peux t'assurer qu'il n'y a que toi. Seulement toi. » Cela ne voulait rien dire. Rien. N'importe quelle réalité pouvait s'abriter derrière ses paroles, et Nero était trop fatigué, trop déçu pour combler les blancs que Scylla laissait délibérément. Et puis tout cela sonnait si creux et si faux. Ne pouvait-elle pas pour une fois achever sa phrase, éclairer ses propos ? Ses yeux fatigués s'étaient clos un instant, le temps d'inspirer, de tenter déjouer le nouveau nœud inextricable qui se formait en lui. Le temps de quelques battements de cœur, il hésita à lui demander d'étayer ses propos, de parler clairement. Mais non, le Callaghan n'était pas prêt à se frotter à une autre désillusion. 

Alors, doucement il avait dégagé sa main de celle de Scylla, pas pour la heurter, pas pour être rustre, mais parce qu'en cet instant son contact lui était insupportable. Luttant contre la langueur instaurée par la fatigue, il se redressa à son tour."Ouais...juste moi." avait-il murmuré fatigué alors que ses doigts libérait de leur prison les deux bagues qu'il détenait, pour les nicher dans la paume de la Lagides. "Je suis débile, alors souvent je dis des trucs cons. Je pensais que..." Sa phrase s'acheva en un soupir. Il était à court de mots, et de courage. "J'ai pas envie d'en parler." conclut-il en se relevant cette fois-ci tout à fait, nu et impudique, à l'inverse de sa Scylla drapée dans les couvertures. "Il faut que j'aille pisser." Un réel besoin physiologique repoussé jusqu'ici par la chaleur et la tendresse d'un moment désormais révolu. Le sang-mêlé disparut derrière la tenture abritant le misérable cabinet de toilette de la tente. Au moins il y en avait un, il n'aurait à sortir sous le déluge pour pisser au vent. L'expérience n'en fut pas moins scabreuse, le son des éclaboussures dans la cuvette lui semblait faire plus de bruit encore que le tonnerre au dehors. Sordide. Et t'as vraiment cru que Princesse Scylla allait tout quitter pour ça ? Oui. Gros débile. Même libéré de son regard, Nero éprouvait les fêlures que la Lagides avait instigué en lui. Non vraiment, personne avant Scylla Kark ne l'avait fait se sentir indigne qui ou de quoi que ce soit. Il actionna le dispositif de chasse d'eau presque à regret de devoir si vite se sentir de nouveau meurtri et honteux sous ses yeux à elle. Il profita de l'évier, pour laver ses mains, et son visage comme pour laver l'offense, noyer les questions dont il ne voulait pas les réponses ce soir. Qu'est-ce qu'elle attendait de lui ? D'être son passe-temps subversif ? Et s’il s'était planté en interprétant cette fois-ci, il avait très bien pu le faire avant, non ? Qu'est-ce qu'ils allaient faire ? Nero repoussa tout en bloc se concentrant sur deux vérités essentielles, il l'aimait et il devait dormir. Il regagna la couche où se trouvait encore une Scylla à l'expression indéchiffrable, enroula maladroitement ses bras autour d'elle pour l'étreindre à la recherche d'un quelconque apaisement. Juste pour cette nuit. Demain, il trouverait des réponses, demain il serait fixé. Cette nuit il abandonnait, encore. 

Le sommeil le trouva assez vite, lourd, sans rêve, réparateur, trop court. Ce ne fut pas les rayons du soleil perçant à travers la toile qui le tirèrent des bras de Morphée et de Scylla, ni les mouvements du corps de son amante près de lui. Non, ce qui le réveilla tout à fait en sursaut fut l'eau glacée dont il fut aspergé. "Gros débile. " " entendit-il alors que ses mains tentaient de trouver maladroitement sa baguette, ses yeux s'ouvrirent pour de bon, alors qu'il remontait la silhouette parfaite de Scarlett Fuller. "Merlin, qu'est-ce que j'ai fait pour avoir un fils aussi débile ? " " Furieuse, son beau visage était crispé par la colère qui faisaient ressortir les rides que seul Nero était capable de vous donner. "Habilles-toi ! Et toi aussi la rouquemoute ! Il faut qu'on parle. " " Elle tourna les talons, pour quitter la tente le temps qu'il se change, le temps de méditer le sermon qu'elle allait leur asséner. 



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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mar 19 Déc - 22:35
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"Ses doigts qui lui avaient échappé et la rousse l'avait compris, ils n'étaient pas les seuls. Les traits de Nero s'étaient affaissés. Il lui était devenu inaccessible, blessé, meurtri par la raison du discours qu'elle lui avait servi, s'opposant à leurs désirs profonds. Irrationnels. Comme ce qu'il ressentait l'un pour l'autre et qu'elle était incapable d'exprimer mieux qu'à sa manière un peu trop ampoulée. Ça ne suffisait pas. Évidemment que non. Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir et en même temps, elle sentit la plaie s'ouvrir dans sa chair tandis qu'il lui rendait les anneaux et la privait de sa chaleur. L'abandonnait au métal glacé dans sa paume. Elle ouvrit la main, contemplant or et diamant d'un regard vide.

Trois mois. Cela faisait trois mois que son existence était enchaînée à celle de Saïmen, pour le meilleur, comme pour le pire. Toutefois, cette certitude, aussi équivoque fut-elle dans l'esprit de chacun, ne l'émouvait en rien. La jeune femme ne ressentait pas le moindre élan de culpabilité après le coup de baguette qu'elle venait d'asséner à son mariage, pas la plus petite honte à avoir trahi un homme qui, elle le savait, ne voulait que son bien. Qui la respectait. Ne l'accusait de rien. L'appréciait réellement, au point d'encaisser sans broncher son train de vie si éloigné de celui que l'on attendait d'une bonne épouse. Un peu trop chuchota la petite voix, encore ronronnante du moment exquis. Oui, le Lagides se donnait beaucoup trop dans ce qui n'était, après tout, qu'une mascarade. Une simple image. Tant pis pour lui. pensa-t-elle de son propre chef, cette fois, alors que le sang-mêlé revenait. Si les gestes de ce dernier l'attirant contre lui paraissaient empruntés à cause du malaise que leur échange avait jeté, ceux de Scylla étaient assurés. Ignorant les doutes auxquels son amant était en proie, elle n'écoutait que ce qui aurait dû être les siens. Qui s'étaient tus. Envolés dans son élan d'émancipation. Qu'importe demain ou les semaines à venir, le peu d'émotion qu'elle parvenait encore à ressentir malgré l'étourdissante fatigue, lui insufflait au moins cette force-là. Tenir la ligne qu'elle s'était donnée. Pour les pots cassés, elle règlerait la note plus tard. Et pour la première fois depuis des semaines, aucun cauchemar ne vint troubler son sommeil.

Un froid aussi soudain que violent la réveilla. Au début, elle crut à un courant d'air sur sa peau nue, jusqu'à ce que sa totale conscience retrouvée et le Phénix s'agitant à côté d'elle ne l'informe que la vérité était toute autre. Ramenée au matin par les dommages collatéraux d'un seau d'eau envoyé en plein sur son compagnon, elle eut exactement le même réflexe que lui, à savoir : récupérer sa baguette. Idée qu'elle abandonna tout à fait en reconnaissant leur agresseur. "Merlin, qu'est-ce que j'ai fait pour avoir un fils aussi débile ? " Scarlett Fuller. Deux rencontres en moins de soixante-douze heures, pour une femme qu'elle n'avait jamais vu de sa vie jusque-là, c'était décidément un coup de la mauvaise fortune. Elle aurait presque préféré être tirée de ses songes par le rouquin moustachu à la voix de baryton ; lui, au moins, semblait un peu plus réfléchi que cette harpie aux airs de lionne. Scylla retint sa respiration, espérant se faire oublier et échapper au courroux de la brune incendiaire. Échec. "Habilles-toi ! Et toi aussi la rouquemoute ! Il faut qu'on parle. " Une lueur hargneuse passa brièvement dans les prunelles de la Dresseuse. Depuis son coup d'éclat chez elle essuyé par Nero lui-même, elle éprouvait de plus en plus de difficultés à tolérer les insultes. Pour autant, elle se retint de broncher. A la place, elle s'empressa d'exécuter le premier ordre. « Comme je doute qu'elle veuille parler tactique de désamorçage de runes en ma présence, je suppose que ta mère est simplement là pour nous engueuler. Et me dire que je n'ai plus intérêt à t'approcher. » constata-t-elle sombrement, pragmatique. La voix encore rauque, une grimace ourlait ses lèvres pendant qu'elle luttait contre les attaches de son soutien-gorge, lesquelles se montraient peu coopératives. De fait, ses gestes étaient précipités, nerveux. La jeune femme n'en menait réellement pas large face à l'inévitable confrontation qui attendait le couple derrière les tentures. Elle ne connaissait de la Fuller que des rumeurs pour la plupart hautement insultantes, quelques histoires racontées par son fils - de ce qu'elle pouvait démêler de ses inventions, en tout cas - et ce que la propagande rapportait des fugitifs de la première heure. Ainsi qu'une brève intervention fleurie lors de son entretien avec Jane Callaghan. Autant l'avouer : rien de tangible. « Est-ce qu'on peut éviter le gros des dommages ? » Et non comment, ce qui aurait pu aller de paire si elle avait été sûre que c'était seulement possible. Son agitation étant à son comble, un des boutons de son chemisier sauta sous la pression de ses doigts. « Merde. » Oui, Scylla « Princesse » Lagides venait de ... Jurer.


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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Ven 29 Déc - 1:12
Merde.

Bien avant que Scylla ne prononce les deux syllabes, ces dernières s’étaient tracé un chemin – voir une autoroute – dans l’esprit du Callaghan. Comme une ponctuation dans un cerveau embrumé et confus de sommeil, seul mot pour résumer la présente situation. Merde. Non Scarlett n’était pas venue là juste pour les engueuler. Son statut de nuisance publique n’avait jamais aveuglé Nero au point de ne pas parvenir à discerner la vraie nature de sa génitrice. Tout d’abord, sa Fuller de mère n’avait aucune raison de savoir ce qui s’était tramé entre eux deux avant de débarquer. Au mieux, se basant sur la connaissance encyclopédique de son fils et de ses faiblesses, elle avait dû avoir quelques doutes. Doutes fondés qui plus est. Mais de là à pousser l’excès jusqu’à faire le déplacement ? Non. Sa mère même au plus profond de son âpreté ne l’avait pas habituée à ça. La raison de sa venue était plus viscérale, si ancré en eux deux qu’elle ne saurait s’embarrasser de mot. Scarlett venait prendre soin lui. Mère impromptue, et malhabile qui venait s’assurer que la chair de sa chair tenait malgré tout le coup. Lizzie.

La douche froide l’avait ancré dans le présent, penser à la raison de la venue de sa génitrice replongée dans les tourments de la nuit passée. Tourments auxquels s’étaient greffés une nouvelle forme de culpabilité, que Nero chassa bien vite. Scarlett ne leur offrirait pas une minute pour une quelconque forme de laisser aller. Machinalement, comme l’enfant docile qu’il n’était pas, le Callaghan s’était séché, et avait passé les premiers vêtements qui lui passaient par la main, n’offrant en réponse à Scylla que des signes de dénégations. Et puis presque aussi percutant qu’un seau d’eau glacée : Merde. » Ses doigts affairés à boucler la ceinture de son pantalon se figèrent, alors que ses yeux s’écarquillèrent pour mieux dévisager son visage nerveux. «  Qu’est-ce que tu viens dire ? » Soucieux qu’il était, le Callaghan était demeuré aveugle à l’agitation qui animait Scylla. La très placide Scylla Lagides ne pouvait se laisser désarçonner par Scarlett Fuller, c’était une certitude. Certitude qui venait de voler en éclat, atomisée par un tout petit mot. Un délicieux et incongrus petit juron qui fit fleurir le spectre d’un sourire sur le visage anxieux du sang-mêlé. «  Tu viens de dire merde ?  » Nero dû se frictionner le visage pour dissiper sa grimace ahurie. «  Merlin, si même toi tu en perds tes bonnes manières…  » c’est qu’on est vraiment mais alors vraiment dans la merde. Le reste de sa phrase s’accrocha au néant, le sorcier lui préférant le silence et quelques pas dans la direction de son aimée. À la ferveur de ce réveil hâtif, il opposa en rupture le mouvement lent de ses bras l’enlaçant tout à fait, réalisant par ce biais que c’était sans doute leur dernière étreinte avant… avant quoi ? Nero n’avait aucune réponse à cette question. Il la serra encore un peu plus fort.

«  Bon, on ne va pas se mentir, on ne va pas passer un très agréable moment. Ma mère peut se montrer parfois particulièrement…  » Peste ? Déplaisante ? Mesquine ? Hargneuse ? Non aucun de ses mots ne collaient vraiment seul son patronyme suffisait à exprimer ce qu’elle était : Scarlett Fuller. Il se racla la gorge avant de continuer. «  Dans les faits, ce n’est pas tant ce qu’elle va nous dire le problème. Parce que bon, ça on peut l’ignorer. J’ai passé l’essentiel de ma vie à l’entendre déblatérer sans vraiment l’écouter. Non le truc vraiment pénible, c’est sa manie de poser des questions.  » Son talent pour soulever les points qui ne voulaient pas l’être, la Fuller appliquait ses talents d’historienne à la vie, analysait les gens comme on étudie un vieux manuscrit, l’enrichissait de connaissances personnelles, et surtout en extrayait les bonnes questions. Forcément, sa mère évoquerait ce dont ni Scylla, ni Nero ne souhaitaient parler. «  Elle va nous demander ce que ça veut dire, exiger qu’on lui dise ce qu’on compte faire maintenant. Et si on n’a pas de réponse à lui donner… et bien… » Ses yeux roulèrent un instant, alors qu’il expirait enfin une évidence. «  On sera cuit, parce qu’elle les trouvera pour nous. Et elle est terriblement forte à ce jeu-là.   » Il chassa du visage de la circassienne quelques mèches rebelles avant d’articuler ce que Scarlett ne manquerait pas de demander avec nettement moins de douceur. . «  Alors Scylla, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?   » À la croisée des chemins comme déjà il l’avait été, dans un carrefour où aucune route n’était simple ou satisfaisante, et où la magie avait perdu ses droits depuis trop longtemps. Non vraiment, deux syllabes suffisaient à résumer leur situation.
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Métier : Ancienne acrobate-funambule et dresseuse de créatures magiques pour le Chimeria Horror Show. Aujourd'hui, fugitive dont on veut la tête sur une pique.
Baguette : Bois de châtaigner, poil d'Ayala doré, ; 18,5 cm & rigide
Epouvantard : Son fils lui étant arraché, conduit à la potence où l'on ferait couler son sang ... Mêlé.
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Possède le don du Chuchoteur ¤ Porte la Marque des Ténèbres ¤ Mangemort repentie en 2047, elle est désormais membre de l'Ordre du Phénix, fugitive avérée et recherchée. Comme traîtresse à son rang & à son sang. ¤ Mère d'un petit sang-mêlé, Niallàn Callaghan. « Bébé chou », pour les intimes.
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Sam 30 Déc - 1:23
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Nero & Scylla

«  Qu’est-ce que tu viens dire ? » La rousse aux sourcils froncés, les joues colorées par son agacement naissant, ne comprit tout d'abord pas l'intérêt de la question de son compagnon. « Quoi ? » Interjection abrupte tandis que ses prunelles, de leur côté, fouillaient le sol à la recherche du bouton fuyard. Et, par toutes les catins de Viviane, où était passé son pull ? A croire que l'univers tout entier se liguait contre elle pour rendre cette situation encore plus pénible qu'elle ne l'était déjà. Enfin, elle repéra l'attache traîtresse et la renvoya remplir son office d'un coup de baguette un peu trop pressé. Les fils formèrent un nœud des plus disgracieux. Déjà que sa nouvelle compagne et elle s'étant rencontrées depuis peu, en y ajoutant le frénésie nerveuse, elle ne s'aidait vraiment pas. «  Tu viens de dire merde ?  » Enfin, elle releva le nez vers le sang-mêlé. Réalisa l'objet de son hilarité soudaine. S'empourpra carrément. Effectivement, elle se laissait un peu trop aller. Ce genre de ponctuation était, normalement, bien trop barbare pour une femme de son rang. D'un geste vif, la jeune femme s'empara du fameux haut disparu - en réalité simplement échoué au bout du lit - et passa la tête dans l'encolure tout en grommelant un : « Franchement, Nero, si tu crois que c'est le moment de ... » Sa phrase mourut dans l'étreinte tendre qu'il préféra créer entre eux plutôt qu'alimenter la naissance d'une dispute. Autant dire qu'il ne l'avait pas habitué à opposer la douceur contre ses emportements. Car c'était généralement dans la tempête qu'ils se retrouvaient le mieux. Ou peut-être pas. N'avait-elle pas compris hier qu'ils étaient liés par davantage qu'une passion dévorante ? Forfait déclaré. Elle signa cette reddition-là au profit d'une arme beaucoup plus sage : celle de ses bras venant répondre à cet étau de douceur.

La joue contre l'épaule du sang-mêlé, serrée contre lui, elle l'écouta attentivement lui expliquer le sort que Scarlett Fuller leur réservait. Les traits chiffonnés, elle se raccrocha un peu plus à l'assurance de ce corps, cet apaisement qu'un simple contact lui apportait. Princesse Scylla avait beau ne pas vouloir être secourue, elle n'était toutefois pas mécontente, en cet instant, de sentir les courbes familières sous ses doigts. Bien qu'elle doutait que sa stature la protège plus de quelques minutes. De fait, ce que Nero lui révélait tant sur les intentions que sur les méthodes de sa génitrice faisait naître en elle un violent malaise. La circassienne pouvait gérer les accusations, la mauvaise foi, les hurlements, voire les coups. Elle savait comment encaisser les sévices bruts, mais également l'implicite tels que les non-dits, les allusions plus ou moins voilées ou encore le mépris. La franchise qui vous obligeait à répondre à une question par une réalité et non une pirouette joliment enrobée ? Elle se surprit à déglutir avec peine. Il s'agissait d'un inconnu terrible et angoissant.

Sa respiration se faisant quelque peu hachée, elle redressa la tête, en quête du regard du Phénix. Cependant, si elle apprécia ses caresses, elle n'eut guère le loisir de s'y reposer. Déjà, il lui assénait le coup de grâce. L'interrogation qu'elle redoutait tant. « Alors Scylla, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Ce on, probablement innocent, la percuta bien plus qu'elle ne s'y attendait. On, résonnant tel un nous, un statut qu'elle ne savait pas nommer. Ou plutôt, qu'elle redoutait de qualifier. Parce que ça n'aurait pas été ni juste, ni raisonnable. Peut-être même insignifiant. Quoi qu'elle pensa des cercles d'or à son annulaire, elle n'en restait pas moins déjà liée à un autre - théoriquement, jusqu'à ce que la mort les sépare. Personne ne méritait d'être « l'autre », celui qu'on cachait et taisait, sans droit si ce n'était celui d'aimer en silence. Pourtant, de façon tout à fait égoïste, elle ne pouvait pas envisager se séparer du Callaghan non plus. Elle soupira, avant de s'écarter et de rompre leur embrassade, passant une main dans sa crinière désordonnée. Elle savait qu'il attendait qu'elle tranche, néanmoins, il lui fallait réfléchir un moment.

Une ombre passa à la périphérie de sa vision, charriant les effluves mille fois reconnaissables - et fantomatiques - du parfum de son oncle. Voilà que son esprit se remettait à lui jouer des tours ! Elle ferma les yeux, cherchant à échapper à la folie de son imagination. Pas maintenant. La voix d'outre-tombe ne se gêna pas pour lui rétorquer avec malice : « Si, mon petit Cygne, c'est justement maintenant ou jamais. » Ses doigts accrochèrent rudement les mèches fauves. Une vague impérieuse déferla en elle. Sa décision était prise. « On la rejoint et on lui dit la vérité. » Evidemment que ce n'était pas ce qu'il sous-entendait. Elle était suffisamment alerte pour l'avoir compris. Autant que Scarlett, son fils voulait qu'elle lui dise où ils allaient. Quelle direction elle leur choisissait, à défaut d'une vraie vie ensemble. « Je suppose qu'elle devra entendre mes sentiments pour toi, que cela lui plaise ou non. Et comme, soyons réalistes, ils ne suffiront pas dans notre situation, les aménagements que je suis prête à faire pour qu'il ne s'agisse pas que de vains mots. » Sa bombe métaphoriquement lâchée, elle inspira un grand coup, avant que l'esquisse d'un sourire insolent ne vienne ourler le coin de ses lèvres. « Enfin, tu sais, toute suggestion est la bienvenue. » Enfin, elle cessa de maltraiter ses pauvres cheveux. A la place, elle laissait son coeur se gonfler d'appréhension. Les trois mots si difficiles n'avaient pas été prononcés, cela dit, on s'en approchait. Et la peur accourait, avide de la position de faiblesse qu'elle s'était imposée.

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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mar 9 Jan - 22:39
Il n’avait ni acquiescé, ni ouvert la bouche pour corriger les dires de Scylla. Seulement ses sourcils circonspects s’attelaient à la tâche impossible de les faire ses rejoindre tout à fait, n’ayant pour résultat que de faire naître un long sillon sur le front du sang-mêlé. Vérité. Mes sentiments. Aménagements. Des jolies mots derrière lesquels pouvaient s’abriter mille et une réalités différentes. Du grand Scylla en somme. Nero gardait douloureusement en mémoire sa déconvenue de la veille, là encore un mot bien doux pour désigner l’incommensurable déception qui avait eu raison de lui. Pas deux fois se promit-il alors que de ses doigts, il dénouait le nœud formé par ses sourcils.

« Déjà, on pourrait se mettre d’accord sur ce qu’est la “vérité”, non ? » Son ton était calme, dénué d’aigreur, seulement pétri de l’abrupt aplomb qui le caractérisait si bien.  Tout deux manquaient de temps, sa mère se montrait particulièrement clémente de leur laisser autant de temps. La vérité était qu’elle cherchait probablement à faire passer sa colère en les attendant, ou à élaborer une stratégie infaillible pour les séparer définitivement. Enveloppé dans la faiblesse amoureuse des amants trop transis de l’autre, le Callaghan ne pouvait en cet instant pas envisager telle intolérable défaite. Aussi l ne pouvait pas avoir deux sons de cloches différents. Sa mère s’engagerait dans la moindre faille. Quant à lui, il avait perdu à ce jour le goût du pari aveugle, quant au jeu…Nero n’était toujours pas homme à laisser passer sa chance, aussi ténue soit-elle.  « Je veux dire pour l’aspect factuel, ça sera assez simple. Tu es venu me donner des nouvelles de Lizzie. J’étais triste, tu m’as consolé, je t’ai sautée dessus. On s’est endormi, bim badaboum, seau d’eau. On est d’accord de ce point de vue là ? »

La rousse ne put retenir ses prunelles de rouler vers le plafond. Heureusement qu’on parlait de vérité. « Puisque tu y tiens … Oui, donnons cette version-là. » Nero dans un parfait modèle de fausse décomplexion avait simplement haussé ses épaules tendues, et demander d’une voix d’une innocence tout aussi factice.  « Parce que tu as une autre version, toi ? » Insolence pour insolence, un petit sourire mutin lui répondit. « Aucune que ta mère ne pourrait croire.  » Dans un parfait mimétisme, les lèvres de Nero s’étaient ourlées, un peu bêtement il fallait l’avouer. « Au mais tu sais, ma mère peut parfois se montrer très ouverte.» C’est ce que j’ai entendu dire se retint-elle de répliquer, la pique au bout de la langue. Non, mieux valait rester civilisée tant que c’était encore possible. « C’est vrai qu’à bien y réfléchir, elle préfèrerait sûrement imaginer que c’est la vilaine fille Kark qui a corrompu son cher fils. Ne m’en veux pas, mais je préfère lui donner tort. » Bon et bien, au moins, on ne pouvait pas se tromper sur les sentiments que la Fuller lui inspirait. Pour une fois qu’elle s’exprimait plus ou moins clairement.

Vilaine fille Lagides. La correction s’était opérée automatiquement sans qu’il n’ait l’amertume de le formuler. Ce n’était plus tout à fait une Kark - et ce à bien des égards - mais ce changement de patronyme ni Nero, et ni sa mère ne l’avaient oublié, pas plus que son poids. « Noble défi. » Le souci avec Scarlett Fuller était bien de lui donner tort, car dans son cynisme, sa vulgarité et ses frasques elle conservait une clairvoyance aussi acérée que sa langue. L’hostilité de Scylla, que Nero percevait, à son égard n’arrangerait pas leurs affaires.

Le sang-mêlé massa nerveusement sa nuque, ressentant soudainement le besoin de dévier d’un sujet brûlant, pour mieux plonger dans un autre tout aussi ardent. «Pour la vérité, c’est réglé.  Mais maintenant, il faut... » Les mots lui manquaient, englué dans l’embarras, figé dans cette grimace nerveuse qu’il offrait en pâture à une Scylla en apparence toujours aussi impassible. Insubmersible Scylla. D’une inspiration, il gonfla ses poumons d’air, s’insufflant le brin de courage qui lui manquait à défaut des mots adéquats, et d’une expiration souffla le flot de ses interrogations. Carpe diem. « Ensuite, Scylla, on est quoi ? C’est quoi ça ? Tu parles de sentiments, d’aménagements… Mais j’ai pas la moindre idée de ce que tu veux dire, de ce que tu veux, toi. Qu’est-ce que tu attends de moi ? »

Silence.
Mortel.

L’impavide Scylla avait quelque peu perdu de sa superbe, toutes couleurs ayant déserté son visage. « Je … Et bien … A vrai dire … » Elle savait, pourtant. C’était aussi clair que de l’eau de roche. Sauf que les syllabes refusaient de franchir ses lèvres. Et de toute façon, une voix se chargea de sonner le glas de son imbroglio.

« Merlin ! Je vous ai demandé de vous habiller pas de vous conter fleurette. » Scarlett Fuller d’un mouvement de baguette avait fait voler le battant de la tente pour y faire pénétrer les pâles rayons du soleil hivernal, ainsi que toute sa bien moins terne personne. D’un geste de la main, elle les fit sortir. Nero pourtant prompt aux râleries perdit l’occasion de se lancer dans une litanie de plaintes concernant le respect de l’intimité et le froid. Non, le sang-mêlé était encore accroché aux lèvres d’une Scylla, qui il le comprenait maintenant resterait silencieuse. L’habitude naissante aurait dû lui éviter la déception, elle ne le fit pas. Ses épaules s’étaient affaissées alors qu’il avait offert un regard las. Elle n’avait rien dit, mais son silence entrecoupé de bafouillements avait valeur d’aveux.

Tournant tout à fait le dos à la Lagides, démunis, sans arme ni d’explications derrière lesquelles se ranger il fit face à sa mère.  « Je suppose que tu veux savoir ce qui s’est...
- Épargne ta salive.  le coupa Scarlett dont les grands yeux sombres lançaient des éclairs. Je vous rappelle que vous êtiez dans une tente, et pas une de très bonne qualité. Son regard s’éleva jusqu’au ciel, alors que d’une rictus elle exprimait toute son exaspération. J’ai tout entendu ! » Gros débile ! Elle n’eut même pas besoin de le prononcer celui-là, Nero l’entendait déjà résonner dans sa tête.

Comme un seul visage, Nero et Scylla se figèrent devant l’aveux, pris en faute, sans que Scarlett en tire aucune satisfaction. Ulcérée ses lèvres s’étaient pincées comme celle de ces coincés de sang-pure face à un sang-mêlé. Mais il n’était pourtant pas question de petite fâcherie, pas plus qu’elle n’était habitée par une colère aveugle destructrice. Non, tout en elle cherchait à combattre l’entreprise autodestructrice dans laquelle se plongeait avec tant de délectation son tout petit. Son gros débile de fils. Elle laissa flotter un instant le silence, avant d’entamer sa diatribe.

« Alors on a plus rien à dire ? Plus de petites définitions de la vérité à se donner ? Plus de velléité assumée de donner tort à l’horrible Scarlett Fuller ?   son regard s’était planté dans celui de la sang-pure. On a perdu sa langue ? On préférerait peut-être lâcher un petit bloclang, ou un incarcerem ? Oui, elle savait, connaissait sur le bout de ses doigts chaque offense faite à son trop fragile de fils.  Ou peut-être un petit doloris ?  Et, elle n’en pardonnait aucune. Et certainement pas celle-ci.
- Allez c’est bon arrête ton numéro, et déblatère ce que tu crèves envie de dire : que je suis débile, qu’elle s’en bat la race de ma gueule, et tout ce tu veux ! Mais ça changera rien à rien parce que...
-Tu l’aimes. acheva placidement Scarlett en rupture totale avec la fièvre hargneuse qui habitait son fils. J’ai bien compris ça, et j’ai bien compris que c’était tout le problème de cette situation. Et je sais aussi que tu te sens misérable, malheureux, Nero. Je comprends que tu as besoin de quelque chose, quelqu’un auquel t’accrocher. Mais elle,   elle pointa un doigt accusateur sur la rousse silencieuse. ce n’est pas la solution. Pas parce que c’est une Kark, ou une mangemort, Nero. Admettons un instant, qu’on lui fait confiance, qu’on ne remette pas encore en cause tout ce qu’elle a bien pu nous dire, et qu’on pense honnêtement que son soudain revirement de cape ne soit pas un gentil piège tendu par l’ennemi. Et bien Nero, à la fin elle reste encore la fille qui t’a chassé de sa vie à grand coup de doloris. Elle t’a dit quoi ? Qu’elle était désolée ? Qu’elle avait des sentiments ? Lesquels Nero ? Elle te l’a dit qu’elle t’aimait ?   Scarlett n’avait pas besoin d’obtenir une réponse l’expression de Nero lui suffisait, associé aux bégaiements de la sang-pure. Non. Elle t’a promis qu’elle allait tout quitter pour toi ? Non. Et pourquoi est-ce qu’elle le ferait ? Elle a sa famille, ses amis, son mari, son travail. Et toi Nero, tu n’es juste pas une raison suffisante pour qu’elle sacrifie tout ça pour toi. Oh ! Mais je ne dis qu’elle est complètement insensible, non elle est encore juste assez attirée et égoïste pour te faire revenir inlassablement vers elle. Ce que tu feras, bêtement, aveuglément parce que tu l’aimes. Et qui finira brisé dans la bataille ? Pas elle. »

Scylla était atterrée face au discours venimeux de la Fuller. Aussi calme que pragmatique, pourtant. Elle ne faisait qu'énoncer des faits quasi incontestables. Non, la rousse n'était pas parvenue à prononcer les trois pauvres petits mots qui lui brûlaient la langue - parce qu'elle ne savait pas comment faire. Et non, effectivement, elle n'avait rien promis au sang-mêlé. Ses aveux étaient restés terriblement sibyllins, s'entourloupant entre mille jolies formulations. Tout, pour ne pas aller droit au but. Le plus difficile était donc de ne pas parvenir à contredire la Phénix. Nero avait raison : Scarlett Fuller savait poser les bonnes questions et apporter des réponses toutes aussi douloureuses. Elle osa un regard vers son compagnon, sans parvenir à déterminer lequel des deux était le plus blessé. Lui, sans doute. Concernant la Lagides, n'oublions pas qu'elle avait été élevée dans le giron d'Arutha Kark. « Elle vous entend et elle peut parler en son propre nom, Madame Fuller.  » Même enfiévrée d'une colère aussi naissante que déjà étourdissante, la rousse gardait une certaine politesse quelque peu incongrue. « Vous ne savez rien de ce que j'ai vécu ces derniers mois. Vous ne me connaissez même pas. Ou plutôt, vous retenez ce qui vous arrange ! Que vous n'ayez pas confiance en moi m'indiffère complètement ! J'ai fait ce qui devait être fait pour que vous retrouviez Elizabeth et je pense avoir pris mes responsabilités s'agissant de ma relation avec votre fils ! J'ai trahi ma famille et mes amis pour ça, en toute connaissance de cause !  » Qu'au moins, on ne lui enlève pas ça, par Merlin ! Sa baguette lui démangeait la ceinture. Digne fille de ton père, tiens. s'amusa son double, lequel se repaissait de la scène. Ses narines sifflèrent sous l'effet de l'intense goulée d'air qu'elle prit avant de finalement lâcher ces dernières paroles : « Pensez ce que vous voulez. Puisqu'il faut le dire pour que cela ait une quelconque réalité, et bien, soit : je suis amoureuse de Nero.  »

Les yeux de Scarlett n’offraient aux piaillements de la Kark qu’un roulement condescendant. Donner à Scarlett des cours de trahison ? Vraiment ? Quant à sa déclaration, loin d’être inattendue pour elle, n’avait d’intérêt qu’en ce qu’elle risquait de provoquer chez Nero. Éperdu qu’il était ce sésame risquait d’ouvrir la voie à une longue et terrible déchéance. Elle se désintéressa de la rousse, qui n’était pas aussi bonne qu’elle l’avait imaginé, pour river un regard protecteur sur un Nero trop silencieux et calme pour que ça ne soit bon signe. Son visage était figé en une crispation qu’elle n’aimait pas lui voir, ses yeux voilés, absents, happés dans un flot de pensées qu’elle devinait obscures. « Pourtant, ce n’est toujours pas à lui que tu es capable de l’avouer. Et ce n’est encore pas suffisant. »

Comme on se sort la tête de l’eau, après une apnée salutaire, Nero avait secoué sa tête embrouillée, pour enfin prendre de nouveau la parole. « Ce n’est pas à toi de le décider ça. » Catégorique, affichant un choix informulé, un petit pas l’avait rapproché de Scylla, dont il cueillait la main à défaut de pouvoir en chercher le regard, tant il lui semblait en cet instant important de soutenir celui de sa mère. « Non, en effet. Mais c’est mon rôle d’essayer de te protéger d’une relation qui ne peut-être que toxique. Vous vous aimez, la belle affaire !  Quel est le programme ? Vous voyez  ad vitam aeternam tant que ça ne nuit pas trop au mariage de Madame Lagides, et à ses impératifs familiaux de mangemort ?   » S'obligeant à déglutir, la sang-pure raffermit sa prise sur les doigts du jeune homme avant de répliquer d'un ton qu'elle voulait le plus ferme possible. Le moment aurait été mal venu de flancher. « Comme il vous l'a dit, ce n'est pas à vous d'en décider. Le Chimeria m'appartient, désormais, et il accueillera qui je le lui dirais. N'hésitez pas à remercier Jane Callaghan pour ce fait, à l'occasion. » Cinglante, oui. Scylla se sentait fébrile, ses membres tremblant légèrement sous la colère.« Mais tout naturellement, seulement si tu penses également bien à remercier ton père, voire tout le reste de ta famille, pour l’extermination de six milliards de moldus, de mes amis, et de ma famille. Je t’aurais bien demandé de bien saluer ton grand-père, mais à lui aussi on a réglé son compte. Requiescat in pace Dark Karkus.   » Un mince sourire avait fendu son visage, alors qu’elle avait craché sa tirade le plus cordialement du monde. Soufflée, la rousse se garda bien de répliquer. Il était vrai que, mis dans la balance … « Alors votre plan c’est ça. Vous retrouver dans des planques plus ou moins sûres ? Dois-je te rappeler Nero, à toi et à ta dulcinée, que ton visage est affiché un peu partout à Avalon ? C’est ce qui se passe quand on colle une droite au tout nouveau chef du département de la justice magique. Alors donc tu vas prendre des risques inconsidérés, manquer de te faire capturer voire tuer en sachant pertinemment le mal, et la peine que ça ferait à ta famille, et à tes amis pour avoir vu ce que la capture de Lizzie nous avait fait  ? C’est donc ça votre plan ? Et tous ces risques pour quoi ? Quelle finalité ?   » Interdite, mais pas pour les raisons que l’on aurait imaginé, la sang-pure pivota le menton vers Nero. « C’était toi, la mâchoire d’Harmakhis ?!  » Nouveau roulements d’yeux de Scarlett, alors que le Callaghan lui affichait un faible sourire empli d’une fierté très mal placée. « Ouais. Wilfric Mulciber aussi. » Lâcha-t-il sobrement en haussant les épaules, ce qui arracha un soupir excédé à sa mère. «Formidable ! Tu as accessoirement oublié de préciser que tu avais également trahi l’un des tiens cette même soirée. Joaquim t’a semble-t-il pardonné, mais moi je n’ai pas oublié Nero. Pas plus pour qui et pour quoi tu t’étais parjuré. » La tête de la rousse pivotait d’une Callaghan-Fuller à l’autre, de plus en plus perdue. « Je … Pardon ? De quoi parlez-vous ? » Scarlett arqua un sourcil dédaigneux en guise de réponse, alors que Nero s’empressait déjà de répondre. « Dans la tour des médias, le type avec l’accent tout pourri qui t’a poignardé, bah je lui en ai retourné une, pour qu’il te lâche. Et ma mère n’est pas contente, parce qu’elle aime pas qu’on abîme ses boy toys ! » Consternée Scarlett leva pour la énième fois ses yeux au ciel. « Forcément, ça ne peut-être que la seule raison. Ce qui me sidère c’est que vous n’ayez pas reparlé de cette nuit, et sans doute même pas de son mariage. En fait, soit vous vous hurlez dessus, soit vous vous sautez dessus. Quelle relation épanouissante ! Ah l’amour ! » Elle avait prononcé ses derniers mots dans un soupir empruntant par la même la voix d’une adolescente énamourée. « Vous dites vous aimer, la blague ! Vous ne vous connaissez même pas ! » Elle fixa ostensiblement la Lagides à qui elle réservait sa question. « Est-ce qu’au moins tu connais sa date de naissance ? » La jeune femme soutint son regard. « Le 31 octobre. » Heureusement que sa mémoire était moins défaillante que le reste de son cerveau, lequel tournait à plein régime tandis qu’il tentait de trier le trop grand nombre d’informations que les deux Phénix s’envoyaient à la figure. « Ecoutez, je n’ai ni l’envie ni le temps de tergiverser sur … Tout cela. Je ne suis pas venue pour me faire lapider par … une sale harpie faillit-elle lâcher. Ouf. Elle l’avait retenu juste à temps. … Par une inconnue. Peu importe ce que l’on vous dira, de toute façon, vous trouverez autre chose à nous opposer. J’ai bien conscience que la situation n’a rien d’idéal, qu’est-ce que vous croyez ? Mais je ne reviendrai pas sur ma décision, à moins que Nero me le demande. Pas vous. » De nouveau les lèvres de la Fuller s’étirèrent en un sourire tout ce qu’il y a de plus faux, dévoilant une rangée de dents blanches et un air sournois. Sa tronche de serpentard, comme aimait à l’appeler Nero. « Parce que tu as la sensation depuis tout à l’heure que c’est toi que je cherche à convaincre, Scyl-la ? » Elle avait prononcé son prénom monstrueux comme on suçote un vieux bonbon devenu trop aigre pour un palet délicat. « Je m’adresse à mon fils. Il a déjà fait une croix sur toi,  je suis à peu près certaine qu’il pourra le faire de nouveau. N’est-ce pas Nero ? »  Une moue de dégoût s’était peinte sur le visage du Callaghan, alors qu’il dévisageait sa mère. La colère agitait furieusement ses narines alors que les mots restaient bloqués dans sa gorge. « Tu n’as pas à...
-Je n’ai pas à faire quoi, Nero ? Ce sont tes mots. “C’est bon j’ai fait une croix sur Scylla Kark.” Tu oserais le nier ? Et une croix sur elle, il me semble que tu l’as bel et bien fait avec Meredith, Luna, Erinn, Sara, Ruth, Lily, Lu...
-FERME TA GUEULE ! avait fini par brailler un Nero dont le rouge était monté aux joues. Scarlett immobile ne laissait passer aucune émotion sur son visage, rien qui ne trahisse une quelconque peine ou vexation. Mais encore et toujours ses sourcils se haussèrent dans une pure expression de dédain. «Je suppose que ça aussi, tu t’es bien gardé de lui raconter tout ça aussi ? Ah !  La boite à fun. Tu sais que tu es presque devenu un rite de passage pour les nouvelles phénix ? Mais je suppose que vous avez un plan pour ça aussi. » La main de Scylla accrochait un peu plus celle de Nero. Ses traits étaient chiffonnés et au coin de ses yeux, on aurait juré voir quelques larmes tenter de perler. Etait-ce l'estocade de trop ? « Oui, Nero, as-tu un plan pour ça aussi ? » Un souffle un peu étrange lui échappa. En réalité, la rousse se retenait à grandes peines d’éclater de rire. Si les « révélations » de la Fuller la choquait, il semblait que ce n’était pas l’émotion dominante en cet instant. Nero quant à lui était tout à la fois furieux et perdu, coincé entre une Scylla semble-t-il sur le point d’exploser de rire et sa mère toujours aussi calme. Face à ce silence, la sang-pure, parvenant à reprendre le dessus. Fallait-il que la Phénix soit à court d’argument à ce point pour tenter de nourrir sa colère avec les aventures du sang-mêlé ? Nouvelle inspiration. « Cette conversation est … Surréaliste. Et ridicule. Il vaudrait mieux que je parte. J’ai été absente trop longtemps. » Et j’ai tellement envie de rire. Autant dire que Scylla, elle aussi, était à bout.
Une ombre passa sur le visage du Callaghan, un voile qui n’avait rien à voir avec la colère qui s’y affichait depuis plusieurs minutes déjà. Le signal pour un nouvel assaut. «Surréaliste et ridicule. Les deux adjectifs capable de qualifier votre semblant de relation. Enfin les mots justes Scylla. Mais oui, pars donc, retrouve ta petite vie, et ton petit mari. Nous n’avons de toute façon pas besoin de toi pour terminer cette conversation. » Avant que la hargne n’ait le temps de reprendre ses quartiers, la jeune femme préféra lever les yeux au ciel. « Vous savez quoi ? Allez … Oui, allez vous faire voir ! » Desserrant enfin l’étau de ses doigts sur ceux du Phénix, elle se détourna aussitôt et retourna vers la tente afin de récupérer ses dernières affaires.
Scylla N. Kark
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Double compte : Lizzie O'Meara & Joaquim Cervera-Bernal & Calypso Layibadé & Beverly Salamander

Age : Vingt-sept ans
Sang : Sang-pur
Statut : Bolosseuse à vie de Nero Callaghan
Métier : Ancienne acrobate-funambule et dresseuse de créatures magiques pour le Chimeria Horror Show. Aujourd'hui, fugitive dont on veut la tête sur une pique.
Baguette : Bois de châtaigner, poil d'Ayala doré, ; 18,5 cm & rigide
Epouvantard : Son fils lui étant arraché, conduit à la potence où l'on ferait couler son sang ... Mêlé.
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Possède le don du Chuchoteur ¤ Porte la Marque des Ténèbres ¤ Mangemort repentie en 2047, elle est désormais membre de l'Ordre du Phénix, fugitive avérée et recherchée. Comme traîtresse à son rang & à son sang. ¤ Mère d'un petit sang-mêlé, Niallàn Callaghan. « Bébé chou », pour les intimes.
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Re: Start a war ¤ Nero
ce message a été posté Mar 9 Jan - 22:51
«Et encore une fois, elle t’abandonne quand les choses deviennent tendues. Énonça Scarlett alors que silhouette de Scylla disparaissait sous la toile. Tais-toi. » lâcha Nero en guise de réponse, bien plus faiblement qu’il ne l’avait escompté. Autre chose que de la colère venait poindre dans son ton vibrant, et Scarlett connaissait chaque nuance de l’ire de sa progéniture. Son visage affichait une fatigue qui n’était ni liée à la nuit passée, ni à la simple absence de sommeil. Il avait de la peine. Les traits de l’archéomage s’adoucirent, alors qu’elle enjambait l’espace les séparant. «Je préférerais être simplement perfide, Nero. Pas simplement énoncer des vérités, surtout quand ces dernières semblent te faire si mal. » Le sang-mêlé se sentit incapable de soutenir le regard que sa mère dardait sur lui. Son ton nettement plus tendre n’avait plus rien à voir avec le numéro de harpie qui avait précédé le départ de Scylla. De là à se laisser amadouer, non. Mais le fond de vérité qui avait jusqu’ici servi de fondation à chacune de ses tirades mesquines, avait entamé en lui une percée, auquel répondaient en écho les déconvenues passées.
«Tais-toi. souffla-t-il plus bas encore « Je sais que tu penses que je n’ai pas mon à dire sur votre “relation”. Scarlett n’avait pu s’empêcher de mimer les guillemets qu’elle mettait devant ce bien grand mot pour qualifier le caprice inconscient de deux enfants. Et en effet, je n’ai pas à t’ordonner quoi que ce soit à ce sujet. Tu es majeur, adulte. Ce dernier mot était quant lui compliqué à articuler concernant Nero.Seulement, Nero, je ne peux pas te laisser t’enfoncer dans ce marasme encore une fois. Ce que tu ressens là, cette peine, tu vas la ressentir à chaque fois. Chaque fois qu’elle te laissera. » Elle vit ses poings se serrer alors qu’il murmurait un faible : « Tais-toi. » Non. Scarlett ne le ferait pas. Elle posa une main caressante sur la joue de son fils qui se déroba aussitôt, et encore une fois ni chagrin ni vexation ne s’imprimèrent sur son visage de marbre. « Cette relation elle ne mène à rien, Nero. Et je pense que tu le sais, je pense qu’elle le sait aussi, et que c’est bien pour ça qu’elle s’en va. » « T’en sais rien. » cracha-t-il dans un sursaut de déni.
« Peut-être bien. J’aimerais mieux avoir tort, Nero. Sincèrement. » « Tu as tort. » «D’accord. Prouve-le moi. C’est quoi votre plan, Nero ? »
Il avait posé cette exacte et même question à Scylla, sans obtenir d’elle une vraie réponse. Il faillit bien parler à sa mère d’aménagements que la Lagides comptait faire. Mais Nero sentait que tout ça était vain, parce qu’il n’avait foutrement aucune idée de ce que ça voulait dire, et que sa mère exigerait des détails. Un léger silence s’installa, alors qu’il se frottait le visage comme pour remettre chacune de ses idées à sa place. Puis enfin dans un soupir, il fit l’aveu que les deux amants refusaient de faire. «Il n’y en a pas. On a pas plan. » Scarlett prit une longue inspiration qu’elle expira avec lassitude. C’était fatiguant d’avoir en permanence raison. Et pourtant il fallait donner l’assaut final :  
« Elle compte quitter un jour son mari ? » « Je sais pas. » «Elle t’a dit ce qu’elle attendait de toi, quelle place elle voulait que tu aies dans sa vie ? » « Non. » « Elle compte devenir vraiment phénix un jour ? » « Je ne sais pas. »
De questions en questions Nero sentait sa belle résistance vaciller, à mesure que sa mère mettait en exergue les doutes qui le tiraillaient bien avant sa venue. «Nous non plus, on ne sait pas. Son ton s’était fait moins maternel, plus sérieux en ce qui transmettait en partie la parole de Jane Callaghan.Tu ne veux sans doute pas entendre ça maintenant, Nero, mais on ne lui fait toujours pas vraiment confiance. Certes, les informations qu’elle nous a donné ont été vérifiées, mais la possibilité d’un piège n’a pas été écartée. Nous mettre en confiance, affaiblir notre vigilance en nous servant sur un plateau des informations exactes en un premier temps, c’est la base pour paramétrer une embuscade. Ton camp, cette nuit il a été surveillé. On pensait probable qu’elle cherche à se venger, la sang-pure souillée par un sang-mêlé qui cherche à le châtier, ça n’a rien de vraiment nouveau. Le fait qu’elle n’ait rien tenté d’offensif, ça ne l’innocente pas pour autant non plus Nero. Tu ne trouves pas un peu suspect ce soudain revirement de situation ? La dernière fois que tu l’as vue, elle t’a attaché, bâillonné, insulté, et là d’un coup, elle te saute dessus.»
Nero ne parvint même pas à la contredire, préférant river ses yeux sur le sol herbeux comme un enfant. Il avait suffisamment confiance en sa propre crasse bêtise pour se savoir capable de tomber dans ce genre de piège. Mais tout de même pas sa Scylla, non. «De toute façon, tu l’as bien dit, c’est ta décision. Ton choix, que tu peux faire maintenant pleine connaissance de cause. » Scarlett n’eut le droit qu’à un regard ombrageux en guise de réponse, alors que déjà ses pas le portaient de nouveau dans la tente, vers Scylla. Une Scylla qui lui offrait la vue de son dos et de sa cape sûrement depuis longtemps récupérée. Elle était accroupie, sa main tâtonnant le sol. Quand le froid l’atteignit, elle se redressa rapidement, séchant quelques larmes - non dûes à un fou-rire nerveux, cette fois-ci - avant de se tourner vers lui. « Je cherchais … Mon poudrier. » L’artefact en forme de cygne était effectivement agrippés entre ses doigts. Détail fort peu intéressant au regard de ce qu’elle avait entendu. La Fuller avait raison : cette tente était très mal insonorisée. « Personne ne m’a envoyé, je te le jure. Personne ne sait. A part Charlie. » Ce besoin de se justifier, de promettre. En vain, sûrement. Sa parole ne valait certainement pas grand-chose. Elle piqua du nez. Niveau fierté, elle avait tout donné pour résister à l’infâme Phénix. « J’ai … J’ai juste fait ce qu’il fallait faire. Pour toi, aussi. Surtout pour toi, peut-être. Pour que tu retrouves ta soeur. » Même si c’était étrange, Scarlett avait raison - encore. Elle ne savait plus comment s’expliquer, les jolis mots lui échappaient. Elle déglutit. Le masque se fissurait. L’impénétrable Princesse Scylla ne parvenait plus à dissimuler si parfaitement ses émotions. Elle souffrait, visiblement. Et pas seulement de leur « conversation » avec la bras droit de la Callaghan. De tous ces sentiments qu’elle voulait taire et avouer à la fois. Une sorte d’écartèlement que bien d’autres avaient expérimenté avant elle. Trop incongru dans sa vie pour qu’elle sache le gérer. « Redemande-moi, Nero. Redemande-moi ce que je veux. » Hagard il l’avait écouté peinant à comprendre, tant il était fatigué de voir chaque nouvelle certitude écrasée par une autre. Il avait sentit son abdomen se contracter comme après la réception d’un coup. C’en était après tout un de voir Scylla dans cet état. La résolution qu’il s’était fixé avait vacillé au fil du discours décousu de la Lagides. Mais rien chez la sang-pure ne l’invitait à user de quelconque forme de raison. Il n’y avait rien de le logique dans ce besoin physique ancré en lui qui lui hurlait de la garder contre lui, pour qu’elle cesse de s’agiter, de se faire du mal toute seule. Rien de rationnel dans sa décision de jouer à ce jeu qui ne pourrait que causer leur perte. «Qu’est-ce que tu veux, Scylla ? » Une inspiration. Puissante. Aussi sauvage que celle qu'elle avait prise, ce jour-là, dans cette chambre, avant de s'enchaîner à Saïmen. La même détermination désespérée et à la fois, absolument vivante. « Toi. C'est toi que je veux. Avec tes 'putain de Kark' à tout bout de champ, avec ta témérité kamikaze, avec tes poings dans la figure de tes alliés parce qu'ils m'ont poignardés, avec tes sourires en coin et tes allusions aussi discrètes qu'un boursouflet sur un terrain vague, avec tes regards mauvais pour contrer ma suffisance, avec tes mains qui me trouvent toujours même quand tu crois que j'essaie de m'échapper, avec tes larmes quand tu souffres. Et mon coeur qui manque d'éclater à chaque fois que je te vois. Ou que je pense à toi. Toi, juste toi. »
Elle n’avait pas achevé sa première phrase, que Nero avait anéanti l’espace qui les séparait pour se planter devant elle, manquant au passage de renverser la table qui avait eu le mauvais goût de se trouver sur son chemin. Une chanson sirupeuse aurait pu titrer que rien ne pouvait s’opposer à l’amour. Pas même une table. Pas même l’hématome douloureux que l’angle de cette dernière avait imprimé dans sa cuisse. Il avait laissé sa main courir le long de son cou qui conservait encore la moiteur de ses larmes, pour l’y enfouir dans la jungle incandescente de sa chevelure. Suspendu à ce souffle, damné qu’il était, ensorcelé, condamné à se laisser piéger encore et encore. Tant pis. s’était-il dit, pourvu qu’elle le veuille lui.
«D’accord. » Son bras libre l’avait étreint pour la ramener tout à fait contre lui. «Alors tu m’as Scylla, je suis à toi. » Une étreinte toute aussi ferme lui répondit. Elle s'accrochait à lui et à la portée de ses aveux sans belles formulations, sans hibou avec accusé de réception. Rassurée, apaisée. Il n'y avait que lui pour parvenir à toutes ces extrêmités : tantôt hydre faire d'ire, tantôt amoureuse patentée et acharnée. Ce n'est pas juste. Ce que tu fais, ce n'est pas juste. Ca ne suffira pas. Sa conscience avait parlé; elle l'étouffa. Elle ne voulait que retenir le bien qu'elle ressentait en cet instant, là, contre lui. Oublier les attaques de la Fuller, se noyer dans la chaleur du corps de Nero. « Prend ça. » souffla-t-elle finalement après s'être suffisamment écartée pour pouvoir lui tendre le cygne ouvragé. « C'est le moyen de communication le plus sûr qu'il puisse exister. Tu pourras le faire vérifier, il n'y a rien qui permette de le tracer. Il suffit que tu prononces mon nom et l'objet de ton message, et un second, que j'aurais sur moi, m'en informera. Une couleur différente émane en fonction de ta demande : bleu pour une rencontre, rouge si tu es en danger. » Elle referma les doigts sur sang-mêlé sur l'artefact. On avait connu plus viril qu'un poudrier -puisque c'était ce qu'il contenait-, mais en attendant, cela ferait bien l'affaire. « J'ai reçu beaucoup de cadeaux dans ma vie, mais peu qui aient une véritable valeur. Ce Cygne en fait partie. Je te le confie jusqu'à ce que je puisse te donner quelque chose ... De plus approprié. »
Les yeux du Callaghan s’abimèrent dans la contemplation de l’artefact, finement ciselé dans un métal onéreux, c’était la toute première fois qu’on lui confiait quelque chose d’aussi précieux. Ses doigts lui semblèrent gourds et malhabiles face à ce prodige de dextérité. Il n’osait pas non plus le mettre dans sa poche dans laquelle s’entassaient divers immondice qu’il était impensable de nommer à l’heure du petit-déjeuner. «J’en prendrais soin,  promit-il, c’était à ta mère, non ? C’est un de ses cadeaux ? » La jeune femme acquiesça, une ombre passant sur son visage. Si rapide qu’on aurait pu l’imaginer. Le sujet « Esmé » restait délicat. À plus forte raison après ce qu’il venait de se passer avec Scarlett. « Toutes les mères ne sont pas aussi … Concernées, que la tienne. Néanmoins, on ne peut lui enlever qu’elle a su être généreuse. » Elle se racla la gorge. « Concernant cet objet, il en reste trois autres de même but au Chimeria. Ils appartenaient à mon grand-père et à mes oncles. Il ne sera donc pas difficile de remplacer celui-ci temporairement. » Elle qui voulait changer de sujet et échapper au malaise, s’enfonçait dans un autre. Trois autres oui. Qui n’étaient plus d’aucune utilité à personne puisqu’elle était la seule survivante des Selwyn.
Nero se contenta d’hocher silencieusement la tête. Il lisait sur le visage de la Selwyn des sentiments que ses mots taisaient. Thanatos. Il aurait dû dire quelque chose, faire acte de contrition, mais non. L’ancien patron du Chimeria et sa mort, ne lui inspirait rien. Rien que Scylla aurait pu apprécier. Il n’avait pas d’excuse à présenter pour bénir cette nouvelle union, rien. Parce que ni sa mort, ni le bûcher funéraire qu’il lui avait organisé avec Lizzie ne lui inspirait de remord. «Tu dois vraiment partir ?» Une moue contrite se dessina sur les lèvres de la rousse. « Malheureusement, oui. » Et pourtant, elle avait rarement aussi eu peu envie de rentrer chez elle. L’un de ses « chez elle ». « On se retrouve bientôt. » Une promesse suivie d’un baiser à son compagnon. Presque chaste. Pourtant, elle éprouvait une difficulté croissante à se séparer de lui à mesure que l’échéance se rapprochait.

«Je ne sais pas quand pourra-t-être ce bientôt, pour moi.» avait-il finalement avoué une fois leur échange rompu. Une vérité qui se devait d’être dite.  «Ma mère va sans doute m’emmener voir Jane, pour qu’elle m’explique la nouvelle marche à suivre concernant Lizzie.» Sa gorge s’était serrée transformant le nom de sa soeur en un coassement pathétique. «Je ne sais pas où on compte m’envoyer, ni pour combien de temps.» « Elle va revenir. Si elle est au moins moitié aussi têtue que toi, je pense ne pas trop m’avancer. » Une tentative de sourire, d’alléger l’espace d’un trait d’esprit  la souffrance qu’elle sentait renaître en lui à la simple évocation de la Phénix captive. « Essaie de … Faire attention, d’accord ? En évitant de te faire tuer, par exemple. »  Ses lèvres s’étirèrent timidement en un de ses traditionnels sourire en coin qu’elle semblait tant aimer. «Je vais essayer.» lança-t-il d’un ton badin, alors que tout deux savaient pertinemment que la seule chose dont Nero était vraiment dénué était d’un instinct de préservation. Son absence totale s’inscrivait après tout encore une fois dans le choix qu’il venait de faire de ne pas renoncer à Scylla. De l’autre côté de la tente, le Callaghan entendit sa mère se racler bruyamment la gorge, comme pour lui rappeler ce qu’il savait déjà. Il fallait se quitter. La quitter. Dans l’urgence du moment, il eut soudain une idée. «Je voudrais te donner quelque chose moi aussi.» Mais il n’avait rien de précieux, rien qui ne la caractérise vraiment, rien qui n’ait une valeur pécuniaire ou affective. Alors, il referma ses mains sur le ridicule carnet rose sur lequel il prenait habituellement ses notes, et en arracha précautionneusement une petite page parsemées de fleurs. S’armant du stylo coincé entre deux pages, il griffonna le plus soigneusement du monde de son écriture malhabile de fugitif, trois petits mots qu’il ne pourrait plus lui sussurer de sitôt. Un peu gêné par sa propre mièvrerie si inhabituelle, il le plia en quatre, avant de toussoter nerveusement en lui tendant le petit carré de papier. «Tiens, comme ça tu ne pourras pas l’oublier.»  Tandis que la dresseuse révélait le contenu du petit mot, ses joues se colorèrent légèrement, révélant une émotion qu’elle n’aurait pas imaginé. « Aucune chance. » Elle y parviendrait un jour, à le lui dire en retour. Peut-être même lui aurait-elle retourné cette vérité si un nouveau raclement de gorge, beaucoup plus agacé cette fois-ci, ne les avait pas - encore - interrompu. Elle s’empressa de replier la page et de la ranger à l’endroit exact - à savoir, dans son soutien-gorge, évidemment - où elle avait mis le premier qu’il lui avait donné, près d’un mois plus tôt. Sauf que cette fois, elle ne le brûlerait pas. Jamais.
« Dites à Jane Callaghan que je ne manquerais pas de lui communiquer toutes nouvelles informations, si j’en obtiens. » assura-t-elle à la Fuller alors qu’elle sortait de la tente, le visage redevenu ce marbre qu’on lui connaissait si bien. Sur ces mots, la sang-pure s’éloigna, sans un regard pour la Phénix, laissant cette dernière et son fils régler leurs affaires sans l’ombre de sa néfaste présence.
Scarlett n’avait rien répondu se contentant de toiser une dernière fois la Lagides avant que la nuisible ne disparaisse enfin. Encore une fois, elle avait presque tout entendu de l’échange entre les deux tourtereaux, et le fait est que sa défaite avait un goût bien plus amer que le visage que lui opposa Nero quand elle pénétra dans la tente. «Babtou fragile. » Un état de fait, seuls mots pour faire prendre conscience à son benêt de fils qu’elle avait bien compris dans quel désastre il se lançait le coeur grand ouvert. La Fuller aurait pu le gronder encore, lui promettre qu’elle l’abandonnerait à son sort s’il se lançait dans cette voie qu’elle ne cautionnait pas, mais cette lâcheté-là elle ne l’avait pas.  «Replie la tente, on retrouve Jane à votre campement  de la veille pour faire un point sur la situation concernant Lizzie. » Elle allait sortir sans rien ajouter, le laissant à son rangement, avant de se stopper net. «Au moins, je t’aurais prévenu, Nero.» Oui, elle l’avait fait. Le Callaghan avait écouté chacun de ses avertissements en dépit de sa mine colérique, été attentif à ce que son propre instinct lui soufflait pour se laisser balayer par la seule chose à laquelle il pouvait encore s’accrocher : Il l’aimait.
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Re: Start a war ¤ Nero
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