Oui, bon, dans le principe, Bill et Bob n'avaient pas tort : s'attaquer à un train vide, de prime abord, ça paraissait un peu bizarre, quoi. Dégueulasse, là, elle ne se prononçait pas sur la question. Dans la mesure où ils comptaient le transformer en feu de joie et moult boum badaboum boum boum ... Si, carrément. Mais bon, comme elle s'en cognait comme de sa première patacitrouille - vile allégorie, un fugitif de naissance se souvenait toujours de sa première sucrerie -, la jeune femme s'était très peu intéressée à leurs menaces.
Ils avaient un train à faire exploser.
Si l'atterrissage avait - encore - été épique à travers la fenêtre défoncée par les soins de son frère, ce ne fut pas grand-chose en comparaison de malaise qui s'était installé entre eux. « Ouais, ouais, des bombes ... » répliqua-t-elle dans sa barbe. Comme elle rêvait de lui en enfoncer une dans la narine. Avec un peu de chance, celle-ci remonterait jusqu'à son cerveau de moule et pèterait dans pile dans la zone soit-disant toquée de la putain de Kark. Ou comment éradiquer une morue en s'attaquant à la source. Mais comme, visiblement, la chose n'était pas possible sans transformer son bébé frère en légume, elle dut garder ce doux fantasme pour elle. Cruauté infinie. Tant pis, elle se contenterait de la vieille carcasse du Poudlard Express.
Aucun des deux n'avait pu faire sa rentrée à Poudlard. Inutile de rappeler pourquoi. En toute logique, Lizzie aurait du recevoir sa lettre, elle, puisque avant que ses parents ne quittent la société sorcière, elle avait eu une existence officielle. Trois petites années sont elle ne gardait que des bribes de souvenirs épars, noyés dans les illusions que Nero et elle s'étaient construits. Il n'empêchait que se retrouver là, à se presser entre les compartiments pour préparer leur forfait avait quelque chose d'irréaliste. D'un peu envieux, aussi. Si elle avait été ne serait-ce qu'un tout petit peu cruelle, elle se serait réjouie à la perspective qu'ils anéantissaient le rêve d'autres jeunes sorciers, comme ils l'avaient été. Cependant, elle était bien trop concentrée sur sa tâche, et bien loin de ce genre de considérations pernicieuses, pour y songer. « On se dépêche, Obbie et Scarlett vont pas pouv ... » “Un jus de citrouille pour vous désaltérer mes mignons ?” WHAT THE HELL ?! Surprise d'être interrompue par la jumelle de feu sa Granaidh, en plus décrépite, elle en laissa tomber la mâchoire inférieure. Un gentil sourire gâte(a)ux creusait ses joues. Direct, la vendeuse ambulante lui flanqua la chair de poule. « NERO NON ! » Trop tard. Avec son instinct de survie soudain proche de zéro, son frère venait de se faire prendre au piège de Psycho Mémé. “Vous prendrez bien une patacitrouille ?” « La patate, tu vas te la prendre dans la tronche si tu le lâches pas, grosse tarée ! » s'énerva la Phénix. « Lakla ... Lasla ... Mais merde ! » Entre l'émotion vive de voir son frère ainsi étreint et ce revirement soudain de situation, sa dyslexie en profitait pour s'en donner à coeur joie. Ni une ni deux, elle se précipita sur ... Le truc - parce que ce n'était pas une personne, ça elle en aurait mis sa tête à couper. Nul ne pouvait dérouler pareils appendices. Mamie et Lizzie roulèrent dans le couloir, esquisse d'un saute-mouton raté où la sorcière finit à cheval sur l'ancêtre. Enfin, les fesses sur son visage, plus exactement. " Merci de respecter une position décente, mes chéris ! Pensez à votre dos, mais également aux hommes de ménage ! " roucoula gaiement la vieille à son derrière. « Parle à mon cul ! AHAHAHAÏE ! » La fugitive arrêta bien vite de rire, une griffe venant de se planter dans son mollet. « SALOPERIE DE BORDEEEEEL ! LASH-LA-BAAAAAASK ! » Par bonheur, elle avait réussi à maintenir sa baguette dans sa main malgré leur rouler-bouler et un jet d'étincelles alla frapper les doigts crochus. La chose ne hurla même pas malgré l'odeur de roussi qu'elle dégageait. Au moins l'avait-elle lâché.
Sans réfléchir davantage, Lizzie détala. D'abord à genoux, puis continuant sa course sur ses deux pieds, elle récupéra Nero au passage. « ON DEGAGE ! » Sauf que Mémé, plus rapide encore qu'un loup-garou en rut, était déjà devant eux. « ON LA CONTOURNE, DU COUP ! » Le ridicule ne tuant pas, ils n'eurent qu'à ... Ben, prendre de l'élan et tenter la fuite en courant de siège en siège. Granny Weirdo toujours sur leurs talons. Quand ils parvinrent enfin à la porte d'un wagon et ayant réussi à mettre plus d'un mètre entre eux et elle, la Phénix l'ouvrit à la volée, jeta son frère derrière, s'engouffra à sa suite et la claqua derrière eux. « Collaporta ! » Les gonds cessèrent de vibrer dans un écœurant bruit de succion. « C'est quoi ça ? Sérieusement, d'où ça sort ?! » ahana-t-elle, à bout de souffle, les membres écartés en travers de la porte, comme pour ajouter aux effets du sortilège. - Dés du lancement de l'offensive guerrière de la guerre du train a écrit:
Lizzie a-t-elle réussi à conserver le détonateur ? Oui : Malgré la bagarre et leur fuite, il est toujours bien en sécurité dans sa poche. Non : Abandonné par terre. #RIPPETITANGEPARTITROPTÔT |