Hélios partage le sentiment de dégoût du Macnair. Dès qu’il réussit à pénétrer à l’intérieur et à s’assurer de la fermeture du manoir d’un sortilège vite lancé entre deux lieux, il fronce les sourcils. Il suppose qu’il devrait remercier son cousin pour l’infiltration, puis Beverly pour avoir permis de déceler ce lieu de débauche. Toutefois, ça le met plus en rogne qu’autre chose. Par ailleurs, il se surprend à chercher la tête blonde son aimée dans la foule de moldus, comme tout premier réflexe. Rien qu’à l’imaginer au milieu de ces traîtres lui inflige une nausée acide, similaire à quand il se rappelle sa propre sœur. En revanche, au lieu d’une colère sourde, il ressent de l’inquiétude… pas qu’il doute qu’elle puisse se défendre. Il est convainque que si elle le voulait, elle les massacrerait tous avec aisance. Or, si l’un de ces sous-êtres met ses sales pattes sur elle, il jure par le Lord qu’il ne répond plus de ses actes. Déjà qu’elle doit leur ressembler pour cette mission… ce serait une disgrâce de trop.

Sur cette aigreur, il louche vers un escalier menant à un étage supérieur. Celui-ci est moins fréquenté mais a l’avantage d’offrir une voie où commencer les investigations… à défaut d’explorer une voie souterraine qu’il ne voit pas tout de suite et qui le demanderait peut-être de se joindre à la foule. L’un des portiers leur suggère de monter, en plus. Pourquoi, il l’ignore mais sur le coup, ça plaît au Kark. « J’sais pas pour toi mais j’aimerais bien monter. », signale-t-il au Macnair avec un manque de finesse voulu. Puis, qui sait, leur objectif se situe peut-être à l’étage. Sur ce, il entreprend de monter. Comme Hélios le suspectait, l’étage supérieur manque de gens, voire personne ne se dresse sur leur chemin. Le duelliste ouvre une porte entrouverte et n’y voit qu’un vieil entrepôt ménager où il y a à peine de la place pour une personne. Il retire quelques objets à la hâte, inspecte l’endroit à la recherche de la moindre entrée secrète, une étincelle de magie… mais rien. Il soupire avant d’ouvrir une autre porte, lentement… et il tombe sur la salle de bain. Il se doute qu’elle ne soit plus en fonction et d’après le carrelage sali par les ans et ses nouveaux… locataires. En revanche, il s’agit que d’infimes détails comparativement à ce qu’il verra. Du coin de l’œil, il entrevoit deux moldus mâles… en train de s’embrasser et de se tripoter. Une vision qui le choque mais qui lui coupe le souffle lorsqu’il se rappelle les insinuations des portiers.

Et là il comprend qu’on le prend pour un sodomite… et qu’il vient d’entrer l’un de leur repaire. Il blêmit alors que sa baguette agit plus vite que sa tête. D'une prodigieuse agilité, il abat les deux amoureux avant même qu'ils comprennent ce qui se passent. Tandis que les deux corps s'effondrent l'un contre l'autre, le temps s'arrête pour Hélios. Il craint que son agissement impulsif ait alerté des moldus ou pire... réveiller quelque chose du manoir. Quelques secondes passent et... rien. Il soupire. « On doit se dépêcher. », donne-t-il en guise de réponse... à Maddox et à lui-même, alors qu'il se met à fouiller la salle de bain déchue.

Roulement de dés:

Et le manoir, il aime la magie, le manoir ? a écrit:

OUI OUI : La porte de la salle de bain commence à chanter de façon très fausse et très forte, bruit étouffé par les chutes d'eau qui tonnent dans leurs oreilles. Par contre, même au sous-sol, on l'entend chanter.
OUI NON : Les murs commencent à trembler, dans un horrible concert de grincements qui alerte tout l'étage qu'il se passe quelque chose dans la salle de bain. Merci pour la discrétion.
NON OUI : L'eau se réchauffe, à leurs pieds, jusqu'à devenir presque bouillante. Faut sortir !
NON NON : Rien du tout. Le manoir les a à la bonne.

Dès que Maddox se met à jurer sur Rowena, Hélios se sent emporter par une même constatation semi-paniquée. « Par le Lord… », murmure-t-il tandis qu’il lâche les rideaux de la douche. Les pantalons d’Hélios goûtent à l’eau froide, comme ses chaussures en mauvais état et sa peau. Un frisson glisse le long de son cou. Heureusement (ou malheureusement), une certaine sorcière de Russie l’a appris à endurer le froid… et ces situations claustrophobiques. « Il ne faut pas se laisser distraite. Cherchons. », s’exclame le Kark en gardant autant de sang froid que le fluide qui glisse sous ses chaussettes.

Il laisse au Macnair le privilège de mener la danse. Il contemple à son tour l’eau montante. En observant, il comprend que quelque chose se trame au niveau des lumières mais… maudit soit les corps des deux moldus qui obstruent sa vision. Il soulève les corps humides, rigides et en position sans décence, à la recherche de la solution sous eux. Toutefois, dès qu’Hélios entend le clac, son instinct lui dicte que son partenaire a déjà trouvé. Il laisse les deux moldus retombés doucement – plus par discrétion qu’égard – d’un moulinet de baguette et va rejoindre l’autre Sang-Pur.

Dès qu’il aperçoit le passage, le duelliste s’y engouffre. Il descend des escaliers grinçants où se déversent l’eau du piège. En descendant, il se croirait en train de surfer sur un déluge… Si seulement il connaissait la référence biblique, et les moldus l’horrible châtiment qui tapisse entre les murs. À bout de trente secondes de descente effrénée, il atterrit dans une antichambre antique où trône un chemin menant quelque part… à l’extérieur, vers un portoloin, dans un univers de poche il s’en fiche. Ce qui l’intéresse, c’est ce cube qui trône entre deux piliers : l’un s’élevant du sol, l’autre coulant du plafond d’une matière qu’il ignore. Il flotte tout en émanant une lumière verdâtre, faiblissante sous le poids des années. « Je crois qu'on a trouvé notre génératrice de magie. » Il prend quelques secondes pour l’analyser mais… l’eau continue à monter et il se doute que le temps leur manque, avec ce raffuts. Il pointe sa baguette et la charge de toute la magie qu’il peut emmagasiner.  

D'un seul tir précis comme il sait les faire, le duelliste dégage l'artefact. Il a brisé les protections comme s'il s'agissait d'un morceau de parchemin et le cube tombe au sol, se casse à cause du pouvoir de la gravité. Sa lumière finit par mourir alors que les fissures de l'artefact laissent échapper une fumée émeraude... et tout d'un coup, toute la vibration magique du manoir se meurt. Pour toujours. Hélios ferme la sortie de secours - s'en fiche de savoir où ça mène - et pose son regard vers l'escalier, où l'eau disparaît à une vitesse toute sauf naturelle. « Finissons le travail. », annonce-t-il d'une voix grave... une voix qui sait qu'elle devra tuer encore, ce soir. Quant à son bras directeur, il anticipe déjà le flot du massacre à venir...

Roule roule roule:

J’aurais dû écouter ma sœur.

Cette pensée se glisse rarement dans son esprit. Aujourd’hui, elle lui martèle la tempe. Tous ces moldus le dégoûtent et il reste convaincu de leur dangerosité : il suffit d’un gaz pour que tous ces esprits faibles s’abaissent à toute la dégénérescence qu’il haït. Il déteste ces corps sans-magie, ces êtres bossus, peu maniérés, dissidents et dangereux… qui ont osé ne serait-ce qu'adresser la parole à Beverly. Et pourtant. J’aurais dû l’écouter. Pour un jeune homme de son statut, Hélios a traversé de nombreux enfers.

Il s’agit de l’un d’eux. Et cette fois, il ne peut pas dire qu’il n’aura pas choisi d’y être.

Là où d’autres voient un magnifique tableau, le Kark y voit tout ce qui va mal. Il aimerait partir. Tuer des moldus – aussi répugnants soient-ils – le répugne d’une autre manière. Il sait qu’il tâche ses mains de sang, encore. D’un sang impur, inférieur… mais de sang tout de même. En un battement de cils, il revoit les exécutions menées par son père. Il revoit les siennes, quelques minutes plus tôt. La Sang-mêlée avec Chandra. Tous ces morts, tous ces corps de dégénérés… tous de sa main.

Ce n’est qu’une étape de plus vers la vengeance. Rien… qu’une… étape…

Une moldue s’accroche à son bras. Il lui donne quatorze ans, tout au plus… le visage lui rappelant des gens. Trop de gens. Des vraies gens. Cette vision lui devient insupportable. Il doit faire taire les pleurs. « C'est bientôt terminé. » Un Avada abat la moldue qui croyait trouver un protecteur en Hélios. Je dois faire taire les cris. Vite. À la vue de sa baguette et aux sortilèges de métamorphose qui se dissipent sur tout le corps du duelliste, la figure du Kark devient clair… avec l’énergie verte, mortelle, émanant de son point. « P’tain j’le r’connais c’te.. c’te Hé… » Le moldu effrayé n’a pas le temps de finir sa phrase qu’un éclair émeraude le pourfend. Il en ait fini du premier et dernier ici capable de le reconnaître, tous les autres luttant désormais pour leur survie. Il abat un, deux, trois autres moldus grattant contre la porte.

Tu seras toujours un Kark. C’est pour ça que tu finis dans ce genre de charnier. C’est dans le sang.

Malgré les dernières barrières de sa morale qui s’effrite, il continue le travail. Après tout, qu’est-ce ceci mais un autre enfer ?

Se retrouver au milieu de tout ça n’a pas aidé Nilhem. Certes, ils se trouvent au milieu de Moldus, qui ne se comportent absolument pas, de base, de façon convenable, mais il s’agit d’êtres vivants. Et il n’a aucune envie d’assister à ce qui va suivre. En ce qui le concerne, il a été utile, il leur a permis de rentrer sans se faire prendre et c’est déjà pas mal comme ça. Son bras passé autour de la taille de Beverly, qui n’a pas l’air de lui en vouloir outre mesure de son utilisation de leurs souvenirs communs, il est sur le point de lui dire qu’il compte partir dès qu’ils en ont l’occasion quand ils sont interrompus. Accostés, pour tout dire, sur la piste de danse improvisée par un homme qui semble ne pas avoir de manières. Son accoutrement et son langage, qui ne sera pas retranscrit ici font ouvrir de grands yeux au Kark – mais il sait mieux que quiconque que Beverly n’a besoin de personne pour la défendre. Il se contente donc de maintenir sa position, sans la lâcher. Il a repéré les autres au comptoir, et, quelques secondes à peine après, sent autour de lui l’empreinte de la magie s’effacer. Comme ça. Et soudainement, c’est le chaos. D’ailleurs, l’homme qui est venu les importuner perd tout à coup la tête. Pas au sens figuré, non. Il est proprement – ou plutôt salement – décapité par ce qui ressemble à un morceau de fenêtre. Par réflexe, Nilhem tire la Salamander en arrière, alors que la fumée les entoure. Se souvenant des consignes, il inspire profondément par le nez – qu’il a joli, d’ailleurs – avant de murmurer : « Moi qui comptais te demander en mariage, pour la proposition en règle, c’est raté. » Une boutade, pour détendre l’atmosphère chargée de tension. Et aussi parce que le cerveau soudain paniqué de l’inventeur balance ce qui lui passe par la tête pour l’empêcher de perdre totalement les pédales.

Mais qu’est-ce qu’il fait là ? Autour de lui, il n’y a que des hurlements. De la douleur. De la peur. Des animaux, oui. Mais parce qu’ils les ont rendu comme ça. La nausée monte lentement alors que finalement, sa baguette est dehors. Non, il ne peut pas. Il ne peut simplement pas s’y résoudre. Il secoue la tête et va pour la ranger, quand un cri le prend de court. Il n’a que le temps de tourner le regard pour voir un Moldu, les traits déformés par la rage, se jeter sur lui avec ce qui ressemble à une demi-bouteille éclatée. Pris de court, il n’a pas le temps de réfléchir. Quelques secondes. Et un éclair vert qui jaillit, par pur réflexe, alors que la formule consacrée lui échappe. Et c’est un cadavre qui s’écrase à ses pieds. Le temps suspend son cours, soudainement. Il n’entend plus que la pulsation de son sang dans ses veines, battant à ses tempes. Le chaos environnant a disparu. Il n’y a plus que ce corps à ses pieds, qu’il considère avec horreur, les traits figés. Non. Il ne voulait pas. Il n’a pas voulu ça. Et pourtant. Et pourtant, Nilhem Kark vient de supprimer son premier être humain. Son second être vivant, depuis le loup massacré en compagnie d’Hélios. Et ses neurones se sont déconnectés alors que c’est le Médicomage qui apparaît à la place de ce pauvre homme, celui qu’il a agressé après les attentats de Poudlard. Une spirale dans laquelle il vient de se prendre et dont il ne semble absolument pas disposé à sortir, malgré le feu qui prend et les mouvements de foule qui vont bien finir par le renverser.