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❝ Murmures nocturnes | Victoria ❞
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Amadeus McKay
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Amadeus McKay
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Age : 58 ans.
Sang : Sang-pur.
Statut : Marié à Vivienne McKay.
Métier : Entraîneur de l'équipe nationale de duellistes.
Baguette : Bois de tremble, ventricule de dragon, 33 cm, légèrement souple.
Epouvantard : Un être qui lui est cher atteint d'une maladie mortelle.
Dialogue : #a3bad1
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(2004-2011) Poudlard, Gryffondor · (2011) Début de sa carrière de duelliste · (2018) Rejoint les Héritiers ; mort de son frère aîné, Absalom · (2020) Rejoint la Brigade Magique · (2023) Mariage avec Vivienne Lestrange · (2027) Naissance d'Absolam ; quitte son travail pour aider sa femme · (2029) Naissance d'Eleanor · (2030) Retrait des combats à cause du projet FDD ; se consacre aux duels · (2041) Mort de sa meilleure amie, Alice ; se questionne de plus en plus sur la politique mangemort ; dépose des vivres dans des endroits fréquentés par des fugitifs, en secret · (2045) Ne répond pas à l'appel de Mervyn Kark ; reste éloigné des combats · (2046) Rencontre avec sa cousine Victoria, désormais Phénix, ce qui ajoute à son trouble. · (2047) Deuxième rencontre avec sa cousine, se sent de plus en plus glisser sur une pente qu'il redoute. · (2048) Les attaques et les exécutions le décident : il doit rejoindre l'Ordre du Phénix ; en avril, retrouve sa cousine, qui accepte de se porter garante ; intègre l'Ordre. · (2049-2050) Opère sur le sol britannique pour l'ODP ; bien qu'il doive mentir à sa famille, sa vie retrouve équilibre et tranquillité. · (2051) Retour de l'Ordre du Phénix en territoire britannique le réjouit ; comprend la menace que représente la Nouvelle Inquisition, même s'il reste mitigé quant à l'alliance avec les Bâtisseurs.
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Murmures nocturnes | Victoria
ce message a été posté Dim 17 Juin - 13:42
« Le cœur est humain dans la mesure où il se révolte. » - Georges Bataille

Le coin était isolé. C'était un ancien village moldu, décimé par les guerres, dont les derniers vestiges peinaient à tenir leur rôle d'antan. Les façades des maisons avaient été éclatées par des sortilèges, et les balles avaient laissé sur les murs encore debout des stigmates de violence. Amadeus regarda autour de lui. Il se trouvait à quelques kilomètres de Londres. Londres la déchue, tombée aux mains des Phénix et des Inquisiteurs, Londres la défaite. Il n'en revenait toujours pas. Il n'aurait jamais cru l'opposition capable d'un tel coup de force. Plus maintenant, en tout cas. Mais pouvait-il réellement être surpris ? Il avait coupé les ponts avec les batailles qui n'en finissaient pas. Il observait furtivement les combats, au loin, comme s'ils avaient fait partie de la vie d'un autre, comme s'ils n'étaient que volutes de souvenirs dans lesquelles il se retrouvait plongé à travers une pensine. Il ignorait, autant qu'il y parvenait, les variations de puissance des forces en présence. Il noyait les informations dans des journées surchargées, qu'il passait le plus souvent auprès de ses duellistes.
Le sorcier jeta un coup d'œil au ciel de nuit, puis détailla la ruelle dans laquelle il se trouvait. Peut-être était-il passé par là, autrefois, juché sur son balais, baguette à la main, hargne au cœur et victoire à l'esprit. Il ne s'en rappelait pas. Pour celui qui n'avait pas extrêmement bien connu cette petite ville, elle était méconnaissable. Dans l'ombre, il avança. Méconnaissable, mais pas totalement déserte. Il choisissait avec soin les lieux sur lesquels il se rendait. Assez peu fréquentés pour ne croiser personne, pas assez isolés pour que nul ne s'y rendît. Il y avait des passages, par ce village. Il ne savait pas où se rendaient les voyageurs, ni même d'où ils venaient, mais peut-être que, parmi eux, des nécessiteux trouveraient les quelques vivres qu'il portait. Lentement, sur ses gardes, il rejoignit l'artère principale. Au centre du village, une petite place faisait pâle figure. Une ancienne statut, décapitée et privée de ses deux bras, l'habitait. Il s'en approcha et déposa son paquet, emballé dans du papier brun.

Il était déjà venu, plusieurs fois. Il oscillait entre différents lieux, toujours les mêmes, à un rythme qu'il aurait voulu moins régulier, mais que les exigences de son emploi du temps rythmaient. Il passait ici toutes les trois semaines environ. Il avait ralenti un temps, suite au conseil familial. Il les avait sentis plus tendus, plus suspicieux, plus véhéments. Il avait préféré faire profil bas, et espacer ses visites. Trouver de meilleurs prétextes à ses absences. Ce soir-là, il était censé être enfermé dans son bureau, à Avalon, à préparer la prochaine séance d'entraînement de son équipe. Il avait veillé à laisser la lumière allumée, et avait ensorcelé la plume de sorte à ce qu'elle grattât le papier par intermittence. Nul ne viendrait le déranger. Vivienne n'était pas là. Les enfants non plus. Et tous savaient comme il avait horreur d'être interrompu en pleine réflexion.
Ils ignoraient tout de ses escapades nocturnes qui faisaient battre la chamade à son cœur endormi par des années de retrait. L'ancien Gryffondor s'attarda un peu, se délectant de la sensation qui l'envahissait. C'était un mélange hétéroclite, entre la poussée d'adrénaline et la quiétude enivrante. Ici, pas de terribles contraintes quotidiennes, seulement des risques. Enveloppé dans sa grande cape, son capuchon rabattu sur le visage, il ne les éprouvait pas. Il les devinait, tapis dans l'ombre, prêts à surgir et- crac ! Malgré lui, il sursauta, puis pivota, d'un mouvement rapide, vers l'origine du son. Il aurait dû partir avant - mais comment aurait-il pu savoir qu'on le guettait ? Il avait sorti sa baguette, et la pointait sur la silhouette qui se dessinait, prêt à jeter un sort. « Qui est là ? » Il s'était redressé de toute sa hauteur, et toisait l'obscurité de ses prunelles céruléennes. La dernière fois, c'était une gamine mutilée, qu'il avait terrorisée en l'empêchant, d'un coup de baguette, de bouger. Il ne voulait pas commettre la même bévue. Il comptait sur ses talents de duelliste et ses réflexes aiguisés pour parer l'éventuel maléfice qui fuserait vers lui. Il était prêt à transplaner, aussi. Il n'en avait pas envie, car c'eût été lâche, mais il avait des responsabilités, ailleurs, qui forçaient parfois à la couardise - ses enfants. La forme longiligne émergea de l'ombre. Il croisa son regard, un regard brun, qu'il connaissait si bien. « Victoria ? » fit-il, abasourdi - toutefois, il n'abaissa pas sa baguette. Il pensait ne plus jamais la revoir, après la chasse à la sorcière que les McKay avaient lancé. N'importe lequel d'entre eux l'aurait déjà emmenée jusqu'au château, ou tuée.

©️ Dezbaa
Victoria McKay
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Victoria McKay
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Sang : Pur - d'autres questions dans le genre ?
Statut : Mariée - mais séparée.
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Epouvantard : Perdre Donan, à jamais.
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Je chercherai ton ombre
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Re: Murmures nocturnes | Victoria
ce message a été posté Ven 29 Juin - 20:15




murmures nocturnes
(mi-juin 2047)


Qui est là ? Elle continue à s’avancer, sans accélérer ni ralentir, légère comme une plume. Son battement de cœur, bien que rapide, est stable ; son souffle, régulier. Elle est en sécurité. Et, bien qu’il garde sa baguette pointée dans sa direction, prêt à tirer, elle est en sécurité. Victoria ? Sa voix semble trembler un peu, est-ce la surprise qui lui fait cet effet ? Ou la peur ? Ou le rejet ? Son arme reste levée, ce qu’elle comprend. Cela la fait même sourire – non de plaisir, mais de pitié. Bonsoir, Amadeus. Son salut est paisible. La médicomage sait qu’il n’a pas été suivi et sent, au fond d’elle, que son cousin ne sera pas celui qui la traînera au manoir. Ou du moins, pas dans l’immédiat, sans quoi elle aurait déjà été ligotée, emballée, prête à être livrée. Puis elle a senti, durant leur échange il y a plus d’un an à présent, qu’Amadeus n’était pas entièrement comme le reste de la famille, comme Sir McKay, comme Mordred, comme Caitlyn ou encore Moïra – qu’il restait, malgré les années, le frère d’Absalom. Celui qui la comprenait, qui l’acceptait et l’aimait telle qu’elle était. Celui qui est parti trop tôt, celui qui n’aurait jamais dû la quitter. Avec Fillan, il était sa seule source de réconfort, sa seule source de joie au sein de leur famille, quand tout le monde la regardait avec dégoût avant de lui tourner le dos. Je ne suis pas armée, si ça peut te rassurer. Elle montre ses mains libres puis avance encore de quelques pas. Non, elle n’est pas armée… A cet instant-même. Même si sa conscience est somme toute légère – bien plus qu’à leur précédente rencontre en tout cas – elle n’en est pas devenue stupide pour autant. En tant que duelliste professionnel, Amadeus aura peut-être l’œil suffisamment aiguisé pour deviner le porte-baguette qui se cache sous la manche de sa veste en cuir, bien que l’obscurité de la nuit doive jouer en son avantage… Ou du moins, elle l’espère.
Victoria n’ose s’approcher plus alors qu’elle se trouve à une vingtaine de mètres de son cousin. Autrefois, ils se prenaient l’un l’autre dans leurs bras pour se saluer, unis par la peine au-delà des simples liens du sang. Aujourd’hui, qui sait ? Trop proche, elle peut paraître menaçante. Et, bien qu’elle soit capable de se défendre, elle n’est pas certaine d’avoir l’agilité nécessaire face à Amadeus. Elle doit donc s’accrocher à cette croyance ferme qu’il ne sera pas celui qui mettra fin à cette chasse à la sorcière – pas par manque de courage ou d’aptitude, mais par manque de conviction. Ou peut-être bien par manque de courage. Comment vas-tu ? C’est une question qu’elle aurait voulu être libre de poser à la terrasse d’un salon de thé, en prenant un verre et en profitant des premiers rayons chauds de soleil d’été… Mais qu’elle doit poser dans un murmure furtif, dans la fraîcheur de la nuit, parce qu’ils restent, malgré leurs victoires, de vulgaires criminels.

Couleur pour Victoria : #ffccff
Amadeus McKay
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Re: Murmures nocturnes | Victoria
ce message a été posté Sam 15 Sep - 15:15
C'était elle. Il aurait reconnu sa voix entre mille. Elle avait un grain particulier. Elle berçait les souvenirs qui avaient trait aux derniers jours de son frère, Absalom. Il se revoyait, avec leur cousine, à son chevet. « Tu veux du thé ? » - « Non merci. » Les silences avaient renforcé les paroles. Elles restaient ancrées, en dépit des années. La voix calme et mesurée de Victoria, quand lui peinait à contenir ses émotions, qui transparaissaient dans une inflexion incontrôlée. Comme cette nuit, au milieu du village anéanti.
Amadeus tenait toujours sa baguette pointée sur elle. Tout en lui lui hurlait de lui jeter un sort et de la ramener au château - son éducation, son amour pour sa famille, l'horreur de la trahison, tout. Tout, sauf la chose indicible qui l'avait retenu de divulguer qu'elle était en vie, suite à leur dernière rencontre, plus d'un an auparavant. La chose indicible. Celle qui trahissait. Celle qui mentait. Celle qui trompait. Une émulsion de déraison, une entorse à sa droiture, un crime de la pensée. L'inavouable.

Un rictus barra son visage. Pas armée. Il n'y croyait pas une seule seconde. Aucun Phénix, aucun Mangemort, aucun sorcier qui tînt un tant soit peu à la vie, ne sortait de chez lui désarmé - même les Moldus avaient sûrement toujours de quoi se défendre sur eux. Il ne voyait pas sa baguette, mais il était persuadé qu'elle la portait sur elle, cachée dans les plis de sa robe, glissée dans son dos, à sa ceinture, peu importait : elle l'avait. Néanmoins, il la laissa approcher. Pas par débordement de confiance ; plutôt pour s'assurer qu'il eût la sienne, qu'elle se fît moins alerte. Elle pouvait tout autant le trahir. Avoir averti des emplumés qui, tapis dans l'ombre, attendaient de pouvoir se jeter sur lui. Décider - bien que cela lui parût éminemment plus improbable et qu'il ne la crût pas si retors - de le livrer aux McKay en le présentant comme un traître - il distribuait des vivres aux désolés, elle le voyait, elle le savait -, pour se racheter, en échange d'une trêve, ou d'informations. Le sorcier était occlumens, mais il doutait de pouvoir résister éternellement à son père si celui-ci décidait de fouiller ses pensées. C'était hautement improbable ; cette théorie tenait de la fantaisie. Pourtant, dans une situation si risquée, il ne pouvait s'empêcher d'y penser, dans l'hypothèse où il y aurait une infime chance que cela fût possible. Il avait trop souvent mené des duels : on ne vient pas désarmé, et on envisage toutes les possibilités. « Je ne te savais pas si inconsciente. » Ou stupide - quiconque s'aventurerait dehors sans arme le serait. Que ce fût une stupidité motivée par l'insouciance ou par l'orgueil. La guerre perdurait, même pour ceux qui voulaient s'en détacher. Ils ne pouvaient pas baisser leur garde.

Sa question tinta comme une incohérence au sein de la scène qu'ils avaient dressée. Une bienséance troublante. Une familiarité inattendue. Ils avaient été des proches ; le temps et les divergences avaient fait d'eux des étrangers. Amadeus s'en rendait compte, désormais. Il avait toujours pensé à Victoria comme à sa cousine, alors qu'elle ne ressemblait plus tant à la jeune femme qu'il avait connue à l'époque - c'était de là qu'avaient émergé toutes les incompréhensions qu'avaient suscitées sa trahison. Néanmoins, cette Victoria de la mémoire demeurait, en superposition, comme un calque pour adoucir la réalité. Des étrangers intimes. Un peu comme lorsque l'on croise quelqu'un pour la première fois, et que sur son visage s'étalent des traits qui nous paraissent familiers. Interloqués, on baisse toujours un peu la garde. Le lion, probablement sans s'en rendre compte, abaissa légèrement sa baguette vers le sol. Comme le fauve qui ne montre plus les crocs mais reste prêt à bondir. Il hésita à faire quelques pas vers elle ; se ressaisit. « Ça va. » mentit-il - si cela avait été le cas, il n'aurait pas été là. « Et toi ? » C'était troublant, inattendu, étrange, oui ; néanmoins, et aussi inexplicable que cela put sembler, rassurant. Cela s'apparentait à la sensation éprouvée lorsque l'on retrouve une vieille habitude d'enfant, un lieu longuement fréquenté, un faciès amical. Pourtant, le McKay persistait dans sa méfiance. « Tu n'es pas avec tes amis Phénix ? » Un désamour toujours aussi ancré, le fruit d'années d'éducation et de confrontations. Il plissa les yeux. « Tu m'as suivi ? » L'idée venait de faire surface : peut-être qu'elle l'épiait depuis plusieurs semaines. Il avait été précautionneux, cependant, il n'était pas un espion, et se serait montré bien imbus de lui-même s'il avait prétendu être intraçable.
Victoria McKay
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Re: Murmures nocturnes | Victoria
ce message a été posté Lun 24 Déc - 1:16
Un moue ironique, presque complice, répond à son commentaire. Evidemment qu’il sait qu’elle a sa baguette quelque part, sur elle ; mais, au moins, Victoria ne la pointe pas sur sa personne d’une façon qui se voudrait menaçante – pourtant peu convaincante en réalité. Ou, du moins, c’est ce qu’elle essaie de lire derrière cette arme brandie, qui s’abaisse légèrement quand elle lui demande comment il se porte. Question sincère mais dont elle n’obtiendra probablement pas de réponse sincère – le contexte de leur rencontre ne les y invite malheureusement pas.
Et c’est un « ça va » qu’il lui sert. Ce même « ça va » qu’autrefois. Celui qui veut faire illusion mais qui ment, celui vide et sombre, celui qu’elle a si bien appris à reconnaître – parce qu’elle-même avait le même qui s’échappait de la commissure de ses lèvres lorsqu’ils faisaient face à cette lente tragédie, puis même après, et même aujourd’hui. Elle choisit, pour sa part, de ne pas lui indiquer qu’elle a remarqué qu’il vient de lui servir son premier mensonge ; ils sont à présent à égalité.
A sa propre question, elle hésite un instant. Elle voudrait faire preuve de transparence et d’honnêteté, mais une sincérité trop brusque pourrait le faire détaler comme une biche qui aurait entendu une branche craquer. Elle hausse donc des épaules, lasse : je vais aussi bien que les circonstances me le permettent. La médicomage compose avec ce qu’elle a et, pour l’instant, « ça va ». L’équilibre est précaire, elle sait qu’elle a encore commis des erreurs, mais « ça va ».

Tu n’es pas avec tes ami.e.s Phénix ? Cette question lui est familière, parce qu’elle résonne avec celle qu’il lui posait à l’époque où ils étaient encore enfants : « tu n’es pas avec Absalom et Fillan ? » Légèrement amère, légèrement envieuse. Ici, il lui semble également légèrement écœuré, certainement méfiant. Tu m’as suivi ? Non, je suis tombée sur toi par hasard. J’espérais trouver Merlin en venant ici, mais voilà ce avec quoi je me retrouve… ! – une petite moue de déception, un haussement d’épaules. Elle est vilaine, comme elle est vilaine ! Et, non, mes « ami.e.s Phénix » (elle mime des guillemets avec ses doigts) avaient mieux à faire que d’espionner notre passionnante conversation. La détestable et provocatrice petite Victoria remonte à la surface, sa voix d’enfant semble transparaître dans cette réponse. C’est un jeu dangereux, qu’elle n’est pas prête à jouer pour l’instant. Elle chasse donc ce souvenir loin, le plus loin possible, puis se reprend d’un ton qui se veut, et qui est, plus aimable, plus sincère : en réalité, je pense qu’aucun de mes « ami.e.s Phénix » ne sait où je me trouve actuellement et ne s’en inquiète guère… Quand on est fugitif, vois-tu, on disparaît aussi vite que l’on apparaît. Avertissement, ou simple information ? Voire, provocation ? A lui d’en décider.
Je suis navrée mais je ne vais pas tourner plus longtemps autour du chaudron. Parce que toi et moi savons que notre temps ici est limité. Pourquoi est-ce que tu continues ? Pourquoi, alors que tu méprises mes « ami.e.s Phénix » ? Est-ce seulement destiné aux moldu.e.s en fuite ? Si c’est le cas, je tâcherai de faire passer le mot… A-t-on mentionné, un peu plus tôt, la biche qui risquait de détaler en entendant une branche craquer ? N’est-ce pas, ici, la forêt entière qui vient d’être rasée ? Peu importe, Victoria veut comprendre et, surtout, veut le mettre face à sa réalité qu’il a l’air de rejeter consciemment. Elle ressent, évidemment, la même gratitude que lors de leur dernière rencontre, mais elle n’a plus le temps, aujourd’hui, de le brosser dans le sens du poil pour l’amadouer. Sa femme est probablement la sorcière la plus haïe des Phénix actuellement – et, ironie ! Lui-même dissémine des vivres dans des coins abandonnés, mais qui trouvent toujours une sacoche vide pour les accueillir. Alors, pourquoi ? Est-ce pour compenser les horreurs commises par Vivienne ? Les connait-il, seulement ? Si elle se retrouve capturée pour avoir posé cette maudite question, soit ! Au moins, elle sera satisfaite de l’avoir posée. Alors, donc, pourquoi ?
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Re: Murmures nocturnes | Victoria
ce message a été posté Mar 1 Jan - 21:40
Il fronça le nez. Il n'aimait pas l'air qu'elle prenait. Cet air-là chassait la jeune femme de ses souvenirs, la faisait rapetisser, gonflait ses joues, agrandissait ses yeux, et ne laissait voir qu'une gamine irritante et moqueuse. Une gamine qu'il jalousait parce qu'il arrivait que son frère la lui préféra. À l'époque, la situation enflait son cœur d'un sentiment d'injustice. Son enfant intérieur n'avait jamais oublié la sensation alors distillée : celle d'être mis de côté, pourquoi pas même celle d'être indésirable - il n'avait pas sa place dans leurs jeux de grands. Sensation d'autant plus insupportable que le petit Mad avais toujours eu sa place. Second de la famille, moins bon, parce que moins tranquille et moins sage qu'Absalom, aux yeux de leur père, oui. Le reste, non. Il était un privilégié, né d'une lignée respectée, un héritier désiré et choyé. Plus il avait grandi, plus l'impression s'était ancrée - sa compagnie était appréciée, on l'appréciait -, et plus la préférence d'Absalom l'avait blessé - son propre frère. Les autres, peu importait ! il n'était pas de ces tyrans qui adoraient la foule à leurs pieds, mais son frère... son frère ! Et Victoria... Victoria n'était pas leur sœur. Victoria ne devait pas avoir l'audace de s'immiscer entre eux. Finalement, si Absalom n'avait pas été malade, s'il n'était pas mort, peut-être n'aurait-il conservé d'elle que ce souvenir désagréable. Les choses auraient été bien différentes. Il ne lui en voulait plus - si ? -, il regardait ces rivalités enfantines comme les exagérations d'un enfant en recherche d'attention - non ? Vexantes, certes, mais anciennes. Ils avaient veilli. « C'est quand même un peu mieux que Merlin, je ne suis pas encore un tas d'os... » risqua-t-il sur un ton similaire - provocant, agaçant. C'était idiot, car il ne souhaitait pas engager un combat. C'était idiot, mais surtout, sans doute, nécessaire. Une recherche de limites ? Situation tendue ; conviction intime qu'aucun éclat de baguette ne zébrerait le ciel. C'était presque à s'attrister de l'absence d'autres emplumés. « Dommage, on aurait pu s'amuser. » Toutefois, ses muscles se décontractèrent. Aussi étrange que cela pût paraître, il lui faisait confiance quand elle disait qu'elle était seule. Elle aurait pu mentir ; son instinct lui soufflait que ce n'était pas le cas. « Hum. » fit-il, sans savoir quoi répondre au rappel du statut de sa cousine. Comme une proie, toujours en vadrouille, toujours aux aguets. Il eut une pensée pour son fils, Donan, qui partageait probablement avec elle cette vie de fantôme. Cet enfant qu'elle avait soustrait à son père et à sa famille. Était-il vivant, d'ailleurs ? Il aurait pu mourir cent fois, l'enfant volé, comme disait Sir McKay dans ses instants amers. Un Avery par le nom, un McKay par les traits - on avait toujours dit qu'il ressemblait à Victoria, ce poupon rougissant.

Ce qui suivit le reconnecta brutalement au présent. Ses iris bleus se crispèrent autour d'une lueur de stupeur et de crainte mêlée, semblable à celle que porte la proie découverte par le prédateur. Une lueur aussi tremblotante que le corps est figé. Pourquoi ? C'est si innocent, un pourquoi. La première manifestation de l'incompréhension, l'honnêteté de l'âme curieuse, la recherche d'une vérité cachée. Pourtant, c'étaient toutes les illusions de Mad qui chancelaient sous la bourrasque inquisitrice. Dans une affreuse perte de contrôle, il recula d'un pas et resserra ses doigts sur sa baguette. « Qu'est-ce que tu racontes ? » C'était jeté au vent, ça n'atteignait personne, ce n'était qu'un signal de détresse. Son cœur s'emballait et son estomac se tordait. Un instinct sauvage lui criait de transplaner, de disparaître, là, maintenant ; quelque chose le retenait. La bravoure, la fierté ? L'admission de la vérité ? Non, plus de combat, pour lui, plus de combat. À quoi bon se battre ? C'est vrai, à quoi bon ?! Après tout, la nouvelle génération est là pour reprendre le flambeau et nous avons justement deux merveilleux enfants pour mourir à notre place ! Les mots de Vivienne qui claquaient comme le fouet, le souvenir acéré de sa colère, et tous les mensonges dont ils étaient la conséquence. Elle lui avait dit qu'il était pathétique ; peut-être, peut-être. Mais plus de combat, plus de combat ; l'arrêt de sa guerre avait-il pour autant assassiné ses idéaux ? Il avait tout cessé pour ceux-ci, pour ne pas les brûler sur le bûcher des âmes noires. Il avait tout cessé en leur nom. Tout cessé puis commencé à distribuer de la nourriture. Des sacs éparpillés dans des zones ravagées. Des gouttes d'espoir dans un océan d'incertitude. Et c'était ce que c'était, Victoria avait raison, il le savait : un pas vers l'autre camp. Il se mentait, il se cachait, il s'illusionnait. Il ne voulait pas abandonner sa vie, ses enfants, même sa femme, son Ecosse, rien, et il craignait pour eux. Quelles retombées pour ses actions isolées ? Il ne voulait pas trahir sa famille, ses valeurs, sa patrie, son camp, son passé, son futur, son présent, rien.

Amadeus restait pourtant. Le pourquoi de sa cousine accroché au cœur. Les yeux face au gouffre. Enfin, il ouvrit la bouche : « Sûrement... pour compenser, sûrement, pour contester... » Déglutition. Faiblesse dans tout le corps. Trahison presque actée, fausses excuses lancées ? « Ils sont allés trop loin pour moi. » Il s'arrêta puis s'empressa d'ajouter, peu désireux que sa cousine interprétât mal son propos : « Dans leurs moyens d'action. »  Il ne pouvait les soutenir - la faute à sa conscience morale, trop bercée de droiture.  Il ne s'était pas reconnu dans leurs actes. « Et j'avais bien d'autres choses à gérer. » Sa famille, cette famille ! Soudain, sa présence se raffermit. Il plongea son regard dans celui de la Phénix. « Mais je n'ai pas à me justifier. Ne va pas imaginer que je suis de la même espèce que toi, Victoria. » Son prénom sonnait comme traîtresse. Reprenant de l'aplomb, il avança d'un pas. « Je ne trahirai pas. »
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Re: Murmures nocturnes | Victoria
ce message a été posté Dim 27 Jan - 0:39
Cette fois-ci, elle ne rit ni ne sourit. Elle n’insiste ni ne raille. Qu’est-ce qu’elle raconte ? Qu’est-ce qu’ELLE raconte ? La vérité pardi ! Sa vérité ! Celle qu’il veut se cacher, celle qu’il veut désespérément effacer derrière une fumée opaque d’illusions et de faux-semblants. On aurait dit un enfant jouant à cache-cache mais dont on verrait les pieds dépasser des rideaux. Comme avec un enfant, donc, Victoria joue le jeu. Elle ne rit ni ne sourit. Elle n’insiste ni ne raille.

Le silence d’Amadeus vaut bien plus que des mots. Dans d’autres circonstances, il serait bon pour l’échafaud. Mais pas avec elle. Elle n’est pas là pour ça. Elle est là pour lui tenir sa main et le retenir, juste assez pour qu’il puisse entrapercevoir ce qu’il y a dans ce si terrible gouffre, sans pour autant le laisser tomber dedans. Elle veut simplement qu’il voie sa réalité et qu’il en reconnaisse l’existence, qu’il la regarde droit dans les yeux avant de les baisser à nouveau.

Alors qu’il semble vouloir reprendre, elle craint un instant que les mots qu’il va prononcer soient de la même veine que sa précédente exclamation faussement outrée. Sûrement… Pour compenser, sûrement, pour contester… Victoria reste impassible pour éviter de gâcher cet instant, si important. Le voir admettre ne serait-ce qu’une once de divergence vis-à-vis de la faction despotique qui gouverne le monde recèle une certaine satisfaction mais, surtout, un soulagement. De la peine, également.

Soudain, son ton change et son visage semble se raffermir, se tordre presque pour faire ressortir des années d’éducation et de lavage de cerveau. Tout le mépris dont elle a été victime toute sa vie, tout ce dégoût, le voilà, ici et là. Mais je n’ai pas à me justifier. Ne va pas t’imaginer que je suis de la même espèce que toi, Victoria. Je ne trahirai pas. Un peu plus et elle s’en essuierait le visage – ces paroles ont le même effet qu’un crachat en pleine face. Mais sa première réponse, plutôt que de serrer des dents de fureur ou de reculer par crainte d’une attaque, est de brièvement hausser les sourcils et esquisser un discret sourire, seuls signes visibles de son empathie. Son cousin est au bord du gouffre, et seulement maintenant se rend compte de sa profondeur mortelle – au bord du gouffre, il veut alors s’enfuir le plus loin possible, le plus vite possible. Trahir qui, au juste ? Trahir des idéaux et des façons de faire auxquels tu n’adhères plus ? Trahir notre famille ? Trahir ta famille ? Te trahir ? Et ne me sert pas un vieux « tu sais exactement ce que je veux dire »… Je ne te demanderai jamais de trahir – qui que ce soit. Je ne te demanderai jamais de partir, ce doit être ton choix et seulement le tien. Elle marque une brève pause. Sais-tu pourquoi je suis partie ? Pas parce que l’on me l’a demandé – une mère seule avec un bambin ne fait pas vraiment envie, tu sais, même si elle est médicomage. Une mère issue de la bourgeoisie sang-pure avec un des héritiers mâles d’une puissante famille, encore moins. Elle lâche un soupir exaspéré. J’ai trahi tout le monde, les McKay comme les Avery, mon mari, ma famille, toi, Caitlyn et tous les autres… Parce que si je ne le faisais pas, je me trahissais moi. Elle déglutit, le cœur serré. Il s’agit d’un chapitre douloureux, celui où elle a tout abandonné pour être à la hauteur de sa propre personne. Chacun… Chacune a ses raisons pour fuir, se rebeller, trahir, ou tout simplement coopérer. Nous tâchons de ne pas forcer les gens, mais à les accompagner quand ils décident de le faire. Nous essayons de les convaincre, notamment quand la situation est critique et qu’il s’agit d’une porte de sortie viable. Nous tentons d’expliquer et de persuader, plutôt que d’obliger. Nous demandons au peuple de se ranger de notre côté, du bon côté, mais nous ne le leur ordonnons pas. Une lueur dans ses yeux semble s’être allumée. Celle du phénix qui a toujours brûlé en elle, convaincu des idéaux. Certes, comme son cousin, elle n’a pas toujours été d’accord avec les façons de faire, mais elle a toujours su que s’ils avaient recours à certaines méthodes et stratégies minables, c’était parce qu’ils n’avaient pas le choix. Contrairement au camp adverse. Jamais je ne te demanderai de trahir, Amadeus. Jamais.
Amadeus McKay
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Age : 58 ans.
Sang : Sang-pur.
Statut : Marié à Vivienne McKay.
Métier : Entraîneur de l'équipe nationale de duellistes.
Baguette : Bois de tremble, ventricule de dragon, 33 cm, légèrement souple.
Epouvantard : Un être qui lui est cher atteint d'une maladie mortelle.
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(2004-2011) Poudlard, Gryffondor · (2011) Début de sa carrière de duelliste · (2018) Rejoint les Héritiers ; mort de son frère aîné, Absalom · (2020) Rejoint la Brigade Magique · (2023) Mariage avec Vivienne Lestrange · (2027) Naissance d'Absolam ; quitte son travail pour aider sa femme · (2029) Naissance d'Eleanor · (2030) Retrait des combats à cause du projet FDD ; se consacre aux duels · (2041) Mort de sa meilleure amie, Alice ; se questionne de plus en plus sur la politique mangemort ; dépose des vivres dans des endroits fréquentés par des fugitifs, en secret · (2045) Ne répond pas à l'appel de Mervyn Kark ; reste éloigné des combats · (2046) Rencontre avec sa cousine Victoria, désormais Phénix, ce qui ajoute à son trouble. · (2047) Deuxième rencontre avec sa cousine, se sent de plus en plus glisser sur une pente qu'il redoute. · (2048) Les attaques et les exécutions le décident : il doit rejoindre l'Ordre du Phénix ; en avril, retrouve sa cousine, qui accepte de se porter garante ; intègre l'Ordre. · (2049-2050) Opère sur le sol britannique pour l'ODP ; bien qu'il doive mentir à sa famille, sa vie retrouve équilibre et tranquillité. · (2051) Retour de l'Ordre du Phénix en territoire britannique le réjouit ; comprend la menace que représente la Nouvelle Inquisition, même s'il reste mitigé quant à l'alliance avec les Bâtisseurs.
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Re: Murmures nocturnes | Victoria
ce message a été posté Dim 31 Mar - 22:14
Il se détestait. Il se détestait de ne pas être capable de lever cette foutue baguette, d'emprisonner sa cousine et de l'amener au château McKay. Quinze ans plus tôt, il l'aurait fait sans l'ombre d'une hésitation - presque, il aurait eu au cœur la tache diluée d'un remords. Cette nuit-là, il ne le pouvait pas. La fois précédente non plus, il n'avait pas pu. Il se détestait pour cette faiblesse, pour cette empathie, pour ce respect qui le conduisaient à la laisser filer à chaque rencontre. Il la préservait, il avait menti pour elle, comme s'il la comprenait - elle, son choix, son existence. Pourtant, il savait qu'il n'y avait rien à comprendre, et que les traîtres demeuraient des traîtres : on le lui avait répété pendant des années, des décennies, toute sa vie. Les traîtres devaient payer et mourir. Victoria respirait. Pire, Victoria parlait.

Trahir qui, au juste ? Les visages défilèrent. Vivienne, cette femme qui l'avait aimé mais dont il goûtait désormais plus la haine que la tendresse. Absolam, son fils tourmenté par sa mère, son fils pour qui il avait le sentiment de ne rien pouvoir faire. Eleanor, sa fille, trop jeune encore, et trop comme lui, pour comprendre les rouages du monde et en avoir une vision éclairée. Andrew, son père au regard sévère qu'il aimait pourtant. Edna, sa mère dans les yeux de laquelle il ne saurait supporter de lire la déception. Kieran, son neveu dans lequel il voyait si souvent son frère, l'héritier de la famille. Et puis tous les autres - il pensa même à ceux pour qui il n'éprouvait aucune affection. Ce serait les trahir, tous. C'était ce que Victoria avait fait. Elle avait trahi sa chair et son sang. Même elle le savait ; elle le reconnaissait. « Tu te... quoi ? » répéta-t-il avec incompréhension, de la colère dans la voix. Se trahir soi-même. Étrange écho dans sa poitrine, quand son cerveau lui martelait que la mort était préférable à la souillure, que la famille supplantait toutes les individualités, que seuls les Mangemorts savaient comment gouverner le monde. Et il n'y croyait plus. Depuis bien des années, il ne croyait plus ces femmes et hommes capables de maintenir la paix, l'ordre, la sécurité et le bien-être. Depuis bien des années, il voyait comme ils pouvaient être destructifs et corrosifs, tant pour les autres que pour eux-mêmes - ses pensées chavirèrent vers Vivienne, Eoin, Hélios, et tous ces autres adeptes de magie noire. Depuis bien des années, il n'approuvait plus leur politique et leurs actions. Il partageait encore une certaine accointance avec leurs idées et leurs valeurs parce qu'elles étaient si profondément ancrées en lui qu'il ne pouvait les ignorer. Mais le reste, tout le reste... Amadeus recula d'un pas. Panique au creux des iris. Ses contradictions valsaient sur les lèvres de sa cousine.

Et elle parla du libre-arbitre, du choix, de la liberté. De toutes ces choses qui lui tenaient à cœur et qui l'avaient conduite à quitter sa faction ; et qui étaient peut-être censées, désormais, le faire basculer de ce bon côté dont elle vantait les mérites. Du bon côté... songea-t-il avec un rictus amer. Il n'oubliait pas les plaies : ses amis morts au combat, tombés sous les flammes phénix, les familles mangemorts acculées à Pré-au-Lard, les grands lieux détruits par les assauts. Les guerres étaient ainsi faites. Il n'y avait ni noir, ni blanc. Des douleurs partout, seulement. Alice. A certains moments, des moments comme celui-ci, elle lui manquait cruellement. Il n'avait plus personne à qui confier ses pensées et ses peurs les plus intimes, il ne bénéficiait plus de cet indéfectible soutien qu'elle lui avait fourni des années durant, il ne pouvait plus la contacter en urgence pour des rires ou des larmes. Parfois, il se sentait terriblement seul. Qu'aurait-elle fait ? Qu'aurait-elle conseillé ? Elle, qui avait aussi tourné le dos à son propre camp... Le sorcier secoua vigoureusement la tête. Chasser la peur. Regagner la contenance. Il aurait pu fuir, comme il avait si bien appris à le faire ces derniers temps... Cependant, le feu irradiant les prunelles de sa cousine semblait se refléter dans les siennes. « Tu ne me demandes pas de trahir, mais ce serait ça, une trahison. Pour ne pas m... te trahir, dis-tu ? » Un sourire las, teinté d'ironie, déchira ses lèvres. « Et tu te sens mieux ? Tu te sens mieux, de nous avoir tous abandonnés, d'avoir lancé ces sorts dans notre dos ? Réellement ? Tu crois que ça en valait la peine ? » Il avança à nouveau, plus sûr de lui. Il écartait ses hésitations à grand coup de rancœur. Quand elle les avait quittés, c'était un peu une part de son frère, qui s'en était allée, aussi. Il lui en voulait, sans même s'en rendre compte. « Cette vie de cavale, cette quête permanente de survie... avec ton fils, en plus. » Elle avait décidé pour lui. « C'était un choix égoïste. » Ne faut-il jamais penser à soi ? « Et maintenant, tout le monde te veut morte. Je devrais ramener ta tête au château. » asséna-t-il, sans bouger pour autant. Ses contradictions dansaient sur ses propres lèvres. Boucle bouclée ou pas en avant ? Il détourna le regard et lâcha un soupir sec entre ses dents. « Va t'en avant que je ne change d'avis. » Cet impétueux besoin de reprendre l'ascendant, comme si la flamme du duel peinait à le quitter, par instants.
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Re: Murmures nocturnes | Victoria
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